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Montessori avec les Montessouricettes, pour les parents et les pros
Vous voulez mettre en pratique la pédagogie Montessori, que ce soit à la maison, en structure, en cabinet ou à l'école ? Bienvenue ! Je suis Anne-Laure Schneider, formatrice Montessori et maman de 5 enfants instruits en famille. Ici, nous parlons de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille (école à la maison), de coschooling et de bien d'autres choses encore...
Montessori avec les Montessouricettes, pour les parents et les pros
272. Coschooling ou coéducation, quelle différence ?
Je vous ai déjà parlé il y a quelque temps du coschooling. Par ailleurs, dans le monde scolaire, le thème de la coéducation est à la mode. S’agit-il de la même chose ? Ou bien y a-t-il des nuances entre les deux ? Parents et enseignants peuvent-ils réellement coopérer pour le bien des enfants ?
Même si je voudrais de tout cœur vous répondre oui, vous allez voir que la question n’est pas si simple.
Liens évoqués pendant l'épisode :
Billet de blog : Le coschooling qu'est-ce que c'est ?
Billet de blog : Education ou instruction, quel vocabulaire pour quelle vision ?
Podcast 151 : Pédagogie Montessori et pédagogie scoute
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Montessori chez eux avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille, ce qu'on appelle aussi l'école à la maison, de co-schooling et de bien d'autres choses encore. J'ai déjà évoqué, il y a quelques années maintenant, le terme de co-schooling, qui est un terme qui est apparu relativement récemment pour décrire un phénomène assez ordinaire et qui existe, ma foi, depuis toujours, je pense. C'est le fait pour un enfant d'apprendre des choses en parallèle de l'école, par exemple lorsque les parents s'impliquent dans la réalisation des devoirs, peut-être en réexpliquant des choses à l'enfant de façon différente, peut-être aussi en lui faisant faire des ateliers à côté, en lui proposant des activités pédagogiques, etc. Bref, rien de très nouveau sous le soleil, mais ce terme co-schooling est apparu assez récemment. Dans cet épisode, cet article, je vous expliquais donc quelle forme pouvait prendre le co-schooling, les différences avec le home schooling ou instruction en famille ou école à la maison tous ces termes étant à peu près équivalents, avec quelques nuances Et je vais vous expliquer aussi en quoi le co-schooling était différent d'une scolarité à temps partiel.
Speaker 1:Mais il y a un autre terme qui circule et qui est le terme de co-éducation. Alors, c'est un très joli terme, la co-éducation, et j'avoue que moi qui suis très attachée au respect de la langue française et qui préfère éviter les anglicismes chaque fois que c'est possible, je suis évidemment très tentée d'utiliser ce terme de co-éducation. Et pourtant, depuis des années, j'ai observé des nuances dans l'utilisation de ces deux termes de co-schooling et de co-éducation, et c'est ce que je voudrais aborder avec vous aujourd'hui dans cet épisode qui sera relativement court mais qui, à mon avis, aborde une notion importante en ce qui concerne l'éducation de nos enfants, un principe fondamental de l'éducation. La première chose qui m'a frappée, c'est que le terme co-schooling était employé par des familles, par des parents, et le terme co-éducation par des enseignants. Alors, pas seulement des enseignants, c'est aussi un terme que l'on retrouve, par exemple, sur le magazine destiné aux parents des guides et scouts d'Europe, donc dans le scoutisme, il y a aussi ce thème, ce terme de co-éduquer, c'est la revue des parents et j'y reviendrai.
Speaker 1:Mais de manière générale, ce terme de co-éducation revient le plus souvent de la part des institutions et non pas de la part des familles et des parents, et je pense qu'il révèle quelque chose de fondamental. J'ai entendu ce terme de co-éducation également lors de réunions parents-profs, dans des retours de conseils de classe, des choses comme ça, ou sur des forums d'enseignants, et j'ai découvert que ce qu'ils mettaient sous le terme de co-éducation était en fait très différent de ce que moi, je mettais, avec d'autres parents, sous le terme de co-schooling. En effet, dans la bouche et dans la tête de ces enseignants, la co-éducation, en fait, c'était très simple, c'était que eux étaient les enseignants et que ce serait quand même bien si les parents, à la maison, pouvaient faire respecter les mêmes règles et les consignes que eux, enseignants, maîtres du savoir dispensés aux élèves. Et donc, pour eux, la co-éducation, c'était que les parents fassent respecter à la maison les mêmes règles qu'à l'école, aident les enfants à apprendre ce que l'enseignant avait dit que l'enfant devait apprendre, etc. Bref, que les parents soient de gentils disciples, de gentils assistants de l'enseignant. Et ça n'est pas du tout la vision que les parents ont du co-schooling.
Speaker 1:Dans le co-schooling, au contraire, ce sont les parents qui ont à cœur que leur enfant reçoive le meilleur, que leur enfant se développe pleinement et de façon épanouie. Ils ont à cœur le meilleur intérêt de leur enfant Et ces parents estiment donc que, parfois, il faut compléter l'école, suppléer au manquement de l'école, et que les parents reprennent en charge la direction des études de leurs enfants, en s'adaptant évidemment à ce que les enfants voient à l'école, mais sans considérer que ce qui est transmis à l'école est un idéal à atteindre, l'objectif ultime, mais au contraire, que ça n'est qu'une partie du puzzle et que c'est aux parents de compléter ce puzzle pour obtenir une personne complète, un adulte équilibré, compétent, épanoui et bien intégré dans la société. Et lorsqu'on y réfléchit, tout repose sur ce principe majeur qui est pourtant totalement ignoré à l'école et en particulier dans l'éducation nationale, ce principe qui est que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants. Et par premiers, je veux dire les premiers dans un sens temporel, évidemment. Ce sont les parents qui commencent à s'occuper du bébé, même si, plus tard, il peut être confié peut-être à une crèche, peut-être à une estante maternelle, etc. Donc, les premiers éducateurs dans un sens temporel, mais aussi dans un sens hiérarchique, les parents sont, tant qu'ils sont responsables et en charge de l'enfant, ces tuteurs sont responsables des décisions, de toutes les décisions éducatives touchant à l'enfant Et comme ce sont ses parents, ils ont son intérêt à cœur et ils sont censés prendre les meilleures décisions possibles. Et j'en parlais déjà dans le premier article ou le premier épisode sur le co-schooling Cette responsabilité d'éducateur, les parents peuvent en déléguer une partie à l'école, certes, mais c'est là aussi où on revient sur une distinction très importante dont j'ai, là aussi, déjà parlé la distinction entre instruction et éducation.
Speaker 1:Lorsque je parle d'instruction, oui, là, je parle de matière scolaire, je parle d'apprendre à faire des exercices de maths, je parle d'apprendre des dates en histoire, d'apprendre à étudier des documents, d'apprendre à faire des expériences. Tout ça, c'est de l'instruction, ça permet de faire des adultes instruits. L'éducation, c'est le rôle profond des parents. Ce sont les parents qui, jour après jour, vont influer sur leur enfant, vont le guider petit à petit. C'est ça, éduquer, c'est guider vers l'extérieur, et donc vont l'aider à se former, à se développer pour devenir un adulte pleinement équilibré dans tous les domaines, et pas seulement un adulte instruit. Et donc, lorsqu'on part de là, il est évident qu'il ne peut pas réellement y avoir de co-éducation, parce que l'éducation, elle, est de la responsabilité des parents.
Speaker 1:C'est un petit peu comme si vous aviez un manager qui prétend faire de la co-responsabilité avec ses employés. En soi, c'est très beau, il n'empêche qu'à la fin de la journée, c'est le manager qui est responsable. C'est son principe même d'un manager. Il est responsable. Un chef de projet est responsable du projet. Ça n'empêche pas de travailler en coopération, coopération qui veut dire travailler ensemble, mais pas en co-responsabilité. La co-responsabilité ne peut se faire qu'en tant qu'ego, à un échelon équivalent. Là, c'est la même chose. Il ne peut pas y avoir de co-éducation parce que les parents et les enseignants éducation, parce que les parents et les enseignants et j'en parlais aussi pour le mouvement du scoutisme, etc. Ne sont pas au même niveau.
Speaker 1:Les parents restent les premiers éducateurs de leurs enfants. Et alors, loin de moi l'idée de critiquer la pédagogie scout, que j'apprécie beaucoup, sur laquelle j'ai également déjà fait un épisode de podcast, mais je sais que ce terme de co-éduquer dans le monde du scoutisme est bien compris. C'est-à-dire qu'on comprend bien que ce sont les parents les premiers éducateurs et que, pendant un temps donné, le temps d'un grand scout, le temps d'activité, les chefs scouts sont responsables pendant un instant, un moment du bien-être des enfants et doivent les aider à développer leur caractère. Au moins là, on retrouve la vision de l'enfant, dans sa personne, dans sa globalité. Donc, on peut envisager de la co-éducation au sens où les parents ont délégué cette responsabilité pendant le temps des activités scouts, pendant un temps donné.
Speaker 1:En revanche, avec l'école, c'est totalement différent, pardon, mais jamais je n'ai délégué à l'école, même lorsque mes enfants étaient scolarisés, la responsabilité de les éduquer, de former leur caractère, ça, c'était mon job, pas le leur. Eh bien là, c'est la même chose, et on voit bien à quel point on peut très vite dévier, puisque pour les enseignants, on est carrément passé de l'autre côté. C'est-à-dire que pour les enseignants, ce sont eux les principaux éducateurs des enfants, puisqu'ils passent peut-être plus de temps avec les enfants que les parents dans la journée, et ce sont eux les professionnels de l'éducation. Pardon, mais non, ce sont des professionnels de l'instruction.
Speaker 1:Les plus grands professionnels de l'éducation, ce sont les parents avant tout Et les gens qui peuvent les aider à jouer leur rôle de parents pleinement. Mais c'est exactement comme lorsque j'accompagne des familles qui sont en instruction en famille, en co-schooling, dans l'accompagnement des montées souris 7, ou lorsque je fais des ateliers de discipline positive avec des parents, je ne suis pas là pour leur dire quoi faire et leur expliquer leur travail de parents. Non, je suis là pour leur proposer des outils, les aider à prendre conscience de ce qu'eux-mêmes souhaitent développer chez leurs enfants et leur proposer des moyens de le faire. Mais ce sont les parents qui restent les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants. Et donc, vous voyez pourquoi ce terme co-schooling est en fait plus adapté, parce que dedans, ce n'est pas co-education, c'est co-schooling. Dedans vous avez school, donc c'est plutôt de la co-scolarisation, si l'on veut, ce qui, en français, se traduirait mieux, je pense, par co-instruction.
Speaker 1:Donc, vous m'entendrez encore utiliser cet anglicisme de co-schooling tant qu'on ne parlera pas de co-instruction Et je resterai toujours attachée à défendre le rôle des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants, face à des enseignants qui, parfois, outrepassent un petit peu leur rôle et leurs responsabilités, face à l'administration aussi, qui parfois, outrepassent son rôle, par exemple, avec les contrôles pédagogiques totalement abusifs qui peuvent avoir lieu, avec le regard très critique et très contraignant que l'administration française pose sur les familles qui reprennent pleinement ce rôle de premiers éducateurs de leurs enfants et qui pratiquent l'instruction en famille. Donc, je serai toujours, moi, du côté des parents et des familles, pour une raison très simple c'est que, encore une fois, les parents sont les personnes qui ont peut-être le plus à cœur l'intérêt premier de l'enfant. Évidemment, je ne parle pas ici de familles négligentes ou maltraitantes. Je parle des familles lambda qui, pour la plupart, veulent bien faire et qui, peut-être, parfois, manquent d'outils, manquent de moyens, manquent de connaissances. Et je suis là justement, moi, pour aider ces familles, leur apporter des outils, des moyens, des connaissances, mais certainement pas pour jouer leur rôle à leur place. Et donc, il est important que nous, parents, nous tous, nous ayons cette prise de conscience que l'éducation de nos enfants, c'est notre responsabilité et que nous n'avons pas à nous laisser faire par l'école.
Speaker 1:En revanche, ça n'empêche pas d'avoir des relations très apaisées et, effectivement, de s'assurer, à la maison que les devoirs sont faits, que les enfants ont bien compris leurs leçons, ont bien appris, de faire des entraînements qui sont demandés par les enseignants pour que tout se passe au mieux à l'école aussi, et on peut tout à fait travailler en bonne intelligence. Mais il est bon que chacun reste à sa place Les parents, premiers éducateurs de leurs enfants, et les enseignants, qui sont au service, en fait, des parents. Je sais que c'est très choquant pour beaucoup que je dise ça, mais les enseignants ne sont pas au service de l'État, ils sont au service des élèves. Et comme les élèves sont des mineurs, mineurs et ne sont pas encore capables de prendre pleinement les décisions qui sont bonnes pour eux, ils sont au service de leurs parents. Voilà, c'est un service public. Service public, on est au service des usagers Et les usagers, ce sont les élèves, mais ce sont aussi les parents tant que les élèves sont mineurs.
Speaker 1:Voilà pour ce petit éclairage terminologique. Ça peut-être que cela vous paraîtra anecdotique, un point de détail. Personnellement, je ne crois pas. Je crois que ce sont deux visions profondes de l'éducation et de l'instruction qui s'affrontent, et on sait depuis George Orwell, lanovelang, etc. Combien l'usage des mots est important et combien il est important d'avoir les bons mots pour formaliser sa pensée. Les mots sont nos premiers outils pour penser. Donc autant employer les bons dès le départ. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je vous avais prévenu que ce serait un épisode un peu court, mais ça fait du bien aussi de temps en temps. Je vous souhaite une excellente semaine et je vous donne rendez-vous mardi prochain pour un nouvel épisode. Sera un petit peu différent. A très bientôt, votre petite souris 7. Anne-laure.