COVID GUERRE MONDIALE
Poèmes des miens et des leurs
Je me rue pour me défoncer
J’ai croisé la mort l’autre jour,
Celle familière longtemps perdue,
Le nom duquel j’avais oublié
– J’oublis les noms : maudite incapacité –
Une cruche de distante parenté,
Qui ne me plut comme gosse, évitée depuis.
Entrevue froidement à travers le trafic grondant ;
Une barbe infernale, quoi, pas amusant ;
Me hélant telle qu'une amie de longue date
De l’autre côté de la grouille artérielle.
Je lui ai tournée le dos et filée à l’anglaise.
Elle n’a jamais méritée meilleure réplique,
Soit à quel point inséparables nous devenons en bon temps.
La bonne forme sans pitié de la vie éteindra ce corps à moi,
La fera rider à laideur asexuée, le raclera en lambeaux puants,
Lui fera haleter mon âme au râle finale de ce corps.
De la réalité vitale aux rêves incertains,
Aux réalités spectrales et au rêve solide.
Je laisse donc le serpent de mer me guider l’esprit,
Sinon son frère ombrageux, serpentaire :
Bêtes totem habituelles, aussi fidèles que futées,
Nos intimités partagées comme des grains de sable,
Plus constants qu’un bon chien de guerre.
Ensemble à travers la terre en armes et au-delà
Au monde paisible et ses clairières d’Éden,
Avec toute l’humanité pour compagnie.
La tribu la plus vieille, éminente et sage,
Forgée comme l'alliage chromé et l’acier inoxydable,
Aussi luisante que l’univers puisse la former.
Dans la nuée cosmique de l’ADN
Passant en douceur à travers l’espace-temps,
Aussi éphémère que de la fumée.
Des âmes à base de carbonne voltigent la mort cosmo-thermique.
Des puces dépassées par le feu de prairie.
Moi, je me rue pour me défoncer.
…
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