
Incubateur Néonat
Un podcast qui met en lumière les dernières avancées dans le domaine de la néonatalogie. Crée en collaboration avec le Dr. Daphna Yasova Barbeau, cette émission vous est présentée par Dr. Benjamin Courchia, Dr. Gabriel Altit, et Dr. Flora Yazigi.
Incubateur Néonat
#24 - 🧠 Les enjeux de la neurologie néonatale, un entretien avec le Pr. Eilon Shany
Dans cet épisode, Ben et Gabriel s'entretiennent avec le Pr Eilon Shany, directeur du département de néonatologie au Soroka Medical Center en Israël. Le Pr Shany partage son parcours professionnel, de ses études en médecine à Tel Aviv à sa formation en neurophysiologie à Paris.
Il explique comment son intérêt pour la neurologie néonatale s'est développé, en grande partie grâce à des mentors inspirants. Le Pr Shany souligne l'importance de comprendre le fonctionnement du cerveau des nouveau-nés et des prématurés, ainsi que l'impact de l'environnement sur leur développement.
Une partie importante de la discussion porte sur les convulsions néonatales et leur traitement. Le Pr Shany évoque les défis du diagnostic, l'utilisation de l'EEG et de l'aEEG, ainsi que les dilemmes liés au traitement des convulsions silencieuses. Il met en avant les progrès réalisés grâce à l'hypothermie thérapeutique et l'importance d'une approche individualisée dans le traitement.
Le Pr Shany aborde également son travail sur la tractographie, une technique d'imagerie permettant de visualiser les faisceaux neuronaux dans le cerveau, offrant de nouvelles perspectives sur le développement cérébral.
Enfin, il partage son expérience en tant que chef de service, évoquant les défis de la gestion administrative et l'importance de soutenir le développement professionnel de son équipe. Il souligne la nécessité d'adapter les soins à une population diverse et de trouver un équilibre entre les ambitions de changement et les contraintes du système de santé.
Cet entretien offre un aperçu fascinant des avancées en néonatologie, en particulier dans le domaine de la neurologie, et met en lumière les défis auxquels sont confrontés les leaders en médecine néonatale.
Comme d'habitude, n'hésitez pas à nous envoyer vos questions, commentaires ou suggestions à notre courriel : nicupodcast@gmail.com. Vous pouvez également contacter l'émission via Instagram ou Twitter, @nicupodcast Ou contactez Ben et Gabriel directement via leurs profils Twitter : @drnicu et @CardioNeo. Les documents discutés dans l'épisode d'aujourd'hui sont listés et horodatés sur la page web liée ci-dessous.
Bonne lecture !
_____________________________________________________________________________________
Les notes de l'émission, les articles et le formulaire de FMC sont disponibles sur notre site Web :
www.lincubateur.org
Ben Courchia MD (00:01.518)
Bonjour tout le monde, bienvenue dans l'incubateur Néonat. On est de retour avec Gabriel ce dimanche pour un entretien assez spécial avec un intervenant qui nous vient hors des frontières de la francophonie. Gabriel, comment tu vas ce matin?
Gabriel (00:16.723)
ça va super bien toi.
Ben Courchia MD (00:18.894)
Super, super. Tu nous as introduit à cet invité qui a un parcours assez intéressant, qui fait beaucoup de travail dans la néonate neurologie. Et tu vas nous en dire un petit peu plus. Donc, est-ce que tu peux nous présenter, Dr. Eilon Shany?
Gabriel (00:34.739)
Alors, à vrai dire, professeur Eilon Shany, je l'ai rencontré quand j'ai eu la chance de participer à une conférence qui s'appelle NeoBrain, qui était au Brésil à l'époque. Et à vrai dire, professeur Shany a une vaste expertise en neurophysiologie. Il a été formé d'ailleurs en France et a fait beaucoup de travail sur tout ce qui est les tracés dans ses phallographies, d'évaluation du nouveau
Ben Courchia MD (00:42.862)
Mmh.
Ben Courchia MD (01:03.758)
Mmh.
Gabriel (01:03.859)
Donc, pour donner un petit peu de perspective, professeur Shani est un professeur de pédiatrie à l'Université Ben Gurion du Negev. C'est le directeur du département de néonatologie au Soroka Medical Center en Israël. C'est également quelqu'un qui a été formé, qui a obtenu sa médecine au Sackler Medical School de l'Université de Tel Aviv, et qui a poursuivi une formation beaucoup plus poussée.
neuro-néonatologie, neuro-physiologie dans le cadre d'études en France et qui a d'ailleurs beaucoup publié là-dessus. Et donc ça me fait vraiment plaisir d'avoir Elan avec nous parmi nous aujourd'hui. Elan, comment ça va?
Eilon Shany (01:44.93)
Bonsoir, pour moi c'est bonsoir, merci beaucoup de cette introduction, je crois que tu peux même parler pour moi parce que tu connais presque tout ce que j'ai fait mais c'est vrai.
Gabriel (01:46.419)
Bonsoir, c'est vrai.
Ben Courchia MD (01:56.462)
Ahahahahahah
Mmh.
Gabriel (02:01.875)
Ah non, je ne pourrais pas dire ça quand même. Ah non, il y a beaucoup de choses quand même. Parce qu'il faut savoir que justement, Eilon est venu, il est passé par Montréal, il nous a d'ailleurs donné des présentations en lien avec l'évolution de la neurologie néonatale et de comment on fait justement de la surveillance de neuro-néonates au chevet. Franchement, c'était vraiment impressionnant parce que on ne veut pas, quand on arrive comme apprenant ou comme pratiquant de nos jours, on a tous ces outils-là, mais...
Finalement, c'est vraiment à travers ce genre de travaux que tu as fait, Eilon qui nous a permis de mieux comprendre ce qu'on fait au chevet avec ces outils de surveillance en neurophysiologie. Et donc, d'où vient ma première question? J'aimerais savoir un petit peu, premièrement, si on retourne un petit peu en arrière, est-ce que tu peux nous parler un peu de ton parcours? Pourquoi la pédiatrie? Pourquoi la néonate? Comment tu es arrivé à ce début de carrière?
avant d'arriver même à la neurophysiologie, qu'est-ce qui t'a amené et qu'est-ce qui t'a poussé à aller vers la neuro... à la néonatologie?
Eilon Shany (03:05.922)
Je crois que si j'essaie de penser et de comprendre comment je suis arrivé à la néonatologie, à la pédiatrie et même en médecine, la plupart des raisons c'est ce qu'on appelle des role model. C'est des gens que j'ai rencontrés quand j'étais en formation.
et que je me suis dit bon c'est une place où je veux pratiquer, c'est des gens que je veux travailler avec et c'est une des raisons que j'ai fait ce parcours de pédiatrie et de néonatologie. Donc j'étais toujours intéressé en neurologie depuis que je commençais, que j'ai fait mes études en médecine.
Mais je dois dire que quand j'ai fini, enfin, parlant de pédiatrie, je suis arrivé à Beel Sheva. Alors pour ceux qui ne savent pas, c'est comme si on passe de New York à Saint-Louis ou si on va dans... Enfin, j'ai fait mes études à Télaville qui est la vraiment grande ville et j'ai passé au sud d'Israël à Sorokar qui a un très grand hôpital.
Enfin c'est le seul hôpital au sud d'Israël. On donne des soins à des gens très variés, des juifs, des musulmans, des gens qui sont laïcs, des gens qui sont très...
comme on dit, très religieux. Et c'est pas facile de donner des soins à tous ces sortes de gens et de comprendre comment travailler avec et comment réussir à donner des soins à tous ces gens. Mais quand je suis arrivé ici, j'ai trouvé des gens que je voulais travailler avec qui étaient intéressants, que j'ai pensé que j'ai un... ce qu'on appelle... j'ai un dos. Si je travaille, j'ai quelqu'un derrière moi qui...
Eilon Shany (05:25.188)
me soutenir et m'aider. C'est ce que j'ai fait pendant un an. J'étais à D.R. Cheva, j'ai fini ma formation de ce qu'on appelle stage ici. C'est un an qu'on travaille dans l'hôpital après les études de médecine. Je suis allé travailler au Kenya pour huit mois pour comprendre qu'est-ce que c'est que de travailler dans un pays qui n'y a pas.
qui n'a pas les mêmes possibilités comme ici. Et après ça, je suis revenu à faire la pédiatrie à Beersheba, en Israël. J'ai 4 ans et demi de formation. Et puis j'ai dû décider ce que je vais faire après.
et c'est ça encore, la raison que, enfin j'aimais bien la néonatologie, j'aimais tout, mais le professeur de néonatologie de chef de service était quelqu'un que je pensais que je pouvais travailler avec lui.
Il était très intéressé en ce qu'on appelait à ce temps Global Meeting. Il s'appelle encore Global Meeting. Il était très intéressé. J'étais déjà avec lui une fois en Inde.
Eilon Shany (06:48.258)
dans une conférence, c'était la première conférence hors d'Israël que j'y suis allé, c'était en l'âge. Je me suis dit, bon, je veux travailler avec lui, c'est un rôle au modèle, c'est quelqu'un qui... ça m'intéresse.
et donc c'est encore deux ans et demi de formation pour devenir néonatologue ici en Israël et j'ai eu l'occasion, comme Gabriel vient de le dire, j'ai eu l'occasion d'arriver à Port Royal à Paris qui est le berceau peut-être de la neurologie néonatale et de dire que...
Il y a beaucoup de choses qui ont commencé à Port Royal et le G, comment on appelle ça, l'échographie de... Non, l'ETF c'est... Oui. Alors j'ai passé à peu près...
Gabriel (07:44.435)
L'écographie trans-fontanélaire. Oui, exactement.
Eilon Shany (07:53.666)
trois mois complets, j'ai passé là-bas à revoir des EG prématurés. C'était presque la seule chose que je faisais. Enfin, je passais une heure par jour dans mon service neonathe et à part ça, tout ce que je faisais, c'est apprendre le EG. C'était vraiment une formation que...
Ben Courchia MD (08:14.35)
Mmh.
Eilon Shany (08:18.594)
C'est pas autodidacte mais avec les gens qui travaillaient là-bas, je suis revenu et on faisait déjà du AEG en Israël à ce temps, c'était... c'est pas en 1998 ou quelque chose comme ça, 1999 quand j'y étais.
On faisait déjà de l'AEG. C'est mon professeur qui était chef de service, qui a apporté cette machine, qui n'était pas encore digitalisée. C'était encore avec du papier et des stylos. Ça marchait. Mais pour moi, c'était comprendre comment cette machine marchait, comment ce AEG, ce qu'on appelle Amplitude Integrated EEG, comment ça marchait, qu'est-ce qu'il y avait derrière, qu'est-ce que c'était l'EG.
Ben Courchia MD (08:53.998)
Mmh.
Eilon Shany (09:08.388)
En comprenant ça, c'était beaucoup plus facile pour moi de comprendre ce que je faisais et comment analyser des tracés, de prématurer des enfants avec des souffrances. Oui, Ben!
Ben Courchia MD (09:25.774)
Moi, ce qui m'intéresse, c'est que tu parles de neurologie et la transition de l'intérêt en neurologie et en passé en neurophysiologie néonatale. Est-ce que tu trouves qu'en tant qu'étudiant, il y avait vraiment une opportunité d'un point de vue pédiatrique et néonatal vis-à-vis de la plasticité du cerveau des enfants, d'avoir un impact bien plus concret chez les enfants dans la neurologie que chez les adultes, par exemple?
de travailler dans le service de neurologie adulte, c'est un peu frustrant parce qu'il n'y a pas vraiment grand-chose qu'on peut faire de manière pratique alors que quand même, chez les enfants, on voit une modulation qui est quand même assez incroyable, surtout chez les enfants prématurés.
Eilon Shany (10:10.498)
Je ne suis pas sûr si on peut vraiment faire quelque chose, même en hématologie, faire... Enfin, on pense qu'on peut avoir une influence sur le cerveau du prématuré. En fait, on sait qu'on peut le faire, qu'il y a de l'influence. On peut que le cerveau du nouveau-né, il peut passer des souffrances que l'indulte ne peut pas passer.
on voit des... enfin c'est la naissance elle-même que... enfin passer une naissance, si on prend un adulte qui doit passer ce que passe un nouveau-né durant la naissance, on va pas en sortir, ça c'est sûr. Et c'est vrai que l'environnement du nouveau-né, il a beaucoup d'influence sur le cerveau.
On a beaucoup de données sur ce que l'environnement peut faire, sur ce que parler aux nouveaux-nés, parler aux prématurés, les faire entendre de la musique, les parents, tout ce qui se passe avec eux peut moduler le cerveau et les différences qu'on voit entre des enfants qui avaient des parents qui étaient vraiment avec eux pendant tout le trajet dans...
dans les soins intensifs. Et même après ça, ça a beaucoup d'influence sur ce qui va se passer ensuite. Mais pour dire qu'on a vraiment des traitements qui peuvent changer quelque chose, je crois qu'à part le...
l'hypothermie, il n'y a rien vraiment qui a changé. On donne des soins qui sont beaucoup plus... moins durs pour les enfants, même en tant que les respirateurs, l'environnement des prématurés, des enfants, la face dont on les traite, les quantités de...
Eilon Shany (12:27.426)
comment on dit ça, des piqures et de tout ce qu'on fait qui fait mal aux enfants et qui influence les agressions. Non, non, j'aime bien les agressions, c'est vraiment des agressions. Non, non, vraiment c'est...
Gabriel (12:34.131)
les agressions.
Ben Courchia MD (12:35.47)
Oui, des stimulations nocives en fait.
Tient bien agression!
Gabriel (12:42.067)
Mais c'est vrai, hein, finalement.
Eilon Shany (12:44.546)
Mais écoutez, on entre dans un incubateur et on ne demande pas permission, on ne dit rien. Si c'est un adulte, on s'excuse 10 000 fois avant de piquer quelqu'un. Et si c'est un nouveau-né ou un prématuré, on entre dans l'introduction, on y va, on lui fait n'importe quoi et puis on ne dit même pas pardon.
Ben Courchia MD (13:08.334)
Mmh.
Eilon Shany (13:12.002)
En parlant à ces enfants, enfin je ne le fais plus parce qu'il y a des résidents qui le font, mais en tant que résident, je me rappelle très bien que j'arrivais et je parlais avec l'enfant, vraiment lui demander pardon, je vais faire ça, je vais faire ça, spécialement s'il y avait des parents là-bas, s'il y avait des parents avec vous, s'il y a toujours, on change la façon dont on charge des enfants quand il y a des parents.
Ben Courchia MD (13:30.958)
Mmh.
Eilon Shany (13:41.826)
Bééé
Gabriel (13:42.323)
C'est intéressant. Oui. Parce que finalement, ce que tu dis, c'est que toutes les petites actions et la cumulation des actions ou de réfléchir le comportement qu'on a envers ces patients-là, comme si finalement on traitait d'autres enfants ou d'autres adultes, les choses qu'on devrait faire, c'est cette cumulation qui potentiellement a un impact justement sur…
comment ce cerveau, comment globalement cet enfant-là va se développer. Et d'ailleurs, comme tu le dis, la présence parentale depuis le jour 1, la présence de la famille, c'est ça qui a un grand impact sur cette plasticité cérébrale, sur la capacité de croissance harmonieuse. Donc je trouve que c'est super intéressant que tu dis qu'on participe à ça dans les premiers jours de ces enfants-là, sous nos soins. Et peut-être qu'on s'en rend pas compte quand on est au chevet de manière quotidienne,
d'éviter les agressions comme tu dis pour éviter justement d'avoir des influences nocives sur le développement de ces enfants.
Eilon Shany (14:44.642)
Oui, c'est une des raisons que je crois qu'on a donné aux infirmières de garder ces enfants pour qu'elles ne nous laissent pas agresser les enfants n'importe quand. Je crois que ça arrive presque partout dans tous les services, que les infirmières gardent ces enfants, ne nous laissent pas, on leur dit en avance, ne nous laissez pas faire ce qu'on veut.
Et ils le font, ils le font très bien. Ils le font partout dans le monde, ils gardent ses enfants, ils ne laissent pas les piquer, ils ne laissent pas les agresser. Quand on veut, on a peur de le faire parce qu'il y a quelqu'un qui garde ses enfants.
Gabriel (15:28.563)
Est-ce que tu penses... Ben, je ne voulais pas te couper si j'avais une question. Non. À vrai dire, j'allais demander parce que, Eilon, tu nous as parlé un petit peu du parcours jusqu'à ton arrivée à Port-Royal, puis éventuellement quand tu es retourné dans ton unité, puis le fait que tu as commencé à investiguer les tracés de neurophysiologie au chevet, mais justement dans une continuité de cette perspective où on participe à cette évolution.
Ben Courchia MD (15:32.11)
Vas-y, vas-y, vas-y, Gabriel.
Gabriel (15:56.211)
plastique du cerveau des bébés, est-ce que tu penses que finalement d'introduire un peu cette surveillance ou cette philosophie de surveillance neurologique au chevet nous permet d'être conscientisé justement à la globalité de comment le cerveau de ces bébés-là est fragile, il est en évolution et finalement d'avoir des stratégies de neurosurveillance nous permet d'être conscient de dire à chaque fois que je pique le bébé, peut-être que le tracé ou...
il y a certains aspects d'évaluation en chevet qui nous disent le bébé il a mal et ce n'est pas nécessairement une bonne chose. Est-ce que dans ton évolution de la néonatologie que tu as vu au fil des ans, même dans ton unité, une fois que tu es revenu avec ce bagage d'acquis de la France, est-ce que ça t'a permis de changer un peu la perspective dont on prend en charge ces bébés-là, la neurosurveillance, cette philosophie de soins? Comment tu as un peu mis en place tout ça dans ta propre unité ou vu l'évolution à travers les années?
Eilon Shany (16:58.466)
C'est une bonne question, mais je vais essayer de faire comprendre ce qu'on appelle un neurosurveillance. En fait, quand il y a un bébé qui arrive à l'unité, on le soins, et notre but, enfin, qu'il y ait un enfant qui sorte de l'unité.
et qu'il peut participer à sa vie quand il se développe, qu'il réussisse à se développer comme aucun autre enfant qui est né à terme. Mais on ne fait pas de surveillance du cerveau, on fait de surveillance du rythme cardiaque, de saturation, de qu'est-ce qu'on fait encore de respiration.
regarde l'enfant mais on ne sait pas ce qui se passe au cerveau. On ne voit pas s'il y a le cerveau de l'enfant s'il souffre. Et pour savoir ça c'est une des raisons que moi j'ai aimé et je pensais que c'est un outil qu'on peut utiliser pour voir
qu'est-ce que sent l'enfant? Alors ce n'est pas quelque chose de vraiment très sublime. On voit s'il y a quelque chose de vraiment mal qui passe à cet enfant, on le voit. S'il souffre, s'il a une crise épineptique, on le voit. Il y a beaucoup plus de crises qu'on en pense, spécialement chez les grands prématurés. S'il y a quelque chose qui passe, une souffrance quelconque,
Eilon Shany (18:42.5)
dans les gaz de l'enfant, on voit qu'il se passe quelque chose à cet enfant. Une des choses qu'on a vu vraiment quand on a commencé à faire de beaucoup de neurosurveillance à grand prématuré, c'est que du moment qu'on leur donne la morphine, le tracé, il change.
Enfin, il fait sens que le tracé va changer parce que la morphine, bon, à chacun de nous qui a un de ses joues a reçu de la morphine, il a senti qu'il y a quelque chose qui change dans son cerveau. Mais on le voit, on voit des choses, on voit une des choses vraiment très...
Eilon Shany (19:32.066)
comme on dit, sleep-wake-cycling, le...
Gabriel (19:36.531)
Si que l'éveil sommeille. Ouais.
Eilon Shany (19:37.89)
Oui, il n'existe plus, il disparaît. Du moment qu'on donne la morphine, ce cycle disparaît. Et aujourd'hui, il y a beaucoup de... de papiers qui montrent que ce cycle est très important à la formation du cerveau et que des enfants qui ont reçu de la morphine quand ils étaient...
après leur naissance ils ont leur... comment s'appelle leur... quand ils vont entrer... non pas leur cycle mais quand ils sont grands leur... pas trop de sais comment on est beau... euh... euh... oui oui je comprends mais je vais te dire tout de suite...
Gabriel (20:13.075)
cycle verse éveil sommeil. Ah ok.
Gabriel (20:25.843)
En anglais je peux aider mais...
Gabriel (20:32.083)
D'ailleurs, votre groupe a publié là-dessus, où est-ce que vous avez vu chez des enfants, il y a une cour de 140 enfants que vous avez inclus et surveillés, et d'ailleurs vous avez vu justement cette dépression de l'activité cérébrale dès le début des opiacés. Donc c'est...
Eilon Shany (20:50.274)
Oui mais ce qui est très difficile de faire, ce que je voulais dire, c'est que le développement des enfants qui reçoivent de la morphine et de même les enfants qui ont beaucoup d'expérience nocive on sait que leur développement est beaucoup moins bien de ceux des enfants qui reçoivent moins d'expérience nocive et moins de morphine
Eilon Shany (21:19.49)
et je ne sais pas comment ça s'est passé mais après ce travail qu'on a fait sur la mention
Quand on l'a fini, il n'y avait presque pas d'enfants qui recevaient de la morphine. C'était des enfants vraiment qui avaient mal, les enfants après des opérations chirurgiques qui recevaient de la morphine. Bon, ils avaient mal, mais je crois qu'on a cessé dans beaucoup de services neonatales de donner à tous les enfants qui étaient sur un respirateur, de donner de la morphine. C'est un changement qui s'est passé pendant les dix dernières heures.
Et les dernières 20 années je crois.
Gabriel (21:59.443)
C'est à dire qu'avant ça, il y avait beaucoup d'utilisation de piacés pour juste simplement le fait qu'on soit sur un tube et ventiler. Alors que finalement, probablement que c'était pas nécessaire. Mais...
Eilon Shany (22:06.562)
Oui, oui.
Eilon Shany (22:12.802)
Mais les ventilateurs aussi sont devenus beaucoup plus synchronisés avec les enfants.
Ce qui n'était pas quand on a commencé, avant que vous-même vous avez commencé à travailler dans le service néonatologie, les ventilateurs n'étaient pas synchronisés, il n'y avait pas de synchronisation. Il fallait donner beaucoup d'opérations pour faire cette synchronisation pour qu'on puisse aider les enfants. Et ça a arrêté, on donne presque pas. C'est un grand changement, je crois.
Ben Courchia MD (22:54.766)
Je voulais peut-être continuer un peu sur cette ligne-là et parler un petit peu de ton travail sur certaines des pathologies associées à la neurologie néonatale, en particulier les convulsions et crise d'épilepsie. Eilon, tu fais partie des auteurs du consensus le plus récent sur le traitement des convulsions et...
et je voulais avoir un petit peu ta perspective par rapport à ça, parce que c'est vraiment un sujet qui a posé beaucoup de problèmes à la néonatologie en termes à la fois d'identification, où on a appris assez rapidement que notre capacité en tant que clinicien à identifier tout ce qui était convulsions, épilepsie n'était pas bon avec peut-être des taux qui atteignaient genre 85% d'erreurs au niveau de l'identification de convulsions chez les nouveaux-nés.
à l'utilisation de G, de G à amplitude intégrée, etc. Et je pense que les dernières recommandations qui ont été publiées dans cet article en particulier, qu'on mettra le lien dans la description de l'épisode, elles changent vraiment l'approche de cette pathologie-là. Et je voulais avoir un petit peu ta perspective d'un point de vue à la fois historique et...
aussi où on en est aujourd'hui en termes du traitement des convulsions chez le Nouveau-Né.
Eilon Shany (24:26.466)
Bon merci, j'avais vraiment l'honneur de participer et d'être une partie de ce groupe. C'était très intéressant, ça nous a pris je crois plus de 5 ans depuis qu'on a commencé jusqu'à ce qu'on a fait sortir ce manuscrit.
Eilon Shany (24:47.906)
Je crois que j'ai plusieurs choses que je peux dire sur ce manuscrit et sur le traitement d'épilepsie, de crise épileptique chez les nouveaux-nés. Premièrement, si vous regardez les médicaments qu'on utilise pour les crises d'épilepsie des enfants, presque rien n'a changé pendant les 30 dernières années.
Quand j'ai commencé on avait de la Phenobarbital, du Midazolam, du Liducaine ou du Phénitoïne et on l'utilise encore. Et puis il y a quelque chose de nouveau qui est entré de la Levithyracetane qui a été un star.
Il y a un article publié un an ou deux ans d'ici qui a montré que Phenobarbital marche beaucoup mieux que l'Evithyracétal. Et donc, oui, le Neo-Ev2 qui a montré que c'est très facile d'utiliser l'Evithyracétal, mais en fin de compte, ça ne fait pas grand-chose.
Ben Courchia MD (25:47.406)
Ouais, le NEOLEV, le, le, le, l'essai NEOLEV.
Eilon Shany (26:02.274)
Et moi je pense qu'on travaille dans un service qu'il y a personne qui est vraiment intéressé à produire des nouveaux traitements pour des crises convulsives de nouveau-mais. Et c'est pour ça qu'on est resté avec une gamme de médicaments qui est vraiment la même pendant les 30 dernières années.
Mais ce consensus, ce qui était... Enfin, je crois... Une des choses qu'on a écrites là-bas, c'est de ne pas faire sortir des enfants qui ont eu des convulsions avec un traitement pour une, deux, trois ans après qu'ils sortent de...
Ben Courchia MD (26:52.238)
de la réanimation.
Eilon Shany (26:52.802)
unités de néonatologie. Il y avait beaucoup d'enfants, même maintenant, les gens qui ont traité des enfants avec des convulsions qui étaient très difficiles à traiter, ils disent bon nous on veut être sûrs, on va laisser cet enfant avec du phéno barbitale.
Et pour aucune raison, parce qu'on sait pourquoi l'enfant a convulsé, ce n'est pas de l'épilepsie génétique, c'est parce qu'il avait une souffrance ou qu'il avait un infarct ou il avait n'importe quoi. Et on a déjà montré, je crois, plus qu'une fois, qu'il n'y a pas de différence en tant que...
avoir de l'épilepsie 1, 2, 3 ans, même 5 ans après, si on donne un traitement pour, je ne sais pas, pour une année avec du Phénobarbital, la seule chose que je crois qu'on sait, c'est que si on utilise des médicaments qui ont une influence sur le cerveau,
fait quelque chose qui n'est pas enfin donne quelque chose qui peut intervenir et enfin on l'a vu avec les si vous vous rappelez il y avait
20 ou 30 ans de ça, ont donné du Phénobarbital aux enfants qui avaient des crises d'épilepsie à cause de la fièvre, faits par les convulsions. Et puis il y avait un article qui est sorti et qui a montré que les enfants qui recevaient du Phénobarbital, leur développement, il était...
Ben Courchia MD (28:12.59)
Mmh mmh. Oui.
Eilon Shany (28:24.002)
Il était moins bon que ceux qui n'ont pas reçu de phéno-barbitone. Il n'y avait pas de différence en tant que d'épilepsie et de crise d'épilepsie ou n'importe quoi. Alors, je crois que c'était une de les plus importantes conclusions de cet article, qu'on peut laisser les enfants sans traitement quand ils sortent de l'unité.
Ben Courchia MD (28:50.638)
Oui, c'était la recommandation numéro 3 qui a donné sujet à beaucoup de discussions parce que ça a vraiment changé la manière de penser de notre spécialité. Comme tu expliquais, on voulait absolument avancer, on a atteint un stade de stabilité, on ne va pas tout changer maintenant. Mais vraiment, les recommandations en l'occurrence de cet article, de ce groupe d'experts dont tu faisais partie.
vraiment met l'emphase sur le fait de dire s'il y a possibilité d'arrêter ces médicaments là avant la sortie de l'hôpital, il faut à tout prix essayer de faire ça et c'est vrai. Et le level of agreement, comme il y a marqué dans le papier en anglais, donc le taux d'accord de tous les experts à ce sujet là, était rapporté comme élevé. Donc tout le monde était assez d'accord sur ce sujet là de dire, il faut pouvoir, il faut pouvoir cesser, il faut pouvoir cesser. En termes de.
de ton opinion sur le diagnostic des épilepsies et de convulsions, parce que ça, c'est quelque chose qui aujourd'hui, dans le monde de la néonatologie, il y a encore des gens qui ont et qui ont moins parce que la possibilité d'avoir accès à un EG n'est pas souvent garantie. Donc, il y avait beaucoup de gens qui se fiaient à un examen clinique ou qui se fiaient peut-être à un EG à amplitude intégrée.
qu'est ce que tu peux nous dire un petit peu sur ce qu'on a compris aujourd'hui de cette pathologie-là qui fait qu'il y a vraiment un besoin d'avoir cette méthode de diagnostiquer les crises d'épilepsie.
Eilon Shany (30:27.906)
Ben, premièrement avoir un vidéo à EEG dans chaque unité néonatale, c'est impossible. Il n'y a pas, je ne sais pas combien d'unités peuvent se permettre d'avoir un EEG, un vidéo à EEG en un cliquement de doigts comme ça, de la porter et d'avoir quelqu'un qui puisse aussi regarder et vous dire ce qu'il y a dans ce EEG. C'est pratiquement impossible.
Alors c'est bon pour faire des investigations, mais pour le pratique quotidien, c'est pratiquement impossible. De l'autre côté...
se remettre seulement à ce qu'on voit avec les enfants s'il a des crises ou non sur le comportement de l'enfant on sait que premièrement il y a beaucoup de mouvements qui ne sont pas des crises d'épilepsie et de l'autre côté il y a...
Beaucoup d'enfants qu'on ne voit pas les crises d'épilepsie parce qu'elles restent dans le cerveau. Parce qu'elles ne sortent pas du cerveau, il y a les neurones dans le cerveau, ils n'ont pas assez de mieline et il y a beaucoup de crises d'épilepsie qui restent dans la tête de l'enfant, dans le cerveau de l'enfant et on ne les voit pas. Ce qu'on appelle Silent seizures. Et pour ça il faut d'une façon ou d'une autre, il faut avoir...
un outil qui nous aide à savoir s'il y a une crise de connexion non. Et c'est pour ça que l'AEG, l'Ampituit d'intégralité d'EG, a été adopté par beaucoup de services neonatales partout dans le monde parce qu'il était facile à introduire. Et c'est très facile à le...
Eilon Shany (32:24.578)
faire l'application des électrodes, on n'a pas besoin de plus de 3 ou 5 électrodes. Et la dernière chose, il ne faut pas être un expert en EEG pour deviner, pour avoir une idée si cet enfant est...
s'il y a un risque d'épilepsie, s'il y a ce qu'on voit dans l'AEG, si c'est une crise ou non. C'est vrai qu'il faut de l'expérience.
Ben Courchia MD (32:54.798)
Mmh.
Eilon Shany (32:54.914)
que si vous mettez un étudiant ou un résident qui a tout juste commencé sa résidence en néonatologie, en pédiatrie, chaque chose qu'il va regarder, il va dire bon ça c'est une crise, ça c'est une crise, ça c'est une crise, mais avec de l'expérience, c'est possible de savoir pas mal s'il y a vraiment une crise épileptique ou non.
Ce qu'on dit, si on met un EEG à un enfant et on a une ou deux heures de EEG, il y a encore 22 heures qu'on ne sait pas ce qui se passe dans ce cereau.
Ben Courchia MD (33:35.342)
C'est un problème statistique à chaque fois, de dire la base de données, est-ce qu'elle est suffisante pour avoir un niveau de confiance qui fait qu'on puisse être sûr d'avoir vraiment capturé tout possible l'événement? C'est le même dilemme du Holter et de toutes ces études où le plus de temps on peut passer sous études, le plus on a la possibilité de capturer l'événement.
Gabriel (33:58.643)
Ouais, mais la question aussi se pose, et je pense qu'on avait eu cette discussion, et là, quand tu étais venu, est-ce que finalement les silent seizures ou ces espèces de crises convulsives silencieuses qu'on ne voit pas cliniquement, est-ce que, comme tu le dis, il y en a probablement une flopée qu'on n'en détecte pas au chevet, mais est-ce que vraiment il y a de l'évidence que d'aller traiter toutes ces silent seizures, parce que tu le dis, d'exposer ces patients-là à des médicaments morphine, phéno-barbita, tous ces autres médicaments qui suppriment un petit peu le tracé cérébral,
de les garder chroniquement sur ces médicaments ou la charge d'exposition à ces médicaments, ça peut avoir un impact aussi sur leur développement. Donc, est-ce qu'on doit traiter toutes ces convusions silencieuses? Donc ça, c'est une question. Je suis bien d'accord, le patient a eu une asphyxie, etc. Probablement que ce serait rare qu'on ne traite pas ces convusions silencieuses, mais est-ce qu'il y a des bonnes evidences que ça améliore le devenir de ces patients-là, de traiter les convusions silencieuses?
du grand prématuré par exemple. Donc ça, j'aimerais savoir ta perspective. Qu'est-ce que tu fais avec ces patients que tu mets sur neuromonitoring et tu vois qu'il y a ces convusions silencieuses mais que par ailleurs ces patients, ils vont bien... Est-ce que toi tu les traites? Est-ce que tu...
Ben Courchia MD (35:11.214)
à tout point clinique tout va bien en termes respirato tout le reste va bien mais il ya juste maintenant cette information qu'il va falloir traiter
Eilon Shany (35:13.474)
Non.
Eilon Shany (35:18.402)
il y a juste le cerveau qui ne marche pas. Mais je crois qu'il y a plusieurs questions là. Est-ce qu'il y a des informations que ces convulsions ont un impact sur le développement?
Ben Courchia MD (35:21.038)
Ah ah
Gabriel (35:23.155)
Ahahahah
Eilon Shany (35:35.586)
Je crois qu'il n'y a pas assez, mais c'est impossible. C'est impossible. Il y a plusieurs travailleurs qui ont essayé de donner du traitement à des enfants qui avaient des convulsions silencieuses et de l'autre côté ne pas donner, voir s'il y a une différence. Mais est-ce que vous pensez que vous pouvez demander à des parents des enfants et leur dire bon, cet enfant va avoir des convulsions, mais on ne va pas le traiter parce qu'on n'est pas sûrs
quelque chose ou non et c'était quasiment impossible le groupe qui a essayé de le faire aux Pays-Bas ça leur a pris je crois trois ou quatre années pour avoir une cinquantaine d'enfants mais on sait que sur des animaux quand ils ont des crises même si ces crises sont silencieuses ces crises les affectent, ils ont une affectation sur le cerveau, c'est pas...
Gabriel (36:07.699)
Ouais, c'est pas facile.
Eilon Shany (36:34.402)
ça coûte cher au neurone. Et de l'autre côté, ce que je dois dire, que depuis qu'on a commencé avec l'hypothermie, je crois que ça se voit partout dans le monde, que...
Il y a beaucoup moins de convulsions. On n'a presque pas besoin de traiter ces enfants. Les enfants et enfin, on a vu sur nos enfants. On a tout juste publié un article sur les enfants sur l'hypothermie. Ils avaient, je crois, peut être 10 ou 20% des convulsions. Si on fait une comparaison, Gabriel a disparu. Si on fait une.
Ben Courchia MD (37:10.798)
pas grave, il va revenir.
Eilon Shany (37:13.09)
si on fait une comparaison à des enfants sans hypothermie, alors c'est beaucoup plus facile à les traiter, mais on reste encore avec des enfants qui ont des... des infarctus ou des enfants qui ont d'autres raisons qu'on n'a pas mis sur l'hypothermie parce qu'ils ne sont pas venus à temps pour recevoir le traitement. Donc... Mais...
Ben Courchia MD (37:39.15)
Mmh.
Eilon Shany (37:42.178)
Si vous me demandez traiter ou pas traiter, je crois qu'il faut regarder combien de convulsions il y a. S'il y a un enfant qui est dans un status, même s'il est silencieux, même si on ne voit rien parce qu'on lui a déjà donné une ou deux doses de Phénobarbital, je veux le traiter parce que je ne peux pas laisser un enfant qui est en status d'épilepsie sans le traitement. Mais s'il a une crise d'une ou deux minutes,
Ben Courchia MD (38:03.79)
Évidemment.
Eilon Shany (38:11.586)
chaque, je sais pas, deux fois par jour, trois fois par jour, je peux pas donner du Phénobarbital après que cette crise a fini. Il n'y a aucune raison. Et ils viennent, enfin, on a nos résidents, nos docteurs, on dit bon, cet enfant il avait une crise il y a deux heures. Je ne veux pas traiter quelque chose qui s'est passé il y a deux heures. Et l'enfant, il n'y a plus de...
il n'a plus de convulsions. Donc, c'est pas si je peux le dire, mais c'est comme cuisiner, il faut savoir, il faut regarder l'enfant, il faut savoir ce qu'il a besoin. Et c'est vrai qu'on sait pas vraiment si ce qu'on fait est vraiment bien ou non, mais je préfère ne pas traiter si l'âme...
Ben Courchia MD (38:40.718)
Mmh.
Eilon Shany (39:02.626)
ce qu'on appelle le seizure load. Mais le nombre de crises, si on n'en a pas beaucoup, peut-être qu'il ne faut pas aller jusqu'au bout. Il faut se décider. On a donné deux doses de Phenobarbital, on a donné de l'amidocaïne, de phénitoïne, de l'amidozolame. Et qu'est-ce qu'on fait après? On peut augmenter l'amidozolame jusqu'à des doses qui sont très hautes,
Ben Courchia MD (39:06.702)
Oui.
Ben Courchia MD (39:15.278)
Mmh.
Eilon Shany (39:32.58)
Je préfère des fois m'arrêter.
Ben Courchia MD (39:37.07)
Oui et et et...
Gabriel (39:40.12)
Et une autre question pour... Ouais, pardon. Vas-y, Eilone, je t'ai coupé.
Eilon Shany (39:41.346)
Mais je... Non mais ce que je voulais dire, puisque Ben toi tu viens d'une formation de Global Medicine et je crois que un des problèmes c'est quand on va dans des pays qui ont moins de ressources, oui, ils ont un autre problème, ils ont un problème qu'ils ont des enfants et ils les traitent pour...
Ben Courchia MD (39:59.118)
ressources.
Eilon Shany (40:10.786)
ils n'ont pas des outils, ils n'ont pas de la EG, ils n'ont pas de EG et ils ne savent pas traiter ou pas traiter et avec quoi traiter.
Il y a beaucoup de gens qui viennent à ces pays et qui essaient d'introduire des machines comme l'AEG pour ces enfants. Et je crois qu'un des problèmes c'est que ce qu'il faut introduire, il y a beaucoup de souffrance, il y a beaucoup d'asphyxie dans ces pays. Ce qu'il faut vraiment introduire là-bas c'est de les aider à traiter des enfants à la naissance.
qu'ils aient moins de souffrance, moins d'asphyxie que ceux qu'il y a dans des clés qui sont plus chanceux. Oui, oui, oui.
Gabriel (40:56.632)
Mmh.
Ben Courchia MD (40:58.862)
Oui, minimiser, exactement, et minimiser le risque de développer de l'épilepsie par la suite en fait.
Gabriel (41:01.048)
Optimiser le périnatal.
Eilon Shany (41:07.394)
Oui.
Gabriel (41:09.432)
vraiment dans la prévention, dans l'état préventif, comment améliorer tout ce qui est reconnaissance de souffrance fétale et la réanimation immédiatement après la naissance. Tout à fait.
Eilon Shany (41:22.722)
Je crois qu'une des choses que Gabriel et moi, on a eu la chance de voir au Brésil et j'ai eu la chance d'être il y a deux mois d'être encore une fois au Brésil c'est voir ce que Gabriel Variane a réussi à faire là-bas avec la télémédecine qu'il a réussi à mettre de l'AEG dans...
presque partout au Brésil, dans des unités qui sont vraiment loin du centre. Il a quelqu'un qui fait de la télémédecine que 24 heures sur 24 regarde l'AEG, qui appelle ses hôpitaux pour lui dire, écoutez, il y a un enfant qui a une crise qu'il faut le traiter. Et il a réussi à faire quelque chose que, enfin, c'est la seule...
Je crois que c'est la seule place au monde où ça se fait. Il n'y a pas une autre place où on fait quelque chose comme ça. C'est vraiment fascinant et chaque fois que je le vois et que je pense, il fait quelque chose qui va avoir, j'espère, un impact partout, pas seulement au Brésil.
Ben Courchia MD (42:24.046)
Fascinant ça.
Gabriel (42:28.152)
Oui, tout à fait.
Gabriel (42:36.568)
On est vraiment à une ère de surveillance à distance, avec amener finalement les signaux à l'expert, plutôt qu'amener l'expert au signal, au chevet, et vraiment de permettre de standardiser et d'améliorer la manière qu'on surveille ces patients-là.
Ben Courchia MD (42:51.79)
ça réduit en fait le coût d'entrée en fait, c'est à dire qu'à la base on parle d'un processus qui impliquerait la disponibilité de l'EG plus de la personne qui va interpréter l'EG etc etc mais en fait en en utilisant la médecine à distance on n'a plus qu'à avoir la machine en fait et tout ce qui est interprétation et recommandation peut être délégué à quelqu'un qui est dans un poste de commande à des milliers de kilomètres dans un autre endroit.
peut-être un peu ce qu'on a les leçons du Covid aussi un petit peu.
Gabriel (43:25.944)
Je vois que le temps, il flingue, il coule, on va vite. Mais je voulais un petit peu juste... Là, je vais peut-être changer de sujet, je ne sais pas si Ben, il y avait d'autres questions, mais je voulais commencer à attaquer un peu l'aspect leadership et la partie un peu plus administrative que Eilon a entrepris dans les dernières années.
Ben Courchia MD (43:28.43)
Il est cool, ouais, on va vite.
Eilon Shany (43:29.346)
Oui.
Ben Courchia MD (43:41.166)
Ben moi...
Je voulais juste peut-être parler, je voulais juste poser une question. Si j'ai lu un petit peu en faisant des recherches pour cet épisode, que tu as fait un peu de travail dans la tractographie, quelque chose de... Est-ce que j'ai mal... Oui, tu as l'air d'acquiescer. D'accord. Et ben, c'était quelque chose auquel je n'étais pas familier. J'ai le recherché un petit peu, je trouvais ça fascinant. Je voulais savoir si tu pouvais un petit peu nous parler de qu'est-ce qu'était la tractographie et qu'est-ce qu'on...
Eilon Shany (43:58.85)
Non non, non non, c'est ça, c'est...
Ben Courchia MD (44:12.75)
et dans quel domaine on utilise ça pour les nouveaux-nés.
Eilon Shany (44:17.986)
C'est encore une heure d'interview, de parler sur la tractographie. Mais j'ai essayé d'expliquer un peu, ce ne sera pas facile de le faire en français, mais à l'an 2011, j'ai passé une année aux États-Unis, travailler avec Terry Hinder et apprendre l'Irm.
Ben Courchia MD (44:21.582)
Ah, mess...
Gabriel (44:24.056)
Ah ah ah!
Eilon Shany (44:42.21)
En faisant ça, j'ai compris qu'avec l'IRM, on peut faire la tractographie. C'est un peu compliqué de l'expliquer en deux minutes, mais c'est une façon d'utiliser l'IRM où on peut vraiment arriver à une résolution et voir les faisceaux des neurones qui passent dans le cerveau des enfants ou des adultes.
Et pour moi, comme tu viens de dire que c'était fascinant, pour moi c'était fascinant, parce que ça voulait dire qu'on peut vraiment voir les faisceaux de morons dans le cerveau et avoir des indices sur ces faisceaux pour nous dire s'ils ont souffert ou s'ils n'ont pas souffert et s'ils sont vraiment évolués comme ils doivent l'évoluer pendant l'évolution de l'enfant.
Je l'ai fait aux Etats-Unis avec le petit cerveau, le cerebellum. On est en train de finir des travaux ici avec des enfants qui avaient de l'asphyxie. On a regardé le corpus callosum, le cor calloseu, c'est comme ça qu'on s'appelle en français, et d'autres faisceaux.
Eilon Shany (46:10.916)
de ce qui se passe avec ces faisceaux et l'Iareme en général et aussi l'évolution de l'enfant quand il est plus grand.
Je crois que la chose la plus fascinante c'est de réussir à voir ces faisceaux et combien on peut utiliser ce pratique de faire de la tractographie pour l'outcome, le long term outcome, ça je ne sais pas encore. C'est vraiment fascinant mais c'est beaucoup de travail.
Gabriel (46:47.672)
Mmh.
Gabriel (46:53.784)
c'est presque surveiller la maturation neuronale en direct finalement.
Eilon Shany (47:00.578)
Oui, oui mais... Et aussi c'est très beau à voir, enfin les gens ils ont des images, oui. Oui? C'est vrai.
Ben Courchia MD (47:07.566)
Les images sont magnifiques, ça c'est pas faux! Ah ah
Gabriel (47:09.592)
les couleurs, ça pourrait être une nouvelle une nouvelle peinture au Louvre au musée des Beaux-Arts.
Ben Courchia MD (47:17.102)
Exactement.
Eilon Shany (47:17.922)
Oui, les gens ils vont faire, c'est vrai.
Gabriel (47:20.504)
Donc, mais à vrai dire, moi, je voulais, comme on dit en anglais, change gear, changer un petit peu de sujet. Je voulais terminer un petit peu en parlant parce qu'on a parlé un peu de la période de ta formation, on est passé à travers un petit peu comment tu as adopté ça en recherche, mais aussi en pratique clinique. Puis dans les dernières années, je pense que tu as pris un rôle un peu de leader ou vraiment de chef d'unité dans une grosse unité de néonatologie,
Gabriel (47:50.68)
tu t'impliques auprès du neonatal network dans ton pays, etc. Pour nos auditeurs, un petit peu, qu'est-ce que ça implique? Pourquoi le choix d'aller vers une décision un peu plus de leadership? Comment ça a un peu changé ta pratique? C'est quoi la réalité tous les jours pour quelqu'un qui décide d'arriver chef d'unité, de division dans un hôpital comme le tienne?
Eilon Shany (48:17.922)
C'est une autre grande question. Et on a vraiment notre hôpital, on prend charge de 17 000 naissances par an. Alors si vous voulez y penser, ça veut dire que chaque heure, il y a deux enfants qui naissent.
et on prend charge de tous ces enfants. Ce n'est pas comme chez vous que vous recevez des enfants d'autres hôpitaux qu'il y a eu chez vous. On prend en charge presque seulement des enfants qui sont nés ici.
Eilon Shany (48:54.178)
Enfin, avant de devenir chef de service, enfin, je me suis demandé beaucoup de choses. Premièrement, sachant que je vais faire moins de médecine et plus de travail de... Comment s'appelle... administratif.
Ben Courchia MD (49:07.054)
administratifs.
Gabriel (49:07.64)
administratifs.
Eilon Shany (49:10.178)
Et c'est pas quelque chose... je crois que les médecins ils aiment pas ça. Ils aiment pas ça et puis ils deviennent chefs de service. C'est pas facile, il y a pas beaucoup de gens qui veulent faire ça. Mais un jour tu décides, bon j'ai fait beaucoup de travail de médecine et maintenant voyons qu'est-ce que je peux faire, comment je peux faire autre chose, comment je peux...
aider mes jeunes médecins à évoluer, comment je peux les aider à faire des travaux scientifiques, comment je peux gérer une... enfin c'est vraiment... notre service il n'est pas facile, il est très grand et il y a beaucoup de choses à gérer ici.
et comment réussir à ne pas être frustré de ce qu'on ne peut pas faire parce qu'il y a beaucoup de choses qu'on veut faire et puis tu réalises que bon, il y a un mur que tu ne peux pas passer parce qu'il y a toutes sortes de décisions qui ne sont pas à mon niveau. Si c'est au niveau du chef de l'hôpital ou du service de santé du pays
voir ce que tu veux et savoir, je crois, une des choses que j'apprends chaque jour, c'est de comprendre qu'il y a des limites à ce que je peux faire. Je peux toujours pousser un peu plus et demander. Il y a une des choses qui a vraiment changé ici, c'est ce qu'on appelle North Practitioner, qui est quelque chose de nouveau en Israël. On a commencé à...
Ben Courchia MD (50:45.518)
Mm-hmm.
Eilon Shany (50:50.242)
en avoir des nurse practitioners et ça a commencé par le ministère du santé qui a voulu qu'on met des nurse practitioners d'un côté. De l'autre côté, il ne nous a pas vraiment laissé les avoir parce que quand il y a une infirmière qui a fini sa formation, c'est très difficile de lui trouver un poste parce qu'on ne donne pas des postes pour les...
Eilon Shany (51:20.162)
des postes de nurse practitioner et comprendre ça et comprendre qu'il faut lutter pour les avoir, pour finalement ça change notre service, on donne des services qui sont vraiment meilleurs de ce qu'il y avait avant du moment qu'on...
qui sont dans notre service, les sévenirs sportigenaires, et comprendre toutes ces subtilités de travail avec des gens qui... Les infirmières, comment s'appelle ça? Les chefs de l'hôpital, tous ceux qui sont plus hauts que moi.
travailler avec eux, ce n'est pas évident, ce n'est pas facile, c'est chaque jour apprendre une autre chose et c'est des choses qu'on ne nous apprend pas. En notre formation en tant qu'un médecin, ce n'est pas des choses qu'on nous apprend. On va l'apprendre vraiment comme on dit, en marchant, en tout en faisant, il faut l'apprendre. Il y a des gens qui sont...
meilleurs à le faire et qui aime le faire. Moi, je ne suis pas, enfin, je ne me suis pas vu, quand j'ai commencé à travailler comme médecin, je ne me suis jamais vu comme chef de service. Mais quand je suis arrivé, c'est une occasion de faire un changement, de décider ce qu'on va faire et de décider comment on va faire.
Gabriel (52:49.336)
Donc finalement, d'être quand même un véhicule du changement, même si ce n'est pas au chevet directement, ça implique quand même le chevet parce que vous ne voulez pas... Exactement, il faut donner une trajectoire à l'unité et continuer à avancer. C'est super intéressant.
Eilon Shany (52:56.834)
Bye!
Ben Courchia MD (52:58.958)
à une autre échelle.
Eilon Shany (53:06.146)
Il y a deux choses qu'on voit en tant que chef. Il y a des choses que tu sais que tu peux faire beaucoup mieux que d'autres gens, mais tu les laisses faire ces choses parce que tu sais que tu ne peux pas le faire, tu ne peux pas tout faire. Et de l'autre côté, tu vois qu'il y a des médecins qui, enfin, ils savent beaucoup plus que toi. Ce qu'il faut, c'est les aider, leur donner la place pour faire ce qu'ils veulent faire parce que toi, tu...
tu ne comprends pas. Il y a des choses... Et vraiment aujourd'hui, les ultrasounds, dont moi je ne sais presque pas l'utiliser, par faire l'ETF, je ne sais pas comment l'utiliser, nos médecins, ils savent l'utiliser. Et si on les laisse faire, on les laisse évoluer, ils vont amener le service à un nouveau stage.
Gabriel (54:01.816)
Tout à fait. Eh bien, merci beaucoup Eilon, honnêtement, pour nous avoir donné un petit peu de ta perspective sur ta carrière, sur l'évolution de la néonatologie, de la neuro-néonatologie et un petit peu vers où on s'en va dans tes dernières paroles. C'était vraiment intéressant, c'est super enrichissant. Ben, je ne sais pas si il y a d'autres questions. Ouais.
Ben Courchia MD (54:25.934)
Non, non, non, on va mettre les liens de pas mal d'articles qui ont été mentionnés brièvement dans l'épisode, dans la description de l'épisode. Donc si vous vous êtes intéressé à lire le dernier article dont on parlait dans l'épilepsia et les autres articles que tu as mentionné, Gabriel, vous pourrez les accéder à travers ces liens là. Et voilà, on reste en contact. Si vous voulez entrer en contact avec Docteur E. Shany pour collaborer ou quoi que ce soit, vous pouvez contacter le podcast.
Hélène, Gabrielle, merci. Merci beaucoup encore pour une matinée très agréable.
Gabriel (55:01.88)
Merci beaucoup ou une soirée pour Docteur Chagny.
Eilon Shany (55:02.274)
Bon, je... Soirée, oui. Oui, c'est une soirée pour moi.
Ben Courchia MD (55:04.494)
Enfin, j'essaye de faire le truc professionnel, de faire en sorte de faire croire qu'on est encore le matin, mais bon c'est pas grave.