World War COVID Guerre mondiale: From WeaponWorld to PeaceWorld; Learner, begin... De la terre en armes au monde paisible ; Apprenti, débute

- DENI RITUEL (vieux texte complet)

mark Season 21 Episode 340

Le manque d'observer des avertissements jusqu’à ce qu'il ne soit trop tard, en accord avec la mentalité d'armes.

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LEARNER full text (2024)

PeaceWorld or death

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APPRENTI texte integral (2024)

Le monde paisible ou la mort



COVID GUERRE MONDIALE
De la terre en armes au monde paisible
Apprenti, debute

- DENI RITUEL

« Pouvais-je tranquillement contempler mes camarades piétiner comme des sots dans toutes les directions imaginables sauf celle seule où trouver le bonheur qu’ils cherchaient ? » Robert Owen, New Lanark, Cole, 108, pris de The Life and Ideas of Robert Owen, by A.L. Morton, Monthly Review Press, 1962, p. 61.

Graham Gwynn et Tony Wright : Left in the Dark, (Gauche ou Laissé, dans le noir), Kaleidos Press, 2008. www.leftinthedark.org.uk. Ce qui suit est un sommaire de leur texte, composé avec leur autorisation.

A son origine, il y a une soixante-dizaine de millions d'années, l'humanité apprécia un régime alimentaire de fruits de la jungle (avec des suppléments de noix, de racines, d’insectes et de carcasses quand disponibles) facilement digestible et riche en flavonoïdes. Ce régime idéal réduit l’effet nocif au corps humain de stéroïdes et de MAOs, stimula la glande pinéale et incita une boucle de renvoi physiologique qui inhiba ces stéroïdes, étira la croissance prépubescente, (autant l’espèce est avancée, autant celle-là se prolonge) et tripla le volume du cerveau humain, le tout très brièvement du point de vue évolutionnaire. L’esprit humain s'approcha à la perfection en équilibrant le rendement mental des deux hémisphères du cerveau.

Hélas, il y a de 200.000 à 12.000 ans, l'humanité dût s’adapter à un milieu beaucoup moins bénin. Une suite indéterminée de catastrophes climatiques réduit la génétique humaine en une poignée de lignées féminines. Grâce à son surdéveloppement cérébral, l’humanité survécut cette transition d’un régime abondant en fruits forestiers, à celui équivalent de savane (tubercules et graines) puis celui glaciaire de chair animale. Ces régimes obligés ont détérioré notre intellect de contrefaçon cumulative, sans évolution physiologique correspondante. Nous sommes demeurés exactement la même espèce, mais de raisonnement moins fort car sustenté d’aliments moins bien adaptés. 

Cette insuffisance alimentaire a accentué l’effet de la testostérone sur le corps humain (soit mâle ou femelle) et déclenché une cascade de retardement mental qui a renforcé le cycle de sommeil, bloqué l’hémisphère dextre du cerveau en faveur de celui sinistre (pensée linéaire et mémoire à court terme par-dessus celle holistique et traitant à longueur) et disposé le comportement humain à la crainte limitative plutôt qu’à l’entendement holistique. 

Selon leurs conclusions, nous sommes les survivants estropiés mentaux de cette transition du régime alimentaire de fruits forestiers optimisé pour notre physiologie, à celui de moins en moins favorable (aboutissant dans le malbouffe de l’industrie contemporaine sans grande valeur nutritive) provoquant ainsi la chute en spirale de nos mœurs et comportements. 


Dans son livre magnifique, La marche de la folie, Barbara Tuchman examine la dissonance cognitive. Selon elle, c’est la tendance parmi les bureaucrates (et leurs communautés) d'abandonner le bon sens, le gain à long terme et La bonne conscience pour privilégier l’outrage politique de ces préceptes. Cette tendance prend le devant en dépit de conseils préventifs en abondance. 

Les préalables de la dissonance cognitive : 

·      convoitise de puissance,

·      pouvoir excessif, 

·      syncopes et stagnation mentale, 

·      persistance dans l’erreur et

·      stupidité protectrice (refus d’observer les alertes.) 

Ses conséquences : 

·      Le suicide social remplace la raison : avant de fêter leur victoire imaginaire,  les Troyens tirèrent chez eux le cheval de bois sans planter la garde suffisante autour ; le Congrès des Etats-unis chiffre ses contributions politiques au lieu d’adresser le réchauffement global, la fâcheuse détention d’armes à feu et d’autres problèmes multiples ; 

·      Des instruments sociaux abandonnent leur fonction et se transforment en institutions : la papauté de la Renaissance poursuit la richesse et le pouvoir au lieu de réformes religieuses ; le Congrès, ses finances de campagne électorale au lieu de l'avantage public. 

·      La direction s'asservit aux préconceptions : la défaite américaine au Vietnam, l’ingagnable guerre contre les drogués, l'empire de prison contemporain, l'effondrement de la gérance soviétique, l'enlisement militaire en Irak et en Afghanistan, que les responsables américains prétendaient impossible, etc. … 

La marche de la folie n’a pas de chapitre sur un gouvernement autocritique, même d’exception. Les administrations d'armes se félicitent et se perpétuent, même lors d'intermittences d’effondrement incontestable. 

Mme Tuchman nota le martyre de Mohammed Anwar El-Sadate en 1981. Président d'Egypte, il prit la décision impopulaire d’entrer en pourparlers avec Israël. Il fut assassiné pour ses peines. Son analogue ultérieur en Israël, le Premier ministre Yitzhak Rabin, fut abattu quelques décennies plus tard pour exactement les mêmes raisons par exactement le même genre de psychopathe du côté israélien. 

La politique habituelle d'armes n’est retenue que par ses inefficacités d’exploitation : méthodes confuses, inertie mentale, obstacles de protocole et disputes sur le partage des restants. Puisque des chefs mal orientés insistent à malmener les affaires depuis le début, l’inefficacité institutionnelle atténue leurs mauvaises suites. Ceci en dépit du dictat des mémères : « Deux maux ne valent pas un bien. » 

Ainsi débute le syndrome 1984. Puisque l'on se persuade que le gouvernement sera malicieux, pourquoi pas le rendre aussi débile que possible afin d’atténuer sa malice ? Hélas, un gouvernement stupide est encore plus malicieux et friand d’accroissement, car il se pardonne d’avance de ses corruptions, négligences et inaptitudes.

Ce que La marche de la folie désigne la dissonance cognitive : une aberration momentanée, Apprenti dénomme déni rituel : tendance constante parmi les gérants de la terre en armes. 

Le comportement en temps réel de nos institutions publiques est pour la plupart irrationnel. Même si leur mandat de base est raisonnable, leurs bureaucrates s’arrangent pour le contredire. Mme Tuchman en admet autant : que l’on n’a qu’à se débrouiller « le long d’intervalles de brillance et de déclin. » Selon elle, le seul ensemble politique retenant espoir de surmonter cette dissonance cognitive serait un électorat si bien instruit qu’il valorise le courage moral par-dessus le gain matériel. Une rareté disparaissante de nos jours, ainsi que le but de base des Apprentis : développer cette citoyenneté honorablement cosmopolite.

« Les poésies épiques, les inscriptions monumentales, les traités de paix, presque tous les documents historiques comportent le même attribut : ils traitent des infractions de la paix et non de la paix elle-même. » P. Kropotkine, L’Aide mutuelle.

 Beaucoup de ces documents solennels ont justifié des crimes contre l'humanité. Brandissant les principes exaltés de la constitution stalinienne, ses fonctionnaires ont exécuté autant de Russes que les Nazis. Au nom de Mao, des militants chinois ont condamné davantage de chinois que les militaristes japonais. Les originaires et champions français de la déclaration des droits de l'homme l’ont trahi depuis la Terreur jusqu’aux massacres coloniaux et postcoloniaux (au Rouanda en particulier.) Et puis ces sottises quasi-fascistes les plus récentes, interdisant aux fillettes sages de porter leurs signes religieux en école publique ? La laïcité comme justification pour discriminer à base de religion ? Quoi d’autre encore ? 

Quant au préambule de la constitution américaine et sa déclaration des droits humains, eh bien ! Contemple l'empire carcéral aménagé autour de nous et l'armée professionnelle (soit militaire, policière ou aventurière) soldée pour le défendre. Quelles autres déformations constitutionnelles l’empire américain devra-t-elle tolérer ? De quelles autres abominations aurons-nous à témoigner pour en extraire la vérité ?  

En fait, la dissonance cognitive caractérise le comportement humain. Trop rarement pratiquons-nous ce que nous prêchons. Dans le monde dit « réel » nous cloisonnons nos sentiments. Certaines histoires, certains individus et milieux suscitent confiance, compassion, coopération et affection (envers la famille et les pairs de clan, de politique, de nationalité, de culte et de langue) ; alors que d'autres – traitant des sans-abris et des immigrés, par exemple – nous ternissent l’esprit par la crainte, le mensonge et la brutalité absentéiste. 

Remplacer les ordonnances détestées de la terre en armes par le hymne intrigante du monde paisible.


Imaginons deux hommes : M. Stoïque et M. de Nerfs. Quand le premier se blesse, il sécrète des endorphines suppressifs de douleur qui amoindrissent ses fonctions de base. D’ailleurs, il pratique le stoïcisme que nos philosophes d’armes ne cessent de louer. Mieux vaut traiter à grands coups de stoïcisme les problèmes que nos institutions fervemment stupides nous interdisent de remédier !

Ce stoïcisme social stimule des politiques démentes, il forge la bureaucratie que Barbara Tuchman décrit en détail. Les décisions descendent d’en haut, isolées de la réalité. Elles dictent des caprices qui ne se prêtent pas généralement à la réalisation pratique sur le terrain. Ces décisions peuvent contredire l'instinct de survie, les potentialités locales et le précepte moral. Et alors ? Personne directement touchée ne sera consulté. Des cadres intermédiaires les exécuteront de toute façon, sous la menace de licenciement sommaire. Les protestataires raisonnables seront ébranchés de l'arbre de décision. Cette taillade devient la toilette favorite de bureaucraties qui, par automatisme rituel, s’en rendent encore plus stupides, flasques, apathiques et « stoïques. »

M. de Nerfs tombe dans les pommes à la première vue de sang non moins de blessure grave. Emballé dans le choc, il languit en syncope jusqu'à ce que son subconscient ne stipule que les nouvelles conditions peuvent être survécues. Tandis que M. de Nerfs reste évanoui, son esprit contemple ses options à loisir. 

L'argumentation et l’engendrement de consensus règlent la politique nerveuse. Le plus de temps que prend ce consensus, le plus de retard entre les décisions. Les administrations nerveuses et pluralistes se compromettent, vacillent et retardent la prise de décision. Personne ne se commet à une seule voie avant que chacun n’ait revendiqué la sienne. Alors que de plus en plus de voix se mêlent à la discussion, les retards s’étendent sans fin. Le plus de données à rassembler, la plus tardive chaque nouvelle prise de décision. Prenant deux pas en avant et trois en arrière, les organisations exécutives recueillent des données, les traitent pour en extraire une vérité indiquée, proclament leur décision, examinent leurs résultats, ressassent, établissent une nouvelle ligne de conduite, etc. ... 

Sinon une minorité opiniâtre impose ses décisions arbitraires et ignore leurs revers : cette pratique beaucoup plus simple et courante. Quand la prise de décision aboutit en impasse, l’avidité de simple profit dans le moins distant se rend l’ultime arbitre de discussions surchauffées. Sans tarder, elle remplace celles antérieures et subséquentes. « Laissons la décision aux mesquins : c’est plus simple et puis ça paye bien ! » Le désastre en résulte de manière prévisible. L’excellence et ses revenus hors commune mesure nécessitent davantage d’effort et de raisonnement, moins de rapacité et manque correspondante de sollicitude.

Parlons de trois panacées de la gestion d’armes : discipline, gloire et morale militaire. Les disciplinaires militaires appliquent juste assez de brutalité pour court-circuiter le bon sens et l'intérêt éclairé des recrues. La « haute morale » d’une unité militaire permet à ses subalternes de se sacrifier quand les affaires commencent à se gâter. « La gloire » aboutit quand cette discipline est si bien modulée qu’eux tous se soumettent au massacre, souvent pour aucune raison … à l’exception de quelques doyens d’armes bien isolés par l’écart et la stupidité. 

Les bonnes unités combattantes doivent supporter de lourdes pertes mais demeurer agressives ; attaquer sans hésiter, même si contenues, renvoyées et chassées. Dans certains cas, elles doivent se soumettre à l'annihilation en affrontant l’incontournable hasard. 

Après tout, la catastrophe corporelle est le seul dénouement pour ceux mutilés ou occis au combat. Ça leur sera bien égal, la gloire de leur sacrifice. En bref, chaque individu militaire doit se soumettre à la dissonance cognitive sur demande, qu’il creuse des latrines ou commande en chef. 

L’entretien d’un Etat nécessite un rude état d’esprit. Les hiérarchies militaires opèrent de façon routinière dans un brouillard de dissonance cognitive. Même pour eux, celui-ci est difficile à maintenir. Par conséquent, l’Etat d'armes doit choyer ses maîtres de dissonance cognitive et marginaliser ceux perspicaces, critiqueurs et francs. Des ronchonnements incultes de l'info prolétariat jusqu’aux pinacles littéraires de l’épopée, de denses pilotis de déni rituel doivent étayer les façades en carton de la civilisation dite « éclaircie. » Cette fondation est si ubiquitaire qu’elle nous est devenue imperceptible. 

Les Etats d'armes masquent leur agression manifeste lors d’intervalles paisibles. Au lieu, des actes de brutalité raciale et domestique se rendent banals, la culture populaire et les sports favorisent une concurrence brutale. Les prolétariens trouvent moins d’emploi légitime, ce qui amplifie le crime. En poursuite de bénéfices à court terme pour défrayer des impôts colossaux de guerre, les êtres humains se piquent et s’alignent contre leur environnement. Après l'épuisement en éclat de ressources naturelles, des éons de révérence pour la nature sont abandonnés. La consommation en masse, le jonchement de détritus particuliers et la pollution institutionnelle dégradent les milieux naturels, sociaux et psychiques. Des contraintes sexuelles superflues, de l’intolérance religieuse et la criminalisation de drogues récréatives multiplient cette virulence.

L'alcool, les drogues, la prostitution, les jeux de pari et d'autres penchants humains multiplient les frais sociaux, en particulier quand rendus rares et plus coûteux par la prohibition officielle (donc plus profitables pour des élites et leurs juges aux contrôles.) Dans ces cas, ceux-là doivent être légalisés, subventionnés et clairement réglementés pour réduire leurs répercussions sociales, suivant le principe en souplesse dénommé gedogen en Hollande : « illégal mais toléré si aucun mal n’en résulte. » Au monde paisible, les seules exceptions majeures de ce principe seront des applications bannies d’armes, pour lesquelles il ne restera aucune indulgence.

Le toxicomane obtiendra ses drogues gratis ; en effet, son penchant sera subventionné. Ce frais sera beaucoup moins onéreux que celui résultant de l’obligation de victimes innocentes de subventionner son addiction en directe au gré de sa petite délinquance : cette imposition bilatéralement abusive.

Des nouvelles cérémonies religieuses montreront aux jeunes Apprentis le pathos de leur immoralité. Le rituel des Apprentis reconstituera des anciens spectacles moraux des excès et la boîte de Pandore qu'elles peuvent ouvrir. Des cultes de mystère ont servi la même fonction dans l’antiquité, aussi les anciens rites d'ivresse publique des Dionysiens. Une fois que la société fournira des asiles sécurisés d’initiation, d’intoxication et de convalescence, l'intoxication publique sera enfin limitée de façon fiable avec ses addictions nuisibles : des faux-pas inadmissibles de la part d’adjoints d’une société paisible. 

En parallèle, la communauté d’Apprentis encouragera l’étude de soi au moyen de drogues révélatrices et hallucinogènes. Des amis se réuniront pour méditer ensemble sur Dreamtime, en partageant des drogues bon marché, légaux et de haute qualité dans des kivas sécurisées pour de telles activités. 

Mais l'abus public de drogues et d’alcool ne diminuera jamais la responsabilité particulière. Au contraire, des crimes aggravés par ces abus tireront des pénalités encore plus raides de jurys d’Apprentis. Après tout, ils se seront baladés par là-bas et en auront fait autant sans conséquences tellement graves. 

Cela fait au moins dix mille ans que des êtres humains en bonne santé se droguent. La prohibition arbitraire, ce n’est que de la folie au ralenti. Les drogues de la rue doivent être bien réglées afin d’assurer leur qualité et réduire leur toxicité. La désignation sativa, du cannabis sativa est une honorifique qui date de milliers d’années : le Sanskrit la réserve au riz et à d'autres plantes bénéfiques (fenouil, raisins.) Proprement cultivée et administrée, ses qualités médicinales et de Dreamtime transcendent ses risques. La marijuana de haute qualité réduit les tensions nerveuses — contrairement au détritus engourdissant d’esprit que nos éléments policiers et criminels ont conspiré à raffiner. Elle favorise la socialisation et le discours philosophique, sans nuire à la poursuite de la muse. Le monde paisible des Apprentis invitera cette source d’inspiration. 

Il y a deux raisons principales que les drogues récréatives restent illégales. La première : que faire de tous ces teneurs de lance de la guerre contre les drogués : ces flics et criminels, les grands comme les petits, une fois mis au chômage ? Cette criminalisation a créé une armée d’agents, de pifs et d’entrepreneurs grands et petits pour lesquels les abus sociaux sont devenus coutumiers. La tentative de leur trouver nouvelle embauche lâchera un contrecoup de criminalité raffinée tel que celui qui afflige la Russie depuis que sa police secrète perdit son permis de terroriser la populace au nom de la révolution. 

 La seconde raison ? Les gains pantagruéliques que des réactionnaires politiques obtiennent en inondant les banques mondiales de leur revenue de drogue. Ils ont défrayé leur ascendance médiatique par cette marge brute d'autofinancement criminelle. Cet avantage politique se tarirait si nous normalisions l'usage de drogues. Chaque nouvelle prison, drogué sanctionné et achat illégal gonfle leur marge de bénéfices et leur base de pouvoir. Pense à cela, la prochaine fois que tu te tapes ta drogue prohibée préférée. 

A ce jour, certains irresponsables commettent des infractions loufoques et accusent la prise de drogue pour leurs résultats horripilants. Des élites d'info rendent une leçon particulièrement soigneuse à ces menteurs égoïstes, afin que leurs confessions d’horreur, récitées très correctement, diabolisent les criminel de drogue sans victime. C’est pareil pour les survivants en deuil de preneurs de drogue suicidés — quoique ce choix assidu de porte-paroles et de lampistes ne parvienne jamais à interdire l’emploi de drogues récréatives. 

Ceux paniqués par la consommation adulte de drogues, doivent comprendre la neutralité fondamentale de cet acte. Quand il libère des manifestations destructives, ce n’est qu’en magnifiant de profonds conflits psychologiques : notamment notre défi subconscient de l’antinomie d’armes et de paix. La solution ne se trouve pas en claquant des portes psychiques, mais en enveloppant les victimes dans des filets beaucoup plus forts, souples et moelleux. 

Ma psyché fut cloquée par quelques mauvais tours hallucinatoires ; il ne me reste peu d’envie de me doser de fortes substances psychoactives. Une fois que ces drogues seront légalisées, je préférerai cultiver celles les plus bénins dans mon jardin, sinon en mander à mes amis des leurs. Toutes ces drogues doivent être légalisées. Cela réduira les crimes secondaires et les contrariétés de l’interposition policière : des maux de loin pis. 

Comme le traitement de la mangeaille de chocolat excessive au point de s’en rendre malade ; la prévention des malheurs liés aux drogues devra être une des responsabilités principales des médecins aux pieds nus en localité, dédiés au vœu d’Hippocrate : « Surtout ne faire aucun mal. » Non plus d'une police armée, importune et remueuse d’ennuis subséquents. 

Les mineurs devraient se refuser de telles drogues par choix, exigeant une meilleure alternative. Ils préféreront peut-être «  se garder intacts » pour des cérémonies graduées d’initiation d’âge de pair, animatrices plus influentes de leur destin. En imitation d’ancestrales cérémonies tribales, ces rituels d’Apprenti favoriseront des liens intensifs de parenté en paliers de cohorte d’âge. Leur promotion à travers ces clans dotera le novice de responsabilités sociales en fonction de la maturité de leur mérite bien chronométré. 

La vigile anticrime pourrait devenir une de leurs responsabilités primaires. Des enfants se doteront des privilèges d'adulte, une fois apprêtés aux responsabilités correspondantes mais pas avant. Dans la société bien avancée du monde paisible, là où l’on n'aurait plus entendu parler de telle brutalité déréglée depuis des années, certaines responsabilités de renseignement policier seront transférées aux enfants en bas âge. 

La douleur – compagne assidue de l’humanité – a amplement renforcé ce stoïcisme historique. En dépit des fanfaronnades de la communauté médicale, les riches souffrent autant que les pauvres de ruptures mal recousues, de maux de dent, d’irritations et d’allergies chroniques, de désordres digestifs, d’urgences psychiatriques et de blessures accidentelles, criminelles, combattantes, soit à nos mains soit par la négligence ou la mauvaise routine médicale. 

Nos corps sont souillés par l’accumulation d’aliments toxiques mal comprise et mal instruite. La désinformation est le pain beurré des méga sociétés de production alimentaire. A vrai dire, leur premier objectif semble être la manufacture en série de rations du combat : ces denrées les moins nutritives mais les plus profitables jamais produites.

Des vieux guerriers du passé ont enduré davantage de peine que les autres ; leurs prérogatives leur permirent de survivre plus longtemps que leurs contemporains moindres, en dépit des blessures du combat et des maux de la vieillesse. 

En effet, l’ancienne « supériorité » des nobles, vis-à-vis leurs paysans, peut être tracée à leur monopole de longue date des privilèges de la chasse. Ceux-là mangèrent davantage de protéine animale alors que les manants se nourrirent de gruaux de céréale, légume et légumineuse. Leur cerveau en mûrissement manqua assez de protéine pour se développer et concurrencer avec succès ; pareillement aux esclaves et leurs maîtres, et aux élites d’info et leurs prolétariens d’info contemporains (aliments « bio » à l’encontre de la malbouffe). 

La stagnation culturelle de nombreuses nations et minorités actuelles peut découler de cette nutrition inadéquate, surtout le manque d’iode dans le sel, ainsi que d’autres micro nutriments (comme le fer) dont les effets en détail à long terme nous sont plus ou moins obscurs. Ces lacunes, les Apprentis combleront presque à l’instant, haussant donc la perspicacité globale à prix minime. Voici une autre démonstration de notre dégénérescence d’armes, que nous n’ayons pas encore entrepris ces tâches élémentaires à l’échelle universelle. 

Globalement, ceux qui manquent de bonne éducation et de bons soins comme dépendants coûtent plus cher à maintenir en dehors de prison et d’hôpital comme adultes, alors que ceux qui les reçoivent ont tendance à remettre des profits fiables de leur propre initiative. 

La pauvreté, c’est l’agencement social le plus coûteux au monde — mais qui crée des légions de bons soldats.

Hormis le cannabis, l'écorce de saule, la mandragore, l'hypnose, l'acuponcture et le jus de pavot dans certaines cultures privilégiées, des analgésiques efficaces furent très rares dans le passé. Dans la nature, elles furent bientôt récoltées au point de disparaître et d’être oubliées. Les chefs, ceux héréditaires en particulier, furent assaillis de douleur atroce tout en devant prendre des décisions importantes, sans parler de leurs vassaux encore moins bien soignés.

Si ta bonne fortune t’a permis d’éviter de telles souffrances, fais confiance en mon expérience. Des individus autrement sages peuvent se rendre en parfaites brutes sous une averse continue de douleur : leur raison abdiquée en faveur de crises de colère. 

L'alcool était l’analgésique de choix, bien avant et après l'usage de celles plus efficaces. La douleur et l’alcool en combinaison tendent à annuler la grâce sociale. L’alcool et les infusions de verdure en eau bouillante ont servi comme substituts et suppléments salubres pour de l’eau à boire souvent contaminée dans des villes anciennes, pour la plupart d’ingénierie primitive.

Aussi, l’alcool a pu aider à la digestion. Comme des bulles d’oxyde de carbone dans une gazeuse, elle tue de nombreux microbes dans la nourriture, nuisibles à la digestion et au sang. Ainsi permet-elle aux populations humaines sans meilleur moyen de décontamination nutritive – il y en a de meilleurs, aux Apprentis de découvrir – de se purifier les entrailles de temps à autre, soigner ses blessures et apaiser son esprit trouble. Ces temps-là, le pourri accompagna l’alimentation de base.

Un philosophe social, dont le nom m’échappe à présent, conclut que la communauté s’est servie de l’alcool pour trier ses gens. L’alcool n’est après tout qu’un concentré de grains ou de fruits complémentaire à la sustentation de base si confectionnée de son surplus, ou un remplacement nuisible si produit malgré son insuffisance. Ce serait un surplus incontestable des besoins de survie d’une famille opérant aux marges et choisissant ou pas de la consommer : un véritable supplément aux besoins de base d’une famille pauvre, tant aujourd’hui que hier.

Ceux s’abstenant de l’alcool ont pu appliquer leur revenu supplémentaire comme nantissement d’entreprise rentable en bon temps et comme marge de survie en temps de famine, alors que des buveurs en excès se sont cloîtrés dans la classe inférieure par beau temps et laissés anéantir plus vite en temps de famine, eux et leur famille. Des anciennes communautés qui ont interdit l’alcool se sont rendues plus rigides et fixes en abandonnant ce surplus et l’option de leurs familles de l’appliquer ou d’en abuser, alors que celles qui l’ont permis ont promu l'élévation sociale des familles au mérite, si seulement de façon indirecte.

En outre, au cours de milliards de confrontations d’homme à homme, le combattant sobre fendit celui rendu malade par son breuvage pour compenser sa crainte d’avant la bataille (comme quelques hooligans russes sobres ont tabassé la masse soûle de leurs analogues britanniques lors d’une émeute de football en 2016.) Fut-ce là la marge de victoire dictée par le Qran pour les armées arabes musulmanes contre celles byzantines, persanes, hindoues et chinoises : chacune de celles-ci dépassant son comptant des fois par dix fois ou plus ? Ça, puis l’amoindrissement de la maladie à cause des diktats hygiéniques du Coran, à l’encontre d’étrangers crasseux et puants à vie ?

 Un autre philosophe social, le nom duquel m’échappe aussi, parlait d’autre chose. Il conclut que les communautés dynamiques forcent les femmes sans désir d’avoir des enfants (et les hommes, quoiqu’il n’en parla pas) de les élever. Les communautés permissives ont engendré moins de bambins, sont devenus moins productives et ont dégénéré conformément, puisqu’elles ont permis aux gens d’une neurologie mieux douée de dériver dans le célibat, (et les intimités homosexuelles, pareillement sans mention) et puisque les femmes dites « sensuelles » y seraient devenues les seules à enfanter.

Par communauté « dégénérée » j’entends cette simple formule : moins d’enfants abusés et moins d’enfants en général, moins de bons soldats, défaite militaire aux mains de ceux en étant nantis, génocide ou esclavage universel, et disparition de l’histoire enregistrée. 

Selon ce modèle, le contrôle chimique des naissances doit induire la pire forme de détérioration sociale : un autre préjugé réactionnaire favori. Bien que lui, Anglais victorien, ne parlait que de la ségrégation sexuelle à base de conviction religieuse.

Les mêmes contraintes brutales qui ont engendré davantage d’enfants, leur furent appliquées pendant leur élevage (autant aux femmes et aux inférieurs sociaux qu’à n’importe qui tombé sous la main) afin de les rendre plus féroces ; alors que l’indulgence sociale chouchouta davantage d’enfants et les rendirent en pacifistes décadents incapables de se défendre militairement des héritiers de telles contraintes implacables.

Dans beaucoup de sociétés guerrières, telle que celle romaine, il était illégal et même un sacrilège qu’un citoyen de premier ordre néglige d’avoir des enfants. L’adoption était obligatoire dans des cas extrêmes. Ce choix inadmissible (puisqu’elle enfreint à la pureté du sang) dut être très répandue dans l’ancienne bonne société à la suite de guerres et d’épidémies de haute létalité ; une des seules sources de renouveau génétique en dehors d’aventures sexuelles encore plus férocement interdites. 

Je n’aurai jamais rédigé ce texte ni tendu la main aux autres pour leur en faire-part, absent le lubrifiant céleste du vin. Sans l'affranchissement psychique du breuvage, j’aurai été trop ligoté par mon endoctrinement d’armes pour le défier. Mon esprit, sobre à mourir et point modulé par les résonances de drogues psychoactives, aurait toléré les platitudes meurtrières de la mentalité d’armes. Je pressens qu’une forte partie de la créativité culturelle jaillit de cette même source. 

Je suis un introverti, grâce en partie à l’épineux bienvenu que mes pensées philosophiques, transmises à haute voix, m’ont procuré jusque-là. L’éventualité de partager ces sujets avec mes complices primates meurtriers me refoule, à moins que le vin m’ait délié la langue. Aussi l’énième réécriture de ce texte m’est devenu une corvée moins exigeante après un coup ou deux de bon rouge. En outre, ça fait du bien au corps et à l’âme.

L’histoire des élites russes et celle d’alcooliques démontrent de nombreuses similarités. Elles incluent des soupçons intenses, retraits périodiques, crises de brutalité, autocritiques destructives, faibles images particulières, repentances provisoires, comportements améliorés et méfaits s’empirant, attitudes envers les codépendants à tour de rôle adorateurs et abusifs, élancements frénétiques entremêlés d’apathie sans fin, planification méticuleuse suivie d’indifférence aux conséquences, débuts brillants et prolongations maladroites. Une autre habitude caractérise les deux patients : l’envie d’abandonner leurs vrais amis qui leur offrent bon conseil. 

L'amitié sans bavure (la metta dans la langue palie de Bouddha) est la vertu éminente de la pensée bouddhiste, aussi la première disposition que les directeurs d'armes font habitude de supprimer au nom de la loyauté à leur agencement. 

« Ce n’est pas ici un concours de popularité. Je vous ai assigné un travail sérieux. Allez gravement m’endolorir ces personnes-là et faites-m’en vite votre rapport. Rompez ! » : le discours de la terre en armes. 

Ces traits caractérisent l’Etat d'armes, quoique des siècles de propagande anglo-saxonne les aient fixés comme stéréotypique des soviets et des czars. Ce genre de comportement humain typique s’exhibe de façon chaotique – en parallèle aux échelons distincts – du frangin abusif à la compagne mal adaptée, des commis malins au sergent-chef tyrannique, jusqu'aux sommets du pouvoir. 

L’on pourrait avancer le cas que des dirigeants de l'époque industrielle ont non seulement bu de façon excessive mais aussi de belles carafes en verre plombé — s'empoisonnant de la synergie de l’alcool et du plomb, ainsi que leur monde de brutalité injustifiée. La propagande hautaine et l’inertie institutionnelle ont justifié cette stupidité à la satisfaction de tels soûlards empoisonnés — ainsi qu’à la nôtre aujourd'hui. 

Des élites d’info grecques, romaines et modernes ont subi un empoisonnement analogue. Le vin acidifié leur fut servi dans des vaisseaux de plomb sinon soudés de plomb. Les grandes maisons accumulèrent de l’eau de pluie depuis leur toit recouvert de plomb ; les humbles appartements, d’argile cuit. Ainsi, la richesse de leurs demeures et breuvages les rendirent pour autant stupides. Les Romains se sont servis du plomb comme douceur, ainsi que nous l’effectuons avec l’aspartame (que Dieu nous en protège !) 

Les romains pauvres ont mangé et bu de vaisseaux en bois et en argile ; ils n’ont obtenu ce problème que de façon indirecte, des mauvais décrets de leurs supérieurs. Quoique, maintenant que j’y pense, leurs célèbres viaducs furent scellés de plomb, eux aussi.

Cet empoisonnement chronique aurait suffi pour démolir une civilisation. Chaque nouveau problème reçut des solutions de plus en plus stupides, épicées de terrorisme réflexif. Cette actualité te parait-elle familière ?

Quelles sont nos excuses ? Maintes fois plus d’irradiations de base ? Peut-être bien. Des millions de fois plus de dioxines, d'antibiotiques et d'hormones métaboliques égarées dans notre alimentation, atmosphère, eau et graisse corporelle ? Peut-être bien. Ne serait-ce autrement que la répétition hypnotisée de mythes d’armes ? Pourrait-on trouver leurs équivalents paisibles chez les Apprentis ?

La consommation récréative de drogues psychoactives (sans alcool) entraîne un ensemble distinct de manifestations sociales qui entame de la décadence. Quant aux individus autrement énergiques qui se récréent aux drogues, ils ont tendance à se retirer du matérialisme productif, en mysticisme, art, démenti passif et indifférence sociale. L’ampleur de leur décrochement dépend de la nature des drogues prises et l'amplitude de leur dose. 

L’adulte se sert souvent de tels drogues pour soulager  à bas stress son ennui — tenant à compenser son manque d’entretenir sa passion et collaborer avec des Apprentis pareillement obsédés. Comme exemples de soulagement d'ennui à grand stress : des montagnes de rouleau et des rendez-vous érotiques. Le combat peut être l’ultime soulagement pour une société entière, ainsi que d’autres activités à grand risque. 

Si légalisées, les effets sociaux de drogues récréatives sont de valeur neutre ou bénéfique. Leur emploi implique tout de même l’affaiblissement redoutable d’un Etat d'armes : en particulier quand celles-là sont cultivées, traitées et distribuées par des étrangers et donc des ennemis éventuels. 

Voir l’histoire de la Chine et son effondrement social à cause de l’opium importé chez eux au canon du fusil occidental.

Dans l’idéal, ces drogues seraient bon marché, légales, cultivées localement et administrées pour bonne salubrité. Dans ce cas, leurs effets secondaires seront moins nocifs que ceux induits par l'abus compensatoire du tabac lacé d’additifs toxiques, de l’alcool, de la caféine, des farines blanchies, du sucre traité et des remplacements du sucre. Ne parlons pas de la prohibition policière, ni du crime organisé commensal ni d’autres violations des droits humains que nous apportent ces augustes assemblés. 

Les injonctions de Mohammed, contre le jeu et l’alcool, ont réussi à remettre ses frères islamiques sur la voie de meilleure justice sociale. 

·      La justice sociale est-elle en proportion à la santé publique simple ou plus ultra ?

·      La consomption d’alcool équivaut-elle, en ce qui concerne son effet antibiotique, à se laver les mains cinq fois par jour ?

·      A quoi égalerait le lavage des pieds d’un étranger, d’un adversaire ?

·      En assises de justice, peut-être …

·      Laver les pieds d’un étranger fatigué, comme routine sociale, cela mènerait à quoi ? …

L'Islam primitif décousit d’énormes prolétariats d'info de l’ordonnance de leurs élites d'armes, imbattables autrement. Le Qran offre une sagesse supérieure à l'injustice dogmatique de précédents potentats et d’ecclésiastiques d’armes. Bien avant Apprenti, par la voix de Mohammed, Dieu a divisé le monde en une maison paisible qui loge ceux en bonne entente avec Sa doctrine, et celle de la guerre contenant leurs adversaires. Il n’est pas nécessaire d'être musulman pratiquant pour habiter la maison paisible. L’on doit simplement laisser les musulmans pratiquer leur foi en paix. Il est certain qu’Allah préfère cette maison et abomine l’autre. Aucun musulman sage, ni Mohammed lui-même, ne contredirait cette conclusion. 

Je ne suis pas suffisamment qualifié pour commenter davantage. Des Apprentis musulmans devraient le faire à ma place, à haute voix !

On a spéculé que l'agriculture urbaine et sa tyrannie ont dû évoluer ensemble. Les moissons en surplus n’ont pu être commercées au-delà de la frontière locale de climat. Des villes furent établies le long de fleuves qui bifurquaient ces étendus. En d'autres mots, chaque habitant dût simultanément partager le climat local et ses surplus ou pénuries. Un réseau de transport en surdéveloppement hyper-technologique du point de vue contemporain (comme le commerce naval de grains vers Troie, Athènes, Carthage, puis Rome)  aurait été uniquement capable de déplacer des surplus agricoles loin de leur zone d'origine. 

Manquant de transport en bloc bon marché, l’on dût trouver d’autres moyens de préserver ce surplus invendable. Ce n'aurait été ni sage ni sain de se gaver en années d'abondance et crever de faim pendant celles mauvaises. Une certaine disposition dût être prise pour niveler cette montagne de rouleau alimentaire. Des surplus périssables durent être préservés pour l’année de famine en prolongeant leur durée d’étagère. 

La fermentation « résolut » ce problème. 

Jusqu’alors, la meute humaine de chasse fonctionna un peu comme celle de loups. Toutes deux partagèrent la gestion au mérite, l’honnêteté autorenforcent, la distribution équitable de vivres et de travaux, des contraintes reproductives, péremption de la brutalité au sein de la meute, ainsi que l’entretien assidu d’un petit nombre de petits par la communauté entière. Le long d’éons, des conditions marginales ont anéanti chaque meute qui dévia de telles normes d'excellence. 

Nous avons été engendrés pour la mentalité paisible mille fois plus longtemps que pour celle d’armes : la norme actuelle quoique celle aberrante. 

Ignorons pour l’instant les chicanes philosophiques, le nihilisme rotulien et les doutes existentiels qui nous ligotent l’esprit au moment actuel. L’authentique moralité améliore la probabilité de survie à long terme de ses pratiquants, en rendant moins nuisibles et fréquentes les conséquences inattendues. Par contre, la mauvaise conduite tend à produire des résultats plutôt néfastes quand passée à travers la boite noire des calcules probabilistes de conséquences imprévues. 

En bref : obéis ta conscience morale, fais du bien et attends-toi à davantage de miracles inattendus. Désobéis-la, accomplis davantage de mal et attends-toi à des catastrophes inattendues en nombres croissants. Obéissance à la conscience morale et son don de miracle comme phénomène démontrable de façon scientifique. Point, trait. 

Malgré tout, l’abus routinier de l'alcool a brisé des commandes sociétales de longue date, en raison de crises impensables de brutalité et d'incivilité, gueules de bois, maladies dégénératives et effets nuisibles aux nouveau-nés. Des générations récupérant d’ivresses – sinon simplement rendues malades par la beuverie quotidienne – ont évolué des institutions et des traditions démentes pour rationaliser leurs méfaits livrés à la boisson. Nous voici ?

Les premières villes ont servi (à l’origine, comme depuis toujours) comme centres de logistique, refuges de désastre et forteresses. La citadelle primitive ne logea qu’une élite de prêtres et leurs gardes du corps : triage parfait de maîtres d'armes et leurs élites de bataille. Plus tard, les habitants de villes murées ont dû choisir entre trois options : envoyer une armée de campagne à l’encontre des hordes en approche, subir annihilation à leurs mains ou se soumettre ; assez souvent, les trois en succession. L’armée de campagne, ce n’est qu’une vorace ville migratrice, tondeuse de surplus locaux et stérilisateur de son parcours au champ de bataille et de retour. 

L'agriculture sédentaire, l'urbanisme et le militarisme de capital centralisé ont évolué en parallèle quoique par voies indépendantes. La richesse en surplus exigea des fortifications, des lois de propriété et des protections de la police. Une dense population urbaine et ses biens fixes ont rendu des fortifications également abordables et inévitables. Quant à la nature de leur personnel : esclaves armés, mercenaires, militaires de carrière ou milices libres : peu importe.

Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) influe également la stupidité rituelle. Ses survivants sont affligés d’hyper vigilance en permanence, d’attaques diffuses de panique, de paranoïa, de coups de tête, de penchant pour la casse et d’incapacité de se réadapter à la vie civile. Des vétérans post-traumatisés de la Première (sic) guerre mondiale ont noyauté les régimes totalitaires à travers l’Europe et l’Asie. Des centaines de milliers de vétérans américains de la guerre au Vietnam (et à présent, celles en Irak et en Afghanistan) sont revenus chez eux pour n’avoir qu’à périr comme sans-abris solitaires pendant les décennies d'après-guerre — beaucoup plus de défunts délaissés et décédés que les 59.000 et quelques noms gravés sur le mur noir à Washington — ce compte de pertes, analogue à celui subi chaque année sur nos autoroutes (ainsi que par arme domestique en maison), avec des survivants traumatisés en multitudes proportionnels.

Des chefs ancestraux ont confirmé leur prétention à la noblesse en se jetant dans des combats acharnés. Ils furent toutefois censés exhiber de la sagacité surhumaine lors de prises de décision en temps paisible, quoiqu’ils auraient été passagèrement rendus déments à la SSPT, sinon auraient sombré dans la démence permanente des élites de bataille.

D’ailleurs, le monde contemporain a été géré en grande partie par six générations de victimes de secousses cérébrales subies en tant qu’athlètes amateurs à l’école ou professionnels ensuite (rugby, football et boxe), et par des vétérans qui ont survécu des fracas de guerre puis sont rentrés chez eux pour diriger après. Leurs cerveaux contusionnés ont justifié des politiques stupides pour le restant de leur vie, comme démontré au congrès des Etats-unis.

Un autre élément favorise la stupidité rituelle. Cela prend beaucoup de temps pour rassembler des données et transmettre des ordres par voies lentes de transmission. L’intendance d’un pays pendant l’ère des chevaux et des voiliers ressembla au pilotage d’un avion radiocommandé mais défectueux, nanti du retard de contrôle d’une journée entière. Autrement dit, la commande que tu introduirais au moment M n’entre en vigueur qu’au moment M plus 24 heures (ou des semaines ou mois supplémentaires.) Ce délai intégral aurait comme conséquence une longue suite d’abîmes au décollage, soit l’expertise de la main royale aux contrôles, non moins de celles républicaines.

On a récemment écrit bien des choses sur la gérance du risque. Les théoriciens de la gérance en général ont déploré le fait que les professionnels du risque agissent par instinct, notamment en traitant des politiques étrangères. Faute de mieux, ils basent leurs décisions sur des critères subjectives (lis des conneries.) 

Les techniciens d'armes sont au premier rang des communications à bande étendue, de la réalité virtuelle, de l'intelligence artificielle et des nouveaux systèmes de connaissance. En attendant, la parcimonie du marché dit « libre » refile aux civiles des systèmes informatiques désuets, à supposer que quiconque se creuse la tête pour satisfaire des applications civiles beaucoup moins bien subsidiées mais pour autant avantageuses à la longue. 

Peu d'organisations civiles recueillent toutes les données en temps réel et étudient ce contenu en détail. De tels dispositifs viennent à peine de paraître comme systèmes militaires de communication, de commande, de contrôle, d’ordinateurs et de renseignement. Cette expertise et ses dispositifs modernes accélèrent les procédures d'analyse, d’exécution, de surveillance et de répétition... Inopportunément, la plupart des institutions civiles retiennent la promptitude du poney et des voiliers. 

Les menteurs d'armes pratiquent des protocoles coutumiers vis à vis la paix et le bien-être social, de majesté, de délibération et, autant que possible, de retranchement, censure et réaction. Quant à la guerre, ils prêchent la créativité de libre dépense : vigueur, rapidité, imprévisibilité et résolution des problèmes par l’application d’esprit émancipé. 

Cela prend des décennies pour renverser des gaffes de la politique d’armes (comme la guerre au Vietnam, puis celles subséquentes.) Après tout, de tels programmes pernicieux doivent être perpétués, aussitôt que des fonctionnaires supérieurs en auront misé leur réputation, jusqu’à leur âpre conclusion. Ils préfèrent sembler infaillibles jusqu'à ce que la catastrophe ne rabaisse leurs pantalons, plutôt qu’admettre leurs erreurs, entreprendre des corrections radicales à mi-chemin et parvenir à un résultat préférable. 

La vulnérabilité d’élites retranchées fait pic quand leurs directeurs les moins scabreux se rendent compte que leurs pires habitudes leur ont porté davantage d'ennuis que gains. Alors conçoivent-ils, soit à quel point à contre-cœur, une nouvelle politique un peu plus élégante. Des réactionnaires bloquent cette transformation à chaque opportunité. Ayant usurpé de grands privilèges et profits en temps de répression aggravée, ils sont outrés par une telle permute. Leur hypnose d'armes décrète que l’exploitation demeure souveraine ; ce leur est devenue plus important que la bonne conscience

Quand la justice sociale dépérit de cette façon, des proto-élites (im)pertinentes bouillonnent du prolétariat d’info hôte, impatientes de défier ces élites équivoques. Les réactionnaires et les radicaux renforcent la brutalité qu’ils partagent. Des élites de bataille s’accrochent à une extrémité politique, à l'autre ou aux deux. Tant ceux de provenance étrangère que domiciliaire, des directeurs d'armes financent leur brutalité. Les partisans des deux extrémités politiques agissent souvent pour perturber la paix en concert et en série. Indépendants et en conflit quoique paradoxalement complices, ils occasionnent autant de chaos que possible. Prends comme exemple de tels jumeaux infernaux : les Russes soviets et les Allemands nazis avant la  DGM (sic), les fascistes israéliens et leurs pairs arabes, et les psychopathes fascistes globaux, soit leur persuasion corporative ou islamique.

Il faut beaucoup plus de sang-froid pour grincer ses dents et enterrer posément ses morts, que pour expédier le prochain raid héliporté ou équipe de suicidaires à la bombe. Force d’autorité est requise pour interdire la prochaine opération de représailles, au lieu de regarder de côté alors que ceux les plus impétueux s’emparent de l’initiative. 

Entre temps, les modérés populaires sont visés : ceux courageux, assassinés ; les prudents, terrorisés ; et les avides, corrompus. La cour du monde et la milice mondial devront promouvoir le monde paisible en défendant les modérés valeureux, en protégeant ceux prudents et subventionnant ceux les plus avides. 

Le prolétariat d'info est de politique modérée à moins que la menace, la propagande, l’assassinat sélectif et l’agression orchestrée ne se multiplient au point de distordre sa perspective. La violence politique favorise les extrémistes et bloque les modérés. Le problème principal n’est pas le nombre d’instances que ces extrémistes se sont livrés au terrorisme réflexif, mais à quel point rarement la majorité a tenu bon sur ses idéaux paisibles et leur ont infligé les conséquences de leur agression au lieu d’avoir compensé leur brutalité en la multipliant. 

Le seul cas que je sache où ces terroristes ont souffert de leur action et se sont figés, du moins pour un certain temps – au lieu de se martyriser et inspirer la prochaine série de crétins destructeurs – eut lieu pendant les jeux olympiques à Munich. Des pistoleurs palestiniens ont pris en otage des athlètes israéliens et les ont fait abattre dans un croisement de feu. Ils ont transi l’opinion publique mondial contre leur cause. Quelle différence y eut-il entre ce massacre et les autres depuis, d'un côté ou de l'autre ? Je n’ai pu la sonder. Les Palestiniens en général se sont-ils peut-être momentanément horrifiés, alors que des consciencieux parmi eux retinrent un lambeau de leur voix politique ? 

Une excellente analyse des révolutions d'armes se trouve dans L'anatomie de la révolution par Crane Brinton. Ignorant l’antinomie d’armes et de paix, il passe d’autres préposés en revue soigneuse. 

Récapitulons L'Anatomie selon la formule d'Apprenti. L'élite d'info perd son standing privilégié quand ses cadres contrariés passent du côté des proto-élites en nombres croissants. Renforcée par ces transfuges, celle la plus susceptible de reconstruire une armée nationale encore plus létale, absorbe de nombreuses élites de bataille. Elle abat ses adversaires les plus efficaces, terrorise les restants et prend le devant. Souffrant de mentalité de siège paranoïaque, ses chefs rejettent toute idée paisible. Ainsi parviennent-ils à acérer la menace dissuasive de leur nation. 

Le seul dénouement des révolutions d’armes, des guerres et du « progrès » techno-sociétal, c’est le surcroît d’Etats d'armes encore plus fatals. 

« La révolution [française] a déblayé la voie pour l’instrument d’Etat beaucoup plus ample et centralisé, capable d’exploiter son idéologie de patriotisme révolutionnaire et ses nouvelles procédures de coercition afin de mobiliser les grandes armées et les requises économiques de la grande guerre. Cette révolution ébranla l’équilibre du système d’Etats européens dont la France figura centralement. Elle fournit aux deux côtés d’une suite de guerres de nombreuses raisons pour leur prompt déroulement. A son tour, la guerre modifia à fond l’acheminement de cette révolution, en rendant le coup de grâce à l’intervalle libéral de 1789-91, créant donc la bureaucratie de la France fonctionnaire incorporant les éléments du corps professionnel d’officiers et de l’armée moderne nationale. Ce n’est donc pas pour la dernière fois qu’une révolution sociale s’est rendue l’instrument principal du développement de l’engin d’Etat. (Par ailleurs, Marx le reconnut dans le cas français ; il s’est confondu en prévoyant que la révolution prolétarienne livrerait un autre résultat.) Martin Shaw, Dialectics of War: An Essay on the Social Theory of Total War and Peace, (Dialectiques de la guerre : Un essai sur la théorie sociale de la guerre totale et la paix) Pluto Publishing Ltd, London, 1988, pages 47-49.

Les élites d'info traditionnelles attaquent chaque nouvelle révolution avec juste assez de rigueur pour remettre ses révolutionnaires sur la voie du développement d'armes. Les révolutionnaires paisibles sont mis à l’écart au moyen de la guerre directe, du terrorisme subventionné ou d’un blocus économique. Là où une invasion directe serait contre-indiquée par une milice populaire mise en place pour la prévenir, des chaosistes internes (des contras criminels) peuvent être lâchés à sa place. 

Les sociétés davantage libres puisque mieux évoluées en paix peuvent être aiguillonnées sur la voie de la tyrannie d’armes par des piqûres d'épingle terroristes, soit orchestrées de l’intérieur soit de l’extérieur. 

Les grandes puissances mondiales accélèrent cette régression au moyen militariste ; celles moins robustes les accompagnent de près. Les directeurs d'armes visent chaque idéaliste paisible et le remplacent par des maîtres d'armes favorisés ; ils neutralisent chaque modéré politique et le remplace par des canailles d’élite de bataille. 

Nous sommes programmés pour admirer (ou négliger) cette sélection darwinienne en faveur de la sociopathocratie et sa brutalité en surcroît. Aucune exception ne nous reste permise. 

Donc chaque année, le statu quo létal d’Etats en antagonisme armé redouble sa tyrannie ; ce en dépit d’essais erronés de la part de révolutionnaires pérennes de le transformer par des recrudescences de brutalité. Cette tyrannie s’amplifie en dépit et à cause d’elles. Toutes les formes de résistance agressive la rénovent, la renforcent et la perpétuent.

La résistance non-violente à l’échelle globale de la coalition d’Apprentis qui aurait récemment pris conscience enthousiasmée de sa conscience morale – cette  coalition transparente, homogène dans sa diversité, et inébranlable  – dissoudra une fois pour toutes la pathocratie trop étroitement minoritaire de la terre en armes.

Faites.

EN ANGLAIS

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COMMENTAIRE?  markmulligan@comcast.net