Élever la physio

Naviguer à travers les défis de la pratique basée sur les évidences en physio avec Axel Sessler

François Grégoire Season 1 Episode 8

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La physio réside dans l’univers de la santé physique où la science et les perceptions se rencontrent et où la vérité se trouve souvent dans les nuances. Dans ce podcast, j'ai eu le privilège d'engager une conversation fascinante avec Axel Sessler qui partage sans réserve ses réflexions, ses défis, et sa vision.

Ce podcast n'est pas juste un échange d'idées; c'est une invitation à repenser notre approche de la santé physique, à questionner l'efficacité des thérapies alternatives, et à comprendre l'impact colossal que ça a sur notre profession. Comment peut-on explorer les possibilités infinies de la guérison physio, tout en restant ancrés dans les évidences scientifiques et notre responsabilité éthique.

C'est une discussion qui va au-delà des attentes habituelles, où l'optimisme côtoie le réalisme, et où l'urgence de trouver des réponses est tempérée par la sagesse de reconnaître nos limites. Rejoins-moi dans ce voyage au cœur de la physio, un dialogue à la fois provocateur et illuminant, qui promet d'enrichir ta compréhension de ce que signifie vraiment prendre soin de soi et des autres.

Rejoins-moi dans cette exploration de la physiothérapie sous un angle nouveau, où l'objectif est de stimuler le débat, d'inspirer l'innovation et de contribuer positivement à l'avenir de la profession. #physio

Tes commentaires et suggestions sont les bienvenus pour enrichir cette conversation et explorer ensemble les sujets qui nous passionnent, pour ensemble, Élever la physio.

@physiofranky
francoisgregoire.com

Salut, c'est François.
Aujourd'hui, je suis avec Axel Sessler qui va se présenter parce que qui de mieux que lui-même pour nous expliquer qui il est et qu'est-ce qu'on va faire aujourd'hui, de quoi on va parler, Axel.
Tu veux que je fasse un petit résumé de mon parcours?
Oui, je pense que ça serait pertinent.
Tout le monde doit te connaître, mais pour les 2-3 personnes qui ne savent pas qui tu es.
Alors, pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis physio.
Présentement, j'ai plusieurs chapeaux.
Je suis chargé d'enseignement en médecine à l'Université Laval, à la Clinique universitaire de physiothérapie.
Je suis aussi physio en GMFU, au GMFU Trois-Rivières, pour le CIUSSS Mauricie-Saint-Denis-Québec.
J'ai aussi le chapeau d'administrateur à l'Ordre professionnel pour les régions de la Mauricie-Saint-Denis-Québec.
Et j'administre aussi, par temps libre, la page Facebook Physio et T-Phys du Québec.
C'est pas mal sur mes chapeaux que j'ai présentement.
Si on fait juste un petit topo de mon parcours, je suis gradué en 2012 de la première cohorte de maîtrise de l'Université Laval.
J'ai fait cinq ans de clinique privée.
J'ai un bac en kine aussi, que j'ai fait auparavant.
Après ça, j'ai fait un an à la clinique externe d'ortho, puis après ça, je suis rentré en GIMFU, puis dans l'enseignement, puis tout ça.
Fait que t'es temps libre, Axel, t'es temps libre, c'est, mettons, entre 11h le soir puis 5h du matin, que tu souhaites autre chose, que je t'administre la page.
Ouais, c'est ça.
Pis écoute, je réussis au travers de tout ça à passer un peu de temps avec mes deux filles pis avec ma conjointe.
Fait qu'on réussit à trouver des heures.
Je suis pas un...
je dors pas beaucoup.
Ouais, ça c'est avoir des enfants, mais ça c'est un autre sujet.
Exact.
Pis ben François, nous on se connaît parce que, par la magie des réseaux sociaux, on a commencé, vous l'avez quelques années, à avoir des discussions, à argumenter sur certains sujets, pis jusqu'à ce que tu m'approches pour écrire un livre.
Oui, c'est ça, ben c'est ongoing, là.
On a une bonne base quand même, là.
Faut juste, c'est, ben tu sais, c'est...
C'est ambitieux dans le temps.
Je te disais juste avant qu'on commence l'enregistrement que je m'étais planifié du temps en avril pour ça, parce que ce que tu viens de nommer, ton emploi du temps, on vit la même chose.
C'est difficile.
C'est écrire un livre comme n'importe quelle création.
C'est difficile à faire avec juste 10 minutes par-ci, par-là.
Fait qu'il faut vraiment se planifier des longues périodes pour être capable de réfléchir et de mettre ça sur papier virtuel finalement.
pour que ça donne quelque chose d'étoffé et de pertinent.
On a beaucoup de sujets, on avait 7 chapitres dans ce qu'on avait déterminé qu'on voulait discuter.
Le premier était un petit historique de la physio au Québec.
On pourra y revenir.
Moi, je pense que ça va être pertinent, une fois qu'on va l'avoir écrit, de se faire une rencontre, comme ce qu'on fait en ce moment, pour chacun des chapitres, pour créer un petit...
discuter un peu en résumé de ce qu'on parle.
Mais, ouais, c'est ça.
Écoute, le challenge, c'est toujours le temps, Axel, puis la priorité qu'on est capable d'y donner.
Moi, je suis parti des chanceux.
J'ai plus de maîtrise sur mon temps, mais c'est différent d'un contexte de 9 à 5 où le temps a une maîtrise sur moi aussi.
Je pense que je pourrais dire ça.
Je pense que nos conversations sont partie beaucoup de la pandémie et du groupe PhysioTéphys, qui a été créé dans ce temps-là.
On est le 12 mars 2024 aujourd'hui, presque quatre ans jour pour jour.
On arrive à la fête de la COVID au Québec.
La COVID devait être là avant, elle, sa date est probablement antérieure à mars 2020.
La date à laquelle on s'est rendu compte qu'il y avait un problème, et on exclut la personne qui parle évidemment, c'est il y a quatre ans.
Je me souviens encore très bien.
Je pense qu'on se souvient tous où on était quand ils ont annoncé qu'ils fermaient tout et qu'ils nous renvoyaient à la maison.
Exactement.
Quand Elvis est mort, puis quand il y a eu la COVID.
Les deux événements marquants de notre vie, Axel.
On rachète les deux tours, peut-être.
Oui, c'est ça, écoute.
Parallèlement, j'ai des collègues, moi, qui graduent, qui viennent travailler avec nous, puis il y en a qui n'ont pas vécu ça, sont nés après, ou ils étaient très très jeunes, donc ils n'ont aucun souvenir de ça.
Nous, on a un avant et un après.
Moi, j'étais au cégep.
Tu étais peut-être un petit peu plus jeune que moi.
Tu devais être au secondaire, j'imagine, Axel, à ce moment-là.
Oui, j'étais au secondaire.
Ça a été marquant pour tout le monde.
C'est un autre sujet aussi, mais c'est l'ère des médias instantanés.
Les réseaux sociaux n'étaient pas commencés à ce moment-là, mais les cellulaires commençaient à être assez mainstream.
L'ère de la communication qu'on connaît aujourd'hui a kick-starté de façon bien importante à la fin des années 90, début des années 2000.
Le 11 septembre 2000, on a fait partie.
Alors, tu sais, dans le contexte de situations négatives comme la COVID, il arrive toujours des choses positives.
Puis notre rencontre, en tout cas, moi t'avoir rencontré virtuellement à ce moment-là, parce qu'on s'est parlé beaucoup avant de se rencontrer en personne.
Alors, comme tu dis, la magie de la communication puis des réseaux sociaux.
Et finalement, je pense qu'on était souvent en désaccord sur des trucs.
Puis finalement, à force d'en parler, on se rend compte qu'on est pas mal plus proches dans nos idées que ce qu'on pensait, en tout cas ce que moi je pensais à la base.
Puis ça nous a amené à discuter d'un paquet de trucs.
Il y a souvent un cas, tu sais, quand tu prends la peine d'être réceptif, puis de donner le bénéfice du doute à ce que l'autre veut dire dans tes communications, bien là tu réussis à clarifier aussi, puis finalement à te rendre compte qu'on n'est pas si loin que ça souvent.
Exactement, puis je pense que...
de ce que je vais parler pour ma part.
Des fois, j'exprime mes opinions avec véhémence, très brutalement.
Puis les gens avec qui je discute, parce que souvent, ça va m'arriver de dire que je ne suis pas d'accord, puis je vais y penser pendant 3-4 jours, pendant que je suis dans mon auto, pendant que je fais du jogging, pendant que je suis dans la douche.
Puis après ça, je vais me dire « Oui, c'est vrai, il y a du bon là-dedans ». Je pense que des deux côtés, ça prend, dans une conversation à deux, des deux côtés, ça prend cette réflexion-là.
d'être capable de revenir sur son opinion, en disant qu'il y a juste les fous qui ne changent pas d'idée.
Ça voudrait sûrement dire que je ne suis pas fou, et toi non plus.
Mais aussi la capacité à retourner discuter avec la personne qui nous a remis à notre place dans un contexte de discussion et de débat enflammé.
Ce avec quoi, on peut parler au niveau culturel, Au Québec, on a un petit peu de misère de donner notre opinion puis d'avoir un débat fort sans qu'on voit ça comme de la chicane puis que ça soit négatif finalement.
Ouais pis écoute, je pense pas que c'est propre au Québec non plus, pis c'est sûr que les réseaux sociaux sont un amplificateur de ça, parce que bon, les algorithmes vont nourrir des chambres d'écho où là, t'es exposé juste à du monde qui pense exactement comme toi, pis là ben les autres c'est des méchants, pis là c'est toute la psychologie du tribalisme qui rentre là-dedans, c'est comme...
C'était le fameux discours de George Bush, vous êtes soit avec nous ou vous êtes avec les terroristes, il n'y a aucun entre deux.
C'est ça.
Effectivement, la politique spin énormément sur le bien et le mal, avec nous ou contre nous.
Ça fait des bonnes histoires, je pense que ça frappe l'imaginaire et ça marche.
C'est Disney.
Ça marche, c'est ça.
L'humanité s'est bâtie c'est bâti sur des histoires pis sur des contes de filles, donc ce serait bien difficile de sortir ça complètement de lui-même.
Fait qu'il faut juste en prendre soin, en ce moment, de notre vie vivante.
Faut en tenir compte, pis en parlant d'histoires inventées, justement, je pense que ça fait un bon parallèle avec de quoi on voulait parler aujourd'hui.
Ben oui, exactement.
On a écouté, pis là on va y venir, mais en écoutant cette balado-là, ce balado, c'est masculin, ce balado-là, moi j'ai tendance à faire des podcasts, j'essaie d'être francophone, mais des fois je trouve le masculin ou le féminin qui fait pas trop de sens.
J'ai dit moi un vidéo toute ma vie, pis là quelqu'un m'a dit l'année passée « Non François, c'est une vidéo ».
Moi j'suis à Québec, fait qu'on dit la bus.
Ah, la bus, puis faire de la snow aussi, j'imagine.
Moi, j'ai toujours dit faire du snow, mais tout se peut même dire faire de la planche à neige, rendu là.
On a écouté, puis on en a discuté un petit peu, mais pas en profondeur, puis je pensais que notre discussion là-dessus pourrait être pertinente à partager publiquement.
Le podcast d'Olivier Bernard, Le Pharmachien, Il était à sa troisième saison, pis moi j'avais pas...
t'sais j'ai les suivis dans ses livres, pis évidemment ses émissions un peu à gauche et à droite, mais je savais pas qu'il faisait une émission, c'est vraiment...
c'est pas des discussions, c'est vraiment monté.
Ça pourrait être diffusé à la télé dans le fond, mais c'est en audio seulement, et c'est sur la télé.
Y'a une émission télé aussi, mais c'est différent.
Ok, c'est toujours les mêmes sujets ?
Non, c'est différent.
L'émission télé du Farmachien s'appelle « Les aventures du Farmachien » et c'est vraiment des épisodes.
Chaque fois, il fait un épisode sur un sujet.
C'est souvent un peu de myth-busting avec de la recherche derrière.
Il en a fait un exemple sur l'ostéopathie, il en a fait un sur les blessures sportives, sur différents sujets.
Ça, c'est à télé, mais dans son balado, il prend une saison avec plusieurs épisodes où il fait une enquête.
C'est carrément un travail d'enquête.
Il va chercher vraiment le fond d'une histoire.
Je ne sais pas combien d'heures il peut avoir mis là-dedans, mais c'est super bien fait.
Je le recommande à tout le monde.
Alors t'sais, dans le fond, moi je ne savais pas qu'il y avait cette émission-là en balado.
Et c'est sa troisième saison qui est sortie en début d'année cette année, je ne me trompe pas, ou en fin d'année l'année passée.
En tout cas, ça fait fin 2023, début 2024, la troisième saison.
de dérive.
Et la troisième saison, ça s'appelle La mafia médicale, qui est par le fait même le nom du livre d'une médecin, une ex-médecin en fait, qui s'appelle Guylaine Langteau.
Et dans le fond, le balado passe du temps à analyser à partir de cette médecin-là qui a été finalement radiée à cause d'idées qui dépassaient les limites de la science et qui rentraient profondément dans la pseudo-science, Donc, on part, avec Olivier Bernard, on part de cette idée-là, de pourquoi, de cet médecin-là, et essayer de comprendre pourquoi est-ce que quelqu'un qui a été formé scientifiquement peut dériver, dans le fond, vers la pseudo-science et même quasiment des mouvements sectaires, carrément, avec des idéologies qui regroupent qui vont finir par regrouper d'autres personnes, parfois même du même milieu, et certainement du grand public.
Et là, c'est peut-être là que ça devient le plus dangereux.
Et je te disais tout à l'heure, hors d'onde, avant que la lumière rouge s'allume en air, que je trouvais que le mot « dérive » était très très bon.
J'ai pas encore écouté les deux précédentes saisons, mais quand on parle de dérive, on parle de quelque chose qui peut commencer tranquillement, et qui peut se rendre assez loin, justement en dérivant, comme une bouteille à la mer, par exemple.
Et c'est ça qui est le plus dangereux, quand on parle de pseudosciences, Axel.
Ouais, c'est ça, pis t'sais, dans le fond, justement, tu parles de danger, dans le fond, lui, son histoire pour la saison 3, il part, justement, de l'histoire d'une je pense qu'on va dire le mot victime un peu de ça, vraiment, qui était le chanteur Bernard Lachance, qui vraiment a adhéré à ces idées-là beaucoup, fait que c'est vraiment des théories de complot, de « le sida n'existe pas, c'est une invention », je veux pas tout raconter le podcast, mais en gros, Lui, il s'était accroché beaucoup à ce discours-là de cette médecin-là.
Le fait que c'était une médecin, ça donnait de la crédibilité à ces propos-là aussi.
Le résultat, c'est que cette personne-là n'a pas...
suivi son traitement médical pour le sida.
Puis on le sait que le sida, aujourd'hui, c'est une maladie que tu gères.
C'est assez chronique, là.
Ça se gère de façon chronique, comme le diabète.
C'est ça.
Mais lui est décédé à cause de ça.
C'est de là que c'est parti.
Puis c'est ça, il cherche vraiment qu'est-ce qui fait que quelqu'un qui a une éducation scientifique, une formation basée sur les données probantes peut dériver de telle manière.
Sans aller nécessairement, puis en fait peut-être que tu pourras me dire qu'est-ce que...
Je vais te laisser répondre comme tu penses bien répondre, Axel, mais selon toi, puis peut-être basé un peu sur le podcast, mais pas uniquement, mais ton opinion à toi sur...
Pourquoi, rapidement, on peut en parler et on pourrait créer une thèse universitaire là-dessus, pourquoi quelqu'un qui vient d'un milieu scientifique peu dérivé comme ça...
C'est une grosse question.
même si c'est ce à quoi il tente de répondre dans son balado, la réponse, ça reste de la spéculation, mais je suis assez d'accord avec son hypothèse, c'est probablement que ça prend une espèce de trauma, ou en tout cas, c'est quelque chose d'émotif, c'est quelque chose d'émotionnel.
Parce que quand on tombe dans ces choses-là, c'est pas quelque chose de rationnel.
c'est vraiment quelque chose d'émotif.
Puis de toute façon, on le sait que l'être humain, on est un être, à la base, très émotif.
Puis on aime dire qu'on est rationnel, mais si tu lis un petit peu justement de sociologie puis de psychologie sociale, même d'économie, on sort de la physio, on se demande si justement la raison n'arrive pas en deuxième.
On rationalise plus qu'on est rationnel.
C'est exactement ce que j'allais dire.
On va souvent rationaliser une décision émotive ou une façon de penser émotive parce qu'on peut toujours trouver des bonnes raisons pour quelque chose.
Exact.
Je pense que c'est ce qui peut expliquer pourquoi une personne qui est pourtant très intelligente, ça n'a rien à voir avec l'intelligence, puis très éduquée, puis qui connaît la science, peut tomber dans des choses comme ça.
Je ne me souviens plus si c'était en Onde ou pas que tu en parlais, mais on peut faire le parallèle avec les mouvements sectaires et tout ça.
Ce n'est pas une question d'intelligence.
Même s'il y a de quoi, plus tu es intelligent, plus tu vas être bon pour rationaliser les raisons pourquoi tu fais ça.
Il y a un mix de personnalité et probablement de QI, carrément, pour être capable d'entraîner des gens dans tes théories, qu'elles soient vraies ou pas.
En bout de ligne, ça prend quand même une capacité importante, comme être humain, à rallier des gens.
Ça prend du leadership, d'une certaine façon.
Donc, personnalité plus intelligence est pas mal nécessaire, finalement, pour virer dans cette direction-là.
La raison pour laquelle on surfe là-dessus et qu'on parle de ça, c'est que toi et moi, ça nous a amenés à réfléchir à l'impact de ce qu'on peut voir en santé physique, mettons, si on le prend à large pour commencer, puis évidemment en physio, de ce genre de trucs-là.
Encore une fois, je peux revenir aux termes « dérive », qui me fait penser, puis on en parlait tantôt encore, à « ça peut pas faire de tort ».
Est-ce que « ça peut pas faire de tort » est une excuse pour dériver dans les théories de traitement ou.
De modalité finalement qu'on utilise en santé physique autant en physio qu'ailleurs.
Ça peut être au niveau médical aussi.
Je pense qu'il faut peut-être comprendre un peu d'où on part et où est-ce qu'on s'en va pour mieux comprendre ce qui est derrière tout ça.
Qu'est-ce que tu vois en physio à la base qui pourrait être un risque de dérivé, Axel, toi?
Tu sais, je pense qu'il faut qu'on se souvienne, puis tu sais, c'est difficile pour nous, puis encore plus pour les plus jeunes physios ou téfis qui nous écoutent, de se rappeler que la pratique basée sur les données probantes, c'est relativement nouveau, c'est relativement jeune.
C'est quasiment arrivé en même temps qu'Internet, un petit peu avant, mais à peine, parce que la diffusion d'informations, de toute façon, avant Internet, c'était assez difficile, il fallait que tu ailles à la bibliothèque.
Puis entre chercheurs aussi, puis universitaires, chercheurs.
Oui, c'est ça.
Ça fait pas si longtemps que ça, puis en fait, oui, on a une profession qui est jeune, mais qui est quand même je te dirais un petit peu plus vieille que ce qu'on pourrait appeler vraiment de la pratique basée sur les données probantes, le « evidence-based practice » qu'on appelle.
C'est logique qu'on n'ait pas toujours été vraiment basé sur les données probantes parce que, bon, nous, on ne refera pas toute l'histoire de la physio ce matin, On découle des sciences infirmières et de la médecine.
La médecine, il n'y a pas si longtemps que ça, c'était des saignées, puis c'était la théorie des humeurs.
Ce n'est pas si loin que ça dans le temps.
Tu ne voulais pas une fracture ouverte, Axel, il y a 100 ans.
Écoute, à ce moment-là, justement, ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui la médecine alternative, que je dis en guillemets, n'était pas plus risqué que la médecine conventionnelle ou orthodoxe, parce que les deux n'étaient pas basés vraiment sur des données probantes.
C'était plus une question de statut social que les médecins s'étaient faits à ce moment-là.
Là, on n'y est plus aujourd'hui.
mais ça peut expliquer un peu l'amalgame qui s'est passé au travers des années.
Là, maintenant, on est dans un contexte où la pratique basée sur les données probantes C'est quelque chose d'établi, c'est devenu la norme.
Et justement, la médecine orthodoxe, c'est vraiment rallié à ça.
C'est la façon dont elle pratique.
Puis nous, la physiothérapie étant la discipline reconnue orthodoxe pour justement toute la réadaptation physique.
ben, on se colle à ça aussi, puis on essaie de suivre ça.
Aujourd'hui, en 2024, on est rendu dans un contexte où on s'attend de nous à ce qu'on pratique selon les données probantes.
Est-ce qu'on le fait?
Puis pourquoi...
Puis jusqu'où il faut aller?
Puis pourquoi est-ce qu'on le fait pas tout le temps?
Tu sais, je pense qu'on peut peut-être partir, tu sais, on fera pas l'histoire de la physio au Québec aujourd'hui, là.
Tu sais, on peut partir peut-être de notre rôle qui était un rôle qui...
Je sais même pas si on peut dire professionnel, là, si on revient au début de la pratique en physio.
qui ne s'appelait pas comme ça avant, évidemment.
Puis même une fois qu'on a commencé à appeler ça dans le monde du Commonwealth anglo-saxon, de la physiothérapie, puis dans le monde francophone un peu plus, de la kiné, on appliquait beaucoup ce qu'on se faisait dire de faire.
On suivait simplement ce que le médecin nous disait de faire.
Donc on était beaucoup dans les modalités, on était beaucoup dans les traitements, puis l'application de modalités.
Est-ce que tu penses que c'est quelque chose qui nous suit aujourd'hui si on parle d'où est-ce qu'on part comme groupe de professionnels en physio?
Ouais, c'est sûr que c'est ça.
Je vais vous parler d'une petite histoire courte.
Puis encore, on n'est tous les deux pas des experts de l'histoire de la physio au Québec, mais on a fait des recherches quand même popées pour le livre à date.
Bon, historiquement, effectivement, on était des exécutants, des donneurs de soins vraiment, puis avec très peu d'autonomie sous le chapeau des physiatres.
Puis c'est là qu'on a commencé justement, je dis « on » justement, ces femmes-là, parce que c'était principalement des femmes.
Je pense qu'on ne peut pas passer sous le radar le fait que l'histoire de la physio est reliée à l'histoire du féminisme.
Ces femmes-là étaient à la quête de plus d'autonomie.
Elles se sont professionnalisées, il y a eu une formation universitaire.
Aujourd'hui, on est rendu avec une maîtrise même.
On est parti de masseuse, carrément.
Pas dans le terme péjoratif.
C'était le terme qu'on donnait initialement.
En fait, c'était un peu ça le but de ces femmes-là.
C'était de professionnaliser le massage et de le dissocier du massage érotique.
C'était carrément ça.
C'était d'avoir un massage médical qui n'est pas vu comme quelque chose d'érotique.
Thérapeutique.
Et le massage, à ce moment-là, était aussi seulement une partie, généralement, des...
T'sais, quand on regarde le début de ce qui ressemble le plus à la physio, qui est à la fin des années 1800, t'sais, on parle du toucher qui fait du bien, donc le massage, là, carrément, mais de la relation thérapeutique, puis des exercices, t'sais, qui finalement...
Exact, les exercices thérapeutiques.
Ils font vraiment le fondement de notre profession, et là...
Avec le temps, je ne voulais pas te couper sur où est-ce que tu t'en allais en termes d'exécutant, mais on dirait qu'on a juste essayé de trouver, et là encore une fois, on exclut nous-mêmes, toi et moi, mais essayer de trouver d'autres modalités à coupler au massage ou à la thérapie manuelle moderne finalement, puis aux exercices.
pour essayer de trouver s'il n'y a pas d'autre chose qui peut aider pour les pathologies du système locomoteur.
Puis la douleur, évidemment, qui joue un grand rôle là-dedans.
Puis en fait, on est beaucoup plus que ça, puis toi et moi, on en parle souvent.
Je pense que tout ça, ça nous amène à nous questionner d'où est-ce qu'on part, qui peut expliquer où est-ce qu'on est, puis nous amener à nous questionner sur qu'est-ce qu'on est exactement en physio.
C'est là que toute cette question d'autonomie-là est importante, parce que justement, avec ce désir d'autonomie-là, mais avec...
Bon, je ne veux pas l'utiliser de façon péjorative, mais c'était un peu ça quand même, le corporatisme médical qui faisait comme justement, non, on n'a pas nécessairement envie que vous ayez plus d'autonomie dans notre champ à nous.
Il y a des physios qui ont dit « OK, comment est-ce que je peux avoir plus d'autonomie?
Je vais aller voir ailleurs.
Je vais aller voir ce qui n'est pas sous le chapeau médical présentement.
» Puis ça, c'était quoi beaucoup?
C'était ce qu'on pourrait appeler les pratiques alternatives.
Donc là, c'est là qu'on a commencé, je pense, à flirter un petit peu plus avec des choses qui étaient moins orthodoxes, qui n'étaient pas utilisées ou reconnues par le corps médical.
mais qui pouvait donner une espèce d'autonomie, une espèce d'unicité au physio, parce que là, il faisait des choses qui étaient différentes.
Différentes de la médecine, puis je pense qu'on peut faire un parallèle, puis on en a déjà parlé, toi puis moi, avec les psychologues qui tentaient de faire la même chose, à peu près dans les mêmes années que la physio, que les physios à ce moment-là, et les psychologues ont...
Je ne sais pas si c'est parce que c'est une question de chance, mais ils ont mis le droit sur quelque chose qui s'est avéré perdre peut-être des fois plus de sens que les modalités non orthodoxes et alternatives.
Je ne sais pas ton opinion là-dessus.
Écoute, je n'ai jamais jasé vraiment longtemps avec un psy de leur profession et de leur état, mais de ce que j'en sais, les dérives en psy, ça existe aussi.
Ça a existé et ça existe encore.
Donc, des thérapies qui ne sont pas basées sur des évidences scientifiques et qui ont très peu de plausibilité biologique aussi, en psychothérapie, ça existe.
Je pense qu'il n'y a aucune discipline qui est à l'abri de ça.
Oui, clairement.
Mais quand on parle de dissocier du médical et du corporatisme médical, ce que les psychologues ont fait, c'est qu'ils ont axé vraiment, ils sont sortis du système de santé en masse.
Je ne peux pas donner une année précise, il faudrait que je retourne dans mes notes.
mais probablement au milieu du siècle ou à peu près, dernier, évidemment.
Puis, en fait, ils ont bâti, puis c'était majoritairement des hommes, eux, à ce moment-là.
Ils ont bâti une...
Il y a eu beaucoup de ça aussi.
Oui, une façon d'aborder la santé mentale de façon non médicale, et ce qu'on voit aujourd'hui, la différence entre le psychiatre et le psychologue.
Bon, le psychiatre va dire qu'il fait de la psychothérapie aussi, mais les psychologues vont dire, ben non, c'est majoritairement nous qui faisons de la psychothérapie.
Bon, évidemment, il y a d'autres professionnels depuis la loi 10, qui ont la capacité et le droit de faire de la psychothérapie, mais dans tous les cas, ils ont abordé la santé mentale différemment que ce qui se faisait au niveau médical, qui, finalement, c'était internément.
C'était pas compliqué.
On leur mettait une camisole de force et on les mettait dans une salle avec des coussins blancs.
Quand les gens avaient des troubles de santé mentale plus graves ou plus importants, on les rendait dysfonctionnels à la société.
On ne parle pas des lobotomies et de tous les autres traitements expérimentaux qu'il y a eu.
Exactement.
Les psychologues ont voulu faire la même chose.
Aujourd'hui, ça donne une profession en soi authentique où leur dérive de la médecine, d'une certaine façon, a donné quelque chose qui est une profession en soi, qui est beaucoup étudiée en sciences humaines, la psychologie humaine.
Alors qu'en physio, l'électrothérapie, les outils de massage, ce qu'on voit plus récemment, le taping, le cupping, les aiguilles.
On a tenté de se démarquer avec des modalités et des traitements.
Un, est-ce qu'on fait bien?
Deux, est-ce que c'est evidence-based?
Est-ce que ça nous différencie?
On est qui, nous autres, finalement, qui voulons pratiquer la médecine physiologique, evidence-based, à finalement essayer de trouver toujours des thérapies alternatives pour aider nos patients.
Effectivement, on est dans une situation particulière.
Ceux qui ont écouté la conférence que j'ai faite aussi avec Marie-Ève à Physio 360 sur l'identité de la physio, on est justement encore en quête d'une définition claire, je pense.
Ceci dit, ce qui est particulier en physio, je pense, c'est surtout, puis j'aimerais savoir ton avis là-dessus, François, c'est comment est-ce qu'on se définit parce que ce qu'on a de particulier, contrairement à d'autres professions, c'est qu'on est vraiment moitié-moitié dans le système public, dans le système privé.
Puis, des fois, ce n'est pas tout à fait clair.
Est-ce qu'on est vraiment une profession de santé?
Est-ce qu'on est vraiment des professionnels de santé?
Ou est-ce qu'on est un, puis là je vais le mettre encore entre guillemets, un service de bien-être, du wellness?
Parce que je pense que...
Principalement au privé, on navigue dans ces eaux-là aussi, on va chercher une part de marché de cette industrie du bien-être-là, et je pense que c'est peut-être de ce côté-là où la dérive est peut-être un petit peu plus tentante, disons.
Bon, tu veux mon opinion là-dessus?
Tu sais, je peux te relancer...
Je te prends à brûle pour poing, là.
Ouais, tu sais, mais en même temps, tu sais, je peux te relancer ta question par une autre question, tu sais.
Il y a encore des physios en neuro qui pratiquent avec du...
tu sais, avec la théorie de Bobat, là.
Tu sais, pis ça, c'est majoritairement en centre de réadaptation.
Pourtant, moi, j'étais à l'université au début des années 2000, pis on me disait que ça faisait pas de sens, ces théories-là, tu sais.
Fait que...
C'est un bon point.
Tu sais, bon, est-ce que c'est juste driver par le privé Je le sais pas.
Est-ce qu'il y a beaucoup de dérives chez les dentistes qui sont au-dessus de 90% dans le privé?
Oui.
Est-ce qu'il y en a plus parce qu'ils sont au privé?
Ah non, mais je me suis peut-être mal exprimé.
Je voulais pas dire que les dérives étaient poussées par le fait d'être au privé.
Effectivement, je comprends.
Je pense que je me suis mal exprimé.
En fait, ce que je veux dire, c'est que je pense que c'est C'est plus important, je pense, d'être « evidence-based » si on se définit comme une profession de la santé.
Je pense que c'est surtout ça.
Je t'explique pourquoi.
Je ne pense pas que le fait d'avoir des pensées alternatives et non basées sur la science, c'est nécessairement un problème en soi.
On a le droit d'avoir des croyances, on a le droit d'avoir une spiritualité, les croyances des gens, on n'est pas ici pour juger ça.
Tu as le droit d'avoir tes croyances religieuses, c'est correct.
Mais la question, c'est qu'est-ce qu'on est une profession de la santé ou pas?
Puis si on est une profession de la santé, bien, ce qui est attendu de nous, maintenant que la pratique basée sur les données probantes existe et est le standard, c'est qu'on pratique selon les données probantes.
Puis, tu sais, ça, c'est comme pas.
Tant écrit C'est dans notre code de déonto.
C'est quand même écrit dans notre code de déonto.
C'est peut-être pas assez dit, en fait.
Ça répond un peu à notre question.
On est une profession de la santé, c'est écrit dans notre code de déonto, puis c'est dans le contrat social, c'est le contrat moral de...
La société, on a décidé depuis plusieurs décennies que ce qu'on voulait de nos professionnels de la santé, c'est qu'ils pratiquent selon les données probantes, selon la science.
Puis, bien, en échange, nous, on est prêts à payer beaucoup, beaucoup d'impôts pour avoir un système de santé qui va payer ces professionnels de la santé-là, ou on est prêts à payer nos assurances ou nos cotisations de CNST ou sur notre permis de conduire avec la SAC.
pour, en échange, avoir des services qui sont basés sur des données probantes.
Donc, même si ton patient, il te dit pas « je veux des services basés sur des données probantes », c'est implicite.
Donc, c'est une question d'honnêteté, c'est une obligation professionnelle, comme tu as dit, c'est une obligation idéontologique même.
Ben, en fait, tu revois un petit peu ce que tu disais tout à l'heure par rapport au risque.
de dérive dans un contexte professionnel, c'est la crédibilité qu'on donne aux professions puis aux professionnels ou qu'on pourrait perdre en fait aussi.
Ça, c'est un enjeu quand même et qu'on ne discute pas beaucoup, mais je pense qu'au Québec, l'Office des professions prend cet enjeu-là très au sérieux.
Il y a des modifications réglementaires qui vont être poussées dans les prochains mois et prochaines années.
pour essayer de ramener un peu les ordres professionnels sur le droit chemin.
Tous les ordres n'ont pas besoin d'être ramenés au même pourcentage.
Il y en a qui se sont égarés, il y en a qui ont dérivé.
Pense à ton chemin, il y a de l'eau de chaque bord.
Il y en a qui sont tombés et qui se sont laissés partir à la dérive d'une forme de corporatisme basé sur leur pratique.
Il y en a qui sont plus loin que d'autres, clairement.
Mais à partir du moment où on porte un titre professionnel, là, on peut même aller plus loin et dire que c'est une question de crédibilité, mais c'est une question de responsabilité.
Si, comme profession, on veut davantage de responsabilité, évidemment, il faut qu'on prouve qu'on est capable de les prendre adéquatement.
C'est fortement relié à cette responsabilité plus grande-là.
Et on peut le dire, fortement relié à la rémunération aussi, carrément.
On parlait de pourquoi c'est important aussi.
Non seulement c'est une obligation déontologique, mais c'est une affaire de consentement libre et éclairé.
Ça, c'est la base de toute relation thérapeutique.
Il ne faut pas oublier que le consentement libre et éclairé, Ça inclut pas deux parties, mais trois.
C'est juste que des fois, il y en a une qui est la même personne.
C'est-à-dire que ça inclut le professionnel qui dispense le service, ça inclut le patient, puis ça inclut la personne qui paye.
Parce que l'agent payeur, il faut qu'il soit d'accord avec le deal.
Des fois, c'est la même personne quand tu vas dans une clinique privée et que la personne paye de sa poche, mais des fois, c'est une personne tiers soucis.
Et cette personne-là, il faut qu'elle soit d'accord avec ce qui se passe et ce pourquoi elle paye.
Ça fait partie du consentement libre et éclairé.
Je vais prendre l'exemple en médecine avec la RAMQ.
La RAMQ, il y a certains médicaments d'exception ou certaines médications off-label ou des traitements expérimentaux qui n'ont pas fait leur preuve encore.
On peut penser à certaines injections dans notre domaine.
Tu sais, des injections de PRP, des choses comme ça, ou de Saint-Vic.
Et puis ça, c'est des produits, il y a quelqu'un qui a de l'argent à gagner derrière ça, c'est pas parce qu'il n'y a pas de recherche sur ces produits-là, contrairement à la glace.
Mais il y a des gens au gouvernement qui travaillent là-dessus à déterminer, ok, ça, est-ce qu'il y a suffisamment de preuves pour dire, nous, comme agents payeurs, on rembourse ça.
Puis bon, là, tu vas me dire, il n'y a pas juste l'effet scientifique qui va déterminer s'il paye ou pas.
Il y a d'autres facteurs aussi.
Mais ça en est un.
Ça en est un.
Oui, c'est ça.
En physio, c'est la même chose.
Je pense qu'autant le patient que l'agent payeur sont en droit de s'attendre à ce que tu offres comme soin.
C'est basé sur des données probablement.
La barre n'est pas super haute parce que, justement, c'est une question de transparence et de donnété en ce sens que si tout le monde est d'accord avec le deal, Un traitement expigmental, ça peut se faire.
Juste de dire, écoute, moi, j'ai envie d'essayer ça avec toi, selon mon expérience, selon ce que j'ai vu.
C'est pas basé sur...
Et puis encore, l'expérience du clinicien, ça fait partie de l'échelle, de la pyramide de l'hypnose.
C'est juste que c'est le plus bas niveau.
Mais ça reste...
Quand même, ça fait partie.
Mais si t'es honnête avec le fait que, écoute, j'ai pas beaucoup d'évidence là-dessus, c'est juste de l'anecdote, mais...
j'aurais envie d'essayer ça avec toi et tu es à l'aise avec ça, que le patient est d'accord avec ça et que l'agent payeur est d'accord pour essayer ça, moi je vois aucun problème.
Le problème c'est que c'est souvent pas dit.
C'est souvent vendu comme si c'était du cash que tu peux prendre.
Est-ce que tu penses qu'une des difficultés que la physio a, Axel, puis là dans le fond je te pose une question mais tu vas comprendre, tu connais déjà mon opinion là-dessus, mais est-ce que tu penses qu'une des difficultés, puis là je vais te donner un exemple après ça, que la physio a de déterminer les interventions et les modalités qui sont les plus efficaces pour XY problématiques.
On peut parler de fonction en physio, mais bon, les gens qui nous écoutent, qui baignent dans le domaine de la physio vont comprendre, mais monsieur, madame, tout le monde, la fonction, ça ne veut pas dire grand-chose.
En physio, on travaille souvent avec la douleur.
Si les dentistes, eux, travaillent avec l'image d'une douleur qui est une carie, qui apparaît sur une radiographie, en physio, l'atteinte de la fonction qui est parfois, pas toujours, mais quand même souvent influencée ou dont la douleur fait partie, est-ce que...
parce que, tu sais, il y a beaucoup de choses qui ne régleront pas ce qui est sous-jacent à la douleur, mais qui font du bien à la douleur et qui donnent l'apparence de traiter le problème.
Je pense que c'est important qu'en physio, on adresse la douleur.
Premièrement parce que c'est 20 à 30 % selon ce qu'on regarde comme données de la population qui vit en douleur chronique.
Donc il y a des gens chez qui régler l'origine du problème, c'est impossible ou difficile parce qu'on ne sait pas vraiment c'est quoi.
C'est multifactoriel ou c'est complexe.
Alors adresser la douleur, ça reste important.
la plupart des techniques et des modalités et des traitements qui sont derrière ce que toi et moi, on juge le plus important en physio qu'on n'a pas abordé encore, qui est l'évaluation, le diagnostic, puis bon, ce qui peut être après le pronostic, c'est des traitements, des modalités qui traitent la douleur.
Est-ce que la douleur en physio, c'est un problème, ça rend ça plus complexe à adresser avec nos patients versus le pharmacien, On pourrait tomber aussi dans le fait qu'il y a bien de la médication qui a des effets placebo importants, mais c'est peut-être plus objectivable de travailler avec des maladies, des pathologies et des médicaments, ou avec une carie, un air atteint et un traitement de canal, que travailler avec la douleur et tous les facteurs qui y sont associés.
C'est sûr, c'est sûr.
La douleur, c'est une plainte subjective.
Puis, un placebo, ça peut avoir des effets sur des plaintes subjectives seulement.
Donc, il y avait une étude par rapport Je pense que c'était une condition pulmonaire, je ne sais plus si c'était de l'asthme ou une MPOC.
Mais bref, ils donnaient un placebo et les gens se disaient moins essoufflés, disaient qu'il y avait une amélioration subjective des symptômes.
Mais finalement, la fonction respiratoire, lorsque mesurée avec une spirométrie, n'était pas mieux.
Alors qu'avec la vraie médication, on avait l'effet objectif.
Nous, c'est sûr que vu qu'on travaille avec beaucoup de plaintes subjectives, là on parle de douleurs, mais il y a aussi des étourdissements, même des paresthésies.
Donc, c'est toutes des choses sur lesquelles on peut avoir un effet avec un placebo.
Là, on pourrait entrer sur la place du placebo en pratiques basées sur des données probantes, mais je vais revenir à ce que j'ai dit, c'est une question de consentement libre et éclairé.
Moi, je te dis, écoute, ça se peut que ce soit juste un placebo, parce que si on regarde les études, les expériences cliniques randomisées qui ont été faites là-dessus, ça ne bat pas le placebo.
mais présentement c'est ce qu'on a de mieux à t'offrir, puis ça peut peut-être t'aider à t'y sentir mieux, puis toi t'es à l'aise avec ça, puis que la personne qui paye est à l'aise avec ça, ben moi j'ai aucun problème avec ça.
Ça amène, cette discussion-là sur le consentement, le placebo puis la douleur, je pense que ça amène directement à quelque chose qui est probablement pour moi le plus important en physio, puis bon, je pense que d'autres professionnels, on n'a pas de leçons à donner parce qu'on n'est vraiment pas les meilleurs là-dedans, d'ailleurs parce qu'on est très peu formés à ça, mais pour qu'on puisse comprendre ce que le patient veut, il faut lui demander, il faut l'écouter.
Puis juste à ce moment-là, on est capable d'expliquer.
Parce que si on essaie d'expliquer en amont, ça marche pas pantoute.
Fait que le consentement peut juste venir de bien comprendre ce que le patient pense qui peut l'aider, en discuter avec.
Lui.
Encore une fois, il y a une question de danger ou pas là-dedans.
Notre objectif ne devrait pas toujours être de dissuader le patient de vouloir ou pas une intervention.
Encore une fois, tant que ça ne fait pas de tort.
Je pense qu'après ça, on pourrait flipper.
Je vois que c'est quelque chose qui te brûle les lèvres, mais après ça, je pense qu'on pourrait flipper facilement sur la discussion.
qu'est-ce que ça veut dire quoi, ça fait pas de tort, puis à quel point est-ce que ça peut en faire.
Mais pour avoir le consentement du patient, il faut d'abord l'écouter à la base, base, base de tout ça.
Il faut bien savoir ce qu'il pense, lui, ou elle, évidemment.
C'est tellement important ce que tu dis.
Ça peut paraître niaiseux.
« Oui, il faut écouter notre patient.
» Mais on le dit et on continue de le dire parce que ça n'a pas l'air si évident que ça pour tout le monde.
Parce que, et là je dis « on », je vais inclure tous les professionnels de la santé là-dedans, on fait beaucoup de suppositions.
Donc, on prend pour acquis que la personne qui nous consulte veut telle chose.
On prend pour acquis qu'elle veut un soulagement.
On prend pour acquis qu'elle veut une intervention.
Mais si tu ne poses pas la question, tu ne le sauras pas.
Tu as totalement raison de poser la question.
Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on peut faire pour vous?
Qu'est-ce que vous aimeriez?
C'est quoi vos attentes?
C'est tellement important et c'est malheureusement encore trop peu demandé.
Et c'est probablement ce qui est la base d'amener aux gens des soins personnalisés.
Parce que parfois, il y a plusieurs alternatives à une même problématique.
Celle qui va mieux fonctionner, c'est celle avec laquelle le patient va être d'accord.
Parmi les alternatives qui peuvent amener, de façon générale, une amélioration de la condition qu'on pourrait idéalement objectiver, Mais là, si on agenote, parce que c'est bien populaire en 2024, justement parce que les gens veulent des soins personnalisés et les gens ne veulent pas laisser sur la table quelque chose qui pourrait les aider.
Si ça peut m'aider, je suis aussi bien de le faire.
Mais là, je peux me ramasser avec...
Il y a des professionnels qui eux-mêmes vont aller dans cette direction-là.
Mais il y a des patients qui eux-mêmes vont aller contre ce que leur professionnel veut faire avec eux.
Des patients qui voient 15 professionnels différents et qui ont 12 machines à la maison, parce que plus, c'est certainement mieux.
Malheureusement aussi, il y a eu une mode en recherche où on comparait une intervention avec deux interventions, avec trois interventions, puis beaucoup arrivaient à la conclusion que trois étaient mieux que deux, puis deux étaient mieux qu'un, pour plein de raisons qui faisaient bien plus de sens que ce qu'on pourrait penser à la base.
Qu'est-ce qu'on fait avec les gens qui ne savent pas?
Parce que le consentement, c'est basé aussi sur la compréhension du patient.
Puis là, c'est qui qui sait plus, le professionnel ou le patient?
Comment est-ce que le patient peut naviguer dans cette distance, cette réalité-là?
Puis est-ce qu'on a notre rôle, nous, comme professionnels là-dedans?
C'est là qu'on a une responsabilité, puis là aussi le code de déonto, c'est cette asymétrie de savoir-là.
Nous, c'est attendu qu'on ait ces connaissances-là, puis qu'on sache c'est quoi qui est basé sur les données probantes, c'est quoi qui a des choses qui l'appuient, qui sont scientifiques ou pas.
Le patient, lui, il vient chercher ça de nous.
Donc, d'autant plus important que nous, on fasse ce travail-là parce que ça fait partie de la base de nos responsabilités.
Là, tu disais, c'est quoi justement le danger?
C'est quoi le tort que ça peut faire?
C'est sûr que dans le balado d'Olivier Bernard, tu as vraiment l'exemple extrême de Bernard Lachance qui est décédé du sida à cause qu'il n'a pas pris ses traitements parce qu'il est vraiment parti loin dans des théories du complot.
Mais ce qu'on peut voir plus souvent, c'est plutôt des choses peut-être un peu moins graves, parce que les gens vont prendre ça en plus de leur traitement, comme tu dis.
Fait que là, par exemple, si on sort de la physio un peu...
Axel.
Je ne veux pas te couper, mais je vais te ramener sur un sujet de discussion qu'on a eu récemment.
Puis on n'enverra pas personne, mais comme quoi les médecines complémentaires sont...
Comment c'était dit?
Sont complémentaires à...
Ben c'est ça, c'est.
Qu'En fait, c'est une entrevue à la radio, j'avais fait une petite sortie sur X, anciennement Twitter.
Faut aller lire, faut aller suivre Axel pour aller lire un petit peu, c'est public là, mais c'est ça, en fait c'est une entrevue à la radio, c'est une sortie à la radio où publiquement on disait que les médecines alternatives étaient complémentaires à la médecine réelle.
La ligne est floue, là, et c'est là qu'en tout cas, je pense qu'il y a du danger pour la population.
Moi aussi, moi, j'ai un gros problème avec ça, parce que de dire que c'est complémentaire, ça peut être dangereux.
Justement, si on rentre juste dans la pharmaco, ben t'sais, t'as des interactions médicamenteuses.
Qui se peuvent, là.
Pis là, on rentrera même pas dans le fait que les produits naturels pis tout ça, ben c'est bien moins régulé aussi, pis que souvent, ben ce qui est écrit sur l'étiquetage, c'est même pas ça qu'il y a dedans, fait qu'il y a ça aussi.
Mais même à ça, il y a des interactions possibles.
C'est super important.
Surtout que tu prends quelque chose en plus de tes traitements, que ce soit justement, tu te dis « je vais prendre de la vitamine C intraveineuse en plus de ma chimio ».
Assure-toi de checker avec ton pharmacien et ton médecin avant.
Il y a une partie là-dedans, où tantôt tu en parlais, tout ce qui est subjectif comme symptômes, ce qui amène les gens à consulter le médecin, c'est des symptômes qui sont généralement subjectifs.
Après ça, le professionnel va tenter d'objectiver ce que la personne vit pour mettre le doigt sur le problème qui est derrière le vécu du patient.
Mais prendre de la vitamine C pendant mon traitement de chimio, l'effet placebo peut être important et c'est là la dérive potentielle, je pense, où si subjectivement l'humain qui prend XY traitement a l'impression que ça l'aide, l'impression que quelque chose aide peut devenir au détriment d'autre chose dans la tête de la personne et c'est là que le terrain peut devenir glissant, j'ai l'impression.
C'est ça, parce que là, en plus des risques vraiment pour la santé, donc justement que ce soit des interactions ou des détériorations parce que même t'as négligé l'intervention qui était importante, t'as les risques financiers, t'as les coûts parce que souvent c'est des choses qui coûtent quelque chose.
et tu as le coût d'opportunité, parce que c'est sûr que, puis là, c'est là qu'on pourrait, c'est peut-être ce qu'on peut voir plus en physio, c'est-à-dire le temps et l'énergie que tu mets sur des interventions qui sont pas basées sur des données probantes, bien ce temps-là, et cet argent-là, tu ne le mets pas sur ce qui est basé sur des données probantes.
On s'attend, si tu as infini de ressources, T'as infini de ressources là.
Mais juste le temps, juste le temps être une ressource.
Exact, c'est ça.
T'as infini de temps, t'as infini de ressources.
Tu te dis, ben là, écoute, en plus, je vais prendre un exemple bien simple, j'ai une tendinopathie, on sait que l'intervention avec evidence-based, c'est de l'exercice en résistance.
Mais là, en plus de ça, je voudrais ajouter toutes les modalités électrothérapeutiques qui existent, je voudrais rajouter en plus de ça, je ne sais pas moi, du Reiki, de la réflexologie, je voudrais rajouter tout ça en plus, puis j'ai de l'argent, j'ai de l'énergie.
La cortisone, du PRP, du Shark Wave.
Mais le problème, c'est ça, c'est comme tu dis, c'est que les ressources ne sont pas infinies.
Puis la première ressource, c'est dans le temps.
Si tu remplis ton temps, tu remplis ton...
ton bagage de ressources avec ces interventions-là, au détriment des choses de base, comme qu'on sait qu'elles sont basées sur les données proventes, comme l'exercice, bien dormir, manger comme il faut, gérer ton stress.
Si ça, tu ne fais pas ça parce que tu mets ton temps sur des choses qui sont pseudo-scientifiques, on va dire, bien là, le risque de tort, il est présent.
Mais là, Axel, je pense qu'on peut tranquillement conclure là-dessus.
Là, tu me parles de bien manger, bien dormir, gérer mon stress, mais c'est difficile, ça.
Moi, j'aimerais bien mieux, pour ma tendinopathie, des extenseurs du poignet et des doigts, du commun tendon, j'aimerais bien mieux avoir de la cortisone, parce que mon médecin me le dit, je vais me faire infiltrer, puis ça va être réglé après ça, puis c'est instantané.
Parce que là, moi, je suis obligé de travailler 70 heures par semaine à l'ordinateur à cause que mon travail, puis mon loyer a augmenté, puis j'ai trois enfants à la maison, puis...
Moi, j'ai le goût que ça soit facile, j'ai pas le goût de faire un effort, tu sais.
Là, écoute, on pourrait repartir à un deuxième épisode sur l'humanité en 2024.
C'est dur!
Merci François de m'ouvrir cette porte-là parce que ça va me permettre aussi de faire une petite correction sur...
Ça n'a pas été diffusé encore, mais je suis passé au podcast d'Alexis Gougeon, puis on a parlé...
Dans votre santé.
Différentes choses, ouais, c'est ça.
Puis, vers la fin, j'ai dit une chose sur laquelle je veux revenir parce que j'ai dit...
T'as un regret?
Oui, j'ai un regret.
J'ai dit à Alexis que les gens ne croyaient pas au miracle.
Je pense que ce que je voulais dire, c'était qu'il fallait respecter l'intelligence des gens.
Je pense que si on leur explique les choses, ils sont capables de comprendre.
Mais en fait, non, les gens croient et surtout ont envie de croire au miracle.
Ils ont envie de croire qu'on a des solutions faciles, qu'on a des des quick fixes, surtout, comme tu dis, dans notre société, où on a des pressions que tout est rapide, tout est instantané.
Je veux dire, si ça te prend plus que deux secondes au détapage sur ton ordinateur, tu commences à perdre patience.
Donc, effectivement, c'est le même dans tout.
Puis, ça crée des attentes.
Puis là, quand on est honnête et qu'on dit aux gens que ça va prendre du temps, effectivement, puis que ça va prendre de l'énergie puis de l'effort.
C'est dur à entendre, puis il y a des gens qui n'ont pas envie d'entendre ça, totalement, puis ça rend ça beaucoup plus difficile.
Mais de là, tu dis qu'il faut l'expliquer aux gens, puis je pense qu'il faut, au-delà de l'expliquer, une partie de notre job très importante, c'est qu'il faut motiver nos patients.
Donc, il faut non seulement leur expliquer, mais on a un rôle de les motiver à atteindre le meilleur d'eux-mêmes, dans leur capacité à eux, au moment donné de leur vie, puis de leur capacité physiologique.
On a tout un background puis un bagage.
Notre rôle en prévention aurait un impact encore plus grand si on était capable de voir le monsieur ou la madame de 65 ans avec une arthrose importante aux genoux, si on les voyait à 30 ans, plutôt en prévention primaire finalement, avec le mode de vie qu'ils mènent ces gens-là à ce moment-là, qui va les amener à plus de risques de développer ce genre de truc-là en vieillissant.
La motivation et le coaching, c'est quelque chose d'hyper important.
de parler de ce qu'on parle ensemble en ce moment.
Ça ne peut pas faire de tort.
Ça vient aussi de...
Bien oui, ça peut faire du tort.
Puis voici les risques associés avec le fait de faire le choix A ou B.
Puis moi, mon rôle, c'est de te motiver dans la direction que tu veux aller dans la mesure où ça fait du sens dans mon travail.
Mais voici ce qui peut se produire si on ne fait pas ça.
Voici ce qui peut se produire si on fait ça à la place de ça.
Le coût d'opportunité peut être très grand parce que d'un côté, avoir une intervention qui fait du sens peut nous amener par là, mais si on part de la même place, une intervention qui fait du tort nous amène encore plus loin de notre objectif final.
C'est important en physio qu'on comprenne bien les pronostics et les risques associés à ne pas intervenir de façon adéquate ou simplement ou complexement intervenir de façon quick fix.
et l'impact négatif que ça peut avoir.
Je disais l'exemple de la cortisone tout à l'heure.
On les connaît, les effets adverses potentiels.
Puis quand on les répète, ils sont encore plus graves et importants et dangereux.
Et dangereux non seulement pour la chronicité de la problématique, mais aussi dangereux pour carrément les dons de système au niveau du corps humain.
Donc, expliquer, motiver, puis donner, je pense, les pronostics, puis mettre dans la balance, expliquer aux gens les risques d'agir ou de ne pas agir, c'est quand même important dans le physio.
Ça fait partie du consentement de l'être libre-éclairé, finalement.
100%.
Puis, tu sais, c'est pas parce qu'on ne croit pas à la magie puis qu'on a un bagage scientifique, puis qu'on se base sur des choses qui sont réelles, puis qu'on est réaliste dans nos pronostics, qu'on tient compte de tous les facteurs qui peuvent influencer négativement un pronostic.
Ce n'est pas à cause de ça qu'on est obligé d'être pessimiste et de péter la balloune des gens.
Au contraire, comme tu dis, C'est un devoir pour nous d'être optimistes, de croire en les capacités de notre patient à aller mieux.
Je veux dire, regarde autour de toi, la nature, le réel est suffisamment extraordinaire, à mon avis, pour ne pas avoir besoin de magie.
Je veux dire, les capacités du corps humain, justement, c'est ça, on étudiait ça.
La physiologie, c'est tellement extraordinaire, la capacité d'adaptation du corps humain, puis là, on rajoute à ça la capacité d'adaptation psychologique aussi, c'est tellement extraordinaire.
Puis ce qu'on peut faire pour guider ces gens-là dans le développement du plein potentiel de leur corps, on n'a pas besoin de croire à la magie pour être motivé à développer ce potentiel-là.
Et là, la magie excelle, dans le fond.
C'est les efforts plus le temps plus la résilience.
C'est ça qui fait de la magie.
C'est juste que ça frappe l'imaginaire quand on voit des gens qui ont réussi.
Puis souvent, on a l'impression qu'ils ont utilisé un quick fix, mais c'est facile quand on voit des gens qui ont réussi.
Cette personne-là qui a eu multiples fractures après une chute de 30 pieds, qui court un marathon 7 ans plus tard.
C'est 7 ans plus tard, mais...
être plus en chaise roulante, cette personne-là, parce qu'il y a eu de la résilience, de l'effort, puis du temps.
C'est ça qui crée de la magie.
C'est l'effort humain, puis on a un rôle important à jouer dans motiver les gens à être capables de se rendre dans cette direction-là.
On peut pas le faire à leur place, puis je pense qu'une fois qu'on comprend bien ça, et c'est probablement quelque chose que t'as vécu dans ta pratique toi aussi, et ce qui est difficile au début, c'est d'être capable de s'enlever cette charge-là sur nos épaules, la pression que les patients s'améliorent, elle est pas sur nous.
dans le terme de « on va les réparer », elle est sur nous simplement dans le terme de bien expliquer, bien éduquer, bien motiver, puis pousser les gens dans la bonne direction avec les connaissances qu'on a, puis la capacité des gens pour être capable de justement s'enlever cette charge qui peut être très difficile, puis j'imagine que les psychologues, les médecins vivent, puis plein d'autres professionnels vivent ce genre de situation-là, puis majoritairement en début de carrière, c'est de ma faute si mon patient ne va pas mieux.
Ça peut être de ta faute, pas parce que tu ne fais pas la bonne intervention, ça peut être de ta faute parce que tu n'as pas eu la bonne discussion avec ton patient.
Je pense qu'on peut terminer avec une citation qu'on a déjà entendue.
C'est peut-être moins glamour de ne pas être Batman avec tous ses gadgets ou même Superman avec ses pouvoirs magiques, mais notre rôle à nous, c'est d'être Alfred.
C'est d'être Alfred et de se mettre dans le siège du passager et de laisser conduire le patient.
Oui, exactement.
Alfred, qui est le chum à Batman, qui, dans le fond, qui prévoit, qui planifie tout ce qui va se passer par la suite.
C'est son coach.
Oui, exactement.
Axel, je vais te laisser partir, tu as d'autres obligations.
Moi aussi, on se reparle bientôt.
Merci pour cette discussion-là fort pertinente sur l'impact de tout ce qui sort un peu du du vrai médical finalement en physio.
Merci beaucoup pour ton temps.
Merci à toi François, toujours un plaisir.
Bye bye.