Quoi de neuf ?

Leadership enraciné : culture, communauté et engagement francophone : Entretien avec Sandra Kemzang

Season 5 Episode 7

Dans cet épisode, Amal Madibbo, membre du CREFO, rencontre Sandra Kemzang, étudiante en droit à l’Université d’Ottawa.

Sandra Kemzang est une étudiante de première année en droit à la Section de common law en français de l’Université d’Ottawa, inscrite dans le programme combiné JD-BSc.Soc avec une spécialisation en science politique. Originaire du Cameroun, elle a grandi dans une région francophone où elle a su cultiver un profond attachement à sa culture d’origine. Déjà au secondaire, elle s’était démarquée en tant que major de promotion et lauréate du Prix du leadership, une reconnaissance de son engagement exceptionnel. Aujourd’hui, elle poursuit son parcours en alliant excellence académique et implication communautaire. Représentante de sa cohorte 1L au sein du Regroupement étudiant de common law en français (RÉCLEF), mentor en chef au Centre de mentorat régional, et vice-présidente aux communications de Jeunesse Yemba — un organisme valorisant la culture camerounaise — Sandra incarne un leadership enraciné dans la culture et le service à la communauté. Elle conçoit le droit comme un levier d’équité, une manière de comprendre et de transformer les règles du jeu social pour mieux défendre les droits de chacun. Par son travail au RÉCLEF, elle milite pour un meilleur accès à la justice en français et souhaite contribuer à renforcer l’offre de services juridiques dans les deux langues officielles. Engagée, rigoureuse et profondément ancrée dans ses valeurs, elle œuvre aussi à rendre la profession juridique plus inclusive en encourageant les jeunes femmes noires et les étudiants francophones à poursuivre des études en droit. Résolument tournée vers l’avenir, Sandra Kemzang représente une voix forte pour un droit plus juste, plus accessible et plus représentatif de la diversité canadienne.

Joey  00:00

Dans cet épisode, Amal Madibbo, membre du CREFO, rencontre Sandra Kemzang, étudiante en droit à l'Université d'Ottawa.

Sandra  00:06

J'ai eu l'opportunité de grandir dans deux milieux différents. Donc d'abord,  ma jeunesse au Cameroun et ensuite mon adolescence ici au Canada. 

Joey  00:27

Bienvenue à Quoi neuf ?

Amal  00:56

Bonjour tout le monde partout dans le monde. Ici Amal Madibbo du CREFO,OISE à l'université de Toronto. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'interviewer et rencontrer une championne, Sandra Kemzang, qui est étudiante en droit à l'Université d'Ottawa et qui a une passion pour l'équité, l'inclusion et la diversité. Sandra, vous représentez vos communautés dans des institutions et d'autres espaces sociaux, ce qui vous a permis d'obtenir, entre autres, un Prix de leadership bien mérité. Félicitations et bravo et donc merci d'avoir, comme ça, le temps de nous joindre. 

Sandra  01:18

Merci Amal. C'est plutôt vous que je remercie de nous proposer de faire cette entrevue. Franchement, ça me fait chaud au coeur d'être parmi les vôtres.

Amal  01:33

C'est vraiment un grand plaisir. Est-ce que vous aimeriez vous présenter dans vos propres mots? 

Sandra  01:41

Comme vous l'avez bien dit, je m'appelle Sandra Kemzang et je suis née au Cameroun. Donc je suis née au Cameroun et c'est en 2009 que ma famille et moi nous immigrons au Canada. Lorsque j'arrive, j'ai toujours poursuivi mes études en français dans des écoles du Conseil scolaire catholique Mon Avenir. Donc voilà, j'ai vécu à Toronto pour mon élémentaire et puis mon secondaire. C'est dans ces mêmes villes que j'ai fait mon élémentaire et mon secondaire. Et puis mais présentement, je suis à l'Université d'Ottawa, comme vous l'avez si bien dit et je suis en science politique. Quelque chose d'intéressant sur moi, je suis la cadette d'une fratrie de quatre. Mon grand frère et ma grande sœur, ils sont des jumeaux. Donc c'est quelque chose que j'aime bien partager. C'est ça. C'est un petit peu un bref aperçu de ma vie, de moi, qui je suis.

Amal  02:47

Ah oui, merci beaucoup. On sait très bien que vous êtes, comme j'ai dit une championne très engagée dans vos communautés au pluriel. Donc parlez-nous de votre engagement donc communautaire et académique et pourquoi cet engagement?

Sandra  03:04

Mon engagement communautaire, franchement, ça a vraiment commencé au secondaire. Je me suis toujours impliquée, j'ai été toujours très active. Tout d'abord en 7ᵉ Année, j'ai été représentante des élèves. Le tout a commencé vraiment dès ma 7ᵉ Année où j'étais représentante des élèves. Au départ, j'avais pas trop aussi confiance en moi. C'est vraiment une professeure qui m'a approchée et vraiment cette dame, je ne l'oublirai jamais. Dès aujourd'hui, Mᵐᵉ Célia, elle a vu le potentiel en moi et puis elle m'a dit Sandra, je crois que tu devrais mettre ta candidature pour être représentante des élèves. Et dès la 7ᵉ année, alors que j'étais encore toute petite. Et voilà, c'est comme ça que je me suis lancée. Et de là, ça a juste continué à... j'ai continué à m'impliquer. Donc en 7ᵉ, en 8ᵉ Année, pareillement, j'ai posé ma candidature, en 9ᵉ j'ai intégré le Conseil des élèves de mon école et puis jusqu'à ce qu'en 12ᵉ année maintenant, je pose ma candidature pour être élève conseillère du Conseil scolaire catholique MonAvenir. Et même au niveau post secondaire, j'ai continué mon implication donc sur la chaîne universitaire. J'ai été représentante des élèves en 1ʳᵉ année de droit, qui pour moi vraiment était une expérience formidable. Et c'est ça, j'ai toujours su m'impliquer en fait au niveau académique, même au niveau du sport. En fait, j'ai toujours été impliquée dans les équipes de foot, dans les équipes de volley. J'étais très active, j'étais très active et toujours au niveau de l'improvisation aussi où j'ai été capitaine d'improvisation dans mon école et franchement, c'était un truc que j'ai beaucoup, beaucoup apprécié.

Amal  04:54

Oui, ça se voit clairement. C'est une passion, une expertise que tu partages avec vos communautés comme j'ai dit au pluriel à Ottawa, mais aussi ailleurs dans la province. Je me rappelle très bien de votre intervention qui était aussi improvisation lors d'un Grand événement à Toronto, n'est-ce pas? Cetévénement organisé par le Club canadien. Vous avez vraiment très bien parlé et vous avez vraiment capturé le public. Donc pourquoi est-ce que vous avez opté pour le droit comme champ d'études ?

Sandra  05:33

Ça c'est une grosse question, Amal. Dès le jeune âge, j'ai jamaissu en fait que je voulais faire le droit, ça a été une passion qui m'est vraiment venue en tête en 12ᵉ année lorsqu'il venait le temps de faire mes choix de cours et mes choix universitaires parce que chez moi, dans ma famille, nous n'avons pas de personnes qui font du droit en fait. Donc c'est pas vraiment un champ de carrière qui est très présent dans ma famille. Donc j'hésitais un peu au départ en fait. Ce qui m'a pousseé à faire le droit, c'est le fait que j'aimais les sciences mais je ne me voyais pas vraiment faire ça toute ma vie et j'aimais bien l'écriture cependant. Donc je me suis dit OK, quelle carrière va vraiment me permettre de mettre sur place, en fait, mettre en pratique mes compétences en écriture et en lecture et c'est là où j'ai eu vraiment le droit en tête. Et puis des fois, j'ai aussi cette analogie, cette manière de penser. J'aime utiliser cette analogie pour pouvoir mieux expliquer aussi pourquoi j'ai choisi le droit. J'aime beaucoup les jeux de société. J'aime beaucoup les jeux de société et comme tout jeu de société, il y a des règles. Les jeux de société viennent avec des règles. Et je me suis dit mais écoute, la vie c'est comme un grand jeu de société. Donc il y a des règles qui viennent avec... qui viennent avec la vie en fait et le droit c'est vraiment les règles de la vie et je me suis dit ok je suis en train de jouer à ce jeu, le jeu de la vie et moi-même, je ne connais même pas les règles. Donc je crois que c'est quelque chose aussi pour ma propre culture personnelle de choisir le droit, parce qu'en faisant cela, je m'instruis moi-même sur les règlesde la vie et en se faisant, je peux aider justement ceux qui sont dans le besoin, ceux qui ne connaissent pas les règles de la vie. Et justement, c'est ça, c'est ça,c'est vraiment juste ça, de connaître les règles qui accompagnent la vie, de pouvoir aider ceux qui ont besoin de connaître ces règles-là aussi.

Amal  07:46

Ça c'est très Intéressant le lien que vous tissez entre le droit et les jeux de société et qui sont également dans ce sens. Ce sont des jeux, des politiques aussi. Et donc dans ce sens, est-ce que maintenant que vous étudiez le droit, est-ce que vous voyez un lien entre le droit comme jeu de société et la francophonie? 

Sandra  08:11

Bien sûr, surtout dans la région de la capitale nationale, la ville d'ottawa, la francophonie occupe une très grande place et vous savez, ce pouvoir, ce pouvoir d'être servi en fait en français, c'est quelque chose de très important dans notre communauté. Il y a des minorités francophones qui n'arrivent pas justement à avoir des services juridiques. Être dans une situation vulnérable, être dans un différent, être en situation de litige, c'est déjà une situation qui est super stressante pour les communautés, pour toute communauté, quelle qu'elle soit, peu importe qu'elle soit francophone ou anglophone. Donc le fait de pouvoir servir les communautés francophones, ça vient alléger en quelque sorte le double poids que ces communautés ont, de un d'être dans une situation de litige et de deux de ne pas pouvoir comprendre en fait leur procès, de ne pas pouvoir comprendre la terminologie qui s'attache en fait à leurs problèmes, à leur litige donc servir les gens en français, alors qu'ils sont dans une situation problématique, ça vient alléger en fait ce stress-là. Les gens devraient pouvoir avoir des ressources en français. Donc je trouve définitivement que c'est un enjeu qui entre très en cohérence avec le droit et je veux justement pouvoir participer à rendre justement ce processus-là beaucoup plus agréable pour les communautés francophones. Et c'est pour ça que je veux continuer à m'impliquer toujours au niveau de la francophonie pour pouvoir améliorer les services comme les populations, les minorités francophones sur la chaîne juridique en fait.

Amal  09:57

Là en ça, votre passion pour la francophonie, aussi votre compréhension de la francophonie, donc dans ce sens qu'est-ce que la francophonie, qu'est-ce que la francophonie représente pour toi, pour vous? 

Sandra  10:09

Oui, très bonne question Amal. Franchement la francophonie pour moi tout d'abord c'est ma langue première. Je suis née au Cameroun comme je l'ai mentionné et chez nous, bien que c'est un pays bilingue, le français, c'est vraiment une langue quidomine beaucoup plus. Donc à la maison, j'ai toujours parlé français avec papa et maman. À l'école, j'ai aussi toujours fréquenté en français. Donc la francophonie pour moi, c'est la base. Ce sont mes racines, c'est ma racine, c'est ma culture. Donc d'où le fait que j'ai toujours voulu préserver le français en fait, dans mon entourage. Lorsque je faisais mon choix universitaire, je me suis posé comme question quelle institution post-secondaire va me permettre de continuer, va me permettre de continuer à maintenir l'expression de la langue française. Quelle région aussi va me permettre de continuer à pratiquer mon français? Est-ce que je vais pouvoir interagir avec mes camarades de classe en français? Est-ce que je vais pouvoir continuer justement à écrire en français, à lire en français, à apprendre en français parce que pour moi, c'est super important de préserver ma langue maternelle parce que dès l'instant qu'on sort, justement, on part au magasin ou bien on a des activités parascolaires, tout se fait en anglais, n'est-ce pas? Donc je me suis toujours dit que c'était important pour moi de continuer à maintenir mes racines et le français justement c'est ça pour moi, c'est ça.

Amal  11:40

Donc là, vous soulevez des aspects aussi très importants, intéressants, qui sont également des questions d'identité. Doncla langue, le français, est très important pour vous,francophonie également, votre héritage culturel semblablement. Comment est-ce que vous vous identifiez?

Sandra  12:02

Je m'identifie comme une fière Franco-Canadienne, toujours Camerounaise aussi d'origine, qui justement veut préserver ses racines, veut préserver sa langue, veut préserver ses cultures. Vous savez j'ai eu l'opportunité de grandir dans deux milieux différents. Donc d'abord ma jeunesse au Cameroun et ensuite mon adolescence ici au Canada. Donc c'est une opportunité que j'ai eu la chance de vivre. Je suis super reconnaissante. Donc je partage vraiment un mélange des deux cultures et je remercie justement les deux pays pour les opportunités que j'ai pu avoir dans les deux pays. Donc c'est ça, c'est un petit peu comme ça que je me vois, une fière Franco-Canadienne, Camerounaise aussi.

Sandra  12:50

Est-ce que vous gardez des liens avec le Cameroun?

Sandra  12:54

Bien sûr, Amal, bien sûr que je garde des liens avec le Cameroun. D'ailleurs la majorité de ma famille vit toujours là-bas. Donc je retourne de temps à autre voir la famille. Récemment, il y a eu un mariage aussi donc je suis retournée au Cameroun aussi pour assister au mariage. Donc j'ai toujours ce lien très profond avec le Cameroun, oui. Je ne peux pas abandonner mon pays d'origine.

Amal  13:22

Oui, bien sûr. Donc quand vous êtes au Cameroun, qu'est-ce que la francophonie là-bas?

Sandra  13:27

La francophonie là-bas, c'est vivre vraiment tous les jours, tous les jours, à tous les endroits où on part, c'est majoritairement lefrançais qu'on parle. Au restaurant, on va se faire servir en français, à l'école bien sûr il y a aussi des cours d'anglais, il y a même aussi des écoles anglophones, mais la plupart des écoles aussi sont francophones. Dans la rue, on va parler, si on voit des inconnus, on veut parler à quelqu'un, la première langue qu'on va adopter pour le faire, c'est le français. Donc la francophonie est très très très présente au Cameroun.

Amal  14:08

Et donc quelle est la présence de la culture camerounaise et l'héritage camerounais au Canada, quand vous le vivez.

Sandra  14:17

La culture camerounaise au Canada, elle est présente. Il faut juste la trouver. Il faut juste la trouver. Moi, j'ai eu la chance de le faire. Déjà dès notre arrivée au Canada, mes parents se sont intégrés dans un groupe qu'on appelle GRAMEN, le groupe d'amitié et d'entrepreneuriat. Et GRAMEN, vraiment, ça a été ma 1ʳᵉ communauté ici au Canada parce que on nous a vraiment... j'ai eu la chance de rencontrer des jeunes de mon âge. C'était une association vraiment aussi autant camerounaise, maintenant l'association a beaucoup plus grandi et il y a des personnes d'autres origines qui intègrent aussi l'association. Mais ça a été vraiment ma première base en fait, ici au Canada. Mon premier goût du Cameroun ici au Canada. Il y a aussi des associations universitaires qui promeuvent la culture camerounaise, l'Association des jeunes Camerounais de Toronto. Il y a le club camerounais de l'Université d'Ottawa ici à Ottawa, l'association jeunesse Yemba. Donc tous sont vraiment des associations formidables qui sont là toujours pour faire vivre cette vie communautaire en fait, à tous les Camerounais, à tous les Yemba, à tous les jeunes Camerounais. Donc il y a plusieurs associations pour plusieurs groupes ou différents groupes. Il faut juste les trouver et savoir s'intégrer en fait pour pouvoir participer à leurs activités, rencontrer d'autres personnes des nôtres. Donc c'est ça. C'est un petit peu comme ça que j'essaie toujours de garder mes relations ici au Canada et puis de garder ma culture, mes origines et de fréquenter des personnes aussi qui sont camerounaises ici au Canada.

Amal  16:10

Donc de par votre engagement comme ça très riche et enrichissant, mettons l'accent sur les associations étudiantes. Donc votre engagement dans des associations d'étudiants, de manière générale et là vous êtes au courant des associations d'étudiants camerounais. Comment est-ce que vous voyez le lien là entre la Francophonie et la culture africaine. 

Amal  16:36

Entre la francophonie et la culture africaine dans les associations ?

Amal  16:41

Dans le sens de la diversité francophone. 

Sandra  16:45

Ça, franchement, je trouve qu'il y a plusieurs associations qui sont présentes au campus, qui justement ont comme valeur la francophonie. Donc il y a plusieurs associations culturelles. Donc le club camerounais, ce n'est pas que la seule association. Il y a plusieurs associations sur le campus d'autres pays aussi qui eux valorisent la culture francophone. Donc je crois que cette culture-là, elle est beaucoup plus présente au campus et aux alentours aussi. Il faut juste les trouver.

Amal  17:26

Oui, comme ça vous êtes Impliquée dans la francophonie, en lien avec en fait la francophonie canadienne mais aussi internationale dans ce sens africaine. Et donc vous êtes étudiante en droit, donc ce cadre donc de vos études, votre engagement communautaire et universitaire, quels sont vos souhaits d'avenir, d'abord pour la francophonie, ensuite pour vous-même?

Sandra  18:01

J'espère pouvoir contribuer à l'amélioration des services francophones à l'accès juridique en français. J'espère aussi que les francophones ne vont pas baisser les bras parce que des fois c'est super facile de baisser les bras quand on n'a pas des services qui sont offerts à nous et puis de se soumettre au monde anglophone et tout mais j'espère qu'on ne va pas baisser les bras, qu'on continue à être une communauté en fait et à se soutenir. Donc j'aimerais vraiment voir une communauté francophone beaucoup plus soudée et puis une communauté beaucoup plus diversifiée aussi. Oui, nous sommes tous francophones, mais la francophonie se voit, comme vous l'avez bien dit, au niveau international, de diverses manières. Donc il y a des personnes de diverses cultures qui parlent le français et se mettre ensemble. En se mettant ensemble, on voit vraiment d'autres aspects de la francophonie que nous on ne connaît même pas. Donc c'est ça, c'est ça mon souhait pour l'avenir, pour la francophonie.

Sandra  19:16

Et pour vous-même?

Sandra  19:17

Et pour moi-même... J'espère, au niveau de la francophonie, comme j'ai dit, j'espère continuer à poursuivre mes études en français du plus que possible jusqu'au fond. J'espère continuer à soutenir aussi d'autres francophones en le faisant. Là présentement, je suis mentor pour justement la région du Grand Toronto, mentor francophone. Donc je soutiens justement tous les étudiants francophones de la grande région de Toronto qui veulent intégrer l'Université d'Ottawa dès la 1ʳᵉ Année. Donc je veux contribuer justement à pouvoir aider les plus jeunes, les générations à venir. Aider à maintenir leur français et continuer à les convaincre que justement il y a des opportunités avec le français. Maintenez votre français, c'est une langue vraiment qui est difficile à apprendre de une, donc soyez fiers justement de parler cette belle langue.

Amal  20:20

Sandra, vous êtes très impliquée dans la francophonie, bien évidemment, au sein de la communauté francophone à Ottawa et la région d'Ottawa et la francophonie là en Afrique, par exemple au Cameroun. Mais au Canada, vous n'êtes pas vraiment limitée à la ville d'Ottawa, qui bien qu'il s'agisse là d'une Grande Région et on sait que vous êtes aussi engagée dans des initiatives francophones très importantes à l'échelle de la province de l'Ontario au Canada, donc y compris, comme je l'ai souligné au début de cet entretien le Club canadien. Parlez-nous s'il vous plaît de votre engagement francophone provincial à l'échelle de la province de l'Ontario.

Sandra  21:15

Oui, Amal. Donc justement mon engagement francophone à l'échelle provinciale s'est beaucoup réalisé à cause de mon mandat en tant qu'élève conseillère. Donc j'ai eu la chance et l'opportunité de fréquenter d'autres élèves conseillères aussi à travers l'association qu'on appelle le RECFO, donc le Regroupement des élèves francophones, des élèves conseillères francophones de l'Ontario où justement nous faisions des activités ensemble, on se rencontraitde temps à autre. C'était vraiment super amusant. L'AFOCSC aussi qui organisedes activités de temps à autre. Donc j'y prenais part à ces activités-là du RECFO et de l'AFOCSC en tant qu'étudiante, en tant qu'élève conseillère. Et puis j'aidais aussi l'administration à l'époque, l'administration étudiante à l'époque à organiser ces activités-là pour les étudiants et les autres élèves conseillères. Donc c'est un peu ça, c'est un peu ça mon engagement au niveau provincial.

Amal  22:23

Donc vous êtes... Dans ce cadre, donc vous étiez invitée à participer aux initiatives provinciales, c'est ça? Comme des conférences, des congrès, des événements...

Sandra  22:44

Oui, exactement. Pour les élèves conseillères francophones de l'Ontario. Exactement.

Sandra  22:53

Qu'est-ce que vous avez fait, dans ce cadre-là?

Sandra  23:00

Organiser des activités pour les élèves conseillères, établir des stratégies pour qu'on puisse mieux représenter les élèves. Donc c'était vraiment des activités qui étaient centrées sur nos mandats, sur nos rôles, sur le fait de mieux servir les élèves, de mieux les accompagner dans leur parcours scolaire également.

Sandra  23:26

Oui, essentiellement, j'ai été finaliste pour le prix du leadership de la catégorie jeunes leaders étudiants du Club canadien. Donc les résultats vont sortir bientôt. On croise les doigts. Mais sinon également au niveau secondaire, j'ai reçu le prix du leadership qui m'a été octroyé aussi par la présidence du Conseil MonAvenir à l'époque Mᵐᵉ Geneviève Grenier. Ça a été vraiment un highlight vraiment formidable dans mon parcours secondaire parce que ça a été une reconnaissance en fait de toutes les activités que j'ai organisées dans mon parcours secondaire, de toutes mes implications également. Donc ça m'a été octroyé lors de la graduation, ma graduation de 12è année et ça m'a fait super chaud au cœur.

Sandra  23:42

Et vous prenez la parole lors de ces événements également, n'est-ce pas? 

Sandra  23:53

Oui, bien sûr. En tant que panéliste, c'est ça, surtout en tant que panéliste, en tant que conférencière également.

Sandra  24:11

Parlez-nous du prix du leadership que vous avez reçu.

Amal  24:19

Donc on vous souhaite vraiment une très bonne chance pour le prix du leadership du Club canadien qui est à Toronto, c'est ça? 

Sandra  24:30

Oui. Exactement. 

Amal  24:32

Quelle est la raison d'être de ce prix?

Sandra  24:36

Essentiellement, ce prix cherche à reconnaître les jeunes leaders étudiants, donc des personnes qui font des contributions vraiment énormes au sein de leur communauté étudiante, qui allègent le parcours scolaire des autres étudiants, qui servent de modèle également, de source d'inspiration à des jeunes étudiants. Donc des personnes qui sont très impliquées dans la communauté, qui honorent justement la mission des étudiants de pouvoir continuer à cheminer à travers leurs études. Et c'est ça, exactement.

Sandra  25:06

Vous avez souligné les services en français à plusieurs reprises. Pourquoi cette emphase sur les services en français?

Sandra  25:14

L'emphase sur les services en français vient d'abord au niveau personnel. D'abord, pour moi-même, c'est quelque chose qui me touche au niveau personnel parce que quand je suis arrivée au Canada, j'avais de la difficulté à trouver des services en français. C'est très difficile au départ comme tu ne peux pas te faire servir en français et que c'est ta première langue, donc tu dois apprendre une  deuxième langue, une seconde langue et tout. Donc les services en français justement pour pouvoir faire en sorte c'est nécessaire en fait pour pouvoir faire en sorte que les gens se sentent comme chez soi en fait aussi. Donc c'est ça, moi je trouve que les services en français, chacun et le Canada doit pouvoir aussi fournir des services en français à des personnes, à des minorités francophones parce que c'est un pays bilingue, n'est-ce pas? C'est un pays bilingue. On devrait pouvoir avoir des services dans les deux langues. Donc c'est pour ça, moi je trouve que les services en français sont super nécessaires pour pouvoir honorer cet aspect de bilinguisme du Canada.

Amal  26:29

Donc au sujet justement des services en français et donc des ressources en français, éducation en français. Pourquoi est-ce que ça vous intéresse de faire partie du conseil scolaire? C'est le conseil scolaire de la région, de quelle région encore? 

Sandra  26:48

MonAvenir. Donc auparavant c'était le CSDCCS donc du centre sud, le Conseil scolaire du Centre-Sud. Mais maintenant cela s'appelle tout simplement le Conseil MonAvenir. Donc c'est vraiment la grande région de Toronto, les villes avoisinantes aussi, une région qui est majoritairement anglophone. Donc c'est ça. Pour moi j'ai voulu être élève conseillère parce que ça m'a permis vraiment de faire la promotion de la langue française, de représenter aussi des écoles francophones sur la scène du conseil en fait et de pouvoir rencontrer les présidences des écoles et de continuer à les encourager à faire le bon travail qu'ils font et en tant qu'élève conseillère aussi, je tenais des rencontres mensuelles avec les présidences des conseils des élèves et puis on échangeait l'idée de ce qui se passait dans les écoles. Et en ce faisant, on pouvait voir les idées qui se passent, les événements qui se passent dans les autres écoles et les appliquer aussi dans nos écoles aussi. C'est quelque chose qui nous tenait à cœur. Donc, en ce faisant, c'est toujours une communauté que nous sommes en train de créer et c'est toujours aussi des idées que nous sommes en train de transmettre pour continuer à améliorer la francophonie et à souder les liens communautaires dans le conseil.

Amal  28:20

Vous soulignez des éléments très importants par rapport à l'enseignement en français là au Canada. Il y a des enseignements... le français est une langue d'enseignement au Cameroun également. Et là vous avez des liens bien sûr sur la francophonie au Canada et puis au Cameroun. Est-ce que vous voyez là des possibilités de partenariat, d'échange, d'autres liens francophones entre le Canada et le Cameroun?

Sandra  28:26

Je trouve que c'est définitivement possible. Je trouve que c'est quelque chose qui est possible. C'est pas encore quelque chose que j'ai vu par contre, mais je trouve que c'est définitivement possible. Les deux pays sont francophones et puis ce serait intéressant de voir qu'il y ait plus de partenariats, des possibilités d'échanges en Afrique aussi dans des pays tels que le Cameroun. Donc je trouve que c'est définitivement possible. Il va définitivement falloir que quelqu'un fasse le premier pas pour mettre sur place de tels partenariats. Mais dans un futur proche, c'est définitivement quelque chose que j'aimerais voir.

Amal  29:36

Donc ça sera peut être vous-même? 

Amal  29:38

C'est ça, qui sait!

Amal  29:40

Comme vous êtes une championne et avec les champions là ailleurs qui vous entendent en fait donc y compris des jeunes en Afrique, au Canada et ailleurs dans le monde, donc au sein de la francophonie internationale. Quel est votre message à ces jeunes, à cette jeunesse francophone canadienne et internationale?

Sandra  30:05

Le français est une langue qui est tellement précieuse. Soyez fiers de vous, soyez fiers de vos racines, continuez à pratiquer le français parce que dès qu'on perd nos racines, n'est-ce pas, on perd qui nous sommes. Donc moi j'encourage la jeunesse à pratiquer le français et puis surtout à exercer même leur profession en français, pourquoi pas. Donc transmettez le français aussi à vos proches, continuez à pratiquer le français le plus que possible dans vos activitésextracurriculaires. Faites le parce que franchement, c'est une chance de pouvoir parler le français, c'est une chance.

Sandra  31:28

D'abord, j'aimerais vous remercier vous Amal et puis tous ceux qui nous ont écoutées aussi. Donc merci à vous d'avoir pris le temps de votre journée, d'avoirécouté mes contributions. Je sais que c'est pas facile mais continuez à les y pousser que ce soit en français, ou que ce soit dans votre travail, dans vos études. Je vous encourage vraiment à ne pas abandonner la fin y est presque. Et puis je vous souhaite beaucoup de courage aussi dans tous les projets que vous entrepreneriez . 

Sandra  31:41

Et votre message, toujours à cette jeunesse internationale, sur l'héritage culturel?

Sandra  31:44

Gardez également votre héritage culturel. N'oubliez pas d'où vous venez, c'est définitivement important. C'est bien de pouvoir aller dans un autre pays, de faire des nouvelles fréquentations. Mais vous avez deux racines. N'oubliez pas surtout la première.

Sandra  31:55

Sandra, est-ce que vous aimeriez ajouter quelque chose, un aspect à ce qu'on vient de discuter?

Amal  32:00

Sandra, on vous souhaite vraiment une bonne continuation parce que dansnotre société en fait canadienne, aussi à l'international, nous aurons besoin de jeunes leaders d'aujourd'hui qui seront donc nos leaders dans l'avenir. On aura besoin des premières, premiers ministres au Canada par exemple. On aura besoin de présidents et présidentes des universités et des leaders donc dans d'autres institutions de notre société, donc nationale et mondiale.  

Sandra  32:42

Merci à vous Amal!

Amal  32:45

Merci beaucoup Sandra. 

Joey  32:48

Vous avez aimé cet épisode? Faites-nous part de vos commentaires sur les réseaux sociaux par courriel à crefo.oise@utoronto.ca