Incubateur Néonat

#22 - Rétinopathie du prématuré, défis et espoirs (avec Pr. Elsa Kermorvant)

Benjamin Courchia & Gabriel Altit Season 1 Episode 22

Dans cet épisode,  Ben et Gabriel reçoivent le professeur Elsa Kermorvant, néonatologue à l'hôpital Necker-Enfants Malades à Paris et vice-présidente de la Société Française de Néonatologie.

Le Dr Kermorvant partage son parcours unique qui l'a amenée à la néonatologie, une spécialité qui permet une prise en charge globale du nouveau-né et de sa famille. Elle souligne l'importance de protocoles homogènes au sein des unités pour assurer la meilleure qualité de soins.

La discussion porte largement sur la rétinopathie du prématuré, un sujet de recherche du Dr Kermorvant. Cette pathologie multifactorielle implique l'oxygène, la nutrition, l'inflammation et même l'hyperglycémie néonatale. Les néonatologues ont un rôle clé de prévention. Le dépistage par caméra et l'intelligence artificielle ouvrent de nouvelles possibilités. Les anti-VEGF suscitent de l'intérêt mais les preuves sont encore insuffisantes pour remplacer la photocoagulation au laser.

Enfin, le Dr Kermorvant présente les missions de la très active SFN qui regroupe plus de 600 professionnels. Au-delà de développer des recommandations et d'organiser des congrès, la SFN mène un important plaidoyer auprès des autorités de santé pour améliorer l'organisation et la qualité des soins néonataux en France.

Cet entretien met en lumière les défis et les avancées passionnantes dans ce domaine essentiel qu'est la néonatologie, tant sur le plan clinique, scientifique, technologique qu'organisationnel

Les articles abordés dans l'épisode du podcast d'aujourd'hui peuvent être trouvés ici 👇

Ranibizumab versus laser therapy for the treatment of very low birthweight infants with retinopathy of prematurity (RAINBOW): an open-label randomised controlled trial. Stahl A, Lepore D, Fielder A, Fleck B, Reynolds JD, Chiang MF, Li J, Liew M, Maier R, Zhu Q, Marlow N.Lancet. 2019 Oct 26;394(10208):1551-1559. doi: 10.1016/S0140-6736(19)31344-3. Epub 2019 Sep 12.PMID: 31522845 Clinical Trial.

[Retinopathy of prematurity: from prevention to treatment]. Daruich A, Bremond-Gignac D, Behar-Cohen F, Kermorvant E.Med Sci (Paris). 2020 Oct;36(10):900-907. doi: 10.1051/medsci/2020163. Epub 2020 Oct 7.PMID: 33026333 Free article. Review. French.

Thresholds of glycemia, insulin therapy, and risk for severe retinopathy in premature infants: A cohort study. Kermorvant-Duchemin E, Le Meur G, Plaisant F, Marchand-Martin L, Flamant C, Porcher R, Lapillonne A, Chemtob S, Claris O, Ancel PY, Rozé JC.PLoS Med. 2020 Dec 11;17(12):e1003477. doi: 10.1371/journal.pmed.1003477. eCollection 2020 Dec.PMID: 33306685 Free PMC article. 

Screening for Retinopathy of Prematurity in Very Preterm Children: The EPIPAGE-2 Cohort Study. Chapron T, Caputo G, Pierrat V, Kermorvant E, Barjol A, Durox M, Ancel PY, Torchin H.Neonatology. 2021;118(1):80-89. doi: 10.1159/000513225. Epub 2021 Feb 11.PMID: 33571987

 

Comme d'habitude, n'hésitez pas à nous envoyer vos questions, commentaires ou suggestions à notre courriel : nicupodcast@gmail.com. Vous pouvez également contacter l'émission via Instagram ou Twitter, @nicupodcast Ou contactez Ben et Gabriel directement via leurs profils Twitter : @drnicu et @CardioNeo. Les documents discutés dans l'épisode d'aujourd'hui sont listés et horodatés sur la page web liée ci-dessous.

Bonne lecture !
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Les notes de l'émission, les articles et le formulaire de FMC sont disponibles sur notre site Web :
www.lincubateur.org

Ben Courchia MD (00:00.782)
Bonjour tout le monde, bienvenue dans l 'incubateur Néonat, on est de retour avec Gabriel pour un entretien ce dimanche. Gabriel, comment ça va aujourd 'hui ?

Gabriel ALtit (00:07.466)
Ça va super bien. J 'ai bien hâte d 'entendre plus de notre invitée par rapport à justement son parcours parce que notre prochaine invitée, je pense que tu vas la présenter, mais elle travaille dans un hôpital dans lequel quand j 'étais étudiant, tout petit étudiant en médecine, ça a été un de mes premiers, à vrai dire, ça a été mon premier stage en pédiatrie. Ça a été justement un équerre enfant malade et ça m 'a éveillé vers la pédiatrie. Donc, j 'ai bien hâte d 'entendre.

Ben Courchia MD (00:14.542)
Mm -hmm.

Ben Courchia MD (00:33.39)
Et pour les gens qui ne sont pas au courant, on a dû arrêter le papotement avant le podcast parce que tu n 'arrêtais pas de parler. On a dit qu 'il faut qu 'on démarre parce que tu n 'arrêtais pas de te rappeler des souvenirs de ton temps.

Gabriel ALtit (00:38.506)
ah ah ah

Gabriel ALtit (00:44.874)
Non mais je suis comme un enfant tout émerveillé qui se rappelle les débuts en pédiatrie donc c 'est sûr.

Ben Courchia MD (00:51.726)
Eh ben on va introduire notre invité qui est le professeur Elsa Kermovant, qui est professeur de pédiatrie à l 'université Paris Cité, néonatologue traitant à l 'USCN de l 'hôpital Necker, Enfants Malades de Paris, et qui est aussi vice -présidente de la Société Française de Néonatologie. Elsa, bonjour et bienvenue sur le podcast.

Elsa Kermorvant (01:11.826)
Bonjour !

Ben Courchia MD (01:13.806)
Gabriel, vas -y, j'te la, vas -y, j'te la, c 'est allé les pré -partir, Gabriel, c 'est... Dans les starting blocks.

Gabriel ALtit (01:15.914)
Alors, elle sait vraiment, c 'est un grand plaisir de t 'avoir avec nous sur le podcast, d 'en apprendre un peu plus sur ta vision des choses, ta perspective, ta carrière. Je pense que tu as eu un parcours qui est super intéressant, entre autres en recherche. On va parler un petit peu de ton parcours aussi de formation. On va parler un petit peu de ton application comme leader dans les domaines de la néonatologie en France. Mais j 'aimerais peut -être...

Alors comme moi je mentionnais que c 'était les premiers babus ciments qui m 'ont fait découvrir la pédiatrie, c 'était en fin de compte Anne Hecker quand je suis venu faire un stage comme jeune étudiant en médecine. J 'aimerais savoir qu 'est -ce qui t 'a amené sur ce chemin justement de la néonatologie, de la médecine, de la pédiatrie ?

Elsa Kermorvant (02:06.13)
Ça a été très tôt en fait dans ma vie d 'étudiante. J 'ai un parcours un petit peu particulier en ce que j 'ai pas mal voyagé finalement pour des raisons pas mal familiales puisque j 'ai fait mes études de médecine à Nantes et puis après mon internat à Lyon avant d 'aller passer.

un petit peu plus de 15 mois à Montréal, et puis de revenir à Lyon, puis venir à Paris ensuite. Et en fait, très vite, au cours de mes études, je ne voulais pas m 'occuper d 'un seul organe, ça, c 'était toujours très clair dans ma tête. Ce qui m 'intéressait, c 'était la prise en charge de la personne dans sa globalité, avec un questionnement en fin d 'étude de médecine sur...

sur la médecine interne. J 'ai hésité entre la médecine interne et la pédiatrie. Puis finalement, après avoir fait un trimestre comme super externe, avant de prendre mes fonctions d 'interne, j 'étais en médecine interne, il n 'y avait que des papilles mamies, je me suis dit non, ce n 'est pas pour moi ça. Et donc, je suis partie en pédiatrie. Et en pédiatrie, en fait, très vite, j 'ai fait un stage de néonate dans le service du professeur Olivier Clarisse, qui...

qui a énormément compté dans ma vie professionnelle et qui compte toujours beaucoup. Et en fait, j 'ai flashé sur l 'anéonate, c 'était mon deuxième semestre d 'interne et je me suis dit, c 'est ça que je veux faire. Le coup de cœur est toujours dans cette idée de prendre en charge l 'enfant dans sa globalité et pas seulement s 'occuper d 'un organe malade.

Gabriel ALtit (03:47.882)
car...

Gabriel ALtit (03:57.258)
C 'est fou parce que c 'est vraiment une thématique récurrente. J 'ai l 'impression que beaucoup des personnes qu 'on a la chance de rencontrer, vraiment, ils arrivent avec cette passion et ils le mentionnent. C 'est vraiment cet aspect d 'investissement. J 'ai l 'impression que, alors pour nos auditeurs qui sont intéressés à la néonatologie, c 'est un peu cette passion que Docteur Carmeauvent, elle mentionne de prendre en charge le patient sa globalité, mais aussi toute la famille, tous les parents qui viennent avec, les émotions, la psychologie derrière ça.

les tics derrière. Donc c 'est super intéressant, merci de partager un petit peu ce parcours.

Ben Courchia MD (04:30.35)
Je sais pas si on y pense d 'ailleurs à tout ça, c 'est marrant que tu dises ça dans cet aspect -là parce que moi aussi c 'est quelque chose qui m 'a motivé de vouloir prendre en charge un patient dans sa globalité, pas juste focaliser sur un organe, mais c 'est après qu 'on réalise que c 'est pas juste le patient que c 'est la famille et tout un... Ouais, ça c 'est assez incroyable.

Elsa Kermorvant (04:44.466)
Merci.

Gabriel ALtit (04:45.578)
C 'est tout. C 'est un univers, hein. Et souvent on parle de bébés grands prématurés ou de patients avec des malformations qui nécessitent des soins intensifs ou de la réanimation, mais finalement chaque bébé est tellement différent peu importe la condition qu 'il le mène à nous. Et chaque famille est tellement différente aussi.

Elsa Kermorvant (05:02.706)
Et avec la perception de cette énorme responsabilité que tout ce qu 'on peut faire en période néonatale, ça va avoir un impact à la fois sur la vie de l 'enfant, mais aussi sur la vie de l 'ensemble de sa famille et pour très très longtemps.

Gabriel ALtit (05:15.85)
Tout à fait, tout à fait. Et donc Ben, tu as une question.

Ben Courchia MD (05:17.838)
Non, j 'allais dire, c 'est presque des fois un peu paralysant de se dire que chaque chose qu 'on peut faire, c 'est un peu l 'effet papillon, de dire que le battement des ailes de papillon d 'un coin du globe va entraîner un ouragan de l 'autre. C 'est ça qui est terrorisant de se dire chaque décision a potentiellement des ramifications à très très long terme. Mais bon, c 'est ce qui fait aussi que le travail clinique est si intéressant et que la recherche aussi est si passionnant.

Elsa Kermorvant (05:22.514)
...

Gabriel ALtit (05:23.274)
Ah ah ah !

Gabriel ALtit (05:41.834)
Ouais, le positif aussi, il faut dire que chaque action qu 'on vient et qu 'on mène avec les parents, c 'est une action qui amène du bien aussi et qui est positive.

Elsa Kermorvant (05:45.682)
Nous y sommes.

Ben Courchia MD (05:49.07)
Mm -hmm.

Elsa Kermorvant (05:49.714)
quand ils reviennent cinq ans après, qu 'ils se souviennent mot pour mot de ce que tu leur as dit lors du premier entretien.

Ben Courchia MD (05:52.462)
C 'est le mieux ça.

Gabriel ALtit (05:58.122)
Ouais, tout à fait.

Ben Courchia MD (05:58.67)
Et c 'est toujours une expérience un peu surréelle parce qu 'il y a cette relation -là avec la famille, mais il y a cet enfant qui n 'a aucune idée de qui on est. Ça, c 'est quelque chose qui m 'a toujours fasciné quand même parce que c 'est des enfants qu 'on connaît très très bien, même intimement, mais qui arrivent et qui des fois nous voient et je sais pas qui c 'est cette personne -là.

Gabriel ALtit (06:14.314)
C 'est qui lui ? C 'est qui elle ?

Elsa Kermorvant (06:15.57)
J 'ai vu une petite fille de 6 ans tout à l 'heure en consultation et puis on lui a demandé si elle se souvenait d 'être venue déjà. Elle a dit oui je suis venue quand j 'avais 4 ans. Et c 'était drôle parce que mes parents lui ont expliqué que je la connaissais depuis qu 'elle était toute petite et voilà, c 'est la mise en place.

Ben Courchia MD (06:25.902)
...

Gabriel ALtit (06:25.962)
Ahahahahah

Ben Courchia MD (06:35.086)
Mmh.

Gabriel ALtit (06:36.554)
Donc Elsa, si on retourne un peu aussi sur ton parcours, tu mentionnes, tu as fait quand même plusieurs endroits, tu as découvert plusieurs pratiques, plusieurs manières de pouvoir t 'investir comme médecin, comme professionnel. Je sais que tu as fait aussi également beaucoup de travail, de formation, donc tu es venu en Amérique du Nord un petit peu. Est -ce que tu veux nous parler un petit peu de justement la perspective un peu de ce parcours ? Bon, jeune professionnel, jeune académicienne qui décide de s 'embarquer un peu dans une voie particulière.

Qu 'est -ce qui t 'a mené vers cette voie particulière et qu 'est -ce que tu as en retire ?

Elsa Kermorvant (07:11.602)
Alors d 'abord, je voudrais dire que c 'était une expérience absolument exceptionnelle, tellement exceptionnelle qu 'on s 'est demandé si on allait pas rester en fait avec mon mari. Et en fait, c 'était un projet familial aussi à mon mari, ils faisaient son postdoc à l 'Université de Montréal. Et c 'était un projet ensemble de partir une année. Et donc c 'est...

Gabriel ALtit (07:21.994)
Ha ha ha !

Elsa Kermorvant (07:39.25)
Cette année, enfin un petit peu plus, je suis restée un petit peu plus qu 'une année, à peu près 15 -16 mois dans le laboratoire du docteur Sylvain Chemptob et je n 'ai fait que, c 'est une particularité par rapport à d 'autres Français qui viennent à Montréal, je n 'ai fait que de la recherche dans le labo de Sylvain Chemptob sur la microvascularisation et puis sur, enfin dans des modèles de rétinopathie du prématuré.

Et Sylvain m 'avait dit quelque chose dont je me souviens encore, comme si c 'était hier, il m 'avait dit en arrivant, tu vas voir quand tu auras fini ton séjour ici, tu ne verras plus du tout la clinique comme avant, quand tu auras goûté à la recherche. Et je crois qu 'il avait totalement raison. Et c 'est vrai qu 'on ne voit plus la clinique quand on a...

On sait à quel point on peut aussi faire bouger les choses, améliorer les choses quand on essaie de comprendre. On ne voit plus la clinique comme avant.

Ben Courchia MD (08:45.422)
Mmh.

Gabriel ALtit (08:45.866)
Donc c 'est vraiment cette flamme un petit peu d 'aller pousser la clinique qu 'on utilise présentement. Et quand tu vois ça, toi c 'était vraiment au bench, c 'était vraiment sur le laboratoire. Ah ouais.

Elsa Kermorvant (08:57.554)
à ce qu 'ils aillent plus sur culture de cellules western et compagnie.

Gabriel ALtit (09:05.034)
Mais finalement ça pousse à peut -être repousser les barrières comme tu dis, les frontières de qu 'est -ce qu 'on fait présentement. Et donc tu t 'es aventuré en rétinopatie, est -ce que tu as continué un petit peu dans cette voie à ton retour en Europe ? Parce qu 'on sait que tu as beaucoup publié justement sur entre autres la rétinopatie donc ça a été...

Elsa Kermorvant (09:21.298)
Oui.

Elsa Kermorvant (09:26.61)
Oui, alors là, c 'était un de mes thèmes de recherche, un de mes premiers thèmes de recherche que j 'ai entretenu, malgré aussi des, comment dire, des changements d 'activité clinique, de service qui parfois m 'ont un petit peu éloigné du thème, mais j 'ai continué à développer cet axe.

Gabriel ALtit (09:46.09)
Mmh.

Elsa Kermorvant (09:52.946)
Et notamment, j 'ai rejoint, en arrivant à Paris, c 'était en 2005, j 'ai rejoint le laboratoire de Francine B. Arcoenne, qui est un labo d 'Oftalmo, de recherche translationnelle en oftalmologie, où j 'étais un petit peu toute seule à développer cette thématique de rétinopathie du Préma, puisque c 'était des thématiques surtout de pathologie adulte qui sont développées dans ce labo, mais depuis...

Depuis un ou deux ans, deux, trois ans, ma collègue qui opère les rétinopathies à Néquer est venue nous rejoindre et on développe notre thématique ensemble maintenant avec des beaux projets.

Gabriel ALtit (10:33.258)
Wow !

Gabriel ALtit (10:38.89)
Et donc présentement, tu es néonatologue à l 'hôpital Nicarie Enfants Malades et avant que Ben coupe un petit peu mon jacassement que je faisais avant le début du podcast, tu nous mentionnais justement que la pratique, et on sait que la pratique d 'une institution à l 'autre est quand même très variée, il y a une richesse dans les différentes pratiques.

Elsa Kermorvant (10:45.458)
...

Gabriel ALtit (11:02.634)
Et est -ce que tu peux nous décrir un peu justement ta perspective de ta pratique, un peu nous donner un sens de globalité, de commencer à être néonatologue à Necker, enfant malade ?

Elsa Kermorvant (11:14.066)
Alors d 'une façon générale, le fait d 'avoir changé de service à plusieurs reprises, à nouveau, c 'était des raisons familiales, et puis après de regroupement d 'hôpitaux, ça donne des perspectives sans doute...

très différente de quand on est dans l 'issue du même moule et ça donne, je trouve, pas mal de recul et notamment par rapport au dogme qui peuvent parfois être très prégnants dans certaines équipes et pas forcément fondées sur les preuves, des fois parce qu 'elles n 'existent pas tout simplement. Donc ça donne beaucoup de recul par rapport au dogme et aux façons de faire. Alors on va distinguer les façons de faire qui sont basées sur preuves et qui sont...

Gabriel ALtit (11:56.842)
a fait.

Elsa Kermorvant (12:04.402)
qui peut commune à tout le monde. Et puis les dogmes du style, il ne faut pas mettre une sonde gastrique dans le nez, parce que ça empêche de respirer. Et puis dans le service d 'emprêt, on met tout le temps les sondes gastriques dans le nez et ça empêche pas de respirer. C 'est des exemples qui me fatouillent, mais ça existe partout. Mais du coup, de voir les différentes façons de faire, ça donne beaucoup de recul par rapport à ces dogmes.

Gabriel ALtit (12:24.202)
Ça ça existe partout hein !

Elsa Kermorvant (12:32.69)
justement, et puis ça permet d 'asseoir, ça pratique aussi sur qu 'est -ce qui est prouvé, qu 'est -ce qui n 'est pas prouvé. Ça donne pas mal aussi de, je trouve, de souplesse pour s 'adapter aux différentes façons de faire, aux différentes équipes, qui est sans doute aussi une qualité. Et après, ce que j 'ai retenu de... Ce que je retiens plutôt de mon activité, c 'est beaucoup aussi que la...

la qualité des soins, ça passe beaucoup par l 'homogénéité de la façon de faire au sein du service. C 'est -à -dire que si on a un médecin ou un soignant qui fait d 'une façon et puis le lendemain c 'est différent, je pense qu 'on est délétère en fait. Et donc pour cette raison -là, je pense que c 'est très très important. Enfin, c 'est pas de la psychorégilité ou...

Gabriel ALtit (13:18.826)
Mmh, tout à fait.

Elsa Kermorvant (13:27.634)
Mais je crois vraiment que c 'est important de se mettre d 'accord sur une façon de faire, d 'écrire un protocole et de s 'y tenir, quitte à réviser le protocole si on trouve qu 'on peut faire mieux. Mais en tout cas, il y a une certaine homogénéité dans les façons de faire, dans les décisions. Parce que les bébés les plus fragiles, ils n 'aiment pas du tout que...

qu 'on fasse le yo -yo dans les décisions ou les soins qu 'on peut leur apporter.

Gabriel ALtit (14:03.882)
Je pense que tu as touché un point super important, la diminution de la variabilité dans les soins qu 'on donne. Parfois, il faut juste accepter qu 'il y a certaines zones grises dans lesquelles peut -être les choix de pratique sont un petit peu dictés par la tradition, on va dire, parce qu 'on n 'a juste pas les meilleures évidences. Et finalement, c 'est de s 'aligner tous sur une même thématique qui nous permet justement d 'enligner des soins qui sont plus cohésifs. Parce que si on se ramasse chaque jour à...

Ben Courchia MD (14:28.878)
Mmh.

Gabriel ALtit (14:33.162)
quelqu 'un qui arrive et à la saveur de la personne qui arrive décide de faire ça ou de faire ça à gauche, à droite. Oh, exact. Et ça crée de la confusion aussi pour les parents, parce qu 'ils ont entendu une certaine ligne de conduite et la justification une journée, puis le lendemain ils entendent que c 'est complètement le contraire. Alors ils disent, ben... Exactement.

Elsa Kermorvant (14:37.042)
On le met en OHPF, on va le mettre en VG et puis tac tac, c 'est pas de problème.

Appel nos...

Elsa Kermorvant (14:52.05)
pas déstabilisant pour eux, tout à fait.

Ben Courchia MD (14:54.894)
très rassurant en fait c 'est de savoir que même si les pratiques ne sont pas entièrement basées sur des choses prouvées, la diminution de cette variabilité là c 'est quand même bénéfique, c 'est à dire qu 'on voit sur tout ça avec les pratiques au niveau de la nutrition, on n 'est pas sûr de ce qui est la bonne chose à faire ou pas mais peu importe, juste ou faux, tant qu 'on est homogène et tant qu 'on est constant, et bien on a de meilleurs résultats que

quelqu 'un qui essaie de changer en permanence pour essayer toujours d 'être aligné avec les pratiques les plus...

Elsa Kermorvant (15:29.938)
ou la dernière mode. Mais il y a des papiers qui montrent ça, qui montrent que de protocolliser la prise en charge, ça améliore la survie. Par exemple, il y en a pour la hernie de coupole ou des pathologies comme ça.

Gabriel ALtit (15:31.69)
Ouais, tout à fait.

Ben Courchia MD (15:33.582)
Ouais.

Ben Courchia MD (15:38.702)
Absolument, absolument.

Ben Courchia MD (15:43.822)
Et même la dysplasie banco -pulmonaire, il y a récemment un article qui avait été publié là -dessus où il montrait qu 'un paquet de processus mis en place, pas souvent les processus les plus... du dernier cri, des choses qui sont des fois un peu contestées, malgré tout ça, ça en va entraîner des meilleurs taux de dysplasie banco -pulmonaire comparés à d 'autres centres. D 'ailleurs, je pense que c 'est une bonne transition pour discuter un peu de rétinopathie parce que...

Elsa Kermorvant (15:45.554)
Ouais.

Ben Courchia MD (16:11.47)
Moi c 'est un sujet qui me fascine, je ne suis pas un expert en rétinopathie, je vais déjà clarifier ça dès le début, mais je trouve que c 'est un sujet qui est quand même assez intéressant dans la nénatologie parce que déjà d 'un point de vue philosophique c 'est quelque chose qui pour les parents est quelque chose d 'extrêmement important, ce qui est quand même logique puisqu 'on parle potentiellement de cécité, de choses comme ça, donc les parents vraiment ça leur tient à cœur et c 'est quelque chose que nous en tant que nénatologues on a tendance à déléguer au...

à l 'ophtalmo et c 'est pas quelque chose, je veux dire quand on compare ça par exemple avec la ventilation du nouveau nez où chaque détail est ajusté on a une relation assez différente et ce qui est aussi très intéressant c 'est que je pense que pour beaucoup d 'entre nous on peut penser des fois de se dire ah oui bon la rhétinopathie c 'est bon on a fait le tour, on connaît et on a des bonnes méthodes mais en fait je pense que c 'est pas vrai je me demande Elsa si tu pouvais nous faire un petit peu un résumé

de quelles sont les certitudes qu 'on a aujourd 'hui dans ce domaine là et quelles sont encore les questions qui sont vraiment d 'actualité et auxquelles on essaie de répondre aujourd 'hui.

Elsa Kermorvant (17:20.242)
Les certitudes que je pense qu 'on a maintenant, c 'est que clairement, c 'est une pathologie très multifactorielle. Et les gens qui restent encore, ça traîne encore. Il y a encore des gens qui arrivent à dire, c 'est un problème d 'oxygène. Non, ils se plantent complètement. C 'est très multifactoriel, la rétinopathie. Et on n 'a pas encore probablement...

isoler tous les facteurs qui interviennent dans cette pathologie. Et ce caractère multifactoriel de la pathologie, ça explique aussi, à mon avis, pourquoi certains services ont des bons résultats, certains services vont essayer de corriger des éléments mais sans résultat. En fait,

Tout dépend de la... Si on reprend les facteurs qui interviennent principalement dans la rétinipatie, on a quand même l 'oxygène, mais l 'oxygène plutôt en termes de variabilité d 'exposition, de la sade, de la FIO2. Il y a des facteurs nutritionnels, donc le fait d 'avoir des PAG.

Ben Courchia MD (18:39.502)
Mmh.

Elsa Kermorvant (18:46.354)
d 'être petit pour l 'âge gestationnel, mais aussi d 'être pas nourri correctement après la naissance, d 'accumuler un retard de croissance intra -utérin. Et puis, il y a aussi tout ce qui concerne l 'allaitement maternel. Et puis, il y a aussi des facteurs qu 'on a découverts un petit peu plus récemment, comme l 'inflammation et l 'hyperglycémie. C 'est un thème sur lequel je travaille beaucoup.

Ben Courchia MD (19:09.07)
Mmh.

Elsa Kermorvant (19:14.418)
un papier qu 'on a publié il y a deux ans maintenant, trois ans, qui montre que l 'hyperglycémie est un facteur indépendant survenu d 'une rétinopathie et on a déterminé les seuils à partir duquel, en termes d 'exposition en durée et niveau de glycémie, à partir duquel le risque augmente. On a fait ça dans deux cohortes, une cohorte principale et une cohorte de validation. C 'était assez sympathique comme papier.

et donc beaucoup de facteurs de risque. Donc si on est très fort pour gérer l 'oxygène, qu 'on fait très attention, que les infirmières sont au taquet pour éviter les désaturations fréquentes ou l 'exposition trop fréquente à l 'hyperoxy, mais qu 'on n 'est pas bon en nutrition, on peut avoir quand même des taux de rétinopathie élevés. Et en fait, quand on veut réduire son taux de rétinopathie, à mon avis, il faut travailler sur tout à la fois.

et c 'est pas forcément facile évidemment. C 'est -à -dire qu 'il faut être au taquet sur la nutrition, il faut être vigilant par rapport à l 'exposition, à l 'hyperglycémie, à l 'inflammation, à l 'infection et donc quand même des...

des possibilités aussi de prévention qui sont multiples. J 'aime bien répéter que la rétinopathie, ce n 'est pas seulement un problème d 'ophtalmo qui vient après la bataille. Ils viennent quand les dégâts sont là, quand la néovascularisation est présente et ils vont essayer d 'éviter l 'évolution des favorables vers le décollement de rétines. Mais en fait, le rôle le plus important, c 'est nous, c 'est -à -dire nous, néonatologistes, comment on peut faire en sorte qu 'on peut éviter que...

la croissance vasculaire rétinienne s 'arrête et que derrière les choses évoluent vers la deuxième phase de néovascularisation de la maladie. Et donc on a un vrai rôle de prévention.

Ben Courchia MD (21:13.454)
Et ça c 'est très intéressant parce que les nombres d 'articles qui sortent là dessus, donc on parlait en l 'occurrence de cet article que tu as publié avec ton groupe. Je crois que c 'est dans Plus Medicine et donc on le mettra en ligne. Mais il y a aussi, comme tu disais, donc évidemment l 'oxygène, mais la durée d 'alimentation sous, par d 'alimentation en TPN.

Elsa Kermorvant (21:24.914)
Ça se met d 'un.

Gabriel ALtit (21:37.546)
parentéral.

Ben Courchia MD (21:38.35)
par enthérale, merci. Et c 'est vrai qu 'après quand on commence à faire un peu le décompte, c 'est vraiment que ça touche à tous les aspects de la manière dont on se trouve, on se trouve pris en charge de ces patients -là absolument.

Elsa Kermorvant (21:45.426)
la prise en charge.

Gabriel ALtit (21:49.162)
Il y a beaucoup de données d 'ailleurs sur le retard de croissance un peu extra utérin qui est associé justement à l 'incidence ou l 'arrivée d 'une rétinopathie plus agressive mais qui est probablement le reflet de tout ce que tu as mentionné qui est probablement le miroir de tout ce package de différents éléments donc la teinte de la nutrition, les difficultés inflammatoires.

les agressants d 'hyperoxy, hypoxie, les shifts qui sont trop drastiques. Donc c 'est quand même...

Elsa Kermorvant (22:22.162)
Et pour les mécanismes oxygénos indépendants, des mécanismes communs, notamment par exemple le rôle de l 'IGF1 qui a été magistralement démontré par l 'étude de Louis Smith.

Gabriel ALtit (22:32.554)
Mmh -hmm.

Ben Courchia MD (22:35.406)
Oui.

Elsa Kermorvant (22:40.594)
avec des taux d 'IGF -1 qui sont plus bas chez les enfants qui développent une rétinopathie. Mais l 'IGF -1, elle est régulée par la qualité de la nutrition néonatale. Quand on est sous -nourri, on a moins d 'IGF -1. Mais il y a aussi l 'influence du... Le hyperglycémie, l 'inflammation aussi va moduer à l 'expression de l 'IGF -1. Il y a énormément de facteurs qui vont influencer par ce biais.

Gabriel ALtit (22:51.722)
Mmh -hmm.

Elsa Kermorvant (23:10.61)
...

Ben Courchia MD (23:10.894)
Il y avait un article que tu as publié avec un groupe de collègues, le premier auteur est Thibaut Chaperon dans Néonatologie, sur un peu une revue de la cohorte Epipage 2 au niveau du dépistage de la rétinopathie chez les enfants prématurés, et où vous aviez trouvé qu 'en fait presque un tiers des enfants n 'avait pas eu de dépistage, et je me demande un petit peu qu 'est -ce qu 'on...

qu 'est ce que tu en penses de cette statistique là ? Et où est ce que en tant que cliniciens, on a toujours un peu de, on a toujours une opportunité peut être d 'améliorer à ce niveau là le dépistage des enfants pour la rétinopathie ?

Elsa Kermorvant (23:52.946)
Alors, c 'est des données qui datent des PIPH2, c 'est -à -dire de 2011, qui ont déjà plus de 10 ans maintenant, et j 'espère qu 'on a amélioré nos processus de soins en France depuis. Enfin, je sais qu 'on les a améliorés. Après, dans ce papier, on avait essayé de comprendre aussi quels sont les mécanismes par lesquels les enfants peuvent échapper au dépistage. Alors, il y a...

Ben Courchia MD (23:58.798)
Mmh.

Elsa Kermorvant (24:20.338)
il y a le problème de la disponibilité des Ofthalmo, bien sûr, alors qu 'il peut être compensé par l 'utilisation des caméras numériques. Qui s 'est quand même bien démocratisé, entre guillemets, puisqu 'on a plusieurs modèles sur le marché maintenant, des modèles moins coûteux, et donc de plus en plus de services peuvent s 'équiper. Et donc là, clairement, ça permet de pallier le manque d 'Ofthalmo expert, puisqu 'à l 'époque...

Ben Courchia MD (24:30.19)
Oui.

Elsa Kermorvant (24:47.218)
À l 'époque, la majorité du dépistage était fait en ophtalmoscopie indirecte qui permet en plus pas de vérification de ce que fait l 'ophtalmo et qui nécessite vraiment que la personne qui fait le dépistage soit très habituée. Clairement, l 'accès à des caméras numériques va améliorer la qualité du dépistage.

Ben Courchia MD (25:00.846)
— Ouais.

Gabriel ALtit (25:01.738)
Mmh.

Elsa Kermorvant (25:13.234)
Mais on avait quand même montré aussi qu 'il y a des enfants qui échappent au dépissage parce qu 'ils sont trop malades en fait. Et donc ils sont trop instables. Ils ont décompensé leur displadis, ils n 'ont rien tué, etc. Et du coup, on ne leur fait pas le fond d 'œil qu 'on aurait dû leur faire. Et puis le problème, c 'est que c 'est des enfants qui sont plus à risque de développer une rope. Et donc, il faut...

Gabriel ALtit (25:28.682)
On repousse.

Ben Courchia MD (25:31.374)
Ouais, ouais.

Ben Courchia MD (25:35.47)
...

Gabriel ALtit (25:36.202)
agressive en plus.

Elsa Kermorvant (25:39.954)
Et donc ces enfants -là, il faut être très très vigilant. Il faut repérer les enfants qui sont plus à risque de développer une Europe et vraiment être très très vigilant à ne pas décaler trop les fonds d 'yeux et vraiment à peser la balance bénéfice -risque entre guillemets de retarder un fonds d 'œil parce qu 'on a peur que l 'enfant fasse une brady ou...

ou soit déstabilisé par l 'examen, versus le fait de passer à côté d 'une rétinopathie rapidement évolutive.

Gabriel ALtit (26:10.634)
fait.

Ben Courchia MD (26:11.822)
Ouais c 'est le genre de patients qui ont dit à la semaine prochaine s 'il te plait, pas cette semaine, c 'est le piège.

Elsa Kermorvant (26:14.514)
C 'est ça. Sauf que si on fait deux fois, trois fois, quatre fois, on se trouve que ça peut être la quête A.

Gabriel ALtit (26:14.698)
Ouais.

Gabriel ALtit (26:20.106)
et on rate.

Ben Courchia MD (26:20.398)
Ce qui est fort possible parce qu 'avec notre système de santé où c 'est une semaine moi, une semaine Gabrielle, une semaine quelqu 'un d 'autre, après on peut se retrouver tous à faire la même erreur et se retrouver avec trois semaines, un mois où il n 'y a pas eu d 'évaluation.

Gabriel ALtit (26:30.186)
Mais oui, c 'est ça. D 'où l 'importance, comme tu l 'as mentionné plus tôt, de protocolliser les choses et de garder une continuité pour permettre justement d 'éviter de tomber entre ces craques. Et c 'est super intéressant ce que tu mentionnes Elsa, parce que je pense que tu as résumé en trois phrases ce qu 'on a... Alors nous à l 'interne, on a une société au Canada qui s 'appelle la Société canadienne de pédiatrie, évidemment on revoit nos énoncés de principe à peu près aux trois, quatre ans et entre autres l 'énoncé de principe sur l 'arrêt d 'une opatie s 'en vient.

Et finalement ça dicte un petit peu les lignes conductrices qu 'on recommande à l 'échelle canadienne. Et tiens, résumé en trois phrases, ce qui nous a pris genre quatre semaines à débattre entre nous. Sur tous les défis justement de comment on protocole, de comment on fait le dépistage, de comment on implique justement les nouvelles technologies pour aller justement chercher le fait que ben il veut pas, il y a des poches de zones de vide d 'expertise en ophtalmologie. Parce que...

de développer une expertise en ophtalmologie de la rétinopathie du prématuré, on peut s 'imaginer que c 'est extrêmement poussé. Donc à l 'échelle d 'un pays, il n 'y en a pas trois mille des ophtalmologues qui se sentent confortables à dire que ça c 'est tel type de rétinopathie. Donc ce que tu as mentionné, c 'est comment... C 'est ça !

Ben Courchia MD (27:35.534)
Ahah...

Elsa Kermorvant (27:37.33)
Bien sûr. Mais même les espères, hein !

Les experts dans l 'étude, je crois que c 'était Boost, ils avaient fait une relecture en aveugle de tous les fonds d 'yeux et les experts, il y avait une divergence d 'avis, je ne sais plus de combien de pourcents, mais elle était significative.

Gabriel ALtit (28:00.266)
Donc c 'est super intéressant que tu mentionnes qu 'à l 'échelle, en tout cas de la France, si ce n 'est pas de l 'Europe, vous avez déjà commencé à penser à comment intégrer justement ces nouvelles technologies, entre autres les caméras d 'évaluation, pour pouvoir un peu plus harmoniser ou développer un peu plus des dépistages qui se font de manière plus transparente, on va dire, entre les différents professionnels. Et je pense que nous, à notre échelle, on commence à envisager cela aussi, on regarde c 'est quoi les possibilités.

Mais je pense que comment établir... Parce qu 'il y a une partie qui est la science, la recherche, comme tu as mentionné les facteurs de risque. Il y a une partie qui est comme le benchmark, donc les modèles animaux. Puis ensuite, il y a comment intégrer tout ça dans des lignes directrices qui vont influencer la pratique à l 'échelle d 'un pays ou d 'une institution complète. Et c 'est ça qui devient parfois un défi très important parce qu 'on se dit...

Ben, ne serait -ce que je change ma ligne de conduite par rapport à mes conseils de dépistage de 50 grammes de poids de naissance ou de 3 jours d 'âge gestationnel, et ben boum, on se ramasse avec peut -être une centaine, 200, 300 à l 'échelle du pays enfants qui ne vont pas ou qui vont être dépistés, ce qui nécessite plus ou moins de ressources, ce qui nécessite plus ou moins d 'expertise et qui implique aussi que ça se peut qu 'on manque.

Elsa Kermorvant (29:19.666)
Merci.

Gabriel ALtit (29:24.362)
certains enfants qui vont développer une société visuelle si jamais on devient trop conservateur ou qu 'on finisse par faire beaucoup beaucoup beaucoup de tests qui ne sont peut -être pas nécessaires chez plein d 'enfants qui n 'en ont pas besoin si jamais on est trop libéral. Donc c 'est un petit peu des défis.

Elsa Kermorvant (29:39.154)
C 'est la raison pour laquelle il faut, c 'est super important de faire des évaluations régulières sur le plan épidémio de quels sont les enfants qui vont développer une Rop en termes d 'âge gestationnel et de poids de naissance bien sûr, mais aussi en tenant compte des autres facteurs de risque. Il y a un certain nombre d 'algorithmes qui ont été développés qui permettent d 'identifier les enfants les plus à risque.

Ben Courchia MD (29:57.806)
Mm -hmm.

Elsa Kermorvant (30:09.202)
mais il faut avoir en tête que ces algorithmes ont été développés dans certaines populations avec certains facteurs de risque, mais en fonction de la façon dont on travaille dans un autre service, dans un autre pays, et de la prééminence ou pas de... Par exemple, en France, on n 'a pas, à la suite des... des études sur les objectifs de SAT, en France, contrairement à pas mal...

d 'autres pays, beaucoup d 'autres pays, on n 'a pas changé les recommandations d 'objectifs de saturation. On ne les a pas augmentés. On est resté sur des recommandations à des alarmes de SAT à 88, 94 %. Et donc, on n 'a pas observé comme ça a été le cas, il y a eu plusieurs publications en Suède, ou dans d 'autres pays, même en Australie ou aux États -Unis, je ne sais plus, où ils ont montré une recrudescence de...

Ben Courchia MD (30:52.654)
Mmh.

Elsa Kermorvant (31:06.354)
de l 'incidence de la rétinopathie parce qu 'ils ont changé leurs objectifs de SAT. Et donc, nous en France, on est resté avec des objectifs un petit peu plus bas et donc forcément, on ne va pas avoir la prédominance de tel ou tel facteur de risque dans la survie d 'une robe, on ne va pas être la même que dans les pays qui ont des objectifs de SAT plus élevés. Et donc, on va...

Ben Courchia MD (31:25.902)
Mmh.

Gabriel ALtit (31:26.154)
pas.

Elsa Kermorvant (31:29.522)
Et donc il faut se méfier d 'utiliser des algorithmes de dépistage qui auront été développés dans des pays où la prise en charge est un petit peu différente. Donc il faut vraiment travailler au sein de sa population.

Gabriel ALtit (31:44.01)
Alors finalement c 'est un petit peu le concept de la recette en cuisine. On peut pas nécessairement appliquer un seul ingrédient d 'une recette à une autre recette et dire, ah ben, c 'est tant de tas de sucre dans telle recette de gâteau, ben moi dans mon gâteau je vais mettre la même chose alors que c 'est complètement différent pour le reste. Donc c 'est y prendre dans le package.

Ben Courchia MD (32:00.462)
Oui, en fait, oui, tu peux pas garder certains ingrédients, changer d 'autres et attendre que le gâteau soit le même, quoi. Je veux qu 'on... J 'aimerais qu 'on parle de la société française de l 'unité de l 'hélogie, mais j 'aimerais quand même... Déjà, ce qui est intéressant avec l 'histoire des caméras et de la robe, c 'est que c 'est en fait le potentiel futur de l 'intelligence artificielle. Il y a pas mal de... Si c 'est quelque chose qui intéresse l 'audience, il y a pas mal de papiers qui ont été publiés là -dessus et je pense que c 'est une des frontières où...

Gabriel ALtit (32:04.266)
Exact.

Elsa Kermorvant (32:20.53)
Oui.

Elsa Kermorvant (32:26.482)
qui commence à sortir.

Ben Courchia MD (32:30.094)
l 'intelligence artificielle a le plus de succès dans notre domaine et c 'est l 'interprétation d 'images de trucs.

Elsa Kermorvant (32:34.322)
Oui, absolument. Comme ça se fait dans la rétinopatie diabétique où c 'est développé depuis un certain temps, effectivement, il y a de plus en plus de papiers qui sortent sur l 'assistance au dépistage par l 'intelligence artificielle. Ça permet de faire le tri entre les fondueux à risque et ceux pour lesquels on peut être tranquille.

Ben Courchia MD (32:40.142)
Mmh.

Ben Courchia MD (32:48.27)
Mmh mmh.

Ben Courchia MD (32:55.694)
Ouais. Alors avant qu 'on passe à un autre sujet, je veux poser cette question. Je sais pas, peut -être que je m 'aventure dans quelque chose qui va nous prendre plus de temps que ce que j 'imagine, mais je voulais savoir un peu qualité de ton interprétation, ton avis sur la saga, on peut appeler ça comme ça, des anticorps, anti VEGF où on a... Je savais que ça allait. Parce qu 'on a vraiment adopté ça assez rapidement et aujourd 'hui, on commence un peu à faire marche arrière et à prendre un petit peu plus de nos pratiques.

qu 'est -ce que tu veux partager avec ?

Elsa Kermorvant (33:29.138)
Sur les anti -VEGF effectivement, il y a eu une utilisation hors AMM, hors contrôle, hors essai, complètement débridée il y a quelques années. Ça vous le savez, avec énormément de case reports qui ont été publiés. Et puis finalement, très très peu d 'essais randomisés si vous vous notez.

les comptes sur les doigts d 'une main. Et ces essais randomisés en plus ils ont un certain nombre de défauts, notamment B -Trop, le premier qui avait été publié dans New England et puis le deuxième qui s 'appelait, je me souviens plus comment, qui a été publié dans l 'Ancet. Ils avaient des taux de succès de laser absolument dans les choux en fait.

Ben Courchia MD (34:00.974)
Mais je vois 3, c 'est pas plus que ça.

Ben Courchia MD (34:20.59)
...

Elsa Kermorvant (34:28.529)
Donc, le comparateur... Non, mais normalement, le laser, enfin, le succès, c 'est 80 -90%, 90%, non pas 100%, 90%, on va dire, et là, ils avaient genre 60 -70 % de taux de succès de laser, donc forcément, c 'est plus facile de faire marcher les antivie EGF quand on a un comparateur qui marche pas bien. Et donc, ça, c 'était un énorme défaut, et puis le deuxième énorme défaut de ces papiers...

Ben Courchia MD (34:33.197)
Oui.

Gabriel ALtit (34:33.994)
Quasiment 100 % ouais.

Gabriel ALtit (34:46.442)
concept.

Elsa Kermorvant (34:56.241)
c 'est que l 'évaluation du critère de jugement principal était à très et beaucoup trop court terme puisque la demi -vie des antivie EGF, elle est variable selon l 'antivie EGF, mais en tout cas, on peut observer une recrudescence de la maladie quand les taux d 'antivie EGF sont passés en dessous d 'un certain seuil. Mais évidemment, si on évalue le critère jugement principal alors que...

il y a encore des anticorps dans l 'œil, eh bien, on observe un effet qui ne sera pas forcément pérenne. Et donc, évaluer le critère de jugement principal, c 'est -à -dire le succès sur la rétinopathie à trop court terme, c 'est un gros biais méthodologique. Il faut vraiment se donner du temps pour avoir une évaluation plus fiable à cause de ce risque de recrudescence.

Le dernier qui a été évalué dans Firefly, il y a Butterfly aussi mais il n 'est pas publié encore, je crois que les résultats ont été... Oui ça, Rainbow, c 'est ça, tout à fait. Et Firefly qui est le troisième, qui est la Flyverset, qui est le troisième anti -VEGF. Là, l 'essai est quand même de meilleure qualité avec un taux de succès de laser qui était...

Ben Courchia MD (36:03.406)
Et celui du lancet c 'est le Rainbow je crois.

Elsa Kermorvant (36:24.914)
qui est meilleur et qui est « normal », et puis une évaluation qui se fait à au moins un an, et ça c 'est mieux. Et puis un des gros défauts aussi des deux premiers, c 'est que, voire dans Rainbow essentiellement, c 'était que l 'évaluation du critère jugement principal, ce n 'était pas en caméra numérique, c 'était en ophthalmoscopie indirecte par les investigateurs. Donc vous imaginez bien, qui n 'était pas en aveugle du tout de ce qui avait été fait, donc vous imaginez bien le biais que ça peut constituer aussi.

À l 'époque, j 'avais été très critique de cet essai. Mais bon, le Firefly est mieux fait et Butterfly, qui n 'est pas encore publié, mais dont les résultats ont été donnés en congrès, ont l 'air de mieux tenir la route. Donc, il y a certainement un gros potentiel pour les antivio GF, mais on n 'a pas encore bien...

On n 'a pas encore bien complètement un niveau de prèves suffisant pour dire que c 'est une alternative définitive aux lasers. Ça c 'est clair. Pour l 'instant, la recommandation c 'est plutôt de les réserver aux situations où on ne peut pas faire de laser qui reste le goal standard tant qu 'on n 'en en saura pas un petit peu plus et notamment sur le devenir à long terme des bébés puisqu 'il y a eu des inquiétudes.

Ben Courchia MD (37:28.334)
C 'est zier, ouais.

Elsa Kermorvant (37:48.434)
dans des études rétrospectives qui ont ce gros défaut avec un énorme biais d 'indication, des inquiétus sur le développement psychomoteur puisque les anti -VEGF, en particulier le Bébacizuma, ils passent dans la circulation sanguine quand on injecte dans l 'œil et ils restent plus de deux mois dans la circulation sanguine avec un effet bloquant le VEGF dans tous les organes et notamment des organes qui ont besoin du VEGF pour se développer normalement.

Gabriel ALtit (37:55.498)
Mmh.

Elsa Kermorvant (38:18.226)
Ça pose un problème théorique, même s 'il n 'y a pas de preuves pour être inquiet sur le développement à long terme de ces enfants et pas excellent, il faut quand même dans les essais randomisés absolument avoir des données à long terme avant d 'être certain qu 'on va marcher en sécurité.

Ben Courchia MD (38:34.126)
Et les récents papiers aussi qui montrent un taux de récurrence qui est quand même assez alarmant aussi avec les différents médicaments...

Elsa Kermorvant (38:38.706)
Ah oui. Il y a plusieurs éléments qui rentrent en compte dans le taux de récurrence. Il y a la quantité injectée. Et puis vous avez sûrement noté que dans les essais sur le BVAS -izumab et le RAN -ibizumab, on a injecté la moitié de ce qu 'on injecte chez l 'adulte. Or, la taille de l 'œil de l 'enfant, ce n 'est juste pas la moitié de celle d 'un adulte.

Avec la Fiberset, ils ont fait des analyses, des études du volume de distribution un peu plus précises et la posologie est un peu plus adaptée. Il y a la quantité qu 'on injecte, la dose, et puis il y a aussi la demi -vie du médicament. Plus le médicament va rester dans l 'œil en grande quantité, plus son effet bloquant, le VEGF va durer, et donc plus le risque de récurrence va être tardif.

va diminuer si la maladie a eu le temps de guérir. Et plus on utilise des doses faibles et plus le risque de récurrence est important, évidemment. Et donc ça, on ne fait pas encore bien quelle dose il faut injecter. En tout cas, ce qui est sûr, c 'est que si on fait des anti -veugèves, il ne faut pas lâcher les enfants. C 'est -à -dire qu 'il faut vraiment s 'assurer qu 'on va pouvoir les suivre, qu 'ils ne vont pas partir dans la nature. Et si on a un doute, une inquiétude, il faut compléter avec du laser.

Ben Courchia MD (39:45.39)
Mmh.

Ben Courchia MD (40:04.846)
En tout cas, ça nous montre bien que s 'il y a un intérêt pour la jeune génération d 'étudier la rétinopathie, il y a beaucoup à faire encore, donc ça c 'est assez excitant. Gabriel, vas -y, je te laisse enchaîner sur la société française de la dénonatologie.

Elsa Kermorvant (40:11.954)
Il y a beaucoup à faire encore, je confirme.

Gabriel ALtit (40:19.05)
Bah à vrai dire Elsa, j 'aimerais donc être vice -présidente de la Société française de Néonatalogie. Est -ce que tu peux nous parler un petit peu de qu 'est -ce qu 'est le regroupement de la Société française de Néonatalogie ? On sait que c 'est... Bon ça représente beaucoup beaucoup beaucoup de néonatalogues en France, en Europe et vous avez je sais un congrès annuel également. Mais qu 'est -ce que ça représente pour toi ? Quel est le genre de mission que vous avez ?

ton rôle de vice -présidente, c 'est quoi la vision que tu as par rapport à ça au point de vue de où est -ce que tu amènes cette société ?

Elsa Kermorvant (40:50.93)
Alors la société française de Néonatologie, c 'est une société savante qui accueille l 'ensemble des professionnels de la Néonatologie. C 'est essentiellement des médecins, mais on a aussi beaucoup d 'infirmières comme membres, et aussi des sages -femmes, et tous les professionnels du psychologue, tous les professionnels qui sont intéressés.

Gabriel ALtit (41:20.778)
Et des apprenants aussi ? Est -ce que les moniteurs cliniques, les phélo, c 'est ça ? Ok.

Elsa Kermorvant (41:20.978)
Oui, bien sûr. C 'est ouvert à tout le monde. C 'est une association professionnelle. C 'est ouvert à tout le monde. On peut être adhérent ou pas. C 'est une société savant qui est particulièrement active. On arrive à bientôt 600 membres actifs, c 'est -à -dire adhérents à jour de leur cotisation. Ce qui est beaucoup.

Et puis on a beaucoup de gens qui nous suivent aussi, qui ne sont pas membres au sens cotisation du terme, mais qui suivent beaucoup notre activité. Et on a donc une société très active. Et donc on a plusieurs missions, on a des missions, on a pas mal de groupes de travail qui travaillent.

qui vont proposer des recommandations de bonnes pratiques.

Gabriel ALtit (42:20.202)
Oui d 'ailleurs vos algorithmes sont disponibles sur votre site web.

Elsa Kermorvant (42:23.186)
Et donc ça c 'est, et tout est en ligne, en accès libre pour tous ceux qui sont intéressés. Et donc avec pas mal de production, on a un groupe de travail très actif, notamment sur l 'environnement, les soins de développement qu 'on appelle Le Green, qui publie beaucoup, même dans, qui publie des synthèses aussi, des revues dans des journaux. On a une commission simulation réanimation en salle de naissance qui est très active aussi.

produire du contenu pédagogique à destination des centres de simulation et puis qui se charge de traduire les recommandations de licor et les adapter à la pratique française. On a un groupe de travail axé sur la prise en charge de la douleur aussi qui fait pas mal de synthèse de la littérature. On a beaucoup de groupes de travail qui proposent des...

des recommandations de bonnes pratiques. Alors je ne sais pas si le mot recommandation est peut -être un petit peu fort parce que... Ouais, de dire... C 'est une bonne expression. Ça, c 'est un premier... un des premiers rôles. On a un rôle très important aussi d 'animer... d 'animer sur le plan scientifique...

Gabriel ALtit (43:29.578)
ou des lignes directrices ou des lignes de conduite.

Elsa Kermorvant (43:47.858)
donc avec un congrès spécifique qu 'on appelle les Journées francophones de recherche en néonatologie, qui a lieu en décembre, qui est le congrès de la SFN, où on permet aux plus jeunes de présenter leurs travaux de recherche et puis où on a aussi des sessions, des tables rondes, etc. C 'est un congrès qui a énormément de succès. Et il y a un deuxième congrès qui n 'est pas celui de la SFN, mais pour lequel on est co -organisateur.

qui est les Journées nationales de Néonatologie en mars. Ce qui permet de faire deux congrès très spécifiques néonates francophones avec des gens qui viennent un peu partout. On a aussi des collègues de Belgique, de Suisse et d 'Afrique du Nord qui viennent beaucoup à ces congrès -là. Ça, c 'était la deuxième mission. Et puis là, on travaille énormément aussi au dialogue avec les tutelles, et notamment pour...

tout ce qui concerne l 'organisation des soins en néonatologie. Et en l 'occurrence, là, on se bagarre beaucoup, entre guillemets, pour se faire entendre du ministère, de la direction générale de l 'organisation des soins, qui dépend du ministère, la DGOS, pour pouvoir réformer les décrets d 'autorisation qui datent de 1998, qui sont plus du tout adaptés avec...

des décrets, enfin le staffing, enfin les effectifs infirmiers qui sont préconisés par ces décrets qui sont complètement dépassés et qui sont plus du tout adaptés à la charge en soins qu 'on observe dans les services. Et donc là, ça fait bientôt deux ans maintenant qu 'on travaille beaucoup sur l 'analyse de l 'organisation des soins de la Néonat en France. Donc on a fait plusieurs enquêtes, une enquête

pour évaluer le capacitaire, le nombre de services de soins critiques, le nombre de lits, la répartition sur le territoire, la répartition en fonction du nombre de naissances. On a montré qu 'il fallait revoir ça parce que c 'est très inégal sur le territoire et que l 'offre de soins est insuffisante par rapport au nombre d 'enfants qui ont besoin. On a montré qu 'on avait des taux d 'occupation qui étaient beaucoup trop élevés.

Elsa Kermorvant (46:10.802)
par rapport à ce qui est sécure, puisqu 'à cette occasion, on a travaillé avec Marc Beltempo aussi, en Montréal. C 'est lui qui a montré à quel point le taux d 'occupation et la charge en soins pouvaient influencer la mortalité et la morbidité des enfants prématurés.

Gabriel ALtit (46:18.986)
Oui, qui est mon collègue.

Elsa Kermorvant (46:37.106)
Lors de ces enquêtes, en France, on a montré qu 'on n 'était pas du tout dans les clous et qu 'il fallait absolument revoir les organisations. Et puis on a aussi fait une enquête sur la charge en soins en juin dernier, qui a montré aussi qu 'il y avait beaucoup de sous -effectifs en soins critiques en néonatologie en France. Et donc avec tout ça, on tapait la porte des tutelles, on essayait de mobiliser. Donc on a été auditionnés par la Cour des comptes, par...

des sénateurs à l 'Assemblée nationale, on a sollicité des rendez -vous au ministère, etc. Il faut répéter, répéter, répéter et les gens tournent. Mais on a changé trois fois de ministre de la Santé, donc il faut à nouveau recommencer inlassablement pour espérer améliorer la santé des nouveaux -nés en France parce qu 'il ne vous aura pas échappé qu 'on a...

Gabriel ALtit (47:17.098)
Ah ouais.

Gabriel ALtit (47:22.73)
Oh la la !

Elsa Kermorvant (47:30.706)
La France s 'est beaucoup déclassée en termes de mortalité infantile et en particulier néonatale ces 20 dernières années. Donc là on a un énorme rôle de la société française de néonate pour faire bouger ça.

Gabriel ALtit (47:43.274)
Mais c 'est quand même... C 'est impressionnant que la SFN... Ben je sais pas si tu essayes de parler mais tu es... Tu es... Sur sourdine. Mais j 'allais dire que la SFN, c 'est quand même, ça fait le plaidoyer des enfants. Ça fait le plaidoyer également pour les apprenants, oui donc des nouveaux -nés, pour les apprenants dans ces domaines, mais aussi pour les cliniciens. Donc c 'est vraiment une mission unique que vous avez parce que, en tout cas, j 'essaye de transposer ça dans mon environnement et...

Ben Courchia MD (47:54.638)
Pardon.

Gabriel ALtit (48:13.258)
On a peut -être différentes associations qui s 'occupent de ces différents sujets, mais d 'abord une association qui englobe le bien -être des nouveau -nés, mais également qui promouvoie des pratiques qui sont basées sur les évidences et qui s 'harmonisent à l 'échelle du pays. En plus de cela, d 'offrir des plateformes d 'enseignement et de standardisation de l 'enseignement en néonatologie, c 'est quand même unique. Parce que moi, par exemple, dans mon domaine, dans ma réalité,

On a comme le Collège Royal qui est l 'équivalent du American Board de Pédiatrie qui s 'occupe plus de la partie formation alors que vous, vous avez tout un volet formation sur votre site web.

Elsa Kermorvant (48:51.89)
Alors, il y a un volet formation. Oui, je vous ai pas dit aussi, on organise des webinars en plus des congrès, des webinars qui sont mis à disposition des membres. Alors, on est un petit quand même, on est un petit, une petite communauté en néonat et on se connaît tous et on a cette grande chance de bien s 'entendre aussi. Alors, il y a pour tout ce qui est enseignement universitaire, c 'est pas la SFN qui s 'en occupe. Il y a.

Il y a des responsables pour ce qu 'on appelle l 'option de néonatologie, qui est la spécialisation néonatologie à partir de la formation de l 'internat en pédiatrie. Mais on travaille tous ensemble en fait et on ne fait rien sans se parler, ce qui nous permet de beaucoup harmoniser nos positions. Ça c 'est une grande force de la SFN, c 'est qu 'il y a aussi beaucoup de...

d 'échanges, de transparence et ce qui nous permet d 'être assez efficaces dans notre travail.

Ben Courchia MD (49:58.478)
s 'il y a des gens qui nous écoutent et qui aimeraient participer à ces activités -là, surtout au niveau des aspects éducatifs, est -ce qu 'il y a une possibilité pour des médecins, des praticiens dans la francophonie de contribuer au travail de la Société française de l 'unité d 'anatologie ?

Elsa Kermorvant (50:13.49)
Oui, alors là, par exemple, on est en train d 'organiser un webinaire avec nos collègues d 'Afrique du Nord, un webinaire commun. On est aussi en relation à l 'échelle européenne pour harmoniser le cursus, le curriculum de formation en néonatologie. Donc oui, on a des interactions avec...

avec le reste de la francophonie. Et puis on a aussi organisé un webinaire international sur la prise en charge de l 'extrême prématurité avec des collègues d 'un petit peu partout en Europe et en Amérique du Nord aussi. On est assez tournés vers l 'extérieur, bien sûr. Et donc toutes les bonnes volontés sont bienvenues. Alors après, pour les groupes de travail, on essaie aussi de...

Ben Courchia MD (51:00.014)
Super, ben on va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va... On va

Elsa Kermorvant (51:08.466)
de faire en sorte que les effectifs dans chaque groupe ne soient pas trop nombreux parce que ça nuit un petit peu à l 'efficacité. Donc il y a un processus de candidature et de renouvellement de candidature mais tout le monde peut candidater et les appels sont très ouverts et largement diffusés.

Ben Courchia MD (51:29.55)
Super, et ben on va mettre tout ça en ligne. Évidemment, la société Frantesse de Néonatologie est un site internet qui est assez bien fait, avec beaucoup d 'informations et c 'est accessible à l 'adresse www .societé -francaise -néonatologie .com Elsa, merci beaucoup d 'avoir pris le temps de nous parler et de partager tes idées, ton travail. On a passé un super moment.

et on espère que notre audience appréciera aussi.

Elsa Kermorvant (51:58.738)
C 'était un grand plaisir.

Gabriel ALtit (52:01.994)
un grand plaisir pour moi aussi. Merci beaucoup Elsa d 'avoir pris ce temps là.

Elsa Kermorvant (52:04.114)
Merci de votre invitation. À bientôt !

Gabriel ALtit (52:07.786)
À bientôt.

Ben Courchia MD (52:07.886)
bientôt.