Montessori avec les Montessouricettes, pour les parents et les pros

275. La petite école Montessori du Bon Pasteur

Anne-Laure Schneider Episode 275

C’est une véritable joie de partager avec vous aujourd’hui le parcours d’une école très particulière : la Petite école du Bon Pasteur, une école qui mêle pédagogie Montessori et catéchèse du Bon Pasteur.

Avec Virginie Brault, l’une des fondatrices de l’école, et Laure Bon, chargée du développement d’un réseau de petites écoles du Bon Pasteur, une toute nouvelle initiative, nous célébrons les 10 ans d’existence de cette structure et nous discutons des difficultés dans la création d’une école hors contrat, de l’intégration profonde de la vie et de la culture religieuse dans le travail Montessori, de la formation à la catéchèse du Bon Pasteur “Bâtir son école sur le roc” et de ce projet de réseau d’écoles, gage d’entraide et d’exigence.

Liens évoqués dans l'épisode :

La petite école Montessori du Bon Pasteur

Pour s’inscrire à la table ronde du 17 mai

Formations Bâtir son école sur le roc 7-11 juillet Session I

L’essence chrétienne de la pédagogie Montessori

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Speaker 1:

Bienvenue sur le podcast des Montessori 7, montessori à la maison. Je suis Anne-Laure Schneider, formatrice Montessori et maman de 5 enfants instruits en famille. Ma mission, c'est d'aider les parents, les assistantes maternelles bref, tous ceux que, dans notre communauté, nous appelons des souris 7, à mettre en pratique la philosophie Montessori chez eux, avec leurs enfants ou les enfants qu'ils gardent. Dans ce podcast, nous parlerons donc de pédagogie Montessori, mais aussi de discipline positive, d'instruction en famille ce qu'on appelle aussi l'école à la maison de co-schooling et de bien d'autres choses encore. Après le podcast de la semaine dernière avec Oriane sur la catéchèse du bon pasteur, aujourd'hui, j'ai vraiment l'immense joie de recevoir Virginie Brault et Laure Bon, qui vont nous parler d'une école très particulière et qui me tient beaucoup à cœur la Petite École du Bon Pasteur, qui est une école hors contrat qui se trouve à Paris et sur laquelle elles vont nous en dire un petit peu plus aujourd'hui.

Speaker 2:

Alors déjà, virginie, est-ce que tu veux te présenter tout simplement en quelques mots? Oui, tout simplement. J'ai l'immense joie de partager ce moment avec vous, et avec toi, anne-laure, spécialement. Je suis Virginie Brault et j'ai eu l'immense honneur de participer à la fondation de cette petite école il y a dix ans aujourd'hui. Voilà, suite à une aventure personnelle de découverte de la pédagogie montessori et surtout de monétisme, dont je parlerai un petit peu tout à l'heure, et je sais que depuis, tu as aussi formé beaucoup de gens à la catéchèse du Montpasteur, dont moi-même. Et.

Speaker 1:

Laure également. Nous nous sommes rencontrées justement à une formation de cette catéchèse. Laure, est-ce que tu veux toi aussi te présenter en quelques mots?

Speaker 3:

Oui, bonjour Anne-Laure, très heureuse d'échanger à ce sujet aujourd'hui. Alors, moi, j'ai eu la joie et la chance de participer à la fondation de la petite école du Bon Pasteur, avec Virginie et d'autres personnes, il y a donc une dizaine d'années. Et puis, aujourd'hui, je travaille pour l'association La Petite École du Bon Pasteur pour développer un réseau de petites écoles du Bon Pasteur.

Speaker 1:

Ah oui, alors ça aussi, j'ai hâte que tu nous en parles. Mais on va commencer par parler un petit peu du projet de cette école. Alors, l'intitulé de l'école n'a pas été laissé au hasard, c'est vraiment la petite école du bon pasteur. Est-ce que tu voudrais nous expliquer pourquoi chacun de ces mots a toute son importance?

Speaker 3:

Oui, la petite école du bon pasteur, c'est une école maternelle, c'est une école pour des petits-enfants. C'est une école maternelle, c'est une école pour des petits-enfants, c'est une école qui est composée de deux classes maternelles. Elle est petite, elle est voulue petite. On n'a pas vocation à être une grande institution. Ça rassemble quelques familles. C'est une forme de désir de sagesse que de rester petit et humble.

Speaker 1:

Tu me disais que vous accueillez à peu près 30 enfants, c'est ça.

Speaker 3:

Alors là, on a deux ambiances. C'est ce qui nous amène à 45 enfants, d'accord. Et donc, c'est une école Montessori qui met en œuvre la pédagogie dans toute son essence chrétienne, c'est-à-dire qu'on y associe la catéchèse du bon pasteur, qui est une catéchèse d'inspiration montessorienne, qui a été développée après Maria Montessori, qui en avait pourtant jeté les bases de son vivant, mais qui n'était plus dans ce monde quand d'autres personnes ont pris le relais. et c'est une école qui a une forte dimension familiale, par l'implication des familles et la transmission du geste pédagogique aux parents, aux jeunes familles, et c'est une école qui vit au cœur de l'église, au cœur d'une paroisse.

Speaker 1:

Le lien avec les parents. pour moi, moi, il est très important aussi. Vous savez que nous-mêmes, on pratique l'instruction en famille. Vous savez combien ça me tient à cœur de rendre aux parents leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants et donc de les impliquer dans l'éducation et l'instruction de leurs enfants. Donc, on va évidemment y revenir aussi Et la place aussi de cette école dans la paroisse, dans l'église. Et est-ce que, virginie, tu voudrais nous dire comment est née l'idée de cette petite école du Bon Pasteur Au départ, parce que toi tu fais partie des membres fondateurs quelles étaient vos motivations et quel rôle la catéchèse du Bon Pasteur a pu jouer dans l'émergence du projet? Parce que je sais que c'était vraiment au cœur de votre appel, en fait, à créer cette école.

Speaker 2:

Oui, c'est vrai, c'était au cœur de l'aventure, voire, entre guillemets, le bébillon de la vie. C'était vraiment le bon pasteur. Mais en fait, c'est plus qu'une idée, c'est une intuition très forte. Moi, j'ai moi-même perdu tout contact avec l'Église et tout lien à la foi catholique Et j'ai vraiment vu mes enfants, dans l'ambiance Montessori, ouvrir un passage dans leur cœur vers leur intériorité la plus profonde. Je me suis remarquée de voir mes enfants me questionner sur Dieu, sur l'origine du monde, leur accès au sacré, au mystère de la vie, et du coup, je me suis jetée dans les livres pour essayer de répondre à leurs questions. Alors, je me suis formée à la pédagogie Montessori, scolaire à l'origine, et c'est vrai que j'arrivais à apercevoir, à travers les écrits de Montessori, une dimension christique très forte et je me disais c'est comme ça que ça devrait être une école catholique, avec l'idée que j'avais du Christ. Et j'ai découvert dans mes recherches que Maria Montessori avait commencé à travailler sur cette question religieuse et avait jeté les bases d'une catéchèse qui arrivait tout juste en France à ce moment-là. C'est vrai que, conjointement, quand j'ai découvert le potentiel religieux de l'enfant, qui est le livre fondateur de la catéchèse du bon pasteur, c'est comme si tout ce que je lisais de Maria Montessori prenait une dimension nouvelle, s'ouvrait vers une plénitude à laquelle j'aspirais Et je comprenais finalement me conduiser à Dieu à travers cette pédagogie. Donc, j'ai vraiment voulu leur offrir cette catéchèse, en plus de l'école où ils étaient, et j'ai réussi à convaincre le curé de la paroisse voisine de mettre une salle à disposition Et, à l'origine, cette petite salle, ce petit atrium, accueillait les enfants de l'école Montessori voisine.

Speaker 2:

Donc, ça a commencé comme ça. Voilà, et petit à petit, dans mon cœur, il y avait tout un chemin aussi de retour à Dieu, retour à l'Église, et puis de rencontre d'autres familles dont Laure, qui est ici, dont Auriane, que vous avez pu entendre dans un autre podcast qui venaient d'écoles autres, d'autres écoles du quartier, qui n'étaient pas montessoriennes et qui ont découvert cette posture de l'adulte, ce regard sur l'enfant dans l'atrium issu de la pédagogie montessorienne. Ils se sont dit nous, on voudrait aussi que nos enfants puissent avoir une école Montessori. Voilà, donc, c'est né comme ça.

Speaker 1:

Pour ceux qui n'auraient pas écouté l'épisode qui précède sur l'Akateshèze du Bon Pasteur, je vous recommande de commencer quand même par celui-ci, parce qu'on va considérer que les grands principes de l'Akateshèze sont connus, mais, juste pour rappel, l'ambiance Montessori. Comme on parle d'un nid, d'eau, d'une communauté enfantine, on peut parler d'un atrium et qui, à la base, est le lieu d'accueil des catéchumènes avant leur baptême. Je trouve ça magnifique, que ça ait été pour toi une source de conversion, de retour à Dieu. C'est une belle expérience parce que c'est à la fois une catéchèse qui est extraordinaire pour les enfants, mais aussi on en avait parlé avec Oriane pour les adultes, très clairement Et justement.

Speaker 2:

Alors, oui, oui, ce sont vraiment les enfants qui m'ont reconduite vers cette source de l'amour.

Speaker 1:

voilà, Et toi alors, de ton côté, quel a été, toi, ton cheminement vers cette pédagogie? Est-ce que toi, tu as commencé par la pédagogie Montessori? ou pour la catéchèse? Qu'est-ce que tu connaissais en premier?

Speaker 3:

Alors, moi, j'ai découvert en premier la catéchèse du bon pasteur, au détour d'un congé parental, dans le même quartier que Virginie, et donc la deuxième année où elle mettait en œuvre la catéchèse. moi, j'ai été vraiment bouleversée de voir mes enfants dans ce lieu, avec une attitude, sans que rien ne leur soit demandé, exigé explicitement, une attitude, un mouvement, une paix, un calme que moi, je ne voyais pas du tout à la maison. Je trouvais que c'était très difficile d'être toute la journée avec des petits-enfants, et donc, je crois que j'ai été vraiment touchée en plein cœur. Mais en revanche, je ne savais pas du tout ce que c'était que la pédagogie Montessori. je connaissais ce nom, mais voilà, et puis, en fait, je savais même pas qu'il y avait des écoles.

Speaker 3:

vraiment, je savais rien de de toutes ces écoles indépendantes. pour moi, il y avait l'école catholique, et puis l'école publique, et puis voilà, et donc par la catéchèse du Montpasteur, ensuite, je me suis dit mais qu'est-ce que c'est que ce truc Montessori? Et c'est comme ça qu'avec l'aide de Virginie, j'ai plongé dans la pédagogie scolaire. Et voilà, après je me suis formée.

Speaker 1:

C'est là qu'on s'est rencontrées, en fait, On s'est rencontrés à la formation de la 4e chaise, mais non, non, c'était à la. Effectivement, je me souviens, Marnette, on s'est vus.

Speaker 1:

On s'est connus en formation à la pédagogie scolaire et c'est comme ça que tu as eu connaissance, après, de Tout à fait À faire son école sur le rock Et alors, sur le chemin de la création de cette école, est-ce qu'il y a eu des obstacles, des difficultés ou, au contraire, d'ailleurs, peut-être des grâces, des choses qui ont été facilitées pour vous? Est-ce qu'il y a eu des moments peut-être fondateurs dans les débuts?

Speaker 3:

Alors, moi, je me souviens, en fait, j'ignorais que Virginie et d'autres personnes pensaient à la même chose, avaient dans le cœur un désir d'école, et un jour, virginie nous a rassemblés, plusieurs personnes, et là, je me suis rendu compte qu'en fait, ce désir que j'avais était partagé par d'autres. J'ai trouvé ça extraordinaire. Voilà, après, oui, si c'est vraiment mon souvenir le plus marquant du début, ouais, quelque chose que tu t'as oublié, peut-être même pas toi-même, mais qui était là?

Speaker 1:

et tu dis ah, mais en fait les autres aussi, oui, en fait, moi j'osais pas trop.

Speaker 3:

Voilà, je savais pas trop. Je voulais même pas trop embêter Virginie, et puis, en fait, je me suis rendu compte que ça faisait deux ans ou trois ans qu'elle parlait avec plein d'autres gens du quartier. C'était étonnant, donc ça m'a vraiment beaucoup touchée.

Speaker 2:

oui, c'est quelque chose d'assez bouleversant de se rendre compte qu'on a un appel au fond du cœur et pendant tout un temps, on le tient en secret, on le médite en soi-même, et puis, un jour, quelqu'un vient et t'oblige à le sortir de toi parce que tu te questionsnes, alors, tu ne voudrais pas faire une école pour nos enfants. Et c'est vrai que, pendant plusieurs années, moi, j'avais mûri ça dans le secret de mon cœur, en me disant si je fais une école Montessori, elle sera fondée sur le bon pasteur, il irriguriguera tout le projet pédagogique. Ce ne sera pas seulement un plus, mais ce sera une sève. Mais ça mûrissait tout doucement. Et puis, un jour, c'est vrai qu'on me l'a demandé, plusieurs personnes me l'ont demandé. Alors, j'ai dit rassemblons-nous autour d'une table.

Speaker 2:

et puis on va faire un tour de tête, tout le monde, ce que chacun a dans le cœur de faire ce que chacun a dans le cœur. Et en fait, c'était assez bouleversant de voir que tous nos désirs convergeaient et que, du coup, on était une équipe, on était là en équipe, et qu'on allait pouvoir se mettre au service de ce projet qui nous appelait de l'intérieur et aussi de l'extérieur. Donc, ça, c'était vraiment une grâce. Mais à côté des grâces. il y a aussi des obstacles et des épreuves, bien évidemment, parce qu'on était du coup très enthousiastes et persuadés de porter en nous un trésor. mais vraiment, on était toujours persuadés de porter un trésor et donc, on en parlait pour trouver des locaux, on était persuadés que tout allait s'ouvrir, mais en réalité, eh bien, mais en réalité, on n'avait pas mesuré ni réalisé qu'on vivait dans un environnement assez traditionnel.

Speaker 2:

Moi, j'ai grandi en province et là, on est à Paris, dans le 16e arrondissement. Figurez-vous que c'est un endroit avec plein d'écoles qui sont des institutions depuis des dizaines, voire une centaine d'années. Une centaine d'années, oui, depuis des dizaines, voire une centaine d'années, une centaine d'années, oui, il a émergé un petit projet comme celui-ci. pourtant, c'était minuscule, notre projet, mais il a eu un effet, comment dire? comme un électrochoc. Qui êtes-vous pour avoir cette audace, en fait, vous, parents qui n'êtes pas de l'institution, de fonder une école? Voilà, c'était vraiment, ça a été l'épreuve, l'épreuve de se dire, en fait, qu'on n'était pas du tout attendus, voire au contraire, pas du tout bienvenus avec ce projet, en tout cas du point de vue des institutions. Mais au milieu de tout ça, il y a eu beaucoup de grâce. Je crois vraiment que le bon pasteur était à l'origine et donc marchait devant et nous a conduits là où l'école devait naître au cœur d'une paroisse.

Speaker 1:

Parce que, justement, du coup, les locaux, c'est toujours l'une des questions critiques de la fondation d'une école. J'explique en deux mots pour les gens qui ne se sont jamais pensés sur le sujet. Moi-même, à la Donc, je m'étais beaucoup renseignée. Et pour ouvrir une école, il ne faut pas se contenter d'avoir des locaux, n'importe quel locaux, il faut que ce soit un établissement recevant du public, un ERP, donc des locaux qui répondent à certaines normes. Et puis, évidemment, il faut adapter les locaux, les actualiser aux normes les plus récentes, les actualiser aux normes les plus récentes. Bon, il y a tout un tas de règles qui s'appliquent. Si c'était déjà un établissement recevant du public, on peut continuer à l'utiliser comme une école.

Speaker 1:

Ça garde la notion d'établissement recevant du public. Et puis, on fait les mises à jour un petit peu au fur et à mesure. Mais c'est souvent très compliqué. On ne peut pas prendre un appartement, par exemple, et se dire je vais louer un appartement et en faire une école. Il y a beaucoup, beaucoup d'autres choses autour. Alors, comment est-ce que vous avez fait au final? Quel a été le?

Speaker 2:

prix de la recherche. C'est très bien de rappeler ça. Anne-laure a rappelé l'exigence des normes qui était monumentale. Et alors, nous, on avait en plus cette exigence intérieure de nous dire on veut que notre école soit au cœur de l'Église parce que, en fait, justement, pour comment dire, pour qu'il y ait des liens, pour que ce soit pas un petit quelque chose en autarcie, on voulait vivre cette sorte de dépendance dans notre petitesse à l'Église. Et on avait aussi cette exigence d'avoir un loyer le plus bas possible, parce qu'imaginez les loyers parisiens dans le 16e siècle. C'est un lieu totalement inaccessible et l'association de gestion dont je suis la présidente depuis l'origine est à but non lucratif et veut proposer cette école à tous, sans barrière de ressources. Donc, il nous fallait des locaux aux normes et pas du tout au prix du marché. Et donc, on est allé voir des paroisses voisines, on a présenté le projet à plusieurs conseils pastoraux, etc. On a été plus ou moins bien reçus, et jusqu'où, un curé nous reçoit dans sa paroisse. Il venait d'avoir les clés, il venait d'arriver Et il ne connaissait pas encore bien tous ces locaux, mais lui rêvait d'avoir une école dans sa paroisse Et il nous a dit venez, faisons le tour ensemble. Et je le vois encore avec son gros trousseau là qui nous pintait dans mes oreilles.

Speaker 2:

Et on allait d'une salle à l'autre Et un moment, on rentre dans une salle qui était magnifique, qui venait d'être refaite. Il y avait un petit espace, salle de bain, toilette, à hauteur de tout petits enfants. Et mon père c'est là à quoi elle sert cette salle? Je lui dis rien, elle accueille juste les enfants une fois par semaine pendant la messe. Sinon, le prêtre qui m'a précédée avait dit je la prépare pour une œuvre d'éducation. Je ne sais pas ce qu'elle sera, mais je la prépare pour une œuvre d'éducation.

Speaker 2:

Et là, on a jubilé, on sautait de joie, on se dit mais c'est nous, c'est nous. Mais oui, c'est incroyable, c'était une très, très belle histoire. Et là, le curé présentez votre projet au conseil humain qui se tiendra le 19 mars prochain. Voilà donc le 19 mars suivant, qui est une date emblématique pour les catholiques. Nous avons participé à ce conseil pastoral et puis, qui a validé le projet à l'unanimité, avec, en fait, ils ont même été plus loin que ce qu'on disait. Ils nous ont dit au début vous ne payerez pas le loyer et le loyer sera progressif en fonction de l'évolution des effectifs, de manière à ce que ça ne pèse pas trop sur les familles.

Speaker 1:

Ah, ça, c'est formidable aussi Parce que souvent, on sait que pour les écoles, les deux, le loyer est en tête évidemment. Donc, c'est incroyable comme condition.

Speaker 2:

Oui, c'était vraiment providentiel, C'était comme si c'était préparé d'avance. Donc, c'est vrai que notre exigence est de servir cette école, de servir cette intuition d'être à l'écoute et d'être au service de ce qui se dessine devant nous. Et il est vrai que les capitaux nécessaires, l'argent nécessaire pour le lancement il fallait beaucoup d'argent en effet, puisqu'on ne voulait pas faire une école Montessori on ne peut pas la remplir d'un seul coup d'enfants d'âge trop différent, c d'enfants d'âge trop différent. C'est comme dans la famille On commence avec des petits qui deviendront moyens, qui accueilleront des petits, lesquels deviendront grands et moyens, qui accueilleront à leur tour des petits. Ça fait quand même trois ans, avec des gros déficits à financer.

Speaker 1:

Paradoxalement, je pense que c'est plus facile et, en tout cas, c'est beaucoup plus pertinent que d'accueillir tout de suite des enfants de 3 à 6 ans en s'imaginant que ceux de 6 ans pourront servir de modèle à ceux de 3 ans. Au contraire, en fait, ils risquent d'être un contre-modèle parce qu'ils n'ont pas été je n'aime pas trop ce terme normalisés à travers l'éducation Montessori. Ils n'ont pas absorbé les règles de vie dans la communauté Montessori Et, justement, ils peuvent être plutôt des contre-modèles, Alors que les très jeunes enfants, ils rentrent dedans aussi avec un émerveillement qui est incroyable Et donc, année après année, ça se passe bien. Je mentionne juste, pour ceux qui ne sont pas catholiques ou ont oublié cette date, le 19 mars dont il nous parlait, c'est la Saint-Joseph le papa de Jésus. Donc, parler, c'est la Saint-Joseph le papa de Jésus. Donc, effectivement, c'est une très belle date pour démarrer ce projet concrètement à la paroisse. Et alors, Laure, est-ce que tu voudrais nous dire un petit peu comment, dans cette école en particulier, vous articulez à la fois la pédagogie Montessori et la catéchèse du bon pasteur?

Speaker 1:

Parce que le point remarquable de cette école, c'est que ça n'est pas une séance de cathé dans la semaine à côté de l'école, mais qu'il y a vraiment une intégration entre les deux tout au long de la semaine. Est-ce que tu peux nous en dire plus?

Speaker 3:

Oui, alors ça, c'est le cœur du projet pédagogique de la petite école du Bon Pasteur, c'est que c'est une classe maternelle Montessori comme on On les trouve dans tous les coins du monde, avec les aires de travail habituelles de sensorielles, du pratique, langage et mathématiques. Et nous, nous y avons adjoint une aire de travail supplémentaire qui s'appelle l'aire du bon pasteur, qui est une aire de culture religieuse et dans laquelle l'enfant retrouve, à tout moment de la journée, une partie du matériel de la catéchèse, qui s'intègre bien dans l'écosystème scolaire. Et à côté de ça, l'enfant, ceux qui le souhaitent, les familles qui le souhaitent, ont une séance de catéchèse du bon pasteur dans une autre salle. Tu parlais tout à l'heure, en effet, de l'atrium. C'est l'environnement préparé à caractère religieux Et donc, deux heures par semaine, il y a des groupes d'enfants, il y a plusieurs groupes d'enfants qui se succèdent dans l'atrium et donc, les enfants bénéficient, à partir du moment où ils sont prêts, de cette séance de catéchèse hebdomadaire.

Speaker 3:

Mais il n'y a pas de rupture entre ce qu'il vit dans la classe et ce qu'il vit dans l'atrium, dans la mesure où, dans la classe, il peut retrouver le bon pasteur à tout moment de la journée, entre deux travaux de nature complètement différentes. Donc, c'est ce qui permet d'offrir à l'enfant une vie scolaire et une vie religieuse unifiée de manière très libre.

Speaker 1:

Et alors, tu disais que les enfants de l'école qui le souhaitent peuvent participer à ces groupes de catéchèse. Est-ce qu'il y a aussi d'autres enfants? ou dans ces groupes du mercredi?

Speaker 3:

il n'y a que les enfants de la petite école. Alors, en fait, il y a le mercredi, et puis il y a aussi les mardis après-midi, le jeudi après-midi, parce qu'il y a 45 enfants dans l'école. Donc, il y a plusieurs groupes. Ces temps de catéchèse, ils sont sur le temps scolaire, hormis le mercredi matin. Donc, c'est pour les enfants de l'école. Mais cet atrium est situé au cœur de la paroisse et pourrait très bien servir pour des enfants de la paroisse des quartiers.

Speaker 2:

Oui, c'est le cas en fait D'ailleurs je pense que c'est le cas. Vous voyez, virginie, c'est mieux que moi, parce que moi, je ne suis plus à Paris. Oui, oui, c'est une fertilisation croisée, comme on dit. La petite école apporte pas mal de choses à la paroisse, dont l'accès à l'atrium pour des enfants qui ne sont pas de l'école.

Speaker 1:

D'accord, oui, oui, ça doit. C'est incroyable, je parle d'expérience. Parfois, il y a déjà du mal à installer un atrium dans une paroisse. C'est avoir un groupe. Et là, c'est incroyable d'avoir plusieurs groupes qui se succèdent sur plusieurs jours de la semaine. C'est une belle richesse. Et du coup, d'après toi, quelles seraient les différences principales entre la petite école du Bon Pasteur et une école Montessori, disons, classique?

Speaker 3:

Eh bien donc, il y a cette plénitude de la pédagogie qui est offerte à l'enfant par cet accès au bon pasteur, à la catéchèse du bon pasteur. Donc, d'un point de vue pédagogique, en fait, comment dire ça? les périodes sensibles de l'enfant, donc Maria Montessori, en fait, quand on lit bien ses écrits à la lumière de l'évangile, en fait, les lois de développement de l'enfant, elles sont mises par Dieu en lui en vue de le rencontrer, ce qui veut dire que les périodes sensibles ont une visée surnaturelle. Et donc, dès lors qu'on propose à l'enfant un environnement préparé à caractère religieux, on permet aux périodes sensibles de l'enfant de se révéler et de se nourrir aussi dans leur dimension surnaturelle. Donc, on offre à l'enfant la possibilité. En fait, c'est un chemin de communion d'amour.

Speaker 3:

Et ce qu'il y a de particulier à la petite école de moisseurs, c'est qu'on nomme ce maître intérieur, parce qu'on sait que la pédagogie Montessori, c'est une pédagogie qui ouvre à l'intériorité. Mais, du coup, qu'est-ce qu'on dit à l'enfant de cette intériorité, qui est le maître intérieur? Est-ce que c'est lui-même, est-ce que c'est Voilà? Qui est-ce qu'on y met? Eh bien, nous, aux enfants qui sont croyants ou qui posent la question, on va vraiment leur nommer, on va. C'est le Christ, c'est le bon pasteur.

Speaker 1:

Alors, je fais une petite digression. Je sais que c'est quelque chose de très controversé dans le milieu montessorien. Lorsque moi-même j'ai suivi des formations à la pédagogie montessorie, l'une de mes formatrices disait que on ne pouvait pas mettre en oeuvre la pédagogie montessorie si on n'était pas croyant. Elle ne voulait même pas par là dire chrétien, elle voulait simplement dire croyance en un Dieu Et elle considérait qu'on ne pouvait pas pratiquer la pédagogie Montessori en étant athée, pas en étant agnostique, mais en étant athée en disant non, un Dieu n'existe pas. Parce que tout dans cette pédagogie était imprégné par la notion d'un Dieu créateur, l'émerveillement devant la création, etc. Et je sais que c'est quelque chose qui était parfois très critiqué par ses stagiaires Et c'est une opinion assez controversée.

Speaker 1:

Et en même temps, quand on lit les écrits de Maria Montessori, on voit bien que c'est au cœur aussi de sa pensée. Mais dans l'univers Montessori d'aujourd'hui, c'est difficile à dire déjà peu de gens le disent difficile à entendre pour d'autres aussi. En tout cas, peut-être qu'on peut résumer la question en disant en tout cas, ça vient dépasser la partie académique quand on prend en compte, disons, que la pédagogie montessorienne devient encore plus belle et plus riche quand on prend en compte toute la partie spirituelle derrière et que on peut le faire sans. À mon sens, ça resterait une version très appauvri si on ne voyait pas l'enfant dans sa totalité, spiritualité incluse oui, je me permets de rebondir sur cette question, qui est vraiment très importante, alors merci de la soulever.

Speaker 2:

Il me semble aussi qu'il y a un déficit de recherche systématique sur la philosophie de la pédagogie Montessori. Or, en ce moment, il y a une personne qui travaille sur une thèse sur les fondements philosophiques de la pédagogie Montessori et qui va probablement être capable un jour, dans un podcast avec vous, de revenir sur la manière dont Maria Montessori a même une notion dans sa pensée vers une sa pédagogie qui, à l'origine, était très scientifique et, entre 1909 et 1949, a vraiment évolué vers une pédagogie de plus en plus spirituelle et aujourd'hui ou très bientôt, ce sera démontré scientifiquement par la science de la philosophie. Donc, vraiment, c'est très intéressant.

Speaker 1:

Il faudra que tu me donnes l'intitulé de la thèse ou la personne qui l'a fait, parce que ça semble effectivement passionnant Et j'en profite. On en aurait reparlé de toute façon à un moment ou à un autre. Mais j'en profite pour dire que, justement, il y a un livre, un excellent livre, qui est sorti sur l'essence chrétienne. Je le cite exactement c'est l'essence chrétienne de la pédagogie Montessori. Oui, tout à fait.

Speaker 2:

On va faire une petite digression. Comment est né ce projet et de quoi s'agit-il? Ça, c'est une demande qui nous a été faite de la part de la maison d'édition Claire Bayard, qui est contre ce que nous faisions et qui souhaitait mettre à disposition des familles un témoignage de ce qu'il y avait dans une salle de classe Montessori, à la petite école du Bonpasseur, qui puisse aussi se décliner dans la vie de famille. Donc, on a travaillé à plusieurs pour rédiger ce livre et d'écrire. c'est comme si vous rentriez dans la petite école et puis, c'est comme si vous aviez quelques idées aussi pour mettre en place tout ça à la maison. Voilà, vraiment, c'était la réponse à une de mes demandes. tout ça à la maison, voilà, vraiment, c'était la réponse à une demande. Ce n'est pas du tout philosophique, c'est plus ancré dans l'évangile. Notre approche de la pédagogie de Montessori, elle est surtout biblique. Voilà.

Speaker 1:

L'auteur. C'est la petite école du bon pasteur.

Speaker 1:

Donc c'est évidemment un avec une préfète de Charlotte Poussin, qui est évidemment bien connue de tous les montessoriens. Mais en tout cas, rien que ce titre déjà, je le trouve, je le trouve très beau. C'est ce qu'on vient d'évoquer, cette essence chrétienne de la pédagogie montessori. Alors, on va revenir un petit peu à l'école et au côté concret. J'étais un peu curieuse est-ce que les fêtes religieuses ont une place dans la vie quotidienne de l'école? On avait évoqué, au Cimetière Bacauriane, les couleurs liturgiques auxquelles on introduisait les enfants. Est-ce que l'ère du bon pasteur change de couleur, par exemple, d'une fête à l'autre?

Speaker 3:

Oui, c'est sûr qu'à la petite école du bon pasteur, il y a l'épaisseur du temps qui passe et, comme dans la catéchèse, on fait le parallèle entre le temps extérieur, le temps des saisons, le temps de la vie, et puis le temps de l'intérieur, du cœur. C'est sûr qu'à la petite école, au fil des fêtes liturgiques ou de l'année liturgique, la classe change. La classe change par, en effet, l'ère du bon pasteur qui est mise aux couleurs liturgiques. Et puis, parfois, il y a des activités qui sont proposées d'art, quand il y a des tableaux, il y a beaucoup de tableaux. Par exemple, tu parlais de la Saint-Joseph, tout à l'heure, un tableau de Saint-Joseph qui va être mis en mode coloriage avec les bons crayons, les bonnes couleurs. Et puis, en fait, dans la manière d'aborder l'histoire, oui, il y a cet éphéméride, donc l'éphéméride dans lequel on aborde les saints.

Speaker 3:

Et puis, il y a des événements, au moment du temps de regroupement, où l'année liturgique, où les grandes fêtes sont, en fait, c'est le temps, c'est l'occasion d'être heureux et de célébrer. En fait, c'est la célébration de la vie dans toutes ses dimensions. Donc, voilà, de même qu'on est corps, âme, esprit, de même qu'on fête, au moment du temps de regroupement, les anniversaires en disant aux enfants. T'as fait quatre fois le tour du soleil et on s'émerveille de chaque année de sa vie, et je crois que c'est vraiment la joie, la joie du temps de la vie dans toute son épaisseur. Je sais pas si c'est très clair.

Speaker 1:

C'est pas très clair c'est pour ça qu'on aime bien superposer les calendriers ou les mettre en parallèle rien qu'entre les saisons et les mois. On le fait dans toutes les écoles Montessori, pour le coup. Les saisons, les mois, les semaines, les jours. Et dans la catéchèse de mon pasteur, on fait ce parallèle justement entre les saisons de la terre qui tourne autour du soleil et puis du calendrier liturgique où tout tourne autour du Christ. Donc, c'est très beau. Alors, on en avait.

Speaker 1:

Je ne vous avais pas prévenu de ces questions, mais j'ai envie de rentrer un tout petit peu dans le détail. On a rapidement évoqué avec Orianne les différents types de matériel qu'il y a dans la catéchèse du bon pasteur le travail sur les, en particulier pour les 3-6 ans, donc le travail sur les paraboles, le travail sur les événements de la vie de Jésus, surtout de l'enfance de Jésus, le travail sur la liturgie. J'espère que je n'oublie pas d'importants. Quelles sont? je ne vais pas vous demander de faire toute la liste, mais comment s'est effectué le choix entre ce qui allait demeurer dans la classe, dans l'ère du bon pasteur, toute la semaine et ce qui allait être réservé au temps de l'atrium hebdomadaire?

Speaker 2:

C'est assez pragmatique. D'abord, l'ère du bon passeur dans la classe, c'est une ère de culture religieuse, donc tout ce qui se rapporte à la compréhension du temps C'est pour ça que vous avez parlé des calendriers liturgiques La géographie aussi. Donc, il y a une maquette de la terre, du pays de Jésus, Et puis pas mal de nomenclatures, en fait La façon de nommer les objets liturgiques.

Speaker 2:

Donc voilà, ça c'est vraiment nécessaire pour la culture des enfants, qu'ils soient de famille croyante ou non-croyante. C'est vraiment de la culture religieuse. Puis, on a voulu, évidemment que le bon pasteur soit présent, donc la parabole du bon pasteur, pour répondre à cette question Qui est Jésus, plutôt que de répondre avec nos mots, qui est une question universelle, enfin, une question de culture aussi. On permet à l'enfant d'écouter la réponse que Jésus donne lui-même. C'est Jésus qui dit qui il est à travers cette parabole du bon pasteur. Voilà pour les éléments majeurs qui sont dans l'ère du bon pasteur, dans la classe, et qui répondent finalement à toute personne, qu'elle soit musulmane, catholique, orthodoxe, de manière universelle.

Speaker 2:

Et puis, il faut aussi que le matériel puisse être utilisé de manière autonome, sinon l'éducatrice, l'assistante ont les mêmes caractéristiques que le reste du matériel. Donc, il y a un commencement, un déroulé, une fin, qui est toujours la même place sur laquelle être rangée, qui soit vraiment présentée de manière très rigoureuse, comme tout autre matériel de l'ambiance, avec une petite différence quand même, c'est que cette aire du bon pasteur, on a voulu qu'elle soit visuellement marquée par un tapis vert pour marquer quand même une distinction entre les deux. C'est comme s'il y avait un seuil où l'enfant rentre dans quelque chose de plus intérieur. D'accord.

Speaker 1:

J'aime bien que tu fasses la distinction avec la culture religieuse. Je vais juste partager une anecdote. Mon mari est professeur en collège public, où il a une obligation de laïcité, et le professeur d'art plastique, pour le plaisir des yeux de ses camarades professeurs, affiche régulièrement au mur des œuvres d'art, des œuvres d'art qu'il a faites ou qu'il a recopiées, mais enfin, voilà auxquelles il fait hommage. Et parmi ces œuvres, il s'est avéré qu'une fois, il y avait, je crois, une annonciation et que ce jour-là, quelqu'un de la DSDEN ou un inspecteur est passé et a été choqué qu'il y ait un tableau de l'Annonciation en salle des profs. je précise, normalement, les élèves n'ont pas leur place.

Speaker 1:

Et, en fait, si on commence à retirer de notre histoire, de notre littérature, de notre patrimoine artistique, tout ce qui a une référence religieuse, on peut tout éliminer de ce qui précède, je tout éliminer de ce qui précède le XVIIe ou le XVIIIe siècle, on n'a plus rien. Et je trouve ça triste que aujourd'hui, par volonté de laïcité en fait, on ne donne plus aux enfants les codes culturels qui leur permettent de comprendre les œuvres d'art, les œuvres littéraires du Moyen-Âge, de la Renaissance, etc. Et ce serait comme refuser d'apprendre la mythologie gréco-romaine, parce que attention, c'est une religion. Mais si on ne sait pas qui est Jupiter, qui est Athéna, on ne peut pas comprendre les textes des anciens. Comme tu le dis, je pense que c'est quelque chose qui est précieux pour tous les enfants, parce que c'est la façon de comprendre notre patrimoine.

Speaker 1:

Et puis, je sais aussi qu'à travers la Cachesse du Bon Pasteur, on introduit aussi une culture religieuse sur le judaïsme que beaucoup d'enfants ne possèdent pas du tout. Je partageais avec Oriane, la semaine dernière, qu'un des enfants que j'ai au cathé était surpris de découvrir que Jésus était juif. Effectivement, on découvre ce qui est la Pâque juive, on découvre les rituels et les fêtes juives que Jésus a connues. De même qu'on ne peut pas comprendre notre littérature française sans avoir des notions sur le christianisme. on ne peut pas comprendre la Bible, y compris le Nouveau Testament, sans des notions sur le christianisme. on ne peut pas comprendre la Bible, y compris le Nouveau Testament, sans des notions sur le judaïsme. Bref, on a besoin de se connaître, de connaître toutes ces formes.

Speaker 2:

Oui, se connaître soi-même. sans tout cela, l'enfant a vraiment besoin d'avoir accès à ses origines. vraiment, Pour l'enfant, Oui.

Speaker 1:

Et alors, avec cette double approche, la pédagogie Montessori et la catéchèse du bon pasteur, virginie, concrètement, comment est-ce que vous formez les éducateurs? est-ce que vous avez des éducateurs Montessori qui sont à la fois catéchistes ou est-ce qu'il y a des binômes Quelqu'un qui est plus éducateur, quelqu'un d'autre qui est plus catéchistes? Ou est-ce qu'il y a des binômes, quelqu'un qui est plus éducateur, quelqu'un d'autre qui est plus catéchiste? Et tu peux répondre successivement ou en même temps, comme tu veux.

Speaker 2:

Est-ce que vous recrutez plutôt des catéchistes que vous formez à la pédagogie Montessori, qui ont déjà une pratique de la catéchèse, ou plutôt des, plutôt la deuxième option, c'est-à-dire que, dans les ambiances, on recrute des éducatrices Je ne peux pas parler aux masculins, parce qu'il faut bien constater que ce sont des éducatrices dont on privilégie vraiment leurs professionnels, éducatrices Montessori Et on les recrute aussi sur leur ouverture du cœur, parce qu'il n'est pas suffisant d'être une excellente technicienne, il faut aussi avoir cette grande ouverture du cœur et ce désir de comprendre l'essence chrétienne de la pédagogie et de s'en imprégner. Donc voilà, on recrute des très bonnes professionnelles et on les forme ensuite à la catéchèse du bon pasteur, soit par leur venue à la formation Bâtir son école sur le roc soit en continu avec la direction, semaine après semaine, au sein même de l'école.

Speaker 1:

D'accord, Et donc la même personne peut tout assurer. En fait la partie académique culture religieuse.

Speaker 2:

C'est une très bonne question, parce que la même personne peut tout assumer dans l'ambiance, c'est-à-dire présenter les quelques matériels présents dans l'ère du bon pasteur. En revanche, les deux adultes présents dans l'ambiance, donc éducatrice et assistante, ou binôme d'éducatrice, ça dépend des ambiances ne sont pas celles qui vont assurer le temps de catégèse hebdomadaire dans l'atrium. Là, il s'agit de former plutôt des parents d'élèves, et là, peut-être que c'est Laure qui va répondre, parce que là, on rentre dans la dimension familiale de l'école.

Speaker 1:

Justement, c'est une excellente transition. Quel est ce lien avec les familles? Alors?

Speaker 3:

les familles. Donc, on a à cœur, en fait, que cette vie, à la petite école du Bon Pasteur, pendant la scolarité maternelle de l'enfant, ce ne soit pas que celle de l'enfant, mais celle de la famille, avec un souci d'accompagner les jeunes familles, les familles naissantes. C'est comme il y a quelque chose d'une mise au monde social de la famille Et donc, la première chose qu'on a à cœur de partager avec les parents, c'est le regard sur l'enfant qui est celui proposé par la pédagogie Montessori, cette posture de l'adulte dans une autorité de service, et de regarder son enfant, finalement, comme le bon pasteur regarde ses enfants. Donc, il y a trois fois dans l'année, il y a des réunions de formation par an à certains aspects de la pédagogie. Donc, on a un certain nombre de thématiques que les parents.

Speaker 3:

Ça veut dire que si les familles restent pendant trois ans, elles vont avoir à peu près neuf soirées de formation où on aborde différents thèmes comme le sensoriel, la vie pratique, le langage, les mathématiques, mais aussi la pédagogie Montessori face aux sciences. Ce qui est contre-intuitif dans la pédagogie Montessori face aux sciences, ce qui est contre-intuitif dans la pédagogie Montessori, la normalisation. Voilà, et on parle toujours, on amène toujours la réflexion à un plan supérieur, toujours dans une dimension surnaturelle. Donc, on fait le lien avec la foi ou avec la catéchèse du bon passeur, si bien qu'on amène aux parents aussi, vraiment, ce regard de l'essence chrétienne de la pédagogie montessori pour leurs enfants, donc les parents, petit à petit, ça leur permet d'avoir une posture éducative assez cohérente, ce qui offre à l'enfant aussi une unité de vie entre ce qu'il vit à l'école et ce qu'il peut vivre dans sa famille. Oui, c'est fondamental, voilà. Et puis, les familles. Virginie parlait tout à l'heure de la nécessité d'avoir des tarifs abordables. Donc, ça passe nécessairement par une implication des familles, qui est nécessaire et qui est voulu aussi, choisi, parce que c'est aussi une école de vie, d'être ensemble au service des enfants dans les tâches les plus concrètes et matérielles de la vie de l'école.

Speaker 3:

Il y a des équipes de ménage, les parents qui font le ménage en équipe à tour de rôle, ou qui approvisionnent la classe, qui font la lessive du linge de la classe. Voilà, ça, c'est très pratico-pratique. Et puis, on propose aux parents, chaque année, de s'inscrire dans une équipe de parents pour le bon fonctionnement de l'école. Donc, il y a, par exemple, l'équipe bricolage. Il y a une équipe là, au DAT aussi, qui s'occupe de tout ce qui est jardinage, compostage, tout ce qui relève de l'écologie.

Speaker 1:

Et en plus de précision, pour ceux qui ne seraient pas croyants, qui n'ont pas entendu parler, l'audit aussi, c'est l'encyclique qui porte spécifiquement sur l'écologie, le soin de notre planète, etc. Quand on parle de projet, l'audit aussi, c'est un projet chrétien de protection de l'environnement ou d'écologie, de développement durable, etc. Voilà.

Speaker 3:

Et dans ces équipes parents, il y a la vie fraternelle pour organiser des moments de convivialité. Et puis, il y a une dizaine d'équipes comme ça, et il y a aussi l'équipe Bon Pasteur, et donc, là, il y a des parents qui se forment à bâtir son école sur le roc en vue de servir l'école en animant la catéchèse du bon pasteur. Oui, formidable.

Speaker 1:

Alors, je me permets d'insister, de rebondir sur ce que tu disais, les rencontres avec les parents, les conférences que vous faites trois fois par an, s'il y a des gens qui nous écoutent, qui montent une école ou qui font partie d'une école, vraiment, je vous encourage à développer ce système-là, déjà parce que ça permet, comme tu le disais, de s'assurer qu'il y a une cohésion, une cohérence entre ce que l'enfant vit à la maison, à l'école, et pour qu'un enfant grandisse bien, se développe de façon épanouie, il a besoin de sentir qu'il vit à l'école ce qu'il vit à la maison. Et moi-même, c'est comme ça que j'ai redécouvert la pédagogie Montessori. C'est en allant à une des réunions pas vraiment réunions parents-profs, mais plutôt de conférences pour les parents à l'école Montessori de notre fils aîné, qui avait deux ans et demi, trois ans, à l'époque, où on nous a présenté des activités Montessori comme on les présente aux enfants. J'avais connu ça toute petite.

Speaker 1:

J'étais dans une école Montessori, mais j'en avais très peu de souvenirs concrets. J'en avais quelques-uns, mais pas des souvenirs qui remontaient aux 3-6 ans, et ça a été un émerveillement. Je trouve qu'il n'y a pas de meilleure façon de montrer aux parents ce qui se passe à l'école que de les faire baigner dans cette ambiance pendant quelques temps, pendant une heure ou deux, surtout que les enfants racontent parfois beaucoup de choses, mais parfois très peu de choses de leur journée. Parfois, c'est le grand mystère ce qui se passe à l'école. Et puis, dans une école Montessori, il y a peu de production pour produire. Donc, les enfants ne reviennent pas à la maison avec des tas de choses écrites, avec des tampons, avec des bulletins, avec des choses comme ça. Donc, c'est quand même précieux de pouvoir passer un petit peu de temps dans l'ambiance dans laquelle ils passent toute leur journée et de savoir comment ça se passe concrètement. Donc, donc, merci de proposer ça.

Speaker 3:

D'après tous les parents, Et puis d'ailleurs, tant avec le matériel scolaire qu'avec le matériel religieux. C'est quand même une expérience à part entière, très forte, de recevoir le matériel, de recevoir des présentations à la manière d'un enfant, et ça permet aussi, même dans des présentations de sensoriel ou de vie pratique, de mesurer quand même la complexité de ce qui est demandé à l'enfant, et ça permet de comprendre l'ordre, l'enchaînement des actions, la précision. Je pense que, vraiment, faire cette expérience, ça permet vraiment de pouvoir mieux se mettre à la place de son enfant quand on s'adresse à lui comme adulte.

Speaker 1:

Puis ça évite les réflexions du style enfin, je ne paye quand même pas une fortune une école hors contrat pour que mon enfant passe le balai qui? est parfois une vision un peu détournée de la pédagogie montessorique, c'est vrai que c'est ça.

Speaker 1:

Mais alors, justement, en reparlant des familles, c'est vrai que qui a un projet pédagogique très à part Et, du coup, quel est plutôt le profil des familles? Est-ce qu'elles cherchent avant tout une école alternative, ou plutôt un enracinement spirituel, peut-être aussi une communauté, parce que c'est quand même une petite école qui est située dans un quartier de Paris. Quelles sont là? ou les recherches des parents, parce que j'imagine aussi que ça dépend peut-être des familles.

Speaker 2:

C Quelles sont là, ou les recherches des parents, parce que j'imagine aussi que ça dépend peut-être des familles. C'est un peu tout ça, anne-laure, vraiment, c'est un peu tout ce que tu viens de dire, avec quand même majoritairement des parents qui recherchent une école Montessori abordable, voilà, et puis des parents qui recherchent une école Montessori catholique. C'est vraiment les deux profils les plus représentés, mais certains peuvent venir uniquement pour la dimension montessorienne et découvrir son essence chrétienne en intégrant l'école. Et là, dans ces familles-là, il y a quelque chose de très occuménique. D'ailleurs, parce que c'est vraiment une, la catéchèse du bon passeur est occuménique. Elle se développe aussi beaucoup en France, notamment chez nos frères orthodoxes qui sont aussi protestantes, qui viennent Une famille c'est vraiment plutôt minoritaire, mais une famille musulmane également, avec une grande ouverture à la dimension sacrée et culturelle de l'école. Et puis, ça répond à la question que j'allais te poser.

Speaker 1:

On n'a pas besoin de montrer patte blanche, de présenter son certificat de baptême pour pouvoir inscrire son enfant à l'école.

Speaker 2:

En fait, ce qui est vraiment extraordinaire, c'est ce dont on fait l'expérience et ce qui nous rassemble, c'est l'enfant et le regard sur l'enfant, et c'est l'amour qu'on lui porte. Alors, il est sûr que cet amour qu'on lui porte pour nous nous vient clairement du Christ, et on l'assume, et on le dit, et on a une charte. On est vraiment en totale transparence avec la manière de vivre notre foi et ce que l'on propose aux enfants, et les parents doivent évidemment y consentir. Mais il ne peut pas y avoir une allergie à Maria Montessori, ni une allergie à Jésus-Christ. Mais on n'est pas obligé d'être pratiquant, on n'est pas obligé d'être catholique. Il faut simplement accepter cette dimension culturelle et accepter que, peut-être, l'enfant, en effet, va tomber amoureux du bon passeur. On peut demander le baptême, on le dit aux familles. Vous n'êtes pas à l'abri que votre enfant vous demande le baptême. Après, les parents ne sont pas obligés d'accepter. C'est vraiment en totale liberté. On fait cette expérience de l'universalité l'universalité catholique au sens universel.

Speaker 1:

On a déjà pas mal évoqué le lien avec la paroisse, déjà le fait que Beaulocco se situe dans la paroisse. Est-ce qu'il y a d'autres liens entre la paroisse et l'école?

Speaker 2:

C'est un fruit qu'on a découvert aussi au fil de la vie de l'école Toutes les passerelles qui pouvaient y avoir, notamment des passerelles invisibles, par exemple. La paroisse accueille des sans-abris pendant l'hiver, donc les sans-abris diverses d'hiver viennent quand les enfants sont prêts. Ils repartent avant que les enfants n'arrivent. Mais quand même, les enfants le savent et, par conséquent, chaque jour, ils préparent du pain ou un petit bouquet de fleurs qui ira dans la salle des sans-abri. Ils sont très heureux de ça.

Speaker 2:

On a d'autres qui s'est manifesté. Alors, il y a aussi un autre fruit, c'est le lien avec le patronage. C'est qu'il y a un patronage dans cette paroisse qui accueille les enfants à partir de 7 ans Et il n'y avait rien comme proposition pour les plus petits. Alors maintenant, la petite école ouvre ses classes pour les enfants plus petits pendant les semaines du patronage. Donc, ça a permis d'élargir l'offre proposée au patronage.

Speaker 1:

Le patronage, c'est pendant les vacances, Parce que parfois c'est le week-end.

Speaker 2:

Oui, c'est pendant les vacances scolaires, tout à fait. J'oublie souvent parce qu'il y a plein de choses. mais chaque paroisse a sa propre culture, a ses propres initiatives. Une paroisse, c'est une famille de familles, c'est une communauté d'associations au pluriel. Donc tout ça peut interagir et chercher. où est-ce qu'on peut s'entraider, où est-ce qu'on peut grandir pour se faire charrer dans l'amour? Voilà, c'est très créatif.

Speaker 1:

Je trouve ça très touchant, en particulier pour les SDF. Je trouve ça vraiment très, très beau et j'imagine combien pour les enfants d'un côté, sans être confrontés peut-être directement à la dureté des situations de ces personnes, voilà, savent juste l'essentiel que c'est des personnes qui n'ont pas d'abri pour la nuit et comment on peut leur donner un peu d'amour.

Speaker 2:

Ils connaissent leur prénom. Il y a leurs prénoms qui sont écrits, et c'est pour eux aussi le désir d'être confiés.

Speaker 1:

C'est très, très beau. Comme on l'avait dit au tout début de cet épisode, moi, je vous ai connue à travers les formations de Bâtir son école sur le rock. On l'évoquait en aparté avant de lancer l'enregistrement. Effectivement, il est possible que j'ai participé à la toute première de ces formations. Alors, est-ce que tu peux nous rappeler, virginie, quand est-ce que tu les as créées? Tu n'es pas toute seule, d'ailleurs. Quand est-ce que vous les avez?

Speaker 2:

créées. Et qu'est-ce quion faisait mémoire ensemble de la 206, avec une remorque accrochée, chargée de matériel.

Speaker 1:

Je précise que ce n'était pas, et ça n'est toujours pas dans les locaux de l'école. On l'a évoqué avec Oriane chez les Carmes d'Avon. Tout à fait, Effectivement, il faut tout déplacer y compris des sièges entournés, absolument no-transcript.

Speaker 2:

On était contactés par d'autres écoles qui voulaient, qui ressentaient le même appel. Vraiment, moi, je crois profondément en l'œuvre de l'Esprit-Saint qui appelle un peu partout. Et donc, d'autres personnes venaient nous dire Mais comment avez-vous fait qu'elle ait besoin de mettre sa pédagogie en œuvre? et petit à petit, on s'est rendu compte qu'on ne pourrait pas répondre aux personnes comme ça, individuellement, et qu'on allait apporter une réponse collective entre guillemets en créant une formation. Ça s'est fait comme ça et là encore, on a voulu qu'elle puisse se dérouler dans un lieu d'église pour être encore une fois portée par l'église dans notre mission. Et c'est pour ça qu'elle se déroule chez les carmes à Avon, tout près de la forêt de Fontainebleau. C'est un lieu où les parents éducateurs peuvent se reposer en plus d'être formés. Ça correspond aussi à un temps de retraite.

Speaker 3:

On est ressourcés.

Speaker 1:

Ça, je le confirme, c'était vraiment une très belle expérience. Et puis, c'est vrai que c'est une formation à la catéchèse, mais effectivement, la formation, c'est bâtir son école sur le rock Et justement, on y détaille très bien ce qui peut avoir sa place dans l'école elle-même, ce qui va avoir sa place dans l'atrium à côté. Et ce que j'avais trouvé formidable, c'était la façon dont ça nous avait mis en relation aussi Bon, je parle au féminin, mais il y avait aussi des hommes Ça nous avait mis en relation les uns avec les autres à travers la France. On s'était réunis là Et encore aujourd'hui, j'ai des contacts avec plusieurs des personnes. J'ai encore retrouvé une dame avec qui je me suis formée il y a littéralement 4 jours.

Speaker 1:

Voilà On s'est retrouvés totalement par hasard. Donc, c'était une belle occasion de renouer. Et c'est ça, quand on crée des écoles avoir un réseau, pas au sens réseauté, faire du networking, non, mais se soutenir mutuellement, partager ses difficultés, partager ses idées, c'est vraiment précieux, C'est d'une grande aide. Et là, cette année, c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles je suis très heureuse de vous recevoir, c'est que vous fêtez les 10 ans de la petite école d'Yvon Pasteur. Ça, c'est quand même extraordinaire. Alors, 10 ans, qu'est-ce que ça représente pour vous?

Speaker 2:

Waouh, Alors qu'on ne les a pas vues passer. Je crois qu'il y a un psaume, un proverbe qui dit à tes yeux, moi, j'ai l'impression que ça a duré un jour. Mais à la fois, on ressent quelque chose de l'enfance qui a mûri, c'est-à-dire qu'on n'est plus des tout-petits tremblants dans une totale dépendance super fragile. On a une forme de solidité liée à l'expérience, mais on reste quand même au seuil de l'adolescence. Là, je sens que la petite sommeille continue à s'affermir tout en gardant sa petitesse, qu'il y a encore des défis devant nous, on a encore beaucoup à apprendre, beaucoup à progresser, beaucoup à partager. Donc, il y a à la fois des racines qui sont bien profondes et à la fois un avenir tout plein de promesses, d'incertitudes, de craintes, d'émerveillements. L'aventure continue.

Speaker 1:

Alors, c'est vrai qu'il y a une chose qui est très particulière aussi avec cette école, c'est qu'en général, une école Montessori qui se crée, elle, démarre par une école maternelle, et puis, petit à petit, on cherche à rajouter des classes, on cherche à développer l'école, à la faire grandir. Or, vous, c'est la petite école du Montpasteur.

Speaker 2:

Je crois qu'elle est appelée à rester petite.

Speaker 1:

Oui, c'est très juste ce que tu soulignes.

Speaker 2:

C'est vraiment drôle que tu mettes le doigt dessus. Il est vrai que plus je suis au service des enfants, et même au service des enfants qui grandissent, plus je reviens à cette tranche d'âge des 3-6 ans, car je constate que c'est vraiment là que doivent être les plus abondamment nourris et soignés. Il est vrai que s'il fallait ouvrir un élémentaire, ce serait peut-être pour la génération d'après. Il me semble qu'il y a encore beaucoup de travail pour faire connaître cette tranche d'âge qui est encore trop méconnue et si importante pour notre monde. Vraiment.

Speaker 1:

Oui, c'est comme quand on méprise les enseignants de maternelle en disant qu'ils ne font que du coloriage toute la journée, alors qu'on sait que c'est là qu'on pose les bases de toute la suite. Je crois qu'on commence quand même à en prendre conscience et à se dire que il faut chérir cette tranche d'âge-là, en prendre grand soin, parce que tout le reste, ensuite, repose sur ces fondations qu'on a posées à ces âges-là. Et alors donc, laure, toi tu es plus particulièrement en charge du développement d'un réseau d'école du Bon Pasteur. Ça aussi, c'est quelque chose d'assez nouveau. Alors, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus? D'où vient ce désir de créer un réseau Et quel est le besoin que vous avez identifié ou l'appel que vous avez reçu là-dessus?

Speaker 3:

Alors, je crois que, dès l'origine de l'école, ou très tôt en tout cas, je ne saurais pas dire quand, mais notre enthousiasme, l'enthousiasme et la joie de ce qu'on vivait, on avait, en tout cas moi, l'idée que ce serait tellement beau que ça profite à d'autres et que, donc, ce petit projet, qui est beaucoup de travail, mais qui est un petit projet quand même, à taille humaine, puisse s'aimer et qu'il puisse y en avoir à droite, à gauche, en différents endroits, comme des petites lumières d'ailleurs, qui mettent en lumière cet âge dont parlait Virginie, avant, ce petit enfant qui a tant à dire au monde et qui a tant à nous apporter, à nous adultes. Donc, voilà, je crois que c'est un désir partagé et une intuition qu'on a depuis le début. Mais voilà, il fallait du temps, et puis c'est venu, comme ça, de manière assez organique, l'année dernière. En fait, comme disait Virginie tout à l'heure, la formation, bâtir son école sur le rock, c'est un premier élément de réponse à des personnes qui sollicitaient, qui posaient des questions.

Speaker 3:

Et depuis toutes ces années, de fait, l'une ou l'autre a consacré pas mal de temps, beaucoup de coups de fil avec des fondateurs d'écoles, des porteurs de projets qui se renseignaient, et puis, l'année dernière, on s'est dit c'est comme si c'était arrivé à maturité. Ça devenait assez naturel de se dire. Mais en fait, alors, les gens prenaient nos conseils. Après, on ne sait pas forcément ce qu'ils en faisaient, ou ils s'en emparent avec plus ou moins de succès. On s'est rendu compte aussi que c'était quand même très exigeant, qu'il fallait…. C'est quand même précaire, c'est fragile. Il faut quand même beaucoup de prudence, de sagesse, de rigueur dans la mise en œuvre. On voit qu'il y a beaucoup d'écoles qui ont des difficultés économiques, des difficultés des enjeux de pérennité, soit pour des questions de locaux ou de gestion financière ou de division dans les équipes qui peuvent porter les écoles. Donc voilà, ça a beau être petit, c'est complexe, compliqué, et on pense qu'on a acquis un certain savoir-faire relatif.

Speaker 1:

Déjà une école qui est là depuis 10 ans a une expérience et un sérieux qui vaut la peine d'être partagé, parce qu'avoir passé ce cap des 10 ans, c'est quand même une belle victoire pour une école hors contrat.

Speaker 3:

Voilà, avec le Covid au milieu. Avec le Covid au milieu, Oui en plus. Et alors, du coup, on s'est dit en fait, comment a réfléchi, comment accompagner qui, de quelle manière? Voilà, c'est comme ça qu'est venue l'idée de dire mais en fait, on voudrait accompagner des porteurs de projets qui voudraient faire des petites écoles du bon pasteur, donc ces petites maternelles Montessori dans toute sa dimension chrétienne, avec cette dimension familiale et au cœur de l'église.

Speaker 1:

Et qui s'appellerait donc La Petite École de mon Pasteur. Donc là c'est.

Speaker 3:

Voilà.

Speaker 1:

C'est juste la ville qui change.

Speaker 3:

Oui, la ville, le nom de la paroisse, parce qu'on se dit si d'aventure il y en a plusieurs dans la même ville comment est-ce qu'on va les distinguer?

Speaker 1:

Ah, mais oui, je deviens d'abord une. Je serais bien contente.

Speaker 3:

Non, mais voilà donc, en effet, c'est l'idée de partager un logo et un nom. Donc, ce n'est pas rien aussi. Donc voilà, on a travaillé pas mal sur les modalités. En fait. du coup, si quelqu'un nous contacte, comment est-ce qu'on peut avoir le nom Petite École du Mont-Pasteur? quel rôle est-ce qu'on aurait, nous, de partage de notre savoir-faire dans la fondation, mais aussi après, dans le fonctionnement, tout en laissant les personnes gérer leur école sans s'immiscer dans la gestion locale. Donc, c'est comme ça qu'on a dessiné petit à petit un chemin et que maintenant, ça coïncide avec cet anniversaire des 10 ans, on est prêts à faire savoir, à partager et à accompagner des personnes qui souhaiteraient porter ce genre de projet. Les accompagner dans leur discernement, dans les étapes de fondation, d'affiliation, et puis ensuite dans le fonctionnement, en faisant se rencontrer les différentes écoles.

Speaker 1:

C'est formidable parce qu'en plus c'est formidable, parce qu'en plus c'est vraiment dans l'esprit montessorien de liberté et de discipline. C'est-à-dire que d'un côté, vous protégez le non, c'est un gage de sérieux. vous allez mettre des exigences d'avoir une charte commune, d'avoir quelque chose à laquelle tout le monde s'engage, et, en même temps, vous offrez une liberté parce que vous offrez aux gens la possibilité de développer ça chez eux, vous leur donnez les moyens, les ressources, etc. Donc, je trouve qu'on a cet équilibre entre, d'un côté, je donne et, de l'autre, je protège aussi, qui est au fond très montessorien, je trouve. Alors, quel serait tu en as déjà un petit peu parlé, mais quel serait du coup l'idéal de ce réseau? Donc, une charte commune, les formations, sans doute bâtir son école sur le rock?

Speaker 3:

Oui, il y a une charte déjà, qu'on a rédigée, qui existe. Alors, en fait, on ne peut pas complètement spéculer et écrire ce que ce sera, puisque ce n'est pas complètement existant aujourd'hui. Mais ce qui est sûr, c'est que l'idée, c'est de pouvoir permettre aux uns et aux autres de s'enrichir des expériences mutuelles, de la réalité du terrain, et puis de creuser ensemble cette essence chrétienne de la pédagogie Montessori, du mystère de l'enfance, qu'on n'a pas fini de découvrir. Et voilà, virginie disait l'Esprit Saint œuvre chez les uns et chez les autres. Et donc, moi, j'entrevois En fait, aujourd'hui, dans les réunions d'équipe pédagogique, on prend toujours un moment avec des écrits de Montessori qu'on lit et dont on essaye de tirer le fil à la lumière de l'évangile, donc vraiment pour creuser cette essence chrétienne.

Speaker 3:

Et c'est des travaux qu'on aime bien faire en équipe pédagogique. Et puis voilà, entre personnes qui portons un peu l'école dans la prière, et j'imagine que après, quand il y aura plusieurs écoles, il y a les questions très matérielles de gestion de l'école, qui sont très importantes, qui sont la réalité, le concret de notre vie, et puis aussi cette recherche commune autour de l'enfant.

Speaker 1:

Il y a la vie pratique. Il y a la vie pratique, il y a de la recherche.

Speaker 3:

Voilà exactement. On aime bien la recherche, on aime bien se replonger dans les écrits de temps en temps.

Speaker 1:

Ça équilibre les journées alors, du coup, ça s'adresse aussi bien à des porteurs de nouveaux projets qu'il y a des écoles, peut-être des écoles Montessori existantes, qui voudraient, voilà, rajouter cette dimension à leurs projets, aussi bien des nouveaux créateurs qu'à des écoles installées.

Speaker 3:

Alors, en fait, les écoles existantes. En fait, ce qu'on constate, c'est qu'il y a pas mal de personnes qui viennent d'écoles existantes se former. C'est souvent des initiatives assez individuelles d'institutrices qui viennent pour leur classe. Voilà, parfois il y a des projets d'école, mais je ne crois pas qu'on ait déjà eu des personnes, par exemple, une école Montessori qui ne soit que maternelle et qui veuille ajouter la classe des chefs monasteurs. En l'occurrence, je pense qu'il lui suffirait de venir à bâtir son école fait, ça serait relativement aisé de s'affilier. Mais là, en tout cas, on parle beaucoup d'écoles qu'on accompagne aujourd'hui, qui sont des écoles, on va dire d'inspiration, de ce projet Petite École du Bon Pasteur. Maintenant, nous, là, on est vraiment prêts à accompagner des porteurs de projets pour créer des petites écoles du Bon Pasteur, vraiment ex nihilo.

Speaker 1:

Oui, ça c'est vraiment précieux. Est-ce que vous avez déjà, justement, des liens avec d'autres écoles ou structures qui sont intéressées?

Speaker 3:

par cette double pédagogie, alors avec des personnes plutôt D'accord, avec des individus porteurs de projets. Donc, on s'est adressés… En fait, on s'est dit assez…. Ça nous semblait assez logique de nous adresser en premier à toutes les personnes qui se sont formées à la catéchèse du bon pasteur à travers la formation Bâtir son école sur le roc. Donc voilà, on a fait savoir qu'on se lançait dans cette dynamique de développement de réseau. Et puis voilà, il y a encore beaucoup de travail à faire pour le faire savoir auprès de publics plus larges ou de personnes formées à la catéchèse du bon pasteur, mais pas forcément par bâtir son école sur l'Europe, puisqu'il y a d'autres formations qui existent Dans le monde montessorien aussi, des personnes formées à la pédagogie montessorie qui pourraient vouloir fonder des écoles, mais qui ne savent pas forcément quoi. Nous, on a ce modèle qui est à disposition ok, formidable.

Speaker 1:

Alors quel conseil est-ce que vous donneriez à quelqu'un, justement, qui voudrait lancer une école similaire? par quoi commencer alors?

Speaker 3:

ça peut être sur le plan pratique, mais peut-être aussi sur le plan spirituel, je ne sais pas bah, déjà, nous, moi, je crois qu'il faut venir voir à la petite école du bon pasteur donc c'est ouvert pour accueillir des personnes en observation, dans la classe, dans la trium, de se rapprocher de l'association, peut-être d'adhérer à l'association la petite école du Bon Pasteur pour être tenu informé de nos différentes actualités, ou voilà, de suivre un peu sur les réseaux. et puis, donc, ce sont des personnes qui peuvent prendre contact avec moi, puisqu'on a formalisé un peu ce processus de discernement. Donc, on peut mettre à disposition des personnes des éléments pour pouvoir se questionner, et nous, on est disponible après pour échanger et pour poursuivre le chemin.

Speaker 1:

Alors, est-ce que tu veux partager? on la mettra dans la note de l'épisode, mais veux-tu partager peut-être une adresse mail, ou quel est le point de contact?

Speaker 3:

Ah oui, bah oui, oui oui, alors donc, c'est l'adresse réseau R-E-S-E-A-U, tiré du 6, école au pluriel aré, la petite école du bon pasteur. Et puis, sinon, tu disais plus spirituellement, ce dont on fait l'expérience depuis l'origine, nous, c'est qu'on y arrive rarement tout seul. Donc, il n'y a pas besoin d'être très nombreux, mais de pouvoir être au moins deux. La première étape, c'est la catéchèse du bon pasteur, parce que c'est vraiment là-dessus que c'est vraiment la pierre de fondation de l'école. Donc, c'est de découvrir cette catéchèse en observant, ou par la formation.

Speaker 3:

Bâtir son école sur le roc, ou par étapes, nous, on aiguillera selon là où en est la personne sur son chemin, de ce qu'elle peut faire pour creuser, éprouver son désir aussi mieux bien comprendre. Et puis, la petite école du bon pasteur. Tu demandais tout au début le nom de cette école, c'est aussi que c'est la sienne, c'est celle du bon pasteur. Donc, on peut témoigner vraiment que dans les hauts et les bas de l'école, c'est lui qui conduit tout. Donc, vraiment, que dans les hauts et les bas de l'école, c'est lui qui conduit tout. Donc, voilà, le laisser marcher devant, je dirais spirituellement, ça me paraît ordonné.

Speaker 2:

Oui, moi j'en rajoute un petit peu et je trouve que c'est très beau et très juste que tu dis Laure la vie dans l'atrium, donc dans le lieu de catéchèse. C'est un lieu d'expérience religieuse commune enfant-adulte, et c'est un lieu où, vraiment, on apprend. Moi, j'ai appris en tant qu'adulte, à vivre au quotidien avec le Christ, bon pasteur, et à me laisser conduire par lui. Et sans sa présence, et bien, cette école ne serait pas née. En fait, apprendre à le suivre, l'écouter, marcher à sa suite, discerner le prochain pas à faire dans ce projet, c'est vraiment la vie dans l'atrium qui permet, enfin, c'est un témoignage.

Speaker 2:

Ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde, mais pour moi, c'est un lieu où je garde ce lien à la source de mon agir, dans cet expérience religieuse à petits enfants et en présence du Christ. C'est ce que je souhaite vraiment à d'autres porteurs de projets, parce que ça permet d'avancer avec la lumière au cœur de l'âme. C'est cette lumière-là qui va guider, pas à pas, une fondation, d'école. C'est cette lumière-là qui va guider, pas à pas, une fondation d'école. C'est vraiment ce que je souhaite, c'est ce que je désire pour les futurs porteurs de projets.

Speaker 1:

Alors, justement, on va commencer à L'épisode touche à sa fin. Comment est-ce que vous voyez l'avenir de la Petite École du Bon Pasteur? Donc, comment est-ce qu'elle va s'appeler? Parce qu'elle ne s'appellera plus La Petite École du Bon Pasteur tout court. Du coup, ça va être La Petite École du Bon Pasteur. Quel nom va-t-elle porter?

Speaker 2:

Assomption. Elle va s'appeler Assomption Paris. Elle aura en dessous de son logo, le nom de la paroisse et le qu'elle se rattache tout à fait. C'est vrai que, dans l'avenir, mon rêve, c'est que dans toutes les régions de France, il y ait au moins une part qui puisse accueillir une petite école comme celle-ci, qu'il y ait partout en France des havres, des petits points lumineux où les familles et les enfants puissent grandir dans cette paix et dans cette joie.

Speaker 1:

Peut-être un jour, qui sait, à Montessot, plein cœur de la Franche-Comté, j'aimerais bien, mais bon, on n'en est pas là de notre côté. Au niveau des enfants, surtout toi, virginie, qui es beaucoup au contact des enfants directement, quels fruits est-ce que tu vois dans leur développement spirituel? Peut-être qu'il y a un cheminement d'enfants qui t'aurait particulièrement touchée.

Speaker 2:

Alors, c'est vrai que c'est singulier pour chacun, puisqu'il s'agit d'une école de vie, mais moi, ce qui est commun aux enfants, c'est la joie. Il me semble que les enfants qui passent par la petite école du bon pasteur et bien, vivent une joie de grandir et de vivre. En fait, ça paraît vraiment bateau ce que je dis, mais c'est pas si fréquent, pardon.

Speaker 1:

Mais peu d'enfants vont à l'école joyeux et sont joyeux des jeunes qui ne les y passent En général. dans les écoles, ils se sourient beaucoup plus. Donc, ce n'est pas bateau du tout, au contraire.

Speaker 2:

C'est vrai, merci de me le redire. Mais moi, c'est vrai que cette joie de grandir et de vivre, et quand je dis vivre, c' en présence du Seigneur, et j'ai en tête un dessin de petite fille, un dessin libre. Vous savez, il y a cet espace pour la peinture Et il y a une petite fille qui s'est dessinée en peinture, en quelques coups de pinceau, en train de marcher. On dirait qu'elle ne touche même pas la terre, elle a son sourire, comme ça, et elle suit un soleil. Et dans le soleil, et dans le soleil, il y a écrit son prénom. Et après ça, elle a fait un autre dessin où elle a dessiné le bon passeur qui a cette même, avec son bâton, qui marche sur la même terre qu'elle.

Speaker 2:

Et voilà, vraiment, je me disais mais cette petite fille, il y avait là aussi son prénom qui était écrit. Et cette petite fille a cette joie de grandir en présence du Seigneur. Et il y a une phrase du psaume qui m'est revenue, c'est Je marcherai en présence du Seigneur sur la terre des vivants. Cette enfant, elle est vivante, elle marche en présence du Seigneur, la joie au cœur. Voilà, c'est ça, moi, que je retiens.

Speaker 1:

Même le prénom. Je trouve ça très beau parce que, justement, dans la parabole du bon pasteur, comme tu le sais évidemment, on incite beaucoup sur le fait que le bon pasteur connaît toutes ces brebis par leur nom et il va chuchoter à l'oreille de chacune les appeler chacune par leur nom, et on parle d'un berger avec ses brebis. Mais se dire qu'un dieu tout puissant, qui a créé les phénomènes naturels les plus impressionnants, puissent nous connaître, nous petites choses sur cette terre, par notre prénom. Je pense qu'il y a quelque chose qui a dû la marquer aussi. Oui, c'est ça. Et nous aimer infiniment.

Speaker 2:

Ça change tout pour nos enfants de grandir en se sachant infiniment aimer.

Speaker 1:

On a fait parler un petit peu avec Oriane et je crois que ça vaut le coup d'en reparler un petit peu. Il n'y a rien de plus sécurisant pour un enfant et de meilleur pour sa construction que de grandir en étant aimé de façon inconditionnelle. Et on ne peut que souhaiter à tous les enfants d'être aimé de façon inconditionnelle par ses parents. Mais on sait bien, en tant que maman, que fait des bêtises. On aime mal nos enfants, pas aussi bien qu'on le voudrait en tout cas, et donc, qu'ils aient cet amour inconditionnel auquel se raccrocher. Je pense que pour eux, c'est extrêmement fondateur et très, très précieux dans leur développement.

Speaker 3:

C'est le cadeau extraordinaire de la catéchèse du bon pasteur Commencer, entre 3 à 6 ans, par fonder cette relation dans l'amour, sur l'amour inconditionnel, de manière ensuite à pouvoir aborder la construction morale. Oui, c'est le cadeau immense de cette catéchèse et de cette pédagogie.

Speaker 1:

Justement, j'allais vous demander à l'une et l'autre, c'est le cadeau immense de cette catéchèse et de cette pédagogie. Justement, j'allais vous demander, à l'une et l'autre, ce que vous aimeriez que les enfants retiennent profondément de leur passage à la petite école. Alors, laure, est-ce que c'est justement ça que tu voudrais qu'ils retiennent, ou est-ce que tu voudrais ajouter autre chose?

Speaker 3:

alors moi, en fait, ce que je m'étais noté en réfléchissant à cette question, c'était que, peut-être, quand ils seront adultes, en faisant mémoire, ils se souviennent combien ils ont été aimés, même pas que par le bon pasteur, mais par ces regards qui ont été posés sur eux et toi, virginie.

Speaker 2:

Oui, c'est vrai, ils ont été aimés et combien ils ont été heureux de vivre et de grandir. Moi, j'ai cette grande espérance qu'en repartant dans la vie après la petite école du bon pasteur, ils aient si fréquemment plongé en eux-mêmes, épuisé à la source de leur agir, au fond d'eux-mêmes, pour orienter leurs actions vers quelque chose qui est bon pour eux, bon pour les autres, qu'ils retrouvent plus facilement ce chemin même dans la vie compliquée, l'amour, la joie, la paix, les meilleurs fruits qu'on puisse espérer à une telle catéchèse, est-ce que, peut-être, vous voudriez partager, pour qu'on partage quelques détails pratiques.

Speaker 1:

On va d'abord partager les détails pratiques, et puis on va finir par quelque chose d'un peu plus spirituel. Avant de nous quitter, Vous avez une grosse actualité en ce moment, entre, justement, les 10 ans de la petite école. Je crois que vous organisez une table ronde le 17 mai. Est-ce que vous voulez nous en dire un petit peu plus?

Speaker 2:

Oui, en effet, est-ce que vous voulez nous en dire un petit peu plus? En effet, et quand Laure disait venez, justement, j'ai envie de dire si vous êtes touchés par ce podcast, venez le 17 mai, puisque, à l'issue de cette table ronde, on ira visiter les classes. Et c'est vrai qu'on organise une table ronde pour rassembler des personnes qui sont touchées par la pédagogie Montessori. Mais, au-delà de la famille ou de la classe, c'est dans la vie du monde, et on est hyper enthousiastes et touchés que nos invités aient accepté de venir témoigner, parce qu'ils sont très divers. Il y a une femme, notamment, qui s'appelle Sébim Riettinger, qui est psychologue, clinicienne, psychothérapeute et qui a 40 ans d'expérience. Elle a écrit un livre qui s'appelle Le monde secret de l'enfant, extraordinaire, dans lequel elle témoigne en fait, dans sa pratique, que les enfants ont une conscience du sacré qui est vraiment une constante dans leur fonctionnement psychique et quelle que soit leur origine socioculturelle. Et, en fait, elle dit, elle témoigne vraiment en racontant plein de petites histoires, que cet espace sacré en eux est une source invisible et qui donne, qui permet aux enfants de reprendre vie quand ils sont en difficulté, parce que quand ils arrivent dans son cabinet, c'est qu'en général ils ont des difficultés. Donc, vraiment, j'ai hâte de l'entendre témoigner. Alors, quel est le thème global de la table ronde? Et la table ronde, en fait, le thème global, ce sera…. Maria Montessori a beaucoup à apporter à notre monde contemporain pour comprendre l'enfant et comprendre l'humain.

Speaker 2:

Et les grands principes de Maria Montessori sont universels. Ils se lient à la salle de classe et ils vont bien au-delà, et donc, les principes montessoriens se retrouvent dans le cabinet de psychologie, notamment, dans la manière dont nous, on la met en œuvre, à la Piscicole du Bon Passeur, avec cet accès au sacré, mais pas seulement. Là où on va être assez contrasté et innovateur, c'est qu'on a aussi invité un chef d'entreprise, figurez-vous. Oui, c'est un peu étonnant, vraiment. On l'a interviewé avant. Il est extraordinaire. Il s'appelle Thierry Pic et lui, il applique les principes montessoriens au management de son entreprise. Ses enfants sont en école montessori et c'est vraiment extraordinaire de voir à quel point la philosophie de Maria Montessori peut s'appliquer bien au-delà de la salle de classe. Donc, moi, j'ai vraiment hâte d'entendre Thierry Pic. Il a aussi écrit un livre qui s'appelle Bienvenue chez les fous. C'est assez drôle. Il raconte toute son histoire. C'est passionnant, vraiment passionnant. Alors, j'ai une petite digression.

Speaker 1:

En fait, ça ne m'étonne pas du tout, parce que moi-même, je suis facilitatrice en discipline positive Et la discipline positive s'attache à toutes les relations humaines, mais en particulier la parentalité, et en fait, on retrouve exactement les mêmes principes. Il y a des parallèles incroyables. J'ai déjà fait des épisodes dessus pour ceux qui ont l'habitude d'écouter le podcast. Sinon, cherchez Montessori et Discipline positive. Vous retrouverez des podcasts. Je parlais de liberté et discipline dans la pédagogie Montessori.

Speaker 1:

Tout à l'heure, on parle de fermeté et de bienveillance dans la parentalité, en discipline positive. Et en fait, la discipline positive, elle, a des ramifications et on l'utilise. Alors, on ne parle pas de discipline dans ces cas-là, mais on l'utilise pour la vie de couple, on l'utilise aussi pour, évidemment, tout ce qui est classe et collectivité et aussi pour le monde de l'entreprise, parce qu'en fait, ça touche à toutes les relations humaines et c'est fondé sur un respect mutuel, c'est-à-dire que je respecte la liberté de l'autre, je respecte ma propre liberté, je pose aussi mes limites, et donc, ça ne m'étonne absolument pas. De même qu'on utilise la pédagogie Montessori dans les EHPAD, avec des personnes âgées, etc. Si on s'attache à la philosophie Montessori, c'est parfaitement cohérent en fait.

Speaker 2:

Tout à fait, Dès le départ, on a confiance en l'homme, confiance en l'humain Et ça, c'est vraiment très important comme constat de départ de dire que l'homme est bon et que je peux lui faire confiance.

Speaker 2:

Et il y a toute la dimension aussi de l'aménagement de l'espace l'environnement, la subsidiarité, la considération, l'initiative, toutes ces choses-là qui rentrent dans le management et qui font que son entreprise est une entreprise qui a succès. Et la troisième invité, ce sera la philosophe dont je vous parlais tout à l'heure, guilhemette de Lagrandière, qui a vraiment lu tout Montessori chronologiquement et sa thèse sera bientôt soutenue et, j'espère, publiée Formidable.

Speaker 1:

Le 17 mai venez.

Speaker 2:

On sera hyper heureuses de vous accueillir toutes et tous ceux qui écoutent ce podcast, et toi particulièrement, laure.

Speaker 1:

Est-ce qu'il y a une inscription à faire auparavant?

Speaker 2:

Oui, je crois que sur nos réseaux sociaux il doit y avoir un QR code pour s'inscrire. Oui, tout à fait, il faut s'inscrire. C'est gratuit, mais il faut quand même s'inscrire.

Speaker 1:

On mettra les liens, toutes les informations nécessaires, dans les notes de l'épisode. Donc, si vous êtes intéressés, surtout allez-y. On remettra aussi, évidemment, l'adresse de l'OR pour tous ceux qui sont intéressés par le réseau de petites écoles du Bon Pasteur. On a évoqué le livre L'essence chrétienne de la pédagogie montessorique, que je vous recommande aussi, évidemment. Et puis, vous allez bientôt avoir une nouvelle session, je crois, des formations Bâtir son école sur le rock. Je crois qu'il y a deux niveaux session 1, session 2. Je crois qu'il y a une session de chaque niveau chaque année. C'est bien ça.

Speaker 3:

Oui, il y a la première partie de la formation, qui a lieu en juillet, et la deuxième partie en février de l'année suivante. Comme ça, ça permet de bricoler pendant l'été pour pouvoir ouvrir son atrium à la rentrée. Et puis voilà, il y a la partie plutôt de deuxième semestre, et puis, en plus, on repart Donc la prochaine session. Voilà, et donc la prochaine session c'est du 7 au 11 juillet.

Speaker 1:

Très bien, là aussi, on toutes les informations. C'est vrai qu'on part déjà de la formation avec un certain nombre de matériel. On s'est lancé et donc on n'est plus aussi intimidé pour poursuivre dans la fabrication. Ça aide quand même considérablement. Est-ce qu'il y a d'autres informations importantes que vous voudriez partager? La tribune est à vous pour éviter non. Non, je crois qu'on a peut-être fait le tour.

Speaker 2:

On a fait un bon tour.

Speaker 1:

Alors, pour finir, est-ce que vous voudriez nous laisser avec une parole, peut-être de l'Évangile de Maria Montessori, peut-être de Sofia Cavalletti, une parole qui vous inspire, qui vous accompagne particulièrement au quotidien dans votre mission?

Speaker 2:

Vas-y Laure, je vois que tu es prête.

Speaker 3:

alors moi, j'ai une phrase de Maria Montessori, mais qui est plutôt une prière qu'elle nous partage à la fin de l'esprit absorbant qui est aidez-nous, oh Dieu, à pénétrer le secret de l'enfant afin d'apprendre à le connaître, l'aimer et le servir selon vos lois de justice et votre divine volonté alors, dis-moi, apprendre à le connaître, l'aimer et le servir c'est très, très beau nous aider à vraiment, en observant l'enfant, à percevoir ce qui jaillit de son intériorité et voilà, et à le conduire, à le servir, à avoir un agir et une manière d'être ajustée à la volonté de Dieu.

Speaker 1:

Ça rejoint la phrase de Marie-Amy Montessori Le maître est l'enfant, qui ne veut évidemment pas dire que l'enfant doit devenir un tyran. On le comprend malheureusement souvent comme ça aujourd'hui. On l'interprète mal. Ça veut dire que notre premier guide est l'enfant, qu'on doit se laisser mener par lui, pas mener par le bout du nez, mais guider par lui pour avancer dans la bonne direction.

Speaker 3:

Ce film était sorti au moment où on fondait la petite école. On était allés le voir ensemble et on s'était dit en fait, il aurait fallu mettre comme titre Le maître est Dieu. Caché, on l'entend.

Speaker 1:

C'est vrai. Pour le coup, j'ai rencontré le papa qui a fait ce film. On a eu des conversations aussi passionnantes là-dessus. On fait des belles rencontres dans le monde montessarien Et toi, virginie, est-ce que tu voudrais nous partager une parole qui te porte?

Speaker 2:

Oui, alors, moi aussi, j'ai une parole de Maria Montessori qui dit que l'enfant est pour l'humanité à la fois un espoir et une promesse et qu'en prenant soin de cet embryon comme de notre trésor le plus précieux, eh bien, nous travaillerons à faire grandir l'humanité. Je trouve que moi, je suis pleine de gratitude quand je pense à cette phrase de Montessori. C'est aussi ce que je souhaite à tous ceux qui se mettent au service de l'enfance, et de découvrir que ça les fait grandir eux-mêmes dans leur humanité, et que se mettre au service du petit enfant, c'est aussi ouvrir un espace en soi-même pour retrouver quelque part la dimension sacrée de l'existence et puis le souffle originel qui est l'amour. Donc voilà, moi, j'aime beaucoup cette phrase, parce que très, très pleine de gratitude envers Maria Montessori de m'avoir guidée vers cet enfant.

Speaker 1:

Elle a plein d'espérance. Encore cette parole, écoutez, je vous laisse le mot de la fin. Merci beaucoup à toutes les deux et, encore une fois, vous retrouverez toutes les informations dans les notes de cet fin. Merci beaucoup à toutes les deux Et, encore une fois, vous retrouverez toutes les informations dans les notes de cet épisode. Donc, pas d'inquiétude, et si vous voulez en savoir plus, n'hésitez pas à aller à la table ronde ou à contacter Laure pour le réseau des petites écoles du Montpasteur. Encore un immense merci à toutes les deux. Merci beaucoup.