COVID GUERRE MONDIALE
Poèmes des leurs et des miens
Un art– One Art, par Elizabeth Bishop
L’art de perdre n’est pas difficile à maîtriser,
Tant de choses semblent emplies de l’intention d’être perdues
Que leur perte ne soit pas une calamitée.
Perds un truc par jour. Accepte l’émoi
De clefs de porte perdues, de l’heure mal passée.
L’art de perdre n’est pas difficile à maîtriser.
Puis répète tes pertes plus loin, plus vite :
Des coins et des noms et là où tu souhaitais voyager.
Aucun n’entrainera de calamité.
J’ai perdu la montre de ma mère. Et, tiens !
La dernière, sinon l’avant dernière,
De trois maisons chéries, elle s’en est allée.
L’art de perdre n’est pas difficile à maîtriser.
J’ai perdu deux villes, bien belles. Et, encore plus vastes,
Certains royaumes que j’ai possédés, deux fleuves, un continent.
Ils me manquent, mais ce n’étaient pas des calamités.
-- Même ta perte (la voix en boutade, un geste
Que j’aime) je n’aurai pas menti. Il est évident,
L’art de perdre n’est pas difficile à maîtriser.
Quoique cela puisse parakite comme (écris-le !) comme une calamité.
…
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