Élever la physio

Être physio autrement: au-delà de la pratique avec Alexis Gougeon

François Grégoire Season 1 Episode 9

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Dans cet épisode de podcast, j'accueille Alexis Gougeon pour discuter d'un sujet crucial dans le monde de la physio : comment envisager la profession au-delà de la pratique clinique traditionnelle. On aborde la difficulté pour les professionnels de la physio de se projeter dans un avenir où leur travail ne se limiterait pas uniquement à traiter des patients. Alexis, qui m'a approché pour discuter de ce thème, partage sa vision de la physio comme une discipline qui dépasse la pratique clinique, soulignant l'importance de diversifier les activités pour maintenir son enthousiasme et sa passion dans sa profession.

Rejoins-moi dans cette exploration de la physiothérapie sous un angle nouveau, où l'objectif est de stimuler le débat, d'inspirer l'innovation et de contribuer positivement à l'avenir de la profession. #physio

Tes commentaires et suggestions sont les bienvenus pour enrichir cette conversation et explorer ensemble les sujets qui nous passionnent, pour ensemble, Élever la physio.

@physiofranky
francoisgregoire.com

Salut tout le monde, c'est François.
Je suis avec Alexis Goujon.
Aujourd'hui, on va parler de c'est quoi qui est au-delà de la pratique en physio.
Je pense que comme beaucoup de professionnels de la santé, puis tu me diras qu'est-ce que tu en penses là-dessus Alexis, en physio, on voit parfois difficilement ce qui est au-delà de notre job principale qui est d'aider des patients avec leur déficience et incapacité neuromusculo-squelettique et cardio-respiratoire.
Alors, ça peut être difficile, je pense, pour bien des professionnels en physio de se voir thriver dans leur profession pendant longtemps dans un contexte où on ferait toujours la même chose.
Puis, peut-être, je te lance la parole, là, d'expliquer aux téléspectateurs qu'est-ce qui nous amène à discuter de ça aujourd'hui.
C'est toi qui m'as approché pour discuter de ce sujet-là.
Dis-nous-en donc un peu là-dessus, puis par la suite, on se présentera un peu nous-mêmes, puis on pourra parler un peu de notre cheminement, ce qui nous amène finalement à parler de ça aujourd'hui.
D'abord, merci d'avoir accepté mon invitation à ton podcast.
En fait, je pense qu'au final, c'est qu'on est les deux passionnés par ce qu'on fait, puis il y a beaucoup de points en commun à ce qu'on fait, même si on a peut-être des parcours différents, puis on n'est pas rendus au même point dans notre carrière, évidemment.
Mais au final, la raison pour laquelle c'est un sujet qui m'anime, c'est que faire de la physio autrement, ou la physio mais au-delà de la « physio » comme on la connaît, la pratique clinique avec les patients et les patientes, pour moi c'est un sujet qui est essentiel si on veut essayer d'ouvrir les horizons sur différentes façons de durer dans le milieu.
Puis pas juste durer pour en faire une carrière, puis d'être capable de décocher notre chèque de fonds de pension à la fin de la carrière, mais aussi pour avoir du plaisir à le faire, être capable de soulever différents défis, être capable de vivre sa passion à travers différentes facettes.
Puis tu sais, les gens en physio, en général, c'est tout du monde qui ont, disons, multiples talents, ils ont toutes des personnalités très...
très complètes, souvent c'est des gens qui ont des intérêts très variés, au-delà de la pratique simple, la physio, et ça fait des gens qui sont souvent créatifs, ça fait des gens qui ont des idées, ça fait des gens qui veulent mener des projets à terme, et t'sais, à l'intérieur d'une pratique individuelle de clinique, avoir des patients et des patientes, mais des fois on peut sentir qu'on est conscrits à vouloir juste faire ça ou à pouvoir juste faire ça.
Et je pense que c'est bien de parler aujourd'hui de c'est quoi ces possibilités autres.
Puis justement, c'est un peu ce qui a mené à ce titre brainstorm quand on disait, au-delà de la pratique, comment on peut être physio autrement?
Puis qu'est-ce que ça veut dire, pratiquer comme physiothérapeute en 2024?
C'est drôle parce que j'ai déjà donné une conférence Puis c'est un sujet que j'ai abordé, et je voulais utiliser un terme qui disait comme au-delà de la pratique.
Je pense que j'étais peut-être un peu plus crunchy dans mon titre, puis c'était quelque chose comme « Comment faire de la physio sans voir des patients?
» Puis dans le fond, je voulais parler de qu'est-ce qu'on fait.
Puis on m'a demandé de changer mon titre, on a trouvé ça trop osé.
Fait que j'imagine qu'il y a quelqu'un à quelque part qui ne voulait pas qu'on parle de ne pas voir des patients.
Je pense que tu vas être d'accord avec moi, Alexis, que voir moins de patients nous permet d'en voir plus en bout de ligne, ou d'en voir plus longtemps.
Oui, 100%.
C'est un des points de réflexion que j'ai.
Ça dépend de comment on définit ce que c'est faire de la pratique et voir des patients.
Il y en a peut-être qui n'ont aucun problème à voir 13, 14, 15 patients par jour, 35, 40 heures par semaine pendant 30 ans.
Mais de la façon que moi je perçois ce qu'on devrait offrir comme soins à des patients, je pense pas que c'est viable de faire ça toute une carrière pendant 30 ans à 35-40 heures par semaine.
En tout cas, pas avec la qualité de soins que moi j'espère vouloir donner à mes patients.
Moi je traite mes patients comme si c'était mes parents, comme si c'était mon frère, ma soeur, comme si c'était des membres de la famille.
Ce qui fait que je donne beaucoup, ça demande de l'énergie.
Je me donne à 120 % pour ces gens-là.
Je pense qu'on bénéficie d'avoir une meilleure qualité de physio au-delà de la quantité.
Quand tu dis que de voir moins de patients, peut-être qu'au final, ça peut faire en sorte qu'on en voit plus.
Mais je pense que si on est capable de durer dans la carrière clinique, parce que c'est ça un des gros problèmes qu'on a avec la profession en ce moment, c'est que les gens quittent la profession.
Puis souvent, en général, les gens ne quittent pas leurs collègues, ils ne quittent pas l'amour de la physiothérapie, ils quittent ce dans quoi ils se sentent un peu coincés, c'est-à-dire le fait de devoir beaucoup de patients, un haut volume, puis l'aspect de la...
C'est un peu la pression du volume clinique, mais les gens sont passionnés par ce qu'ils font, puis les gens aiment les milieux dans lesquels ils travaillent, ils aiment les gens avec lesquels ils travaillent.
Au final, je pense que si on reste déjà pour 15, 20, 30 ans, au final, à la fin d'une carrière, on va avoir vu bien plus de monde et on va surtout être capable d'avoir un impact sur beaucoup plus de gens.
Puis au final, je pense qu'il y a un bénéfice de tous les côtés.
C'est « win » pour le physio, c'est « win » pour les patients, c'est « win » pour les cliniques, pour le système de santé en général.
Je vais même aller plus loin de ce que tu dis, on prend le rôle de physio de voir des patients, mais quand on reste dans la profession, et encore une fois pas tout le monde, mais les gens qui restent dans la profession plus longtemps, généralement vont prendre le rôle de menteurs avec d'autres.
et finalement vont finir par transmettre cette passion-là et ce désir-là d'aider du monde.
Comme personnes individuelles, quand on reste longtemps dans notre profession, on finit par aider par la bande, dans le fond, plus de patients dans un contexte de mentorat aussi avec nos collègues.
Puis tu vois ça, là où ça m'amène, c'est que moi le podcast que j'ai lancé, puis probablement qu'il y a une des raisons qui motive aussi ce que toi tu fais au-delà de voir des patients, c'est que quand j'ai commencé à pratiquer, moi ce qui est important, moi je veux aider les gens, je veux avoir un impact positif, je veux essayer de contribuer à quelque chose qui est plus grand que moi.
Puis quand tu es en 1 à 1 avec des patients en clinique, c'est vraiment super, mais le temps que tu investis, Il n'impacte seulement une personne à la fois.
Mon but de lancer le podcast, initialement, c'était d'essayer de voir comment, avec la même quantité de temps, je peux avoir un impact sur plus de gens.
Comment je peux rendre mes connaissances accessibles à plus de gens?
Comment je peux contribuer à cet effet de ricochet?
T'aides une personne qui en aide trois, ces trois-là en aident trois autres.
C'est comme un effet pyramidal.
On est tellement en ce moment à la recherche de comment on fait pour optimiser les soins de santé, les ressources.
On est beaucoup dans l'optimisation, l'efficacité.
On remet beaucoup en question un peu plein de choses en lien avec le système de santé.
Je pense que ça répond à un de ces besoins-là d'avoir des modèles de pratique, mais aussi des modèles de transfert de connaissances ou des façons d'aider les gens autres que seulement un à un.
Je suis 100% d'accord avec toi et je vais garder cette idée-là.
Je me supprime une petite note et on reviendra tantôt parce que j'aimerais ça qu'on revienne un peu à ce qu'on voudrait donner comme exemple au départ et que tu nous parles un petit peu, Alexis, c'est quoi ton cheminement et qu'est-ce qui t'a amené à penser comme ça, à vouloir faire de la physio autrement?
Je pense que c'est très ancré dans ma personnalité, je crois.
Je suis un gars de projet, je suis un gars qui est passionné.
Quand j'aime quelque chose, je me donne à 100% et j'ai toujours envie d'essayer de penser au-delà de la prochaine étape.
C'est rare que je me satisfaie d'un status quo.
Quand j'atteins un objectif ou j'atteins un objectif en groupe, peu importe, j'ai tendance plus à avoir la réflexion « OK, c'est quoi la prochaine étape ?
» Ma première étape quand j'ai gradué comme clinicien, c'était juste d'être bon clinicien.
Mon but, c'était d'aider les gens.
À la base, je suis en physio parce que j'aime aider les gens.
La pratique clinique, là, on va parler de tout ce qui est autre que ça, mais à la base, j'adore ça et c'est au centre de ma pratique.
Je me définis en premier dans ma profession comme un clinicien, mais il y a cette notion en moi de toujours vouloir aimer l'enseignement, aimer la vulgarisation.
J'aime ça quand les gens comprennent.
Moi aussi, je suis un peu de la philosophie que quand on comprend mieux notre condition, quand on se comprend mieux, on est plus outillé pour se prendre en charge, faire des meilleurs choix de vie.
Je valorise la santé en général, fait que je pense que quand les gens ont des meilleures connaissances, une meilleure littératie en santé, ça les amène au final à moins consommer de soins de santé, puis avoir une meilleure autoprise en charge de leur santé à long terme.
Ça menait, après 6-10 mois de pratique, à vouloir faire un projet qui allait rayonner autre que par la pratique clinique.
Moi, l'idée du podcast est venue parce que c'était un médium qui était tranquillement en effervescence.
Je commençais à faire plus de voitures, puis j'écoutais des podcasts.
Je trouvais que c'était une façon de consommer de l'information qui était super intéressante.
Et j'avais envie de créer ce médium-là, puis je voulais pas le circonscrire au monde de la physio parce que je trouvais ça dommage de se priver de la possibilité d'avoir une passerelle de communication avec le grand public et les professionnels de la santé, un peu comme un hybride.
Fait que c'est ce qui a mené à mon podcast, Parle-moi de santé, que j'ai lancé en 2020.
Puis tu sais, à travers ça, tranquillement, cette passion à enseigner, faire du transfert de connaissances, ça a juste mené au fait que j'ai tranquillement mis des choses en branle pour avoir des opportunités d'enseignement, éventuellement devenir un mentor à l'intérieur de notre réseau de clinique pour les autres physios.
Cette volonté de redonner aux autres, de faire un transfert de connaissances, c'est ce qui fait en sorte que maintenant, après, je suis rendu à ma sixième année de pratique, La majorité de ma semaine, c'est d'être clinicien et de voir des patients, mais à travers tout ça, je fais de la communication scientifique, de la vulgarisation, j'ai les podcasts, j'enseigne en formation continue, je présente des conférences, ce qui me permet de rencontrer toutes sortes de professionnels de la santé, d'être en contact avec les autres.
Ça a un volet très diversifié, ce qui fait que ça permet de rester passionné et de sentir que chaque journée, chaque semaine peut être un peu différente.
Je pense que c'est ça aussi, l'espèce de monotonie qu'on ne veut pas qui s'installe dans notre rythme de vie, que ce soit de voir des patients ou de n'importe quoi d'autre.
Tu le disais tout à l'heure, les professionnels de la physio, généralement, on est du monde brillant.
Ça prend du monde brillant pour rentrer dans ces programmes-là, dans tous les cas.
Généralement, les gens qui sont brillants ont plusieurs hobbies, passions.
Ils aiment plusieurs choses.
Moi, personnellement, je suis un gars qui se tanne rapidement.
C'est pour ça que je crée les opportunités moi-même, comme tu le fais.
Tantôt, tu disais que tu voulais devenir un bon clinicien.
J'aimerais ça que tu me dises comment tu penses qu'un physio devient un bon physio ou un téphys devient un bon téphys.
C'est drôle que tu poses la question parce que j'avais cette réflexion-là hier justement parce que je suis en train de préparer une mini-série à l'intérieur de mon podcast qui va sortir au mois de mai 2024 pour le mois de la physio.
Puis une des choses que je réalise avec le temps, tu sais, c'est que moi, je pense que ma qualité principale comme physio, c'est vraiment d'être comme un un passionné de l'être humain à la base.
Je trouve que je suis habile avec les êtres humains en relation d'aide à la base.
Ça veut dire quoi pour moi concrètement?
La qualité principale pour moi, c'est la capacité à créer un lien de confiance rapidement avec à peu près n'importe qui.
On le sait maintenant, en 2024, la littérature est claire.
Si tu veux avoir un impact sur la vie des gens avec des douleurs et des incapacités physiques, il faut que tu sois capable de créer une relation thérapeutique.
Ces fameux effets non spécifiques, tout part de ça.
Puis moi, j'ai une facilité à créer ce lien-là avec les gens.
Je pense que c'est ma plus grande force.
Pour moi, c'est la qualité première, je crois, d'un bon physio.
Je dis des fois à la blague que pour être un très bon physio, il faut être très bon avec les êtres humains, puis il faut être très bon, je pense, avec la psychologie humaine, avec le comportement humain.
Puis il faut être correct avec le corps humain puis l'aspect mécanique.
Parce que je pense qu'il faut quand même une base, évidemment, de biomécanique, puis de comprendre comment ça fonctionne, les pathologies.
Évidemment qu'on doit pas traiter une...
tendinopathie du tendon d'Achille juste avec de la relation thérapeutique, quoique c'est encore drôle.
Mais au final, je crois que c'est comme probablement...
Je dirais que le deux tiers ou trois quarts d'être un bon physio, c'est vraiment de bien comprendre le comportement humain, puis bien comprendre le cerveau de l'être humain, puis d'être capable d'engager puis d'entrer en relation.
Puis qu'il y a comme un quart puis un tiers que c'est de vraiment bien maîtriser l'aspect musculo-squelettique, la biomécanique et tout ça.
Je suis 100% d'accord avec toi et je pense que t'es pas surpris de ça.
On se voit parler, on se voit jaser sur les réseaux sociaux et quand on se voit en personne, c'est des sujets qui nous animent.
Ma question c'est...
Comment ça se fait?
La dernière fois que j'ai calculé, dans les universités, le nombre de crédits qui étaient associés à tout ce qui est patho-anatomique, traitement, surtout traitement à modalité, versus qu'est-ce qui touche l'humain, comme tu le dis, puis ce qui part d'école des sciences humaines, de la psychothérapie, de la psychologie plutôt, d'une certaine façon, c'est comme 6 crédits là-dessus, sur le nombre total de crédits qui est au-dessus Je ne voudrais pas me fourvoyer, alors je ne vais pas plus loin, mais c'est un pourcentage qui est quand même très, très bas, puis ça donne l'impression que la formation en physio, elle est plus construite pour ne pas être dangereuse que pour être un bon professionnel.
Est-ce que c'est quelque chose qui est amené à changer?
Ça, c'est ma première question.
Alexis retient bien ça.
Ma deuxième question, c'est est-ce qu'on est un peu doom comme...
dans un contexte où ce que tu me dis, c'est que ta personnalité, c'est d'être passionné de l'humain, puis d'être d'abord capable de développer des relations humaines facilement avec les autres, des relations de confiance.
Tu sais, il y a plein de professionnels en physio qui n'ont pas cette capacité-là.
Est-ce que c'est quelque chose qui s'apprend?
Est-ce que les programmes n'attirent pas les bonnes personnes?
Si on regarde par exemple le pourcentage d'attrition même au sein même de la formation de base, on peut-tu devenir meilleur avec des humains?
Et pourquoi la formation n'adresse pas ça davantage?
Oui, une question tout simple, effectivement.
Il y a quelques éléments de réponse là-dedans.
Une des premières choses que je dirais, c'est que je fais en même temps mon propre avocat du diable à mon premier argument qui définit c'est quoi un bon physio.
Je ne sais pas si c'est possible de ne pas passer par le début de carrière à essayer de maîtriser l'aspect physique, anatomique, mécanique, pour ensuite pouvoir migrer et s'intéresser plus aux effets un petit peu plus macro.
Je ne sais pas si on est prêt, quand on gradue, à être capable de se lancer à 100 % là-dedans, parce que c'est quand même vrai qu'au final, ça prend des connaissances pour être capable d'être en confiance et de se sentir efficace avec tes patients, et de se sentir justement, comme tu dis, pas dangereux.
Tu veux quand même être capable de reconnaître les problèmes musculo-squelettiques pour être capable de dire « cette personne-là, elle mérite réellement d'être dans mon bureau et c'est moi qui peux l'aider ».
Parce que je ne pense pas que dans mes deux premières années, je recherchais autant à améliorer toutes les habiletés liées au savoir-être, aussi spécifiquement que mes trois, quatre dernières années qui sont principalement dédiées à ça, d'essayer de mieux comprendre l'être humain.
la clientèle qu'on a avec le temps évolue.
Tu le sais, plus t'as de l'expérience, plus t'as tendance à avoir de l'autoréférencement, plus t'as tendance à avoir des gens qui viennent te voir avec des problèmes compliqués, qui disent qu'ils ont vu 2-3 personnes que personne ne peut régler.
Est-ce que c'est un biais du fait que la clientèle que j'ai maintenant nécessite que je m'intéresse plus aux habiletés basées sur les êtres humains que l'aspect biomécanique qui est peut-être moins important que la personne qui vient avec une nouvelle douleur au genou parce qu'il a augmenté son volume de croix trop vite.
Ça, c'est une des premières réflexions.
Je te vois réagir à ça.
Tu me relances la balle?
Je suis d'accord avec toi parce que ça fait moi une décennie de plus que toi que je pratique, bientôt 11 ans de plus.
Ça va faire 17 ans cet été que je pratique en physio.
Je pratique moins, je me définis moins comme clinicien maintenant, mais en début de carrière j'en ai vu du patient.
D'après moi, ça va me prendre des années avant de rattraper l'équivalent d'un 35 heures par semaine.
Mais dans tous les cas, je suis d'accord avec toi, on finit par voir plus de clientèle chronique ou l'aspect versus, mettons, des blessures sportives peu ou post-chirurgie, par exemple.
Mais je ne dirais pas que ce n'est pas important, la relation d'aide, à ce moment-là, parce que si la personne n'a pas confiance dans ce qu'on lui propose ou qu'on n'est pas capable de la rassurer, on risque d'avoir un échec thérapeutique dans tous les cas.
Mais oui, je suis 100% d'accord avec toi.
Dans ma pratique, je vois la même chose.
Avec le temps, il y a des gens qui vont revenir nous voir pour des problématiques similaires ou différentes.
On a des références, on a des gens qui viennent nous voir parce que quelqu'un leur a dit qu'ils nous faisaient confiance.
Évidemment, comme tu le dis, on finit par avoir des gens qui ont vu plein d'autres mondes avant et qui n'ont pas d'aide ou qui n'ont pas réussi à avoir l'aide nécessaire.
Et là, des fois, je me demande pourquoi est-ce que ça n'a pas marché avec d'autres.
J'ai souvent tendance à revenir dans ce contexte-là, un peu comme ce que tu dis, à comment est-ce qu'on peut maximiser les facteurs non spécifiques à cette problématique-là de cette personne-là.
Je pense que c'est le moment où on tente d'être davantage spécifique à l'humain qu'à la pathologie que l'humain semble avoir, surtout quand ça fait un certain temps que cette pathologie-là est présente.
Exact.
Ce n'est pas pour mettre un X sur l'importance des connaissances musculo-squelettiques et mécaniques en lien avec la reconnaissance des problèmes.
C'est juste qu'avec le temps… Je ne pense pas que c'est vrai de dire que tout fonctionne avec tout le monde, on s'en fout.
C'est juste qu'il faut essayer de trouver avec l'individu qui est devant nous, ça va être quoi le meilleur plan de match.
Parce que quand on met tout le monde dans la même piscine et qu'on les met dans des études, C'est vrai qu'à peu près tout fonctionne de façon modérée, avec à peu près tous les mêmes effets.
Mais on ne se satisfait pas de ça pour dire qu'on va faire n'importe quelle modalité d'intervention avec à peu près tout le monde.
C'est juste que je pense qu'avec le temps, quand je parle de devenir bon avec le nombre spécifique, c'est qu'on est très spécifique à reconnaître ce que la personne devant nous a besoin.
en tant que telle et de reconnaître que ces besoins-là, c'était peut-être pas quelque chose d'aussi précis en lien avec la condition musculosquelettique.
C'est peut-être quelque chose en lien avec, je sais pas, ses attentes, en lien avec ses croyances, en lien avec comment cette personne-là peut organiser du temps pour se prendre en charge.
Qu'est-ce que cette personne-là a besoin de changer dans sa vie pour aller mieux, mais est-ce que c'est vraiment réaliste de changer ça, puis on va-tu perdre notre temps à essayer de régler tous les problèmes de santé des gens versus d'essayer d'être un vecteur dans les facteurs qui vont avoir le plus grand impact, t'sais.
Puis pour revenir à ta question initiale, moi je pense que ça s'enseigne au physio.
Je pense que les, entre guillemets, « soft skills », qui d'ailleurs portent très mal leur nom, on s'entend, Ça s'enseigne de façon, moi je suis assez catégorique là-dessus, les habiletés de communication, la notion d'écoute active, la notion de qu'est-ce qu'on recherche dans le discours du patient qui nous aide pour ensuite créer une intervention.
L'entretien motivationnel, ça s'apprend.
Les techniques de reflet, ça s'apprend.
Les techniques pour amener l'autre à réfléchir, toute la notion de de questions épistémologiques.
Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui s'apprennent comme ça, puis peut-être qu'il y en a qui l'ont naturel, puis qui font des choses intuitivement, qui fait en sorte que naturellement, l'aspect de relation humaine, c'est une force chez eux.
Mais je pense que ça peut se développer.
Puis une des bonnes preuves qu'on a aussi dans la littérature sur la théorie de l'autodétermination, je sais que tu en as déjà parlé avec Guillaume sur un de tes autres épisodes, mais les chercheurs qui s'intéressent à coacher les entrepreneurs pour trouver et générer les bonnes motivations chez leurs employés, ils ont démontré que ça s'apprend, fait qu'on peut coacher les gens, à stimuler les bonnes sources de motivation intrinsèques chez les employés.
De la même façon qu'on peut coacher des physios à être capable de catalyser cette motivation intrinsèque chez des patients, puis ça, ça devient un facteur qui est intéressant quand on parle d'essayer d'influencer les comportements des gens pour qu'ils puissent améliorer leurs conditions de santé.
Mettons parallèlement à ça, pour les gens pour qui c'est moins naturel, Comment ces gens-là font pour...
Tu as parlé d'un premier deux ans de pratique où tu étais peut-être moins focussé là-dessus.
Ce premier deux ans-là qui est quand même...
Je ne sais pas si c'est scientifique ou si c'est plus ma perception, mais le premier deux ans, l'amélioration se fait de façon un peu plus prononcée.
Cette espèce de courbe d'apprentissage est certainement plus grande pour n'importe qui qui arrive sur le marché du travail.
En physio, on n'y fait pas exception.
Comment est-ce que les jeunes professionnels qui rentrent sur le marché du travail, qu'ils aient ou pas naturellement cette capacité à rentrer en relation?
Personnellement, quand je suis rentré sur le marché du travail, Je ne comprenais pas cette réalité-là.
On ne m'a pas appris à l'université.
Évidemment, j'étais plus jeune, j'avais moins d'expérience de vie en général.
Je n'avais pas vraiment d'expérience de relations, de devoir développer des relations de leadership avec les gens autour de moi pour amener ces gens-là à s'améliorer.
Ça m'a pris un certain temps.
C'est ce que j'ai trouvé le plus difficile en début de carrière.
de comprendre ça, puis c'est ce qui m'a amené à passer proche de décrocher de la physio.
Tu sais, à me dire, ben on m'enseignait ça, pis c'est pas vraiment ça que je fais finalement.
It's not what I signed for.
Comment est-ce qu'on fait pour passer ce deux ans-là, tu sais, je pense que...
Peut-être que tu le fais avec moins de difficulté que moi, peut-être que d'autres personnes le font avec plus de facilité, j'en sais trop rien, mais je pense que quand on reste plus que deux ans en physio, on reste plus longtemps finalement, un peu comme ce qu'on voit en ressources humaines.
Quelqu'un qui reste dans une entreprise pendant deux ans risque de rester beaucoup plus longtemps, ça veut dire qu'il a trouvé son « fit ».
Comment est-ce qu'on fait pour faire ça en physio, pour que les gens qui rentrent sur le marché du travail restent deux ans et plus finalement, puis passe à travers ces deux ans-là de façon aussi confortable que possible.
Je pense qu'il y a certains éléments qui sont clés là-dedans.
Mettons, pour vivre un succès, Je pense que de un, la chose clé, ça prend du mentor.
Ça prend du mentorat, ça prend des mentors ou un ou une mentor.
Puis j'insiste souvent au début, parce que j'ai déjà présenté des conférences à des nouveaux gradués, puis c'est une des questions qui revient souvent.
Et les gens se méfient d'avoir un modèle sur lequel se baser.
Puis moi, je pense qu'au début, on ne devrait pas se méfier de ça parce que ça nous prend un certain repère.
Au début, il faut être capable un peu de calquer notre pratique sur quelqu'un, une espèce de pilier sur lequel on est rassuré, on est en confiance et on se sent compétent.
Puis c'est de la même façon quand on fait des stages en physio.
Tout le monde va se reconnaître.
Ils vont écrire leurs notes de la même façon que leur superviseur écrive les notes.
Ils vont enseigner les exercices que le superviseur enseigne.
Puis tu sais, tranquillement, on va un peu trouver notre identité, on va trouver notre façon de faire, on va identifier c'est quoi nos forces, c'est quoi les trucs qu'on aime un peu moins, puis on va être capable de se forger une identité comme physio.
Mais je pense qu'initialement, ça prend du mentorat solide.
Puis tu sais, le mentorat là, ça devrait être un non négociable dans la structure, dans la quantité initialement.
C'est une des choses qui semble être le plus demandée par les nouveaux gradués.
Puis c'est peut-être, je ne sais pas s'il y a un retard de la part de l'ensemble des employeurs, si on parle surtout des cliniques privées au Québec, par rapport à l'offre de mentorat, ne serait-ce que dans la durée, la quantité, la structure et la régularité à laquelle c'est organisé.
Je pense que ça, c'est un élément.
Mais le deuxième élément, je crois qu'il est important, c'est qu'au niveau individuel, je pense qu'il faut vraiment être « coachable ».
Et ça, je pense que c'est beaucoup en lien avec en partie peut-être notre personnalité.
Est-ce qu'on a une curiosité un peu éternelle à apprendre?
Est-ce qu'on accepte qu'on ne saura jamais trop de choses, donc que ça fasse six mois, un an, cinq ans, dix ans?
C'est toujours correct d'avoir des séances de mentorat, des séances de brainstorm, puis d'avoir du feedback.
De jamais se satisfaire d'un niveau où on se dit « là, je pense que je n'ai plus rien à apprendre ».
Puis je pense que ça va aussi avec le fait de ne pas vouloir prendre personnel les choses.
Au final, si on est « coachable », comme j'appelle, ça veut juste dire qu'on a une facilité à recevoir du feedback, une facilité à ce que les autres nous approchent pour se faire donner de la rétroaction qui peut simplement juste nous aider.
Fait que je pense que dans l'apprentissage de ces habiletés-là humaines, quelqu'un que c'est pas sa force la communication, que c'est pas sa force créer un lien thérapeutique rapide, tu sais, accueillir un être humain, le sentir, le mettre à l'aise, mais je pense qu'il faut vraiment avoir cette volonté-là d'apprendre, puis de, individuellement, faire la démarche puis prendre le pas de l'avant pour aller chercher de l'aide ou pour avoir ce mentorat-là, s'il est pas offert de façon systématique sur ces aspects-là, parce que le mentorat, sur les pathologies, sur la physio, sur les cas en général, ça va.
Mais peut-être qu'il n'y en a que leurs besoins.
C'est plus en lien avec ces effets-là, disons, un peu plus relationnels.
La prise en charge, beaucoup, même au-delà de la pathologie, ou bien se faire confirmer que ce qu'on pense, c'est bon.
Parce que la majorité du temps, en mentorat, on confirme à nos collègues que ce qu'ils pensent, c'est bon.
C'est assez rare que je dis à quelqu'un « mais non, t'es vraiment dans le champ ».
J'essaie de ne pas dire ça de cette façon-là dans tous les cas, et j'imagine que toi non plus, Alexis, mais la plupart du temps, les idées sont bonnes.
On le sait, en physio, il y a toujours plus qu'une façon d'arriver.
Des fois, il y a des meilleures façons que d'autres, mais il y a souvent plus qu'une façon d'arriver à terme avec le patient.
Je pense que dans bien des cas, c'est une question de progression après ça et d'avancer à la vitesse que le patient est capable de le faire et de le prendre.
C'est important que nous, je pense qu'on prenne ce leadership-là comme professionnel dans la relation qu'on a avec nos patients pour les aider, les soulever, finalement les élever vers plus haut.
C'est la même chose avec nos collègues en mentorat.
C'est une question de relation d'abord.
Donc, la première chose qu'un mentor doit faire, c'est apprendre à développer une bonne relation avec son mentoré, si on le voit.
d'un point de vue élève-mentor, d'une certaine façon.
Puis, tu sais, souvent, cette bonne relation-là permet à la personne mentorée de donner de la rétroaction, comme tu le dis, sur qu'est-ce qu'elle a besoin de recevoir pour s'améliorer.
Ça permet au mentor de s'améliorer lui aussi.
D'ailleurs, il y a au moins une étude qui a montré que les risques de dépression puis de burn-out sont diminués autant pour les mentorés que pour le mentor dans un contexte d'échange comme ça.
Donc c'est positif pour tout le monde, évidemment c'est positif pour le patient en bout de ligne, mais cette relation-là que les physios développent avec leurs patients ou les téfis, c'est la même chose que le mentor doit faire avec ses collègues ou ses employés ou peu importe comment est-ce qu'on peut le voir.
Tu parlais tantôt Alexis, est-ce qu'il y a un déficit entre le besoin et la demande en physio?
Qu'est-ce qui est offert sur le marché?
Je n'ai pas de statistiques là-dessus.
Il y a un certain temps, j'avais fait un sondage sur le groupe Facebook PhysioTéfiz.
Puis j'avais été surpris de voir que c'était quelque chose comme le trois quarts des professionnels en physio.
Puis évidemment, il y avait quand même 300 réponses, mais évidemment, sur 9000 professionnels au Québec, ça ne veut pas dire que c'est significatif.
Et là, on ne sait pas si c'est dans le milieu public ou en milieu privé.
Mais dans tous les cas, il y avait quelque chose comme autour de 70 % des gens qui recevaient du mentorat juste à l'occasion.
Donc, ce qui voulait dire moins d'une fois par semaine ou une fois par mois.
Donc, c'était quelque chose qui était plus sur le coin de la table, vite, vite, versus d'avoir quelque chose qui est planifié.
Est-ce que ce mentorat-là est moins faite qu'on pense, peut-être, j'ai comme l'impression qu'on est biaisé par nos milieux respectifs Alexis, où on pense que c'est quelque chose qui est automatique.
On connaît aussi des gens qui se font dire qu'ils vont recevoir du mantra et qu'ils n'en reçoivent à peu près pas.
Je pense avec le temps que j'ai passé à travers, chez nous là, à travers peut-être des étapes similaires à ce que le marché vit, a vécu dans le passé puis vit peut-être encore aujourd'hui à certains endroits.
Au début, se dire que ça coûte vraiment cher de donner du menthora, jusqu'à ce que je vois que finalement, ça coûte bien plus cher de ne pas en donner.
Si on veut le voir juste en signes de pièces, investir dans les humains, c'est toujours rentable.
parce que ces gens-là vont être reconnaissants de ce qu'on leur transmet, de ce qu'on leur donne.
La relation que le mentor développe avec son mentoré améliore l'esprit d'équipe générale dans n'importe quelle entreprise, publique comme privée, puis en bout de ligne, tout le monde réussit à accomplir davantage la mission qu'on a en physio, puis la mission d'entreprise, publique ou privée, grâce à cet esprit d'équipe-là, qui vient en partie de rencontres régulières, donc d'espèce de relation de convivialité qui se développe et qui n'est pas juste une relation patron-employé.
Oui, à 100 %, et pour revenir aux besoins des physios, comme je mentionnais, en tout cas, aux gens à qui j'ai parlé qui ont quitté leur profession, ce n'est jamais l'aspect relationnel avec les collègues qu'ils mentionnent.
À la limite, c'est un des éléments qui leur pèse sur le cœur de quitter une équipe qui est extraordinaire.
Il y a quelques travaux de recherche qui sont faits actuellement sur l'attrition chez les professionnels de la santé.
Entre autres, il y a une agrothérapeute, Susan, j'ai oublié son nom de famille, à McGill qui travaille là-dessus, et c'est les résultats préliminaires.
C'est qu'au final, il y a un sentiment de compétence qui est souvent remis en doute chez les jeunes.
Puis, à un moment donné, c'est quand les gens atteignent un certain plateau où ils sentent plus tant qu'il y a d'opportunités de croissance pour eux, sans nécessairement que ce soit de la croissance verticale.
Il y a de la croissance horizontale qui est possible.
Puis les gens, ils sentent que les raisons qui les ont amenés à être dans cette profession-là, c'est comme s'ils arrivent à un moment où ils sont dans un cul-de-sac, où ce n'est plus tant ce qu'ils font en tant que tel.
Ce pourquoi ils sont rentrés dans le métier, ça ne se retrouve pas à se concrétiser dans le quotidien des actions.
Il y a cet aspect-là aussi qui est un élément non négligeable.
Pour parler de la compétence, ça passe entre autres par ce mentorat qu'on a parlé.
Mais je pense qu'on sous-estime la notion de croissance horizontale que les gens ont besoin.
Explique-nous ce que tu veux dire par croissance verticale versus croissance horizontale, Alexis.
Ce que je veux dire, c'est que quand on parle de croissance professionnelle, la croissance professionnelle, on dirait que traditionnellement, on associe ça à monter dans les grades d'une entreprise ou d'une organisation, c'est-à-dire d'avoir plus de responsabilité décisionnelle, d'éventuellement être gestionnaire, petit gestionnaire, grand gestionnaire, patron.
C'est comme si la seule croissance possible dans une clinique privée au Québec, c'est de finir propriétaire de la clinique.
Ce n'est pas le rêve de tout le monde.
Les gens réalisent aussi des fois qu'être propriétaire ou gestionnaire d'une clinique, ce n'est pas ce qu'ils pensaient que c'était être nécessairement.
Ce n'est peut-être pas ça qu'ils aiment.
Les tâches que ça implique d'être gestionnaire, ce n'est peut-être pas ça que les gens aiment.
Quand on parle de croissance horizontale, on pourrait dire, comme synonyme, diversification des activités professionnelles.
Ce que moi je fais, entre autres, je considère que c'est de la croissance horizontale, même si récemment je suis rendu directeur de la clinique où je travaille, il y a une partie de croissance verticale qui s'est faite.
Mais en croissance horizontale, ne serait-ce que de voir que sur une année, j'ai diversifié les activités professionnelles dans lesquelles je m'implique.
À l'intérieur d'une clinique, ça pourrait vouloir dire de voir des patients initialement, ça pourrait vouloir dire ensuite de faire du mentorat, donc de donner du mentorat.
Ça pourrait vouloir dire de donner des conférences pour les patients.
Ça pourrait vouloir dire créer un programme communautaire où on fait un programme de course pour la communauté autour de la clinique.
Ça peut être du bénévolat en lien avec une fondation qui est liée à la mission d'une clinique ou d'une organisation.
Ça peut être simplement d'aider la clinique avec des tâches administratives.
On fait le branding visuel, on gère les réseaux sociaux, on crée du contenu parce qu'on sait que maintenant, le contenu sur les réseaux sociaux, c'est un des éléments marketing pour les organisations essentielles.
Ce ne sont que quelques exemples qui me viennent en tête quand je pense à la croissance horizontale, mais pour moi, Il y a une infinité de possibilités, puis quand on est capable de matcher les valeurs de l'individu qui recherche à diversifier sa pratique et les valeurs de l'entreprise qui voit un espèce de win-win dans cette situation-là, je pense toujours qu'il y a des opportunités possibles.
Tu vois, ce que tu décris, c'est exactement ce que je veux dire quand on parle d'investir dans les humains.
C'est dans le fond, c'est d'abord, à travers ce mentorat-là, définir c'est quoi les skills que cette personne-là a, ou les choses qu'elle aime, donc pour lesquelles elle peut développer des skills, puis dans lesquelles elle va devenir bonne, et essayer d'amener cette personne-là, évidemment, si le FIT, comme tu le dis, fonctionne pour le milieu dans lequel cette personne-là travaille, Tant mieux encore plus.
Évidemment, ça ne veut pas dire que ça passe toujours par le travail non plus.
Ça peut être quelque chose qui est externe dans notre milieu de travail.
Honnêtement, je ne peux pas plus encourager.
Je donne un exemple.
Quand j'ai commencé à pratiquer, j'étais investi sur le conseil d'administration de l'Ordre.
Je n'ai jamais cessé vraiment d'être présent sur nos organismes parce que je préfère faire partie des décisions que juste des subir.
Souvent, ça part de ne pas être d'accord avec ce qui s'est pris comme décision, mais des fois, quand on rentre dans ces organisations-là, on se rend compte que tout n'est pas si simple et ça permet de grandir et d'apprendre, clairement, et de gagner de la confiance aussi parce qu'on se rend compte qu'on n'a pas toujours l'espèce de sentiment d'être un imposteur.
Il finit par passer parce qu'on finit par bien comprendre les rouages derrière ces organisations-là et ça nous aide en physio comme individu dans tous les cas.
Mais moi, mes employeurs initialement, ou en tout cas dans mon début de pratique, quand j'allais siéger sur le CA de l'OPPQ, ils me libéraient et ça ne changeait rien pour l'entreprise pour laquelle je travaillais, mais ça me permettait à ce moment-là déjà de diversifier une journée par deux mois, ma semaine, puis faire un peu d'autres choses.
Donc évidemment, et tout ça, ça passe entre autres par le mentorat.
Donc le mentor a un rôle important à jouer avec le mentoré pour être capable d'amener cette personne-là à découvrir aussi d'autres aspects de la physio que la personne voudrait développer, que ce soit dans de la croissance professionnelle horizontale ou verticale, ou même de la croissance personnelle.
Dans tous les cas, on finit par jouer ce rôle-là quand même de façon importante.
Je ne sais pas si tu es d'accord avec moi.
Oui, 100 %, puis il y a un des éléments que je suis curieux d'avoir ton point de vue parce que ce n'est pas tout le monde qui est d'accord avec moi quand je propose cette pensée-là, mais le bien-être de l'employé ou les opportunités de l'employé à diversifier sa pratique, ce n'est pas la responsabilité exclusive de l'employeur.
C'est une responsabilité qui est partagée puis je dirais qui est peut-être légèrement majoritaire du côté de l'employé.
Individuellement, je crois que c'est ma responsabilité de m'assurer que la vie professionnelle que je m'organise, elle fun et que je l'aime.
Ce n'est pas parce que je suis pris en charge dans une entreprise que c'est le rôle de mes employeurs.
d'être des parents puis de s'assurer que tout soit fait pour que je sois heureux.
C'est leur responsabilité d'être à l'écoute de mes idées, d'être à l'écoute de mes projets, mes propositions, d'être capable de me rencontrer là où c'est possible.
Mais tu sais, je pense que c'est vraiment notre responsabilité individuelle de proposer des choses puis d'oser proposer des choses et d'amener des idées sur la table.
oser un peu repenser une structure traditionnelle où moi je suis condamné à, entre guillemets, juste faire de la clinique puis voir des patients toute ma carrière.
Il y a vraiment des possibilités, puis les gens qui ont des intérêts, il y a toujours façon de proposer des choses qui peuvent éventuellement mener à ce que l'emploi du temps professionnel soit ponctué de plusieurs choses variées qui sont le fun, qui sont diversifiées, puis qui permettent peut-être de remplir différentes passions ou différents besoins, parce qu'il y a probablement plusieurs besoins qui sont répondus en voyant des patients, en les aidant, mais il y a peut-être d'autres besoins, il y a d'autres façons de s'accomplir que les gens ont besoin, puis c'est peut-être pas nécessairement en voyant des patients que ça peut se faire.
100%.
Je pense que, tu sais, probablement que si l'employeur ou le mentor, qu'il soit employeur ou pas, qui finit souvent par jouer le rôle de pilier, comme tu le disais tout à l'heure dans la carrière du professionnel, si lui ou elle voit son rôle de leader à aider la personne à s'améliorer comme étant quelque chose qui doit tenir à 100%, puis l'employé tient sa responsabilité de s'améliorer aussi à lui-même ou à elle-même à 100%, ça ne peut que donner du succès.
Je suis d'accord avec toi.
Évidemment, moi, je me trouve davantage dans le rôle de mentor aujourd'hui, mais je me rappelle quand j'étais dans le rôle d'employé, j'avais peut-être tendance à, bon, c'est peut-être moins dans ma personnalité, mais j'avais certainement plus tendance à espérer qu'on veuille me donner un coup de main sur les gens qui étaient, entre guillemets ou en réalité, au-dessus de moi dans l'organisation dans laquelle je travaillais.
Mais en même temps, si la personne qui était au-dessus de moi dans cette organisation-là avait pleinement joué ce rôle-là, ça m'aurait certainement amené à, moi-même, vouloir prendre une partie de ma responsabilité.
Je pense qu'évidemment, il y a les deux côtés qui doivent se jouer en même temps.
C'est sûr et certain que quelqu'un qui n'a pas l'impression qu'il travaille dans un milieu où on veut l'appuyer aura peut-être toujours l'aspect négatif de dire « Ici, les gens ne m'aident pas, pourquoi est-ce que moi je m'aiderais?
» Il y a comme un équilibre à atteindre de ce côté-là.
Je ne veux pas revenir et avoir une discussion qu'on a déjà eue, mais est-ce que, étant donné que dans ce mentorat-là, on jase beaucoup d'habiletés personnelles, d'aspects communicationnels, de prise en charge des patients, d'autodétermination de soi pour le physio ou le téfis par exemple, Est-ce que tout ça c'est nécessaire juste parce qu'on n'en parle pas assez à l'école?
Est-ce que s'il y avait plus de formation sur la communication, l'autodétermination, l'entrevue motivationnelle, est-ce qu'on aurait moins besoin de faire du mentorat en physio ou selon toi c'est quand même ultra pertinent?
Ou ça serait quand même ultra pertinent?
Moi, je pense qu'un des enjeux qu'on a, c'est qu'au moment où on est à l'école, dans notre cheminement de développement pour devenir physio ou tech-phys, on n'est, entre guillemets, pas prêt à savoir pleinement et comprendre pleinement que ces habiletés-là vont être la clé.
T'sais, moi, mes cours de psycho, les cours de relations d'aide, même mes cours de statistiques pour bien comprendre la recherche, c'est maintenant que j'y referais, tu comprends?
Puis c'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup des cours que je fais en ce sens-là.
Je pense vraiment que c'est comme un enfant qui apprend à marcher.
Il faut qu'il soit capable de se tenir assis, puis après ça, il va ramper, marcher à quatre pattes, il va rouler, puis à un moment donné, il va se tenir debout.
Mais on ne peut pas essayer de courir au début.
Au final, le but, c'est de courir, mais je pense qu'il faut passer par toutes ces étapes-là.
Je pense qu'on n'a pas le choix de passer par une base solide au niveau mécanique, anatomique, biomécanique, très structurelle.
Et qu'à travers tout ça, on sème des graines, à savoir voici d'autres disabilités qui vont être essentielles.
Puis d'essayer de surtout mettre ça ensemble, tu sais, à travers des histoires de cas, à travers des ateliers de raisonnement clinique à l'école.
Mais que c'est vraiment une fois sur le marché du travail, quand tu es confronté à des vrais êtres humains, puis que tu réalises que tu ne traites pas un syndrome fémuropathélaire, tu traites quelqu'un qui a une douleur au genou, qu'on pourrait appeler un syndrome fémuropathélaire, qui a développé des patterns d'évitement d'activité physique, qui, à cause qu'il ne peut pas courir et pas à son club social de course, vit un effet difficile au niveau émotionnel parce qu'il n'est pas en relation avec ses amis.
Et là, t'es comme, ben, moi, je n'ai pas appris à dealer avec ces affaires-là.
Comment on fait maintenant?
Je sais comment traiter son genou, entre guillemets.
C'est facile.
Pour vrai, traiter des pathologies musculosquelettiques, ce n'est pas difficile.
On a de la misère à le faire parce qu'on a de la misère à mettre tous les facteurs des êtres humains ensemble.
Puis la littérature, elle a de la misère à identifier des traitements incroyables, parce qu'on ne traite pas justement des pathologies, on traite des êtres humains qui ont des pathologies.
Mais de considérer l'être humain, puis de trouver c'est quoi que cette personne-là a besoin, puis quel facteur va être influencé pour elle, c'est ça le défi.
Honnêtement, après 5-6 ans de pratique, je ne sais pas si c'est la même perception de moi, mais une lombalgie, un mal de genou, un mal de cheville, on sait c'est quoi les principes clés pour qu'une personne puisse récupérer de ça.
Je suis d'accord, c'est plus ça qui est difficile qu'est complexe.
On voit ça comme étant facile ou difficile.
Ça peut être complexe sans être compliqué à ce moment-là, alors que peut-être que cette relation humaine-là rend les choses complexes et compliquées en début de carrière.
Mais tu sais, tu ne penses pas que si on avait quelque chose qui est peut-être un peu plus équilibré dans le diplôme, ça...
Parce que moi, ça m'a choqué quand je suis rentré sur le marché du travail, tu sais, de voir que c'était important.
Puis peut-être que, je ne sais pas, j'ai comme l'impression qu'on m'a vendu quelque chose, puis que ce n'est pas ça que c'était en bout de ligne.
Puis encore une fois, j'ai de la misère à...
Tu sais, moi, je n'ai pas fait 15 diplômes universitaires, là, fait que je ne peux pas comparer avec d'autres domaines.
Puis on le sait que, tu sais, la pratique, où le marché du travail est toujours une bibitte vraiment différente de l'apprentissage académique, surtout académique, parce que la formation est peut-être un peu plus terre-à-terre, dépendamment des diplômes, des métiers ou des professions.
On dirait que j'ai l'impression que si on m'avait exposé davantage à ça dans le diplôme, j'aurais été moins choqué une fois sur le marché du travail.
Puis, j'ai l'impression aussi qu'étant donné que la physio c'est dans des facultés, tu t'enseignes dans des facultés de médecine, mettons, à l'université, j'avais l'impression que c'était...
peut-être qu'on m'a vendu, entre guillemets, la physio comme étant quelque chose où on n'aurait jamais vraiment besoin de réfléchir à l'être humain compte tenu de son marketing de base, là, tu sais, qui vient des maisons d'enseignement.
Alors, peut-être que la physio pourrait attirer des personnes plus adéquatement qui correspondent davantage à ça si la façon dont les choses étaient mises de l'avant était plus équilibrée avec ce qu'on vit sur le marché du travail par la suite.
Je ne sais pas ce que tu en penses Alexis.
Je pense que oui.
Je pense aussi, heureusement, pour avoir gradué après toi, que les choses sont en amélioration dans les cursus.
En tout cas, je peux parler pour l'Université de Montréal parce que c'est beaucoup plus avec eux que je suis en contact avec les profs, avec les étudiants, les étudiantes.
Moi, depuis quelques années, je suis responsable de la formation et du mentorat des nouveaux gradués qu'on engage.
Je suis très à l'affût d'eux.
C'est quoi les idées qu'ils ont en tête?
C'est quoi qu'ils ont appris?
Qu'est-ce qu'ils n'ont pas appris?
Pour vrai, ils sont vraiment meilleurs que nous.
Même que moi, il y a 5-6 ans, quand j'ai gradué, ne serait-ce que l'exposition qu'ils ont eue à tout ce modèle biopsychosocial.
Je pense vraiment qu'il y a des changements positifs et un des éléments, je pense qu'on Ce qui est peut-être sous-estimé, c'est qu'il y a comme un boom dans l'accès à l'information et dans la curiosité des étudiants et des étudiantes à accéder à de l'information à l'extérieur même de leur université.
Les podcasts, les blogs, il y a tellement les réseaux sociaux de suivre certains experts internationaux.
Les gens qui sont très, très, très curieux, même aux études, suivent déjà ces personnes-là, s'intéressent à ça.
Ils challengent leurs profs en cours sur des choses qu'ils entendent dans des podcasts.
Je pense que cette curiosité qui est là, elle est saine.
Je pense qu'elle apporte un bénéfice.
Je pense qu'elle complète peut-être là où il pourrait y avoir une faille à l'université, c'est-à-dire de ne pas pouvoir exposer la totale des choses parce qu'au final, elles sont quand même conscrites dans un temps avec un curriculum à passer.
Fait que je pense que ça ajoute, maintenant, cette plus-value-là d'accès à l'information, mais le couteau à double tranchant, c'est que c'est pas toujours de l'accès à l'information qui est juste rigoureuse et nuancée, disons.
J'allais te lancer là-dessus, justement, parce qu'on m'a posé la question il y a quelques semaines.
« François, je vois telle personne dire telle affaire, puis je vois telle personne dire le contraire, puis là, bien là, je sais plus quoi croire, puis qui croire, finalement.
» Parce que, t'sais, on le sait, Quand on publie quelque chose sur les réseaux sociaux, il faut qu'on soit, comment je pourrais dire ça, si on est dans plein de teintes de gris, personne ne va s'y intéresser et la plupart des gens qui ont du succès sur les réseaux sociaux ont bien compris ça, vont être de façon.
Même si dans leur pratique, ils ne sont pas aussi quasi que ça, d'un côté important de cette échelle-là, vont adopter un discours, et j'en suis moi-même victime parfois, dans le sens où, tu sais, si je veux qu'on...
Ça, c'est Blaise que j'ai entendu dire ça.
Si on veut que les choses soient discutées, il faut qu'on amène un statement fort.
Parce que si on amène un statement faible, les gens vont généralement être en accord, donc on n'en discutera pas vraiment, tu sais.
Ouais, je suis d'accord avec ça.
Puis t'es mieux de te positionner de façon un peu plus tranchée pour être capable d'ouvrir la discussion.
Puis ensuite, dans la discussion, les nuances peuvent ressortir.
Dans la mesure où, évidemment, t'sais, c'est pas fait avec malice puis avec de mauvaises intentions.
Mais c'est drôle que tu dises ça parce que pas plus tard que la dernière semaine, t'sais, j'ai eu un des patients ingénieurs à qui j'ai dit, il m'a posé une question, puis c'est vraiment une très bonne question.
Puis je précise qu'il est ingénieur parce que c'est pertinent dans l'histoire, mais je lui ai répondu littéralement.
Je vais te répondre, mais je sais que tu ne vas pas aimer ma réponse.
Puis mes patients ingénieurs, ils haïssent mes réponses parce que eux, c'est des zéros puis des un en général.
Puis ils ne comprennent pas que dans certaines de leurs questions, ils ne puissent pas avoir une réponse exacte, noire ou blanche.
Ça me fait rire, mais je pense que c'est sain de s'exposer à cette possibilité de comprendre les nuances et aussi de toujours être ouvert à l'idée que tu n'auras pas tout le temps, tu n'auras jamais totalement une réponse parfaite à tout et tu ne seras jamais totalement satisfait de savoir si quelque chose est vrai ou quelque chose est faux.
Mais on peut se rapprocher de la vérité progressivement avec la formation, avec la science, entre autres, si ça sert.
Mais moi, je suis un grand fan de l'esprit critique et du raisonnement clinique, mais surtout de l'esprit critique, de remettre en doute des choses et d'être toujours ouvert à l'idée que ce que tu crois pourrait changer, de jamais t'asseoir sur une position de façon définitive.
Mais pour certains, ça pourrait être insécurisant.
Puis c'est peut-être même quelque chose qui, à l'intérieur de la profession, amène des gens à nuire à leurs propres sentiments de compétence du fait de jamais pouvoir s'asseoir sur certaines certitudes.
Je ne sais pas, je lance l'idée comme ça.
Je parle parfois avec des collègues physios de notre passé d'appliquer seulement des modalités telles que prescrites par le médecin, comme les physiatres par exemple, et on dirait qu'il y a quelque chose qui est resté comme culture dans la profession où on voudrait avoir quelque chose de 1 plus 1 égale 2 tout le temps, alors que là, le plus on comprend l'être humain, comme tu le disais tantôt, le plus on comprend.
Puis moi, quand on me parle de l'arbre, de toutes les problématiques qui peuvent avoir un impact sur...
Ça me fait penser à cette étude qu'il y avait faite, un graphique où on a toutes les sphères de qu'est-ce qui peut avoir un impact sur la pathologie d'un patient encore plus, évidemment, dans les cas de douleurs persistantes.
Et peut-être que ça reste marqué encore en physio, ce désir de...
Ah ben, c'est telle modalité, l'ultrason, tant de mégahertz à tant de watts par centimètre carré qu'on applique pendant tant de minutes parce que c'est comme ça que c'est supposé d'être.
Puis j'ai l'impression que souvent en physio, on continue à chercher des nouvelles modalités puis des nouvelles approches dans un contexte où on tente de trouver ce saint graal-là de 1 plus 1 égale 2.
Est-ce que c'est bon faire des aiguilles sous le derne, ah oui, moi, grâce à ça, maintenant, j'ai une immense efficacité dans ma pratique.
Mais en fait, depuis que tu as fait tes aiguilles sous le derne, qui est une formation d'un an et demi, si je ne me trompe pas, mais tu as un an et demi de plus d'expérience, tu vois aussi plus de patients qui te faisaient déjà confiance.
Donc, on a parfois l'impression que les choses nous aident à devenir meilleurs, alors que c'est peut-être juste le temps qui passe, puis l'expérience qui rentre, puis notre clientèle qui évolue, finalement.
Donc là, on revient à parler des aspects non spécifiques, finalement.
Ouais, 100%.
Je pense que quand je parlais d'esprit critique, je pense qu'une des qualités premières, je pense, d'un clinicien dans le monde de la physio, je dirais à la limite de n'importe quel professionnel de la santé, n'importe quel chercheur scientifique, c'est de toujours remettre en doute les croyances qu'on a, puis de toujours remettre en doute les mécanismes qu'on utilise pour expliquer ce qu'on pense qui se passe avec les gens dans ce qu'on fait.
Tu prends l'exemple de la thérapie manuelle, mais quand je fais une manipulation L5-S1 et que mon patient est mieux après ça pour son mouvement, Il y a peut-être plusieurs mécanismes qui peuvent expliquer ça.
Le mécanisme principal que je prends pour acquis, qui est celui qui fait en sorte que la personne est mieux, je garde toujours en tête que ça se pourrait que j'ai tort et que ce soit une autre alternative.
Je pense qu'il faut être à l'aise avec ça.
Moi, personnellement, c'est une des choses qui m'anime et qui génère un espèce de de feu éternel à vouloir grandir dans cette profession-là.
Mais je reviens à tantôt au fait que peut-être selon certains types de personnalités, des gens qui sont moins à l'aise avec l'incertitude, ça peut être un énorme défi.
Puis peut-être ça explique en partie pourquoi il y a certaines personnes qui restent ancrées dans des pratiques de façon rigoureuse et stricte, puis qui ne veulent pas sortir de ça parce que c'est un cadre qui est rassurant pour eux, puis en même temps je pourrais les comprendre.
Faire la même chose pendant 35 ans finalement et ne pas trop évoluer.
Malheureusement, je pense que les milieux s'efforcent d'amener des gens physio qui ont cette capacité-là de réfléchir et de continuer à évoluer.
Mais il y a une caractéristique inhérente à l'être humain, c'est de vouloir trouver du confort à un moment donné.
Je pense que probablement que le plus on s'expose Puis ça, c'est quelque chose que j'ai déjà parlé aussi, le plus on s'expose à cette incertitude-là, le plus on devient confortable avec elle, qui est certainement pas quelque chose qu'on a d'emblée quand on commence sur le marché du travail.
Alors c'est peut-être là, rester plus longtemps en physio va nous amener à être plus à l'aise, donc à rester plus longtemps en physio.
Alors peut-être qu'un take-home message de tout ça, c'est de ne pas abandonner comme jeune professionnel.
Comment est-ce qu'on peut se diversifier?
Peut-être qu'on pourrait donner des idées, Alexis, à des physios ou des téfis qui nous écoutent.
C'est quoi les différentes possibilités qu'on a, au-delà d'inventer quelque chose qui n'existe pas.
On fait un podcast ensemble en ce moment, un balado, mais ce n'est pas nous autres qui avons inventé ça, les balados.
C'est la technologie qui amène la radio sous un autre formant.
Mais quelqu'un pourrait inventer quelque chose qui n'existe pas.
Puis c'est cool de pouvoir avoir cette opportunité-là dans son milieu.
Mais au-delà de ça, qu'est-ce qui est plus traditionnel, des trucs que peut-être toi tu as voulu explorer ou que tu explores en ce moment?
Quand on se fie à n'importe quelle profession qui demande un parcours universitaire et qui gradue avec un titre, nous on gradue avec un titre quand t'es physiothérapeute, quand t'es avocat, quand t'es comptable, quand t'es médecin, c'est tous des titres qui s'amènent à avoir des activités professionnelles de type consultant.
Les gens peuvent te consulter pour ce pourquoi tu as été formé par exemple des soins musculo-squelettiques en physiothérapie pour une blessure dans une clinique privée.
Quand on prend l'exemple des médecins, c'est un des meilleurs exemples où on n'a pas de difficulté à nommer l'ensemble des variations de tâches qu'ils font.
Tout le monde en parle dans les médias.
Ils sont invités comme experts sur des comités de consultation.
Ils sont en politique.
Ils sont à la tête d'organisations communautaires.
Ils sont consultants pour des entreprises privées.
Ils sont impliqués dans les médias en tant que tels.
Ils vont faire des chroniques à la radio.
Ils vont écrire des livres, des chroniques dans le journal.
Grosso modo, tout ça, c'est possible pour un physiothérapeute.
Des physiothérapeutes, tout le monde en parle.
À ma connaissance, il n'y en a jamais eu.
Je suis un grand fan assidu de l'émission.
Je ne sais même pas si j'ai déjà entendu le mot physio.
Tout le monde en parle.
Et pourtant, il y a tellement de sujets qui ont été abordés à cette table-là qui mériteraient l'opinion et l'expertise de quelqu'un du monde de la physiothérapie.
On va se partir sur une pétition, Alexis, pour que Denis Fortier soit invité à Tout le monde en parle.
Ça serait important d'aller discuter de ce genre de trucs-là, puis il vient juste de lancer un livre, justement.
Absolument, absolument.
Tu sais, un peu son équivalent, tu sais, le Alain Vadeboncourt de la physio, tu sais, le docteur Vadeboncourt, qui a fait une carrière dans les médias, a été invité à Tout le monde en parle quelquefois, a écrit des livres.
Il y a le monde des médias, le monde de la communication scientifique, mais il y a des gens en physio qui ont un instinct politique, qui ont envie de prendre des décisions.
Les gens qui ont tendance à aller sur les CA de l'Ordre professionnel de la physio, qui vont dans le CA de l'Occupy, qui vont aller...
Quand il était dans l'association étudiante, c'est tout du monde en général qui ont des petits instincts politiques, qui aiment être dans des organisations où on peut prendre des décisions, qui veulent montrer des exemples de leadership.
et qui veulent travailler sur des enjeux physio au-delà de la clinique, parce qu'on a des organismes, des organisations qui travaillent pour tout militer pour l'ensemble des enjeux physio au-delà de la clinique, que ce soit l'Ordre, que ce soit la Fédération, que ce soit l'Occupé.
Ça, c'est toutes des possibilités.
Après ça, il y a du monde qui font des podcasts.
Dans la communication, il y a des médias un peu alternatifs.
Il y a d'autres façons de faire.
Il y a du monde qui vont aller enseigner.
Il y a la formation continue.
Pour moi, les opportunités sont un peu illimitées.
Je pense que la clé, c'est d'essayer de cibler c'est quoi qu'on aime individuellement, c'est quoi que tu aimes faire, c'est quoi tes forces, puis d'essayer de trouver dans tes intérêts et tes forces de quelle façon tu peux aussi rayonner dans le monde de la physio, puis faire de la physio autrement, pour ne serait-ce qu'avoir des projets différents, sentir que tu peux avoir un impact de différentes façons.
Puis un autre aspect qu'il est à ne pas négliger, c'est que moi, ça me procure beaucoup d'autonomie, ce que je fais dans les autres projets.
C'est dans le sens que je ressens un besoin de faire des choses par moi-même, puis de mener des projets à terme dans ma tête de A à Z.
Puis ça, ça répond à ce besoin-là, que ce soit par le podcast ou par une conférence que je monte ou de donner un cours, peu importe.
Je pense que ça peut répondre à ce besoin-là que les gens qui ont besoin de créer des choses, de faire des choses par eux-mêmes, de se sentir accompli par eux-mêmes.
Je pense que c'est une des avenues qui est possible et ce n'est pas un ou l'autre.
C'est ça qui est important.
Moi, je fais ça en parallèle à travailler avec des patients toutes les semaines.
Ce n'est pas un ou l'autre.
De moins aimer faire de la clinique ou de ne plus avoir envie d'en faire autant, ça ne veut pas dire qu'on doit quitter la profession ni même quitter la clinique.
C'est peut-être juste de rééquilibrer les choses.
Ouais, on a parfois tendance à l'expression que j'ai vu plein du monde qui comprennent pas quand je dis, mais pourtant c'est quelque chose qui existe.
Jeter le bébé avec l'eau du bain, quand ça va pas bien, on flushe tout en même temps alors qu'il y avait du bon dans ce qu'on avait, ce qui est le bébé dans le cas du bain, mais qui peut être parfois notre milieu de pratique.
Quand tu parles d'autonomie, c'est quelque chose qui revient souvent, cette liberté-là, ce désir de liberté, puis parfois je peux comprendre, je l'ai vécu moi aussi, puis je le vis parfois, mais je le vis moins qu'avant, mais c'est sûr que quand on voit des patients toute la journée, cette liberté-là, pour des gens qui aiment créer, on a parfois l'impression qu'on est limité, donc l'autonomie puis la liberté, bien évidemment, elle peut passer par, comme on le disait tantôt, d'autres projets, soit dans le milieu dans lequel on travaille ou parallèlement à ce milieu-là ou à l'extérieur de ce milieu-là, ailleurs.
Effectivement, tu as raison, ce sentiment de compétence, la croissance humaine qu'on peut avoir comme professionnel, c'est deux des trois trucs qui font en sorte qu'on peut d'avantage d'autodéterminer, puis parfois la liberté est plus difficile à obtenir dans une pratique en physio, mais peut-être qu'elle peut passer par d'autres projets finalement, que ce soit à l'intérieur même ou à l'extérieur du milieu où on travaille.
Moi, une des nuances, parce que je pense que c'est dans les trois besoins de cette autodétermination-là, je trouve que l'autonomie, c'est un de ceux qui est le moins bien compris.
Ça ne veut pas dire indépendance nécessairement.
Grosso modo, ça veut juste dire qu'on est d'accord avec la direction qui est prise, même si ce n'est pas nécessairement tout le temps nos décisions ou nos projets.
Dans la mesure où on fait de la pratique clinique, si le contexte dans lequel c'est, le milieu dans lequel c'est, le type de clientèle, t'es permis d'avoir le type de pratique qui correspond à tes valeurs, qui correspond à tes habiletés et à tes forces, tu peux te sentir parfaitement autonome, même s'il n'y a rien que tu as décidé de ça en tant que tel et que ce n'est pas toi qui as une pratique autonome.
Mais dans la mesure où ça ne répond pas parfaitement aux besoins de remplir cette autonomie-là, il y a cette façon-là, comme tu mentionnes, d'avoir des alternatives et de compléter, puis à la limite d'avoir Certains projets dans lesquels t'es vraiment 100% autonome, c'est toi qui conduis la voiture versus d'être le passager de la voiture.
Même si t'es d'accord avec la direction que la voiture prend, ça peut être le fun des fois pour certaines personnes de la conduire.
Puis il y a des personnes qui ont ce besoin-là.
Je pense que t'en es un bel exemple.
T'attends pas nécessairement que les autres te donnent l'opportunité.
Il y a quelque chose que t'as envie de faire, tu vas mettre les étapes, projet en marche pour que ça se fasse parce que c'est important pour toi, puis au final, ben, t'es un gars de projet, effectivement, j'ai un peu cette philosophie-là aussi.
Je ne ressens pas le besoin d'attendre que les gens me donnent l'opportunité pour que quelque chose fonctionne.
Si moi, j'ai envie de faire quelque chose, puis c'est quelque chose que j'aime, puis je pense que c'est viable, puis que j'ai les ressources pour le faire, ben, je vais essayer de mettre des choses en place pour l'accomplir.
parfois, Écoute, j'ai pas eu beaucoup de coachs d'affaires qui ont valu l'argent que je les ai payés pour m'aider à grandir professionnellement, mais j'ai quelques trucs.
Puis des fois, tu sais, ça t'a coûté des milliers de dollars de payer quelqu'un, mais la personne t'a dit une phrase qui a ouvert ta fenêtre sur un monde au complet.
Puis je vais remercier David aujourd'hui.
Il y a deux trucs.
Dans son cas, il m'a dit « François, faut que t'écoutes D.A.
de ball parce que moi, je suis un gars qui a de la misère à s'asseoir puis à lire un livre.
honnêtement, j'écoute des livres, j'écoute un à deux livres par mois maintenant quand je jog, quand je tourne mon gazon, c'est quelque chose qui s'en vient, ou quand je pète la neige, ou quand je suis en voiture, en déplacement, comme tu parlais de podcast aussi, évidemment.
Il m'a dit, François, fait est mieux que parfait.
Puis cette phrase-là a résonné, puis même aujourd'hui, puis ça fait plus qu'un an qu'il m'a dit ça, même aujourd'hui, cette phrase-là continue à apprendre des nouvelles continue à vouloir dire autre chose pour moi que ce qu'elle voulait dire à la base.
Quand on m'a dit ça en premier, je me suis dit, ben voyons donc, t'sais, fameux que parfait, on va pitcher quelque chose de tout croche dans l'univers, t'sais.
Mais la réalité, c'est qu'on devient jamais bon dans quelque chose tant qu'on le fait pas.
Parfois, c'est difficile d'apprécier quelque chose tant qu'on ne l'a pas fait.
Ou apprécier pleinement quelque chose tant qu'on ne l'a pas fait.
Tu sais, tu parlais d'essayer de trouver un peu quelque chose qui nous correspond.
Parfois, c'est correct de ne pas savoir ce qui nous correspond, Exactement quand on commence un nouveau projet, évidemment, il y a un facteur de risque qui doit être pris en considération parce que le temps et l'argent, ce sont des ressources qui ne sont pas illimitées, surtout le temps.
Mais dans tous les cas, commencer un podcast, ça peut vouloir dire faire comme tout le monde, jaser de la même chose que tout le monde.
Un peu comme ce qu'on disait tout à l'heure, ça m'a fait penser à certains artistes qui eux vont parfois copier, tu sais, quand tu parlais de copier ton mentor d'une certaine façon, puis ensuite trouver un peu sa façon de faire, un peu comme certains artistes qui ont certainement copié leur mentor au début, puis qui ont fini par développer des fois une tendance artistique qui est complètement un courant, qui est complètement différent de par le véhicule de cette personne-là.
mais de où est-ce qu'elle partait.
On peut commencer un podcast puis faire la même chose que tout le monde, mais après en avoir fait un certain nombre, clairement, là, on devient plus confiant dans ce qu'on fait, puis on est capable de mettre plus de nous-mêmes dans ce qu'on fait.
C'est moins mécanique, c'est moins automatique.
Alors j'aime beaucoup cette phrase-là, fait est mieux que parfait.
Donc de s'engager dans quelque chose, puis de vouloir continuer, et réussir à trouver une forme de perfection finalement, c'est-à-dire quelque chose qui nous correspond bien, dans lequel on a du fun, du plaisir, qu'on a l'impression qu'on a de la croissance professionnelle, qu'on a l'impression qu'on a...
bien l'impression ou la réalité finalement, qu'on a de la liberté puis de l'autonomie, puis dans lequel on développe de la compétence simplement parce qu'on répète finalement.
Ouais, je suis 100% d'accord avec cette phrase que j'ai moi-même en tête de façon régulière.
On doit avoir certains petits traits perfectionnistes en commun, qui est un très bel avantage dans certains cas, puis dans certains cas peut aussi être un couteau à double tranchant.
Puis ce que je rajouterais à ça, c'est fait est mieux que parfait, c'est avoir un peu aussi dans la mentalité que le processus de faire des choses souvent est beaucoup plus important que le résultat à la fin de la chose qui est faite.
dans le sens que les apprentissages que tu as à te lancer dans un projet, à essayer quelque chose.
Tu dois connaître bien Adam Grant, qui est un psychologue organisationnel aux États-Unis, ou peut-être pas, mais bref, c'est l'équivalent de...
la même job que Jacques Fauré au Québec, qui est l'expert de la motivation que j'ai reçue à mon podcast, qui a écrit un livre sur le sujet.
Puis lui, il dit que dans une année, si tout ce que tu as fait a réussi, tu n'as pas essayé assez fort, ou tes objectifs n'étaient pas assez hauts.
Dans le sens que c'est « normal » de se péter la gueule de temps en temps, parce que ça veut dire que tu essaies des choses, que tu prends des risques, que tu oses, puis il y a une croissance là-dedans.
Il y a un bénéfice.
Tous les apprentissages que tu fais à essayer des choses qui ne fonctionnent pas, c'est bénéfique sur le long terme.
Puis l'autre point qui est en lien avec ça, que moi je me répète toujours, dans les conférences avec les nouveaux gradués, c'est une chose que je mets tout le temps, c'est cette fameuse notion du sentiment d'imposteur.
Puis moi je crois vraiment que quand on a ce sentiment d'imposteur ou quand on ressent des émotions qui s'apparentent à ce qu'on pourrait qualifier du sentiment d'imposteur, c'est probablement parce que t'es exactement dans une excellente position d'apprentissage.
Si tu sens ça, c'est justement parce que tu es exactement à quelque part où tu vas apprendre quelque chose et il y a un bénéfice qui va tirer de ça.
Un des exemples que j'ai tendance à donner, c'est que moi, après un an de pratique, j'ai commencé à faire le tour des cliniques médicales de la région où je travaillais pour donner des conférences à des médecins de famille, des IPS sur la prise en charge des pathologies musculo-squelettiques.
C'est moi, le petit physio de 12 mois d'expérience qui allait former des médecins.
Au final, je me considère comme étant l'expert de l'appareil musculo-squelettique.
Ça va de soi que je forme des médecins, c'est normal.
Et au final, tranquillement, ce sentiment d'imposteur-là a diminué assez rapidement.
Quand j'ai vu qu'il y avait une valeur pour eux, ils percevaient mon expertise, ils me posaient des questions, ils étaient intéressés, puis ils me percevaient comme étant crédible.
Donc bref, ça a été une opportunité d'apprentissage parce que peut-être que j'aurais attendu plusieurs années avant que quelqu'un me dise que je suis rendu à faire ça, plutôt que de prendre le lead puis de vouloir le faire.
Puis finalement, des fois, que quelqu'un te le dise jamais, que tu le fâches jamais, puis que tu as l'impression que tu tournes en haut dans ta profession, puis que tu quittes.
Là, je mets ça à l'extrême, mais il y a une réalité qui rejoint ce que tu disais tout à l'heure où on a une responsabilité individuelle à notre propre croissance professionnelle et personnelle.
Sur quoi on se laisse, Alexis, après cette passionnante discussion sur l'autodétermination et comment faire de la physio autrement?
As-tu quelque chose à nous dire pour notre conclusion?
Moi, ce que je pense, c'est que Dans les moments où on a des doutes, parce que je pense que les doutes vont faire partie de n'importe quelle carrière professionnelle, si les gens quittent la physio en pensant que c'est plus facile dans d'autres métiers, je pense que les gens se trompent.
Parce que les défis professionnels, peu importe le métier qu'on a, ils vont en avoir.
On parle des statistiques sur le burn-out.
Sonia Lupien répète sans cesse que 8 Québécois sur 10 ont un épisode d'épuisement professionnel ou de dépression majeure en lien avec le travail.
Ça fait que c'est rendu la norme, ce n'est même plus l'exception.
Ce qui veut dire qu'il y a beaucoup de défis qu'on a comme société dans comment on organise le travail en général.
Ça fait que ce n'est pas spécifique à la physio en tant que tel.
Une des choses que j'aurais tendance à garder en tête et que moi je vais garder en tête, c'est qu'il va y avoir des up and down à travers une carrière.
Puis peut-être que les moments où on a des downs, c'est peut-être juste une question de questionner qu'est-ce qui nous manque pour sentir qu'on est capable d'avoir une satisfaction sur le long terme, puis de peut-être juste poser des actions concrètes avec les personnes qui nous entourent déjà dans notre milieu de travail pour voir c'est quoi les opportunités pour essayer de combler ce vide-là.
Fait que quand on est employé, c'est d'aller voir les employeurs, les boss, puis de leur dire « Hey, j'aimerais ça faire ça.
Y'a-tu des possibilités à l'intérieur de la clinique?
Y'a-tu des possibilités à l'intérieur de l'organisation?
Est-ce qu'on peut faire ça comme ça?
» T'sais, de pas hésiter à avoir des idées, puis d'essayer de poser des actions pour les mettre en bras, puis ne serait-ce que pour aller les explorer, même si au final, ça se concrétise pas.
De pas garder des idées qu'on a de façon d'améliorer comment on considère notre organisation du travail, puis de ne pas se priver de pouvoir vivre ces opportunités-là.
Je pense que ce serait un des messages clés que je garderais en tête.
100% d'accord, pis c'est comme si t'amènes la partie, t'sais, surtout individuelle à chaque professionnel, pis moi je vais donner le même message, mais du côté employeur finalement, que tu travailles comme employeur dans le privé ou dans le public, on en a parlé tantôt, investir dans les humains, c'est toujours gagnant, leur donner des opportunités, leur montrer que c'est possible, pis leur montrer un peu le chemin que toi t'as pris, comme tu disais tout à l'heure, comme on en a parlé tantôt, Peut-être que la personne va avoir tendance à copier un petit peu ce qu'on fait à la base, mais qui va trouver cette personne-là sa propre voix, sa propre façon de faire les choses, son propre projet.
Alors je pense qu'on a une responsabilité de leader, de motiver et de stimuler les autres à grandir comme humains.
Puis on va avoir à ce moment-là un impact indirect sur nos patients finalement, mais direct sur les humains qu'on côtoie sur une base régulière, qu'on soit encore en train de pratiquer ou pas.
comme employeur, qu'on soit juste en train de gérer des humains puis faire du management, c'est la partie la plus importante dans la croissance que les gens peuvent avoir, d'avoir un leader ou un mentor qui va être capable de les diriger adéquatement à ce moment-là.
C'est pas toujours facile ça non plus, il y a aussi des challenges de ce côté-là.
parce que d'aider d'autres humains comme professionnels de la physio avec des patients ou comme manager avec des collègues ou des employés, ce n'est pas toujours facile, mais c'est rewarding à peu près.
Alexis Goujoin.
Puis, peux-tu compléter un complément d'information parce que c'est un peu en lien avec ce que j'ai dit.
Je pense qu'un autre des points importants comme être humain, mais être humain qui veut avoir une croissance professionnelle ou un parcours professionnel, c'est d'essayer de très bien se connaître.
En psycho, les fameux grands traits de personnalité, il y a le modèle du Big Five qui existe, c'est entre autres le controversé Guillaume Dulude qui a une chaîne YouTube qui en parle souvent, mais autre que lui, c'est un modèle qui est bien accepté.
Puis de bien comprendre où on se situe sur ces traits de personnalité qui sont C'est les plus étudiés et le modèle le plus accepté à l'international en psycho.
Quand on comprend où on se situe sur ces traits de personnalité-là, on comprend mieux c'est quoi nos comportements, puis les traits de personnalité prédisent comment les gens réagissent dans des situations.
De mieux se comprendre, ça permet de comprendre ça va être quoi nos défis en général, comment on est programmé à réagir dans certaines situations, puis aussi au contraire ça va être quoi nos forces.
Puis je pense que si on allie nos forces en lien avec certains traits de personnalité.
Quand on se connaît bien, on est capable de choisir des parcours, puis de choisir des projets, puis des façons de faire, puis d'organiser notre travail, qui sur le long terme, probablement, peuvent nous rendre un peu plus heureux.
Je pense que ça, c'est un autre message clé à garder en tête, d'essayer de mieux se connaître, mais d'une façon scientifique.
Ce n'est pas avec des tests personnalité de couleur, parce qu'il y a réellement des façons scientifiques de se connaître.
Oui, des tests de personnalité comme dans les revues à potin et compagnie.
Exact.
Tu ressembles à Tom Cruise ou tu ressembles à...
Non, non.
Mais tu as tout à fait raison.
Honnêtement, tu amènes un point extrêmement important dans mon cheminement à moi.
Premièrement, on va le plugger, Guillaume Dulude.
Puis si Guillaume nous écoute, J'aimerais bien ça en parler avec toi parce que je trouve que ça serait vraiment pertinent pour les physios qu'on en parle de façon spécifique pour la physiothérapie dans cet aspect de communication.
Tu sais, honnêtement, je suis un chercheur d'art, une bible en communication, un livre super bien écrit.
Honnêtement, lisez ça.
Puis c'est un livre qui, honnêtement, pour vrai, je ne suis pas un gars qui réécoute deux fois le même film dans ma vie.
Alors lire deux fois le même livre, certainement, ce n'est pas quelque chose qui est...
C'est le genre de truc que je voudrais réécouter éventuellement pour essayer de me réapproprier certains concepts.
Ils ont du livre qui est chercheur en psycho.
Le Big Five, dans ma vie à moi, j'ai fait le Sixteen Personalities qui a un peu base, qui adopte certains trucs qui se rapprochent du Big Five aussi.
Et pour moi, réaliser que tout le monde n'était pas comme moi, ça a été fondamental dans ma vie.
dans ma compréhension de moi-même.
Puis tu sais, des fois tu te dis, comment ça se fait que la personne fait ça?
Comment ça se fait que c'est...
C'est donc bien compliqué, tu sais.
Mais finalement tu te dis, ah ouais, non, je fais partie de quelque chose comme 2.3% de la population.
C'est normal, s'il y a 97.4% de la population qui est pas comme moi, que ce soit pas toujours simple.
Alors juste de comprendre ça, comme tu le dis, puis de savoir...
Peut-être que des fois, ça nous confirme dans un rôle qu'on veut jouer, mais qu'on n'ose pas jouer dans notre vie.
Alors, 100%, excellent point, Alexis.
Alexis Goujon, un grand merci d'avoir jasé de physio, mais pas de physio, finalement, avec moi aujourd'hui.
J'espère que nos auditeurs trouveront cette conversation intéressante.
Ça fait grand plaisir.
À la prochaine.