Élever la physio

Le déficit de confiance: comment renforcer la loyauté de tes patients en physio

François Grégoire Season 1 Episode 7

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Est-ce que ça t’arrive que ton patient croit plus un autre thérapeute que toi? Qu’un diagnostic ridicule ou une explication farfelue soit donné ou qu’on lui propose des modalités absurdes pour régler son problème?

Si oui, c’est normal que ça arrive et que tu trouves ça frustrant.

Mais comment faire pour que ton patient te croit, toi?

Dans ce podcast, je me penche sur le problème courant où les patients préfèrent un thérapeute à un autre. J'examine les raisons pour lesquelles ça peut se produire et je motive les professionnels de la physio à comprendre les préférences de leurs patients et à personnaliser leur approche pour établir un fort lien de confiance. Je propose des techniques pour améliorer les relations thérapeutique, en mettant l'accent sur l'importance de la communication, de l'empathie, afin de pouvoir établir et mettre en œuvre un plan de traitement complet.

Rejoins-moi dans cette exploration de la physiothérapie sous un angle nouveau, où l'objectif est de stimuler le débat, d'inspirer l'innovation et de contribuer positivement à l'avenir de la profession. #physio

Tes commentaires et suggestions sont les bienvenus pour enrichir cette conversation et explorer ensemble les sujets qui nous passionnent, pour ensemble, Élever la physio.

@physiofranky
francoisgregoire.com

Pourquoi ton patient croit plus un autre thérapeute?
Honnêtement, moi, c'est des situations que je pense que, comme beaucoup de physios et de tes fils, j'ai vécu en début de carrière.
moins aujourd'hui, ou en tout cas certainement beaucoup moins souvent.
Pas que ça n'arrive plus du tout, mais ça arrivait plus souvent, je pense, quand j'avais moins de crédibilité, moins d'expérience, certainement, surtout à comment faire en sorte que ça se produise, et on va parler de ça aujourd'hui.
Alors, comment est-ce qu'on comprend, pourquoi est-ce qu'un patient peut croire plutôt davantage à un autre thérapeute, et quoi faire pour essayer que ça se produise le moins possible?
Alors, quatre raisons.
La première, L'accent qui est mis sur l'analgésie.
Il y a beaucoup de thérapeutes qui utilisent des techniques qui visent uniquement l'analgésie et évidemment à diminuer la douleur.
Évidemment, on le sait, on peut apporter un soulagement immédiat et un sentiment d'amélioration au patient avec seulement de l'analgésie.
On n'en parle pas assez souvent, mais ce retour d'information-là qui se fait immédiatement.
de la douleur, je fais du bien, j'ai moins de douleur, c'est extrêmement convaincant pour les patients et c'est souvent essentiel même pour verrouiller leur confiance avec nous les patients.
En 2024, évidemment, les gens veulent des résultats maintenant et si ce n'est pas toi qui vas donner ces résultats-là, ou en tout cas l'apparence de résultats, ça va être quelqu'un d'autre.
Ce genre d'information-là, qui focus seulement sur la douleur, ça va amener les patients à accorder plus d'importance au conseil de cet autre thérapeute-là si celui-là ou celle-ci ou celui-ci mise davantage ou certainement au moins un peu sur l'analgésie, baisser la douleur.
Surtout si les patients constatent une évolution rapide, même si c'est temporaire, de leurs symptômes.
Parfois, les autres thérapeutes peuvent même utiliser des concepts très puissants pour expliquer pourquoi la douleur est diminuée.
On entend souvent « ta vertèbre était déplacée », « ton bassin était déplacé ».
On devrait se faire une liste commune de tout ce qui se dit qui fait pas de sens.
Alors, si la personne rentre avec un thérapeute, avec de la douleur, ressort avec moins de douleur, puis le thérapeute lui dit qu'il a replacé sa vertème.
C'est extrêmement puissant dans le cerveau des gens.
Donc, je suis pas sûr, d'ailleurs, si ces gens-là se croient nécessairement quand ils disent autant de bullshit.
Mais si oui, c'est surtout là que ça devient dangereux.
Écoutez, c'est super important pour bien comprendre cet aspect-là, le dernier podcast d'Olivier Bernard sur la saga médicale.
Alors quoi faire pour que ça n'arrive plus, ou en tout cas pour diminuer le risque que ça se produise, ce genre de situation-là?
Je le sais qu'en physio, on a appris à évaluer, diagnostiquer et régler des déficiences et incapacités physiques.
Puis là, des déficiences et incapacités physiques, la douleur est est souvent pas intéressante pour nous, comme professionnels de la physiothérapie.
Puis je sais qu'on préfère travailler la mobilité, la tolérance, l'endurance avec les patients, puis c'est normal.
Puis on sait que c'est de cette façon-là qu'on va aider le patient au maximum à diminuer sa douleur et régler son problème.
Mais la douleur qui fait souffrir, c'est presque toujours la raison principale de consultation de nos patients.
Ça serait vraiment fou de ne pas en tenir compte.
Alors, divise ton plan en deux.
Premièrement, comment on peut diminuer la douleur pour que ça devienne gérable pour ton patient.
Puis deuxièmement, une fois que la douleur est moindre, sur quoi on doit travailler pour retourner à 100% et réduire les risques de récidive.
Quand on adresse la douleur, On le sait, parfois c'est difficile une fois que la douleur est moindre, puis on va revenir tantôt, de poursuivre avec le patient une fois que la douleur a diminué, même si on n'a pas eu nécessairement la chance de travailler sur qu'est-ce qui a fait en sorte que la douleur était là et là.
Le discours qu'on va avoir avec nos patients est vraiment important.
Alors, on a le droit d'adresser la douleur, nous aussi en physio.
On n'a pas juste le droit, c'est même un devoir de le faire.
Adresser la douleur, ça ne veut pas dire adresser uniquement la douleur.
Je pense que c'est important de demander à ton patient pourquoi il vient te voir, puis écoute sa réponse pour vrai.
C'est très puissant.
Ça va te permettre d'adapter à son besoin principal pour gagner sa confiance d'abord, et ensuite l'aider à cheminer jusqu'à réussir à atteindre ses objectifs.
Le plus difficile avec nos patients, c'est de les aider, comme je le disais, à retourner à 100%.
En physio, en ce moment, parce qu'on fait très peu de prévention, on n'est pas beaucoup présent dans la vie des gens avant que le problème soit présent.
et où la douleur soit présente, les gens vont consulter presque uniquement lorsque leur douleur physique les fait souffrir.
Donc la douleur, c'est pas suffisant, la douleur doit imposer une souffrance.
Ce genre de situation-là, ça va se traduire généralement par une douleur aiguë qui prend la place numéro un sur une liste de problèmes.
Alors que tu fasses une liste de problèmes ou pas, ta douleur, quand elle est aiguë, elle va être numéro un.
Ce qui arrive, c'est qu'une fois que cette douleur-là a diminué pour toutes sortes de raisons, le patient voit moins d'importance de consulter, puis de revenir te voir, puis de poursuivre le suivi avec toi.
C'est pour ça que c'est vraiment important de t'expliquer tes objectifs, puis de t'étaler ton plan à ton patient rapidement en début de suivi et idéalement à l'évaluation.
Donc par exemple, d'abord on va faire X, Y, Z, on vise à atteindre A, B, C, puis une fois que ça va être atteint ou amélioré, on va vouloir faire X, Y, on va vouloir ça aussi pour retourner à tel endroit.
Donc dans le fond, d'expliquer un petit peu c'est quoi nos objectifs aux patients.
Le fait de baisser la douleur puis de rebâtir par la suite, c'est pas mal essentiellement ce qu'on fait.
Protéger les tissus, réexposer, c'est ce qu'on fait en physio.
C'est Greg Lehman qui utilise une quote qui dit Calm shit down, build shit back up.
Donc, calme le problème, en poli, calme le problème, puis rebâtis tout ça.
Donc, un plan, évidemment, c'est fait pour être changé.
Souvent, ce que je vais entendre, c'est « Ah oui, mais tu sais, je ne sais pas exactement comment ça va évoluer ».
Il y a beaucoup de choses qu'on sait qui vont évoluer positivement si on fait les bonnes choses, donc on peut avoir confiance de se dire que oui, si on adopte un plan de traitement qui fait du sens et qu'on respecte les objectifs du patient, les chances sont très élevées que les choses s'améliorent.
Mais dans tous les cas, un plan, c'est fait pour être changé de toute façon.
Explique à ton patient qu'on va adapter le plan selon comment les choses progressent et que ton objectif, ça va toujours être de l'aider à retourner à 100 %.
donc 100% de ses capacités, et à diminuer évidemment, encore une fois, le super important, après avoir diminué les symptômes, la douleur, et parallèlement, on veut aider à diminuer les risques de récidive.
Donc toi, ton rôle, c'est de le suivre, de le supporter là-dedans, parce qu'il va y avoir des hauts et des bas, c'est normal.
Puis là, il y a plein de graphiques qui existent, tu peux trouver sur Internet.
qui vont expliquer comment la récupération devrait se faire.
Il y en a un excellent de Adam Mickens qui montre une ligne de comment on pense que l'amélioration se fait, puis comment est-ce qu'elle se fait exactement, puis c'est une montagne russe.
Ce principe-là, c'est l'une des barrières à baisser.
de vouloir réussir à atteindre 100% pour minimiser les risques de récidive avec ton patient, c'est une des barrières à baisser pour réussir à amener ces gens-là vers leur maximum, leur plein potentiel.
On parle du principe de contentement.
De contentement, c'est « if it ain't broken, don't fix it ».
Si c'est pas brisé, pourquoi est-ce qu'on le réparerait?
Et on a un petit peu de misère en physio avec ça.
Alors, tout est dans le contexte de prévention.
Alors là, dans ce cas-ci, on est en prévention secondaire.
Il y a eu une problématique, les choses vont mieux.
Il faut profiter de cette situation-là.
C'est juste une situation douloureuse, pas une situation positive, mais il faut utiliser cette situation-là adéquatement pour réussir à aller s'améliorer.
Donc, parfois c'est vrai, s'il n'y a rien de problématique, s'il n'y a rien à réparer, mais on sait qu'une épaule qui n'a pas de mobilité optimale ou une cuisse qui manque de force après une blessure, par exemple, ligamentaire, une entorse au genou, on sait qu'il y a plus de chances de re-blessure.
C'est pour ça qu'il y a plus de chances de se blesser.
Les chances sont le plus augmentées si on a déjà eu de la douleur ou une blessure à un endroit ou une articulation.
Donc il y a beaucoup de chances que ce soit des blessures pour lesquelles on n'est pas retourné à 100% initialement si on se reblesse facilement.
Alors c'est super important.
Deuxième point.
Les autres thérapeutes peuvent, et on en a parlé un petit peu tantôt, utiliser différents...
Donc le numéro un c'était juste traiter la douleur.
Deuxièmement, les thérapeutes utilisent différents modèles explicatifs.
On va appeler ça inventer des histoires.
On vient juste d'en parler, il y a d'autres thérapeutes qui utilisent parfois, voire souvent, un langage et des modèles différents qui ne sont pas scientifiques pour expliquer des problèmes de santé, dans notre cas des problèmes de santé physique, Ce qui peut avoir, évidemment, une grande résonance chez les patients.
Si un autre thérapeute fournit une explication qui semble nouvelle ou unique, les patients peuvent la trouver plus convaincante, ça frappe l'imaginaire, même si c'est pas scientifique, c'est pas scientifiquement fondé ou directement relié à leur état réel.
On vient d'en parler, de la bullshit, il en sort de la bouche de bien du monde.
Alors ça frappe l'imaginaire de dire que ta vertèbre est déplacée et qu'il faut la replacer pour aller mieux.
Vous et moi, on est conscient que si on déplace une vertème, ça va mal, pas mal.
Si on déplace une vertème en lombaire, c'est une paraplégie qui va nous attendre.
Il n'y a rien de drôle là-dedans, mais c'est un terme qui est utilisé et ça fait probablement partie de la culture populaire de dire des choses comme ça.
C'est plus facile à comprendre pour les gens.
que de leur dire que la douleur, c'est pas associé à un tissu ou que le pateau anatomique n'est pas important parce que le processus qui amène à la douleur, c'est complexe et ça vient de plusieurs systèmes.
Donc ça c'est beaucoup plus compliqué à comprendre pour la majorité des gens, c'est compliqué à comprendre pour nous-mêmes.
Évidemment, il faut comprendre que l'humanité s'est construite sur des histoires, sur du bouche-à-oreille, des trucs qui émerveillent puis qui motivent à prendre action, alors c'est normal qu'avec un manque de littératie scientifique, puis la facilité de comprendre d'autres concepts très mécaniques, comme si on compare à une voiture par exemple, que ton patient va être porté à croire autre chose que ce que toi tu t'ennuies expliquer par rapport à sa douleur, même si ça fait aucun sens pour toi ou pour la science.
Alors qu'est-ce qu'on peut faire dans ce genre de situation-là?
Premièrement, On a encore beaucoup d'enseignements à faire à la population, mais il faut quand même avouer que la société a fait des pas de géant depuis 150 ans.
Dans l'histoire de l'humanité, la douleur a longtemps été identifiée comme le mal.
D'ailleurs, on utilise le terme « avoir mal », qui n'existe pas dans toutes les langues, dans la connotation religieuse qu'elle peut avoir.
Les gens, quand il y avait des problèmes de santé, si on revient, il y a un siècle seulement, les raisons farfelues qui expliquaient ces problèmes de santé-là, c'est ce que l'humain pouvait comprendre ou s'expliquer par rapport à sa santé, compte tenu de plein d'autres trucs qui pouvaient se produire sur Terre.
On est au mois de mars en ce moment, 2024, puis il y a une éclipse qui s'en vient le 8 avril.
J'ose même pas croire, il y a 2000 ans, une éclipse, à quel point ça devait être déstabilisant pour l'humanité.
Alors, t'sais, j'ai mal, j'ai le mal, Dieu se venge, j'ai mal agi, donc on m'a puni, il y a une force supérieure qui m'a puni, mon sang n'est pas bon, il faut faire une saignée.
Donc, même si les fausses croyances existent encore aujourd'hui, puis qu'il faut continuer à les combattre, il faut quand même se réjouir que la société a beaucoup évolué.
Alors qu'est-ce que tu dis à ton patient?
Tu peux utiliser des stratégies pour baisser les barrières au changement avant de confronter ses croyances.
C'est vraiment important, en fait c'est essentiel de l'écouter puis de valider son expérience de douleur.
Demande-toi si c'est vraiment grave, si ton patient a ces croyances-là maintenant, puis est-ce que c'est le bon moment pour tout démolir au risque de perdre sa confiance.
Si ton patient voit un autre thérapeute depuis 10 ans, il fait confiance à cette personne-là déjà, et si c'est la première fois que tu rencontres ce patient-là, évidemment, la confiance n'est pas au même niveau, donc il y a plus de chances de croire l'autre thérapeute à cause de ça.
Donc, demande-toi d'abord, comme je disais, si ton patient croit davantage l'autre thérapeute, est-ce que ça vaut la peine de démolir tout ça.
Pourquoi est-ce qu'il croit à l'autre thérapeute davantage?
Alors, souvent, c'est une question de confiance.
Et ça pourrait être aussi parce que l'autre thérapeute a davantage validé sa souffrance, puis le thérapeute a réussi, cet autre thérapeute-là a réussi à développer une meilleure relation thérapeutique avec ton patient.
Alors, apprends de ça.
Applique aussi des concepts pour améliorer ta relation avec ton patient, pour ouvrir une fenêtre sur pouvoir aborder ce genre de théorie farfelue, si c'est pertinent.
Donc, il faut choisir ses combats, il faut choisir ses moments et il faut évaluer le risque d'avoir ces croyances-là.
Alors, il y a peut-être des croyances qui ont plus de risque dans ce que le patient va faire et il y a des choses qu'on doit aborder rapidement, mais il faut vraiment choisir ses combats.
On ne peut pas démolir complètement les croyances de quelqu'un sans risquer de perdre cette confiance-là que le patient...
qu'on tente de développer avec le patient.
Alors, garde en tête que ce n'est pas tous les patients qui vont évoluer à la même vitesse, voire qui évoluent tout court pour ce genre de croyances-là.
Donc, il y a des gens qui vont juste faire du surplace, puis ça ne va jamais changer.
Alors changer les croyances, c'est très difficile, parfois impossible.
Il faut être vraiment patient, mais surtout encore plus avec des gens en douleurs chroniques, pour tous nos patients, mais surtout avec les gens en douleurs chroniques, c'est souvent la clé vers le changement positif.
Troisième chose, l'attention personnalisée.
Certains thérapeutes ont beaucoup d'entre-gens et de caractères.
Ils vont réussir à influencer plus facilement.
Evidemment, c'est plus naturel chez certaines personnes ou, simplement, il y a certaines personnes qui ont peut-être juste plus d'expérience en relation humaine que toi.
Alors, tout le monde n'est pas au même endroit dans son cheminement de carrière.
Alors, j'en parle souvent de l'importance de l'expérience, de s'exposer.
C'était pas ça l'objectif de l'enregistrement d'aujourd'hui, mais dans tous les cas, c'est normal que quelqu'un qui a 10 ans d'expérience dans un domaine soit plus à l'aise dans ce contexte-là que toi si tu n'as pas 10 ans d'expérience.
Alors ça, ça arrive pas à la même vitesse chez tout le monde, mais dans tous les cas, évidemment, d'avoir un thérapeute qui a plus d'entre-gens, qui a plus de caractère, cette interaction-là avec ton patient, ça va amener nécessairement une alliance thérapeutique plus forte.
Ça va rendre les patients plus susceptibles d'écouter et de croire ce qu'ils disent par un autre thérapeute ou par toi, si c'est toi qui adoptes ces stratégies-là.
Donc, évidemment, on est conscient que c'est pas naturel pour tout le monde de développer des relations fortes facilement, pour toutes sortes de raisons, des raisons de personnalité notamment, mais tout le monde peut améliorer sa capacité à entrer en lien avec un autre humain, puis développer des relations fortes.
Alors, c'est pas facile autant pour tout le monde, introvertis ou extrovertis, mais tout le monde peut s'améliorer.
Il suffit de savoir quoi faire, puis de se pratiquer.
Alors, justement, Quoi faire pour pu vivre ce genre de situation-là?
Alors, tu peux travailler à développer ton entre-gens, ton caractère et ta disponibilité.
C'est important que tu montres à ton patient que tu es là pour l'aider.
Il faut aussi laquer le professionnalisme un peu, qui nous maintient parfois dans une rigidité.
C'est important d'être toi-même, d'être authentique.
Donc, amène 100% de toi.
Quand tu vas au travail, t'as le droit de te mettre de l'avant comme humain.
Si t'es comme tout le monde, pourquoi quelqu'un viendrait te voir, toi?
Donc c'est important de comprendre qu'il y a un facteur de différenciation qui est en lien avec ta personnalité.
Apprends à t'adapter aux différents types de personnes que tu rencontres.
Ça, c'est vraiment important.
Puis c'est vraiment la pratique qui va t'aider à t'améliorer.
Alors, sois patient avec toi-même.
Si c'est difficile, ça veut dire que t'es en train d'apprendre quelque chose.
Si c'est facile, c'est parce qu'on n'apprend rien.
C'est correct de balancer la quantité de facile puis difficile dans sa vie, mais quand quelque chose est difficile, garde en tête le positif derrière ça, c'est que t'es en train d'apprendre quelque chose.
Montre à tes patients que tu te soucies de leur bien-être.
Dis-le.
Faut pas juste le penser.
Faut le dire.
Faut le démontrer.
Faut que les gens comprennent.
Évidemment, on sait que 100% des théphys et physio veulent le bien de leur patient, mais juste le vouloir, c'est pas suffisant.
Faut le montrer et faut le dire.
Faut avoir des gestes et un vocabulaire qui le démontrent.
C'est ça le plus important.
C'est une question de communication.
Alors c'est important que tu sois un leader dans la prise en charge de leurs problèmes, que tu sois clair sur la suite, ton plan, ce qu'il faut faire, on en a parlé tantôt.
Ne gêne-toi pas pour expliquer les avantages, les risques et le pronostic et ce qui va influencer finalement les avantages, les risques et le pronostic.
Dans le livre Radical Candor sur le management de personnes et d'équipes, Kim Scott parle d'avoir de la compassion pour les autres.
C'est quoi la compassion?
La compassion, c'est d'avoir de la sympathie, mais on additionne à la sympathie prendre action pour aider la personne.
Donc, juste avoir de la sympathie, ressentir la douleur de l'autre, bien, en fait, ce que ça amène, c'est que ça amène...
On peut être nous-mêmes complètement effigés par le fait de ressentir la douleur de l'autre, mais pour avoir de la compassion, il faut qu'on y ajoute de l'action.
Prendre action pour faire avancer les choses, c'est du leadership.
Alors, c'est important de prendre le leadership dans la relation avec le patient si on veut que ça fonctionne.
Gérer ton patient, c'est gérer un humain.
C'est pour ça que la physio, c'est d'abord du coaching.
C'est pour ça qu'un livre sur le management, c'est un livre de physio.
Alors je t'encourage à lire Radical Candor de Kim Scott, c'est vraiment intéressant.
Et ça s'applique, tu écoutes le livre et ça s'applique constamment à la physio parce que ça parle de relations humaines.
Et c'est pas le seul livre.
Si jamais t'as des intérêts à lire des livres, des non-fiction, des livres sur la gestion ou des trucs qui tournent alentour de la gestion et de la psychologie humaine, écris-moi un petit message.
J'ai lu beaucoup de trucs dans les dernières années et c'est toujours vraiment intéressant et ça nous permet de grandir comme humains parce qu'on apprend des choses autant dans des livres, dans des lectures comme ça, que dans une formation de physio finalement.
Bon, je n'ouvrirai pas cette parenthèse-là.
Alors, avoir de la compassion pour l'autre, c'est comprendre d'où il vient, où il veut s'en aller, puis comment toi tu peux l'aider à se rendre là.
Donc c'est ça le coaching.
Je te confirme qu'avec la qualité des diplômes en physio au Québec, tu as énormément de connaissances pour guider ton patient, même si tu viens juste de graduer.
Quand tu as de la compassion pour ton patient, tu renforces ta relation thérapeutique avec lui, puis c'est quand cette relation-là est assez bonne que ça devient plus facile d'être transparent avec lui ou avec elle, de lui expliquer les risques et bénéfices et le pronostic pour une pathologie particulière.
C'est difficile quand la proximité n'est pas assez grande avec quelqu'un d'avoir le courage d'aller dans des discussions qui sont parfois négatives dans un contexte où, par exemple, la personne ne semble pas vouloir suivre nos recommandations.
C'est un défi qu'on a en physio.
Une fois que la relation est plus forte, c'est plus facile d'expliquer à ton patient ou à ta patiente l'impact des choix qu'on fait, qu'il ou elle fait.
Pour être capable de faire tout ça, il faut accepter de se vulnérabiliser.
Se rendre vulnérable, c'est accepter que quand on aborde certaines choses avec quelqu'un, on peut pas planifier la réponse ou la réaction de cette personne-là.
C'est difficile de se vulnérabiliser.
C'est pour ça qu'on évite souvent les sujets délicats dans la vie, parce qu'on préfère pas en parler, parce qu'on sait pas comment l'autre va réagir, c'est imprévisible.
On aime ça les choses prévisibles en physio, on est des gens brillants, pour qui 1 plus 1 fait souvent 2, ou doit faire toujours 2, mais ce qu'on nous dit pas avant de rentrer en physio, c'est que c'est pas si simple quand 1 plus 1 doit être appliqué à un autre humain, 1 plus 1 fait pas toujours 2.
Donc, en résumé, quand tu te vulnérabilises, tu acceptes que ce que ton patient va te dire peut être imprévisible, que tu vas devoir gérer sur le champ, mais aborder des sujets plus difficiles et plus délicats, ça approfondit ta relation thérapeutique avec ton patient.
Une fois que ta relation est assez bonne, tu peux être beaucoup plus facilement honnête avec lui ou avec elle concernant ton plan.
Les risques bénéficient de le suivre et surtout les risques de ne pas suivre le plan que tu as ou de ne rien faire ou de surmédicaliser sa problématique.
Puis le pronostic qui est associé à ça.
Il ne faut pas gêner de parler de ça, mais dans le fond, il faut se rendre assez loin dans une relation.
Et assez loin, c'est différent avec tout le monde.
Donc, il faut être capable de s'adapter dans une relation pour être capable d'en parler avec notre patient.
Ne rien faire.
If it ain't broken, don't fix it.
On en a parlé tantôt.
C'est un phénomène qui s'appelle le contentement, puis c'est une des barrières à baisser, le contentement, pour favoriser le changement chez les gens qui sont corrects avec leur situation actuelle sans voir que cette situation-là peut s'aggraver si on ne fait rien.
C'est un de nos rôles en physio de combattre le contentement pour réduire la charge de la population sur le système médical et pour éviter la surmédicalisation qui est potentiellement dangereuse et chronicisante.
Il faut arrêter de le dire qu'il faut qu'on fasse de la prévention primaire et secondaire, il faut le faire.
Une fois que tu es en aide avec ton patient concernant ton plan, les risques, bénéfices et pronostics d'une intervention versus les autres options, c'est là que, un, tu respectes vraiment le consentement libre et éclairé parce que tu as exposé la situation de ton patient.
Deux, tu as bien plus de chances d'aider ton patient.
qui te suivent dans le plan que tu as pour lui, et 3, le plus important, que tu peux finalement t'enlever de sur les épaules 100% de la responsabilité que ton patient aille mieux.
Et ça, c'est vraiment aidant pour durer dans ta carrière en physio.
C'est pour ça que ça sert à rien de démolir la croyance de ton patient d'emblée la première fois que tu le rencontres.
Moi, j'ai fait l'erreur souvent au début de carrière.
Je perdais mes patients.
Les gens ne reviennent pas.
Si tu démolis ce que quelqu'un d'autre lui a dit depuis les dix dernières années, ça ne peut pas faire de sens dans la tête des gens.
Alors, à moins que tu sentes que la personne est vraiment prête à ça et elle te pose des questions, que la personne soit avenante et qu'elle veuille le savoir, bien, généralement, si on est trop raide avec eux, à la première vue, ça c'est avec n'importe quel humain, dans n'importe quelle relation, au premier contact, évidemment, ce qu'on fait, c'est qu'on se met les gens à dos, les gens ont plus le goût de venir nous voir, et t'as quelqu'un qui disparaît carrément, que tu reverras pas.
Ou qui a pas le goût de te voir, dans un contexte où il est peut-être plus obligé de te voir.
Et dans le fond, si la personne n'a pas le goût de te voir, elle ne te fait pas confiance, les chances que les choses s'améliorent dans sa thérapie sont plus faibles.
Alors, de confronter des gens avant d'avoir pu développer une relation qui est assez bonne avec eux, ce n'est pas une bonne idée.
Pour que le patient ait des chances de te suivre, évidemment, il doit te faire confiance, puis pour ça, développe ta relation avec cette personne-là, avec le plan.
Un plan commun, une relation forte, tu peux aller au maximum des capacités de ton patient, la santé physique de ton patient, c'est plus seulement en tes mains, ça enlève de la pression sur tes épaules, puis tu deviens simplement, mais de façon très importante, un catalyseur de changement.
Quatrième et dernière raison pourquoi un patient pourrait croire davantage à un autre thérapeute que toi, Au-delà de l'entregen et de la personnalité, il y a plusieurs facteurs non spécifiques qui peuvent influencer le résultat pour ton patient.
On parle de jusqu'à 80 % dans la recherche.
Il y a des papiers qui montent 30 %, des papiers qui montent 50, mais on montre que jusqu'à 80 % des résultats d'un traitement physio peuvent venir des facteurs non spécifiques à la pathologie qui amènent un effet placebo.
Un autre thérapeute qui maîtrise mieux ces facteurs contextuels-là, pourrait avoir plus de succès que toi juste à cause de ça, parce qu'à cause du pourcentage important que ça va avoir.
Évidemment, les placebos, ça n'influence pas les cancers et les fractures ouvertes, mais ça peut influencer beaucoup sur la perception de la douleur.
Alors quoi faire pour ne plus vivre ce genre de situation-là?
Alors éduque-toi sur quels sont les facteurs non spécifiques à maximiser en traitement.
Évidemment, c'est important de maximiser les facteurs spécifiques, mais c'est aussi important de maximiser les facteurs non spécifiques.
Qu'est-ce que tu peux maximiser comme facteur non spécifique en traitement pour mettre toutes les chances de ton côté que le patient évolue positivement et soit d'accord à suivre un plan de traitement adéquat pour lui ou pour elle que toi t'as développé basé sur ses besoins.
Alors, si c'est des facteurs non spécifiques en physio, c'est un sujet qui t'intéresse, puis tu vas en apprendre davantage.
Aussi sur les barrières à baisser pour favoriser le changement chez tes patients.
Et tout ça qui a un impact évidemment majeur sur les résultats en physio.
Tu peux t'inscrire à ma formation en ligne qui s'appelle Comment libérer le potentiel du patient.
C'est une formation en vidéo et c'est dispo sur mon site internet francoisgrégoire.com.
Sujet super important, super pertinent, alors j'espère que j'ai réussi à te donner des trucs pour baisser ce genre de situation-là où t'es frustré, que le patient ne veut pas faire ce que toi tu penses qu'il est bon pour lui ou pour elle, où c'est difficile de développer un plan commun avec ton patient sur dans quelle direction est-ce qu'on s'en va.
Si jamais t'as des questions par rapport à tout ça, je t'invite à m'écrire.