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La société de vigilance, auto-surveillance, délation et haines sécuritaires - Vanessa Codaccioni
Durant le confinement du printemps 2020, la Préfecture de Police avait alerté sur une saturation du « système d’urgence », du fait d’une augmentation des délations (pour signaler ici des manquements aux règles du confinement). Et avait demandé à ne plus alimenter le 17 avec ce type de dénonciations. Dans d’autres pays, le problème a été réglé par la mise en place de plateformes numériques (par exemple en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Belgique ou au Canada), qui n’est pas sans rappeler l’expérimentation de la ville de Nice quelques années auparavant. Il y a quelques semaines le ministre de l’Intérieur, M. Darmanin, annonçait le lancement d’une plateforme « permettant à chacun de signaler à la police et à la gendarmerie les points de deal se trouvant près de chez lui ». Au delà du surinvestissement politique des questions sécuritaires en prévision de l’élection présidentielle à venir, que disent de notre époque ces réflexes de délation et ces injonctions au « signalement » ? S’agit-il réellement d’un retour ? Quel rôle joue ici la numérisation des rapports (la dénonciation derrière son clavier étant déjà un moteur des réseaux sociaux) ?
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