L'allumeur de réverbères
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33 - « Un conte, c’est un récit anonyme qui a roulé dans les âges » : tour d’horizon du métier de conteuse
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Pour ce 33ème épisode du podcast, nous avons décidé de mettre en lumière un métier ancestral, peut-être l’un des plus anciens du monde, et commun à la plupart des sociétés humaines (sous diverses appellations) ; un métier du domaine des arts du récit, à savoir celui de conteuse ou de conteur.
On appelle généralement « conteuse » ou « conteur » celle ou celui qui raconte oralement une histoire, sans support autre qu’un fin mélange entre ses connaissances, son imaginaire et ses talents d’improvisation. L’art du conteur se différencie donc de celui de l’écriture, de la lecture à voix haute et de la simple récitation, même s’il peut incorporer ces différents éléments.
En Occident, la fonction de conteur remonte au moins à l’Antiquité. On trouve par exemple dans la Grèce antique les aèdes, des artistes qui chantaient des œuvres épiques qu’ils avaient composées, avec une phorminx (une sorte de cithare), et plus tard les rhapsodes qui allaient de ville en ville en récitant des œuvres écrites par d’autres. Dans le monde celtique antique, de la Gaule à l’Irlande, on trouvait le barde (qui appartenait à la classe sacerdotale). Au Moyen-Âge, on trouvait la figure fameuse du troubadour (ou troubadouresses pour les femmes), un compositeur, poète et musicien de langue d’oc, qui interprétait ou faisait interpréter ses œuvres par des jongleurs ou des ménestrels. En pays de langue d’Oïl, le pendant du troubadour était le trouvère. Durant des siècles, par la voix de ces individus, comme par celle des mères et pères de famille, les contes ont circulé, véhiculant des centaines d’histoires, de mythes, et les imaginaires qui allaient avec. En Europe, du Roman de Renart (en ancien français, à l’époque médiévale) aux frères Grimm en Allemagne et à Hans Christian Andersen au Danemark au XIXème siècle, en passant par Charles Perrault et Marie-Catherine d’Aulnoy en France au XVIIème, ou encore Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et Jeanne-Marie Leprince de Beaumont au XVIIIIème, de nombreuses figures ont contribué à inscrire les contes dans la culture écrite et à préserver un patrimoine séculaire.
Et l’on trouve des porteuses et porteurs du conte à peu près partout ailleurs : les griottes et griots en Afrique de l’Ouest, les rakugoka au japon, les gousani en Arménie, etc. Partout, loin de se réduire à une fonction de « conservation du patrimoine », la conteuse ou le conteur imprime à son récit sa patte propre, et fait ainsi évoluer le répertoire.
Pour nous éclairer, nous avons donné le micro le 26 mai 2025 à :
- Nathalie Leone, conteuse depuis plus de vingt ans, autrice et formatrice, et directrice artistique d’un nouveau lieu situé dans le 20ème arrondissement de Paris et dédié au conte et aux arts du récit : La Vagabonde.
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