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Élever la physio
Suis-moi alors que j'explore et discute de tout ce qui concerne le marché de la physio et de la santé physique sous un autre angle, au delà de la pratique!
Nous parlerons de l’état de la profession dans le marché de la santé physique en abordant plusieurs sujets allant de la gestion à la psychologie et en passant par les aspects sociaux entourant ou impactant la physiothérapie au Québec et ailleurs.
Discutons et analysons notre marché, apprenons et trouvons des solutions pour qu’ensemble, on puisse élever la physio!
Élever la physio
Surmédicalisation (un peu) et plein d'autres choses (beaucoup) avec Blaise Dubois
(Description générée par l'IA, ton avis?)
Découvrez les dessous de la physiothérapie avec Blaise Dubois, l'un des maîtres-penseurs du domaine, qui partage avec nous son expertise lors d'un échange aussi vivant qu'instructif. Vous serez transportés au cœur d'une soirée où la genèse de cette collaboration fut scellée, dans une atmosphère détendue agrémentée par la beauté de Montréal. Laissez-vous captiver par notre conversation qui s'étend de la gestion de la surmédicalisation à l'importance de l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, une balance que je chéris pour maintenir ma passion à flot sans succomber au burn-out.
Plongez avec nous dans les réflexions suscitées par l'économie des cliniques de physiothérapie, l'impact des prix sur la perception des services et l'éducation des patients. Nous débattrons des attentes et de leur influence sur la guérison, tout en confrontant les idées reçues et l'humilité requise dans la pratique médicale. Blaise insiste sur la nécessité d'une approche axée sur le pronostic naturel des pathologies, afin de naviguer à travers les attentes des patients et d'éviter les interventions superflues.
Pour finir, notre discussion se tourne vers les différences culturelles dans les soins médicaux, en prenant pour exemple le Kenya, et l'impact de l'accès direct à la physiothérapie au Québec. Je partage mes pensées sur la délicate balance entre philanthropie et rentabilité économique, et sur la valeur des interventions en physiothérapie, tout en soulignant le rôle crucial de la recherche scientifique. Nous concluons sur l'importance de l'accès direct aux services de physiothérapie, un privilège que les Québécois apprécient depuis 1994, et son effet sur la profession.
Rejoins-moi dans cette exploration de la physiothérapie sous un angle nouveau, où l'objectif est de stimuler le débat, d'inspirer l'innovation et de contribuer positivement à l'avenir de la profession. #physio
Tes commentaires et suggestions sont les bienvenus pour enrichir cette conversation et explorer ensemble les sujets qui nous passionnent, pour ensemble, Élever la physio.
@physiofranky
francoisgregoire.com
Tu écoutes le podcast Élever la physio avec François Grégoire, suis-moi alors que j'explore et discute de tout ce qui concerne le marché de la physio et de la santé physique sous un autre angle, au-delà de la pratique. On va parler de l'état de la profession dans le marché de la santé physique, en abordant plusieurs sujets allant de la gestion à la psychologie, en passant par les aspects sociaux entourant ou impactant la physiothérapie au Québec et ailleurs. Discutons et analysons notre marché, apprenons et trouvons des solutions pour qu'ensemble on puisse élever la physio. Bienvenue à Élever la physio avec moi-même, françois Grégoire.
Speaker 1:Aujourd'hui, je parle avec Blaise Dubois, qui n'a pas besoin de présentation au Québec ou à l'international, de surmédicalisation un peu, et de plein d'autres sujets beaucoup. Alors je te souhaite bonne écoute. Salut, c'est François. Je suis avec Blaise Dubois. Blaise n'a pas vraiment besoin de présentation. Si tu ne sais pas, c'est qui, blaise, ça me surprend que tu sois en train d'écouter ce podcast-là. Alors, blaise, merci vraiment beaucoup d'être venu me rejoindre. Ça a donné que tu étais dans la région de Montréal en fin de semaine. J'apprécie vraiment le temps que tu prends de venir me jaser. C'est toujours super, le fun, super intéressant. Merci, françois. on est où là?
Speaker 2:Là on a une superbe vue sur Montréal, le fleuve, le pont, On voit tout d'ici. Je ne sais pas où on est, mais on est dans un super restaurant. Et j'ai le goût d'emmener ma blonde ici.
Speaker 1:C'est vraiment cool, c'est cool. Ça ne fait pas longtemps que c'est ouvert. Ça s'appelle le Sourat par Iatus I. c'est le Mont-Royal, c'est vraiment beau. Nos auditeurs pourront avoir une idée d'où est-ce qu'on se situe et qu'est-ce qu'ils peuvent voir. J'aime ça toujours. expliquer un petit peu pourquoi. qu'est-ce qui a mené à ce qu'on se rencontre aujourd'hui et qu'on jase aujourd'hui? Ça doit faire une semaine ou deux, deux semaines peut-être. j'étais à une autre place que j'aime beaucoup, à Sainte-Rose, à Laval, près d'une de nos succursales. Ça s'appelle Oregon Bar à Vin. Puis j'étais assis au bar avec une collègue, émilie, puis quelqu'un d'autre, puis on jasait toutes sortes d'affaires en physio, par adaptation. Puis, à un moment donné, émilie disait As-tu écouté les podcasts à François? à l'autre personne. L'autre personne disait Non, non, tu fais des podcasts. Là, je ne sais pas, on se met à parler de toutes sortes d'affaires. Je me suis dit Il faudrait que j'invite Blaise. Il était 10h30 le soir. Je t'ai texté, je continue à jaser.
Speaker 2:À un moment donné fait de toutes les minutes de ma journée. Ça se peut que je te réponde tard le soir parce que je ne suis pas encore couché.
Speaker 1:Es-tu un gars qui travaille beaucoup?
Speaker 2:Oui, je travaille beaucoup. Je travaille beaucoup, mais je ne fais à peu près que des affaires que j'aime. Je suis très beaucoup sur mon X dans ma vie. Je fais une journée clinique En fin de semaine. Je vais enseigner pendant une journée. Le lendemain, je vais aller faire du sport Présentement, on est dans de l'immobilier mélangé à de la gestion de clinique.
Speaker 1:Je n'ai pas pensé sur ton site.
Speaker 2:Il y a plein de choses. Ma vie est extrêmement chargée de choses de fun, qui fait en sorte que je tripe de ma vie.
Speaker 1:Tu m'avais déjà dit que si tu fais des choses que tu aimes, tu peux travailler beaucoup et tu ne feras jamais ça un burn-out.
Speaker 2:Oui, Je me sens très loin du burn-out, effectivement. Des fois, je suis obligé de gérer un peu mon sommeil, mais tu sais, moi j'ai mon heure ou deux de sport à tous les jours. Je dors suffisamment. En tout cas, de temps en temps, je suis obligé de couper un petit peu. Ce n'est vraiment pas une option actuellement, et je travaille le reste du temps. Bien évidemment, j'ai ma blonde, j'ai mes enfants, j'ai ma petite-fille, j'ai plein de projets de toutes sortes. Mais quand tu es dans les projets, les choses très motivantes, c'est sûr que tu es ultra efficace pour faire des affaires qui ne sont pas demandantes, tu finis ta journée.
Speaker 1:Comment est-ce que tu gères cette quantité de travail-là, puis les choix qu'on a à faire? tu sais, tu as une famille aussi. Moi, ce que j'ai trouvé, c'est qu'avec une famille, ça te force à faire des choix, parce que travailler les soirs, puis la fin de semaine, un peu ce qui entoure la semaine normale, ça devient plus difficile. Comment tu choisis, comment tu arrives à choisir.
Speaker 2:Moi, ça a, j'aime pas ça, je suis pas bon, je le floche, je le délègue, j'arrête À quelqu'un qui aime ça. Mais c'est ça exact. Mais le problème, c'est que quand t'as trop de choses que t'aimes dans ta vie, puis que t'as plein de choses que t'as envie, pour moi, il y a des non négociables. Les non négociables, c'est mon heure ou deux de sport par jour. C'est clairement mon équilibre, c'est ça qui me donne aussi de l'efficacité dans mon travail. Donc, ces heures-là sont essentielles. Il y a le sommeil.
Speaker 2:Ça m'arrive de temps en temps que tout d'un coup, je suis dans une phase où je dors moins parce que je voyage en Europe, que mon cul diminue, je sais que ma santé diminue, je sais que tout va mal si je continue de couper le sommeil. Donc, il faut que je rééquilibre Ça, c'est un non négociable aussi. Et puis, après ça, il y a le temps avec ma femme, avec les activités, avec les enfants, qui sont de haut niveau de qualité. Je suis proche de mes enfants, mais en même temps, ils sont très indépendants, ils font leurs affaires beaucoup. Et puis, ma blonde, on travaille ensemble, on s'entraîne ensemble. Ça fait que je passe quand même beaucoup de temps avec beaucoup, plus que beaucoup d'autres amis, couples, en fin de compte, qui travaillent chacun de leur côté.
Speaker 1:Oui, c'est ça Être en affaires, ça donne un peu cette liberté-là parfois de choisir ce genre d'exposition-là. Et de choisir aussi les plus bell, plein d'avantages de gérer ton horaire de cette manière. On est toujours à 10 heures le soir. Blaise, on s'était dit qu'on avait comme jasé un petit peu de quelques sujets, puis peut-être qu'on jaserait une autre fois d'un autre sujet, mais on s'était arrêté sur la sur-médicalisation ou l'hyper-médicalisation. Dis-moi pourquoi? c'est un sujet qui?
Speaker 2:t'intéressent. Bien écoute. J'ai donné des conférences sur le sujet. Je pars en Europe, dans une semaine et demie, donner dans un congrès en Suisse. Je vais parler de ce sujet-là.
Speaker 2:En physiothérapie, je pense que c'est un sujet chaud. On utilise beaucoup de modalités à faible valeur thérapeutique. On a tendance à parfois surtraiter nos patients, surtout dans le passé. Je pense que c'est beaucoup mieux maintenant. On est dans un milieu l'orthopédie, où la chirurgie orthopédique manque de données probantes et surmédicalise une tonne de conditions. C'est la même affaire en médecine et avec la médication, avec les anti-inflammatoires.
Speaker 2:Les sujets sont tellement nombreux de la surmédicalisation, c'est-à-dire utiliser des modalités à faible valeur qui ne servent à pas grand-chose, qui sont parfois même nuisibles. Oui, c'est ça, Parce que quand je parle de surmédicalisation, j'inclus là-dedans la surmédication, la surinvestigation. À l'heure actuelle, les résonances magnétiques qui pullulent partout, c'est un problème. On peut parler de surtest, de surtraitement en physiothérapie, quand, tout d'un coup, on fait des traitements qui ne servent à pas grand-chose, de façon répétée. C'est un sujet chaud et c'est un sujet un peu tabou. Moi, quand je vais en congrès, c'était un des sujets que j'ai donnés dernièrement dans un gros congrès. Finalement, ça a soulevé beaucoup de passion dans l'audience et je pense que c'est un sujet qui est intéressant de discuter.
Speaker 1:On en parlait à micro fermé juste avant. Puis moi, je te disais que moi, je différenciais le terme médicalisé du terme surmédicalisé ou hypermédicalisé. Puis que, pour moi, médicalisé, puis ça, ça vient entre autres de mon ami Axel, qui est physio, que tu connais certainement peut-être un peu, qui On dit que médicalisé, c'est rendre médical quelque chose qui ne l'est pas, donc une différence de longueur de jambe qui n'a pas d'impact. Donc, on pourrait médicaliser quelque chose qui n'est pas vraiment une pathologie, qui n'est pas vraiment un problème. Puis que surmédicaliser, ça rejoint un petit peu plus ce que tu disais faire des interventions qui ne sont pas nécessaires et qui sont certainement encore dans ton sens, qui est plus grave, qui sont même dangereuses pour le patient ou qui amènent des risques inutiles.
Speaker 1:Opérer pour rien, ça amène des risques inutiles. Infiltrer pour rien, ça amène des risques inutiles. Prendre la médication pour rien, surtout de façon prolongée, ça amène des risques inutiles certainement plus grands que ce que nous on peut faire quand on ne devient pas invasives dans nos traitements, par exemple en physio, si les données probantes démontrent que ça fait du sens d'aller dans cette direction-là. Est-ce que tu vois ça de la même façon?
Speaker 2:Alors on peut donner les définitions qu'on veut. Moi, quand je parle de médicalisation, c'est que quand le patient va voir un médecin pour recevoir parce qu'il a mal à un tendon quelconque et qu'il veut savoir quoi faire, pour moi c'est de la médicalisation, Peu importe la définition qu'on lui donne. il y a un moment donné où on dépasse le besoin du patient, on dépasse ce qui est nécessaire. on va du côté du surtraitement, du surdiagnostic, c'est-à-dire faire des diagnostics qui sont inutiles et qui vont amener au surtraitement. Ça veut dire faire du surtest, c'est-à-dire je prescris, je recommande une radiographie, une résonance, et ce n'est pas nécessaire. Quand on parle de surdiagnostic, c'est d'identifier, par exemple, des problématiques qui ne sont pas, des problématiques Qui n'existent pas. Par exemple, une épine de l'eau noire que je viens de trouver sur une radiographie.
Speaker 2:finalement, c'est du surdiagnostic, ça ne sert absolument à rien. C'est tout ça que je mets sous l'érige de la surmédicalisation. Mais après ça, il y a des définitions qu'on pourrait définir de façon plus propre si on voulait.
Speaker 1:Quand on regarde, par exemple, sur les réseaux sociaux, soit sur Instagram, sur TikTok. Est-ce que tu appellerais ça de la sur-médicalisation ou de l'hyper-médicalisation? quand on commence à inventer des trucs qui n'existent pas pour justifier la problématique des gens.
Speaker 2:Ça, c'est clair, Ça, c'est sûr. C'est clair que ça fait partie de ça. Puis, tu sais, j'aime bien. Jan Harris a fait un peu une revue de la littérature sur l'intérêt de certaines th thérapeutique en médecine musculo-squelettique. Yann Harris est un Australien qui est orthopédiste, qui est très dur sur l'orthopédie et la chirurgie, qui a sorti des stats, qui a fait des choses vraiment impressionnantes, qui écrit d'ailleurs deux livres, dont The Surgery of the Ultimate Placebo. Ça traduit un peu ce que Je pense que là, tu peux lire le livre mais le titre peut tout dire, c'est ça.
Speaker 2:Et en fin de compte, ce qui sort, c'est qu'il dit qu'il y a à peu près 60 % des interventions qu'on fait en médecine de façon générale qui ont une valeur scientifique et qui ont une démonstration d'effet positif. Tu as à peu près 30 % qui, en fin de compte, ne servent à rien. Et je pense qu'en physique, on est beaucoup souvent dans ce 30%-là, c'est-à-dire faire beaucoup de choses qui, peut-être, servent à rien et qu'on ne remet pas en question. Mais il y a surtout un 10% qui sont nuisibles, qui sont problématiques et, en fin de compte, on justifie ce 10%-là simplement en se disant oui, mais on fait tellement bien à beaucoup de monde que c'est correct à un moment donné. mais il est important à considérer Puis le propre de la physiothérapie, mais c'est clairement le propre de la médecine de façon générale que de se permettre d'avoir un 10 % d'effet négatif. c'est-à-dire, on est délétère sur la condition, on augmente la chronétisation, on tue des gens, etc.
Speaker 1:Le risque qu'on a en physio est quand même moins grand que ce qui peut exister au niveau médical. En médecine, pourquoi est-ce qu'on fait ça Surmédicaliser? On inclut ou exclut la personne qui parle. Pourquoi ça existe?
Speaker 2:Je pense qu'une des premières raisons. D'ailleurs, là-dessus, il y a une super bonne étude de l'âme qui a été publiée en 2020. En fait, il énumère justement c'est quoi les causes de la surmédicalisation. Puis, une des causes, en fin de compte, c'est qu'on est de plus en plus dans une médecine défensive, médico-légale. On a peur de se tromper, on a peur de ne pas faire un diagnostic, on a peur de tout faire au lieu de Oui, c'est ça, puis je le fais, mais si tu ne le fais pas, tu portes la responsabilité de ne pas avoir fait quelque chose. C'est la même affaire pour les investigations. On pourrait faire des radios pour tout le monde qui se fait une entorse de cheville, mais on a des critères d'Ottawa précis qui nous disent que tu en manques 1 sur 100. Si tu suis les critères d'Ottawa, est-ce que ça vaut vraiment la peine d'investiguer tout le monde, d'avoir des coûts phénoménals, d'avoir irradié certains patients, etc.
Speaker 1:On aurait irradié 99 personnes pour rien.
Speaker 2:C'est ça. On met en place des procédures pour essayer de, justement, éviter cette surmédicalisation. Mais les raisons pour lesquelles on le fait, c'est un la peur et tous les aspects médico-légaux no-transcript va se le dire. Et ça, ça fait quoi? Ça fait en sorte qu'ils vont beaucoup plus facilement aller vers des radiographies, vers des investigations paracliniques comme la résonance magnétique. Et puis, après ça, il y a d'autres raisons. Je pense à mon dentiste, que j'adore, mais à chaque fois, il me propose des radiographies pour finalement mes dents, à tous les six mois. Il y a probablement une machine qui veut rentabiliser. Tu penses, je ne sais pas, mais on surutilise des modalités, probablement, et c'est très fort aux États-Unis et c'est assez bien démontré, de façon consciente ou inconsciente. On va dire incentive en anglais, comme on dit ça, un incitatif, oui, un incitatif, en fin de compte, c'est qu'on a des avantages financiers à faire aussi de l'hypermédicalisation. Et là, on va tomber dans la physio, le modèle ancien. On rembobine 20 ans en arrière, tu étais encore trop jeune, mais 25 ans en arrière.
Speaker 1:Oui, 20 ans. j'étais aux études, quand même, c'est ça.
Speaker 2:On rembobine, on faisait de l'électrothérapie, on faisait plein d'affaires qui ne servaient absolument à rien. Ça existe encore aujourd'hui, c'est sûr, mais on faisait plein de choses et de façon répétée, le modèle financier même d' de clinique si tu vois plus tes patients, tu vas mieux rentabiliser ton business. Et ça ne veut pas dire qu'il faut moins voir les patients et pas faire des bons traitements. Mais il ne faut clairement pas que le plus de traitements, parce que c'est plus rentable, soit une influence sur comment on va gérer nos patients.
Speaker 1:Comment est-ce qu'on se sépare? On va aller ailleurs. Souvent ce qu'on entend. c'est Ce qu'on entend de certaines personnes. la physio, ça fait partie des soins de santé qui devraient être payés par le système de santé publique. Tu disais, on est les deux propriétaires. Les gens vont souvent dire certaines personnes vont dire Ça n'a pas de sens que, dans une clinique, tu sois payé basé sur le fait si tu as vu des patients ou pas, parce que ça va teinter ton jugement. Moi, ma réponse, c'est que si tu es payé en ce moment et que tu travailles pour l'hôpital, s'il n'y a pas de patients, tu n'as pas de job non plus. L'argent a toujours un impact. Et où la distinction entre Comment est payé et ce qui n'est pas payé, pourquoi on voit un patient et pourquoi on ne voit pas le patient, alors qu'il y a des gens qui vont penser que le système de santé publique est bien mieux placé pour traiter des patients, compte tenu que les gens ne sont pas payés, basé sur le fait qu'ils voient des patients, alors qu' qui lui paye un service d'expertise En plus?
Speaker 2:il ne paye pas pour 30 minutes, il paye pour un service d'y apporter. Le patient ne paye pas à l'heure, c'est ça. Le patient ne paye pas à l'heure, il paye pour un service. Après, nous, comme propriétaires, on a un temps alloué. Nous, on paye, par exemple, nos physios aux patients. Si tu fais plus de patients, tu es payé, plus La structure est faite comme ça. Dans quelle mesure ça teinte le professionnel? je te dirais si il n'y avait pas de temps précis par rapport à une évaluation, puis que, comme en médecine, tu peux avoir Pour avoir juste un patient par jour.
Speaker 2:Mettons, c'est l'utopie, non, mais sinon on prend l'inverse Tu es payé au patient, mais c'est toi qui décides du temps que tu passes avec, un peu comme en. En fait, les médecins n'ont pas de temps à louer. La moyenne sur le praticien en clinique externe, c'est six minutes. Il faut qu'il fasse beaucoup de choses dans ces six minutes-là, mais c'est sûr que si jamais il raccourcit son temps, il voir plus de patients et donc d'être plus payé et donc peut-être, la qualité de son soin ou la qualité de son intervention et son salaire. Et c'est ça qui est problématique. Nous, en physio, je trouve qu'on ne vit quand même pas ça, parce qu'on a des temps à louer. Ils viennent en clinique. J'ai 30 minutes avec le patient, atténuer, je pense, cet effet problématique de salaire. Mais sinon, nous, comme propriétaires, on sait que le patient va payer à mon temps. Nous, on a plein de choses à payer. On a le physio à payer. À la fin, il faut faire 10 % de profit. Ça fait partie de la gaine.
Speaker 1:Oui, c'est ça Exactement. Il y a cette réalité-là de trouver un équilibre, je pense, puis d'essayer de s'enlever cette pression-là qui est associée avec l'argent. L'argent, c'est un méchant en physio, quand même no-transcript.
Speaker 2:À Québec, on est en dessous de Montréal, en moyenne donc 200 et 140,. C'est vraiment haut par rapport à la moyenne. J'ai fait ça parce que, de toute façon, je ne suis pas capable de voir les patients que je veux voir. Je les réfère à mes collègues. Je travaille une journée par semaine Et si jamais j'annonçais mes tarifs, j'aurais encore beaucoup plus de patients que de ne pas les annoncer. Il y a toute une question aussi.
Speaker 1:Tu as vu le papier qui est sorti sur la médication pour le Parkinson.
Speaker 2:Non, je n'ai pas vu ça.
Speaker 1:C'est quelque chose d'assez récent, ça a été publié. Je ne sais pas je ne parle pas à travers mon chapeau, parce que c'est une vraie affaire mais on a un groupe contrôle, en fait, on a deux groupes contrôle, parce que les deux reçoivent un placebo, les deux reçoivent une injection saline. C'est des patients avec un diagnostic de maladie de Parkinson et à la moitié, on dit vous recevez un médicament bon marché, c'est le médicament qu'on donne à tout le monde. Il n'est le médicament qu'on donne à tout le monde, il n'est pas cher. Puis, à l'autre moitié, on dit vous êtes vraiment chanceux de faire partie de cette étude-là. Vous recevez un médicament qui est très, très cher. Vous ne pourriez probablement pas vous le payer. Puis, il y a une différence significative sur plein de points, des gens qui reçoivent cette injection saline-là, basée sur ce qu'ils se font dire, basé sur le prix, et c'est des différences significatives sur le tremor, sur la force, sur la capacité de marche. Je ne veux pas parler complètement de la force de croyance.
Speaker 2:Oui, c'est ça.
Speaker 1:Le prix, ça influence la perception que les gens ont de la qualité du service. Puis c'est plus grand encore en psychothérapie, en physio, dans un contexte de relation avec le patient. Oui, certainement, parce que payer plus cher ne va pas plus régler ton cancer sur ta radio et ta chimio.
Speaker 2:Tu me parles de cette étude-là. On a la même étude avec des chaussures de course, qui est un de mes dada, tu le sais, c'est blind. On ne voit pas les chaussures. On te fait mettre les mêmes chaussures, puis on te demande c'est quoi la stabilité et le confort des chaussures? C'est exactement les mêmes. On te les vend différemment, plus chères, nouvelles technologies, etc. Exactement la même chose. Que tu viens de. Entre les deux, les gens courent probablement plus vite avec les chaussures plus jeunes. Ils se trouvent plus stables et plus confortables. Du moins, ça, c'était cette étude-là. C'est vraiment l'effet placebo. La manière dont on va gérer la chose a une influence énorme. Mais je reviens au pricing. Ça a une influence énorme sur ton résultat clinique, sur le fait d'être apprécié, que la personne veut te voir toi. Il y a une influence énorme là-dessus. Donc, là, on a complètement dérapé, parce que pourquoi on parlait de pricing, pourquoi je te faisais ça, je ne sais plus.
Speaker 1:Mais on parlait d'hyper-médicalisation Dans le fond, parce que tu me parles de souliers, tu me parles de chaussures de course. Puis, tu sais, tu es connu pour avoir, en au moins du moins au Québec, puis certainement un peu à l'international, avoir rendu populaire le minimalisme en course à pied, ou en tout cas ce que j'aime dire la plus petite chaussure ou la plus près du sol, avec le moins de technologie pour le confort de la personne ou les capacités de la personne. Puis là, on parle de moins médicalisé. Aimes-tu ça. Les choses simples, blaise. Tu sais, mettons moins. This is more tu?
Speaker 2:Oui, la philosophie de la Clinique du Courard. C'est pourquoi l'option la plus simple ne serait-elle pas la meilleure? Et dans les cours qu'on donne, surtout en thérapeutique, j'utilise continuellement l'acronyme KISS pour décrire comment on va orienter un plan de traitement. Keep it simple, stupid, commencer par ça. Et effectivement, on complexifie au maximum, on sur-intellectualise beaucoup. Plein de conditions, plein de choses, et j'aime toujours amener ça à la plus simple des expressions. Ok, mais l'homme de Cro-Magnon, comment il faisait Dans le temps, comment on faisait Si on n'avait pas toutes ces technologies, comment on ferait? Et ça m'a amené souvent. Ces réflexions-là m'ont amené souvent à quelque chose de beaucoup plus simple, qui m'ont amené dans la bonne voie. Je dirais La complexité de plein de choses amène l'hypermédicalisation. L'hyperintellectualisation nous a amené, en physio, à faire plein de choses qui ne servent absolument à rien, que maintenant, on a des études qui nous disent que ça ne sert à rien, simplement parce qu'on a réfléchi à des choses, puis on a poussé plus loin des affaires qui ne nécessitaient pas d'être poussées plus loin.
Speaker 1:C'est quoi la responsabilité du patient dans cette réalité-là? tu sais où les gens arrivent puis demandent des choses. Parfois que même si tu ne voulais pas la donner, la personne la demande. Tu sais, je ne dis pas que toi tu la donnes, je ne dis pas que moi je la donne.
Speaker 1:Qu'est-ce qu'on voit sur les réseaux sociaux? l'hyper-intellectualisation d'une problématique. On est loin du kiss. On trouve des problèmes. Quand les gens se font expliquer quelque chose d'hyper-complexe pour leur problématique, tout à coup ça fait du sens. Ça va probablement, à certains égards, améliorer leur chance d'amélioration, compte tenu que c'est compliqué Je, compte tenu qu'il avait, c'était, c'est vrai que je savais, quelqu'un comprend ça que dans le fond, on monte un bateau, le carrément. Je sais pas si la personne qui baigne là dedans est totalement consciente. Je pense que les gens veulent bien faire de façon générale, mais ils vont, vont aller trop loin dans leur sortie du surdiagnostic. On voit en physio, on le voit dans les autres thérapies alternatives aussi. Puis on voit certainement médecine, sais, et où l'équilibre de c'est les thérapeutes qui donnent ça, donc les patients veulent ça, ou les patients veulent ça parce qu'ils le voient à quelque part, donc ils demandent ça.
Speaker 2:Puis, Mais moi, j'aime quand même dire qu'on a une grosse responsabilité comme thérapeute là, parce qu'on a éduqué nos patients pendant des années Fait que tu. on leur a dit qu'il fallait s'étirer avant de faire du sport qu'il fallait boire avant d'avoir soif, c'est tout ça.
Speaker 1:Je veux regarder un reel sur Instagram de quelqu'un qui compte même de la bullshit.
Speaker 2:Moi, j'ai dit à mes patients que leur sacroiliac était déplacé, qu'il était en rotation, qu'il fallait que je la replace ces patients-là des fois, viennent me revoir, ils me disent tu m'avais rotation et qu'il fallait que je la replace, c'est ce qu'on t'avait enseigné.
Speaker 2:Ben oui, puis là, ces patients-là, des fois, viennent me revoir, ils me disent là, tu te souviens, tu m'avais fait un ultrason, tu m'avais fait telle affaire. Je pense que j'ai besoin de ça parce que là, c'est sûr que nous, on a vraiment du John qui est de, on a du bruit sur la science, on a du bruit sur ce qui a une valeur thérapeutique qui est énorme. Ça fait que ça, c'est un problème, ça fait que moi, tous les jours, je remets les pendules à l'heure avec mes patients, tous les jours, je suis obligé de travailler sur, sur ces aspects-là. Mais le patient peut avoir une responsabilité. Pour répondre à ta question, il y a une responsabilité, mais il faut toujours se souvenir que c'est nous qui l'avons indiqué. Moi, j'en ai qui viennent me voir pour dire Je pense que j'ai besoin d'une résonance magnétique parce que j'ai mal à mon menisque. Je suis allé en boutique et j'ai demandé plus d'am mon dos parce que là, je sens qu'il est déplacé.
Speaker 2:Toutes ces affaires-là, c'est toutes des bêtises. Là, moi, j'ai un rôle d'éducation. Quand tu veux éduquer, ça prend du temps. C'est sûr que souvent, ce n'est pas le médecin qui va dire au patient Non, non, là il ne faut pas que tu prennes d'anti-inflammatoire, c'est préférable que tu fasses telle affaire, telle affaire, telle affaire. Puis tout ça peut prendre du temps. Et bien, si on ne le prend pas, on perpétue finalement.
Speaker 1:C'est comme le médecin en six minutes, qui n'a pas le temps de faire ça. Puis, on rejoint un petit peu ce que tu disais tout à l'heure, le ne pas vouloir mal faire, le faire tout Résonance, radio, médication, tiré sur tous les cibles qui existaient, puis, dans le fond, probablement que la personne va s'améliorer. Je pense que le gros défaut là-dedans, c'est que beaucoup de gens s'améliorent, mais ils ne s'améliorent pas nécessairement à cause de cette intervention-là.
Speaker 2:Puis, moi, je pense qu'on nuit quand même. Tu sais, on freine la guérison optimale. Historiquement, on le sait. Maintenant, avec des anti-inflammatoires renouvelables, à beaucoup trop de monde, on sait que c'est un facteur de chronicité, maintenant, oui. Puis, plus que ça, on a tué. On tue à peu près 16 000 personnes aux États-Unis à chaque année avec les anti-inflammatoires, on en hospitalise 110 000 et on sous-estime et là, on a des anti-inflammatoires en vente libre que les gens peuvent. On a sous-estimé, et il y a une étude intéressante de Hoffman sur le sujet, une revue systématique qui dit que les professionnels de la santé sous-estiment toujours les faits néfastes de leur modalité et surestiment continuellement les faits positifs de leur modalité. Et c'est vrai pour les médecins, les physios, les orthos, tout le monde.
Speaker 1:Donc, on devrait être un peu plus humble dans notre pratique. Certainement, tu sais, j'enseigne un cours à… juste un cours, un, trois heures à l'Université de Montréal, puis j'aborde ça dans la troisième partie de mon cours, les facteurs non spécifiques en physio, l'humilité.
Speaker 2:L'humilité, le fait que tu sais… Il y a une progression naturelle. Oui, exactement.
Speaker 1:Tu sais c'est quoi les…. Moi, je parle de cinq des facteurs qui peuvent avoir un impact. L'amélioration de la pathologie, puis, on ne peut pas toujours se taper dans le dos quand ça va mieux. Il ne faut pas non plus trop se tirer dessus, se tirer des pierres quand ça va mal. C'est ça, oui, il y a une évolution qui va se faire naturellement. Puis, probablement que la physio, puis certainement les médecins aussi, ont intérêt à mieux comprendre et à maîtriser les pronostics naturels des pathologies, parce que si on sait que tel truc, une blessure de type discale en lombaire, c'est 10 à 14 mois, bien, tu sais, là, ce qui arrive, c'est que les gens, quand ils pensent qu'en deux semaines on va régler leurs problèmes, il faut rester réaliste. Puis, on a un rôle. Moi, je pense qu'on a un rôle important à jouer, quand tu par réalité, d'aider les gens à être patients avec leur pathologie, pour réduire les risques associés à de la supermédicalisation à ce moment-là, oui, certainement.
Speaker 1:C'est quoi l'impact de nos actions sur la chronicité? Tu dis qu'on ralentit la guérison, qu'on empêche Au-delà de la médication. C'est quelque chose qu'on voit en physio. Penses-tu que surtraiter en physio, c'est responsable de la chronicité? La chronicité est là pour d'autres raisons et ça devient pour ça qu'on se retraite dans le sens où ça ne s'améliore jamais, parce que quand même, dépendamment des études, 20 à 30 % de la population qui vit avec la douleur est là depuis plus de trois mois.
Speaker 2:Est-ce que c'est de notre faute? Non, je ne pense pas que c'est juste de notre faute, mais il faut clairement se remettre en cause comme professionnel. Ça va sur tous les fronts. Quand on parle d'investigation, tu fais une radiographie sur une première lombalgie, tu augmentes le nombre de visites médicales secondaires et tu augmentes le risque de chronicisation. Tu donnes des anti-inflammatoires sur une lombalgie, tu as plus de chances que les douleurs s'installent. Et puis, en physio, quand on utilise des modalités passives à faible valeur thérapeutique, où on bichonne le patient plutôt que de l'orienter adéquatement, là, ce que ça fait, c'est que je vais donner un exemple qu'on connaît très bien en physio le patient en CST qui est dans un système, parce qu'il n'y a pas juste le professionnel et le patient qui sont causés à tout ça, il y a beaucoup de monde. Il y a beaucoup de monde, il y a le système aussi.
Speaker 2:Quand un patient s'est cessé, en fin de compte consulte en physio et dans sa prise en charge, on utilise des modalités passives, on le protège et finalement, il vient trois fois par semaine. C'est la meilleure manière de créer de la chronétisation, de ne pas trop bouger, etc. Oui, on a un rôle important là-dedans. En fait, si on renverse ça, qu'est-ce qu'on peut faire pour essayer de minimiser ça? Il y a des affaires très simples qui sont l'éducation l'éducation à la douleur, la quantification du stress mécanique, rendre le patient plus actif, connaître les facteurs de succès de guérison, la santé globale, les facteurs psychosociaux.
Speaker 1:C'était ça. Ma prochaine question, c'est dans le fond, pourquoi est-ce que les gens s'améliorent? Où est notre part là-dedans? On sert-tu à quelque chose? Je pense qu'il y a bien des physios qui se posent la question, surtout les jeunes physios.
Speaker 2:Il y a un chercheur qui est venu au Christensen, qui publie pas mal là-dessus et qui fait des courbes d'évolution, avec ou sans physio, versus naturel et qui, finalement, les courbes se superposent beaucoup. Est-ce que vraiment on aide? Une chose est sûre, il ne faut pas qu'on nuise. Une chose est sûre Après ça je pense qu'on a quand même des patients et je pense que si on arrivait à cibler les patients qu'on sait, qui vont mal évoluer, qui ont une mauvaise gestion de la douleur, qui ne sont pas capables de quantifier leur stress psychologique et mécanique adéquatement, si on arrivait à cibler ces patients-là, je pense qu'on aiderait beaucoup plus ces patients-là et que la majorité de nos patients qui vont bien, c'est parce que la nature fait bien les choses.
Speaker 1:Tu sais, des fois, la nature fait bien les choses. Mais les gens, dans leur retour progressif à leur vie normale, à leurs activités, à leur sport, beaucoup de gens veulent ça, veulent se faire aider. Comment est-ce que mettons un jeune physio peut trouver un juste milieu dans le fait d'accompagner quelqu'un qui a le désir d'être accompagné? Je vais même aller plus loin. Il y a des gens que, même si on veut les aider à mieux comprendre, leurs croyances sont tellement puissantes qu'il y a beaucoup de gens chez qui c'est impossible à changer. Donc, il y a eu notre rôle de Est-ce que si je fais plus de physio que ce que techniquement, ce serait nécessaire, j'empêche la personne de tomber sur des APAC? Donc, tu sais, dans cette balance-là, comment est-ce qu'on peut trouver son compte?
Speaker 2:Si tu arrivais à identifier les patients pour lesquels tu vas pouvoir vraiment les aider en les accompagnant, parce que c'est des personnes qui sont plus anxieuses, c'est des personnes qui ont le drapeau jaune, c'est des personnes qui ne sont pas capables de bien quantifier leur stress de vie quotidienne et leur stress mécanique et leurs activités, puis qu'on est capable de les éduquer à l'ensemble de ces facteurs-là. Je parle vraiment purement d'éducation. Puis là, je viens d'écarter toutes les modalités qui sont l'électro, la thérapie manuelle, les aiguilles, puis tout ce qu'on fait en physio, qui n'est pas mauvais, c'est des outils qui peuvent être très pertinents pour certains individus.
Speaker 1:Le fameux cofa aussi.
Speaker 2:Algésique Principalement. Mais si tu enlèves toutes ces modalités-là et qu'on est purement dans du coaching, c'est-à-dire que ton patient est là, tu l'enseignes, tu le coaches, c'est 80-90 % de la job, c'est-à-dire qu'après ça, on peut utiliser. Il y a des critères de préd intéressant pour certaines conditions probablement, qu'on ne connaît pas encore. Mais tu sais, en fin de compte, si on était capable d'avoir ça pour différentes de nos modalités, on serait capable de beaucoup mieux cibler. L'autre chose aussi, c'est qu'on est Oui parce que tu sais, blaise là-dessus.
Speaker 2:là, mettons, quand on fait du virtuel, il y a quelque chose qui est bien au-delà de ce qu'on fait, mais tu sais, j'arrive du Kenya.
Speaker 2:Au Kenya, ils ne sur-médicalisent pas les conditions. Ils n'ont pas de médicalisation tout court, ils n'ont pas accès à une radio, à une résonance, puis, en plus, ils n'ont pas d'accès non plus à un physiothérapeute ou à un médecin. Ça n'existe à peu près pas. Ils ont le massothérapeute, qui est celui qui guérit tout et c'est le seul que tu vas voir. En fin de compte, ils font beaucoup confiance à la nature et à l'évolution naturelle. Ils ne nuiseront pas et ils vont souvent rester actifs dans les phases où, tout d'un coup, ils ont des problématiques. Et ils vont souvent rester actifs dans les phases où, tout d'un coup, ils ont des problématiques. Et moi, je pense qu'ils ont des recettes pour guérir qui sont presque optimales sans qu'il y ait d'intervention, parce qu'ils sont à l'écoute de leur douleur quand la douleur apparaît.
Speaker 2:Puis, après ça, ils sont obligés d'être actifs, puis ils retournent, puis voilà. Mais est-ce que c'est parce qu'ils, nous, on a le choix? Je pense qu'une des problématiques, c'est que moi, j'ai mal au dos et j'intellectualise cette douleur-là, c'est-à-dire que là, je me dis OK, faut-il que j'aille voir un professionnel de la santé, lequel? Quelle médication faut-il que je prenne?
Speaker 1:Je m'en vais voir un médecin Et là, la déception même nous entre nous si tu regardes ce que les gens demandent sur le groupe physio-technologue il y a toutes sortes de choses les gens demandent moi, je cherche quelqu'un en physio qui est bon avec des fascias.
Speaker 1:ok, mais là, quand est-ce que c'est bon ça de traiter les fascias? je sais pas toi, mais moi, ça va faire 17 ans que je pratique et je ne le sais pas. Quand est-ce que c'est bon de traiter les fachades? Ou c'est parce que mon patient me demande ça Comment est-ce qu'on, nous-mêmes, on détermine? Parce que là, tu parlais de modalité, intervention, traitement à haute ou basse valeur thérapeutique. Oui, tu sais, on est beaucoup là-dedans nous-mêmes.
Speaker 2:On parlait des facteurs, facteur prédictif de succès des thérapeutiques tout à l'heure. C'est quoi En fait? la pathologie elle-même, son grade, etc. sont des mauvais indicateurs. souvent, on parlait de santé générale du patient, on parlait de santé psychologique aussi, c'est-à-dire d'être positif et optimiste dans sa guérison, qui est un facteur clé. On a le greater expectations aussi, les attentes du patient, qui doivent être bien définies, et les attentes du patient sont un facteur prédicteur de succès des thérapeutiques aussi Les gens qui ne pensent pas qu'ils vont aller mieux.
Speaker 1:Ils n'iront pas vraiment mieux, C'est ça.
Speaker 2:Mais d'un autre côté, c'est lui qui vient te voir et qui dit moi, j'ai besoin d'aiguilles, qu'est-ce qu'on fait avec ça? En fait, moi, je ne fais pas d'aiguille, donc je le réfère à mon collègue.
Speaker 1:Il me dit je veux voir un chiro, je le réfère à un ami chiro, c'est que, la plupart du temps, ces gens-là ont eu soit du succès avec une modalité dans le passé, mais que le succès a été causé ou pas par cette modalité-là. Exact, qu'est-ce qu'on fait avec ces gens-là? Est-ce qu'on essaie de les convaincre que ça n'a pas?
Speaker 2:de sens. C'est ça la question.
Speaker 1:Piège Est-ce qu'on peut aller là-dedans sans perdre le client. C'est ça, une fois qu'ils se ramassent ailleurs avec quelqu'un, qui est pire.
Speaker 2:Je te donne une étude intéress aussi c'est quoi les attentes du patient? croyez-vous ou pas à l'acupuncture, les facteurs relatifs aux croyances du patient sont des beaucoup meilleurs prédicteurs que la modalité elle-même. Et ça, c'est vrai pour tout, à peu près tout.
Speaker 1:C'est vrai pour nos aiguilles en physio pour la thérapie manuelle, pour le taping pour à peu près tout.
Speaker 2:C'est sûr que le patient qui vient le voir et qui dit ben, moi je veux avoir un ultrason, parce que je crois à l'ultrason, tu sais que si tu fais un ultrason, ton ultrason va marcher mieux, mais tu sais aussi que ta modalité, elle n'a à peu près pas de valeur. Puis là, je vais prendre l'extrême de l'extrême, là, tu as une longue algie. Il veut de l'ultrason. À quoi ça sert de faire de l'ultrason? Moi, j'ai une. Les données probantes montrent que telle modalité, telle affaire, ça ne change absolument rien. Si tu es ainsi, je pourrais toujours te le faire. Il faudrait juste que je demande à mon collègue Je ne sais même pas comment on l'allume, tu n'as pas besoin de l'allumer.
Speaker 1:En fait, C'est ça. Les études le démontrent Si tu donnes l'ultrason avec ton patient et que tu es là, il est plus efficace que parce que c'est la valeur de la soins thérapeutiques, c'est ça.
Speaker 2:C'est sûr que je vais avoir certaines limites et que moi, je me permets. Le patient vient me voir Souvent, il n'y a pas d'attente précise par rapport aux modalités. Il vient voir un individu qui est moi parce qu'il a lu mon livre, parce qu'il a entendu parler de moi, parce que sa mère l'a référé, parce à payer beaucoup plus cher pour me voir. À partir de ce moment-là, j'ai l'opportunité, en fin de compte, non seulement de l'éduquer, mais de lui exposer, en fin de compte, ce que je pense qui est le mieux pour lui, même si, bien évidemment, dans ma relation avec lui, je lui ai posé la question OK, il faut absolument que tu bouges, c'est quoi l'activité que tu as disponible pour aller faire la marche, la course, le vélo, la natation? je vais quand même interagir avec le patient et l'interroger sur ses besoins et définir ses attentes, mais il y a des places où moi, je n'irai pas.
Speaker 1:Tu dis que les gens payent plus cher. On parle de facteurs prédictifs au succès. Quand la personne désire quelque chose, tu deviens une modalité dans ce contexte-là. Exact, je le vis un petit peu. Mettons les gens qui sont dans la position d'autorité, généralement dans les cliniques, quand c'est public sur le site web, les gens veulent voir le directeur, la directrice, parce que certainement, ça doit être quelqu'un qui est compétent. Donc, quand les gens vont vers un humain, ça a un effet similaire à aller la thérapie manuelle ou les mythes. Donc, ça reste dans ce que le patient désire. Oui, je vais te poser une question qui n'a rien à voir avec ça, mais qui n'a pas vraiment à voir avec notre sujet. Certainement, je veux avoir ton opinion, parce que j'ai une opinion sur le fait que, dans un milieu, certaines personnes chargent plus cher que d'autres. Puis, l'effet que je pense, qui pourrait être négatif sur les gens qui vont voir quelqu'un qui coûte moins cher, finalement, ça peut-tu faire l'effet inverse. Un effet nocebo Faudrait que je vois absolument Blaise, Potentiellement Toi.
Speaker 2:Chez nous, à PCN, on a deux tarifs principaux. On a le tarif expert, donc après 5 ans d'expérience et des cours postgradués et un nombre de références personnelles importantes.
Speaker 1:Oui, juste le nombre d'années. C'est passé. Il y a tout le monde qui est à poche, à 30 ans d'expérience.
Speaker 2:C'est sûr, c'est sûr. Mais tu sais, on a comme un tarif expat, on a un tarif plus régulier. Un moment donné, on l'appelait junior, ce qui n'était pas une bonne idée. Il ne faut pas avoir l'eff. Puis, moi, j'ai des physios qui sont très jeunes et qui sont ultra compétents, qui arrivent à créer des alliances thérapeutiques ultra fortes avec les patients, parce que là, après ça, on peut parler c'est quoi la compétence en physio?
Speaker 1:c'est quoi la compétence en physio?
Speaker 2:c'est une autre question, mais clairement, on va revenir à l'alliance thérapeutique qu'on arrive à créer puis etc.
Speaker 1:Fait que je comprends ta question. C'est la maî, d'abord de comprendre à quel point est-ce que ça dépend pas juste de nous, tu sais la capacité à aider les gens. Oui, entre autres, je suis d'accord, parce que tu sais l'anatomie, pis la biologie, pis tu sais, on les a faites à l'université tout le monde est loin ou au collège, là tu sais.
Speaker 2:Je pense que la plupart des gens ils connaissent ce truc-là là anatomie.
Speaker 1:Mais si tu n'es pas capable de, créer une relation thérapeutique avec quelqu'un, c'est qui le meilleur physio? Blaise, celui qui est très fort en anatomie mais qui a de la difficulté à créer une relation thérapeutique avec quelqu'un.
Speaker 2:Ou l'inverse. Oui, quand tu prends les trois sphères du savoir, du savoir-être et du savoir-faire, on réalise que le savoir-être est une sphère thérapeutique et c'est ça qui va avoir une influence importante sur la guérison tissulaire du patient, parce qu'il y a des études qui font ce lien-là direct. Tu crées une alliance thérapeutique forte. C'est biologique. Ton patient va guérir plus vite. Pour quelles raisons? On peut trouver plein de voies d'explications.
Speaker 1:Ça rejoint les statistiques des gens en vieillissant qui sont seuls plusieurs risques de décès. Oui, Le support est important.
Speaker 2:Je reviens à ta question initiale, parce que là, on tire partout. C'est le fun. C'est ça qui est le fun. Est-ce que d'avoir deux tarifs? c'est problématique. Nous, on ne le vit pas comme un problème. Les personnes qui appellent en physio, souvent, vont être assignées à un physio. On a un souci de la compétence de physio. Donc, on a un onboarding dans nos cliniques qui est ultra performant sur, justement, la formation interne, etc. Pour faire en sorte que nos physios soient compétents, justement, sur l'alliance thérapeutique, toutes ces choses-là. Mais là, après ça, comme propriétaire, à un moment donné, ton physio augmente en salaire. Puis arrive un moment donné où ça devient compliqué. Là, on a un tarif expert qui justifie en fin de compte le fait qu'on l'a augmenté pendant un certain nombre d'années. Puis, à un moment donné, la rentabilité sur ce physio-là est beaucoup moindre. Et là, on augmente les tarifs et on arrive à être plus juste au niveau de, justement, combien il nous coûte, combien ça coûte, etc. Moi, j'ai décidé de ne pas afficher officiellement mon tarif.
Speaker 1:Donc, les gens, appellent et demandent toi Bien, oui, c'est ça.
Speaker 2:Est-ce qu'il y a des gens qui appellent et demandent toi et, dans le fond, ils disent Ah non, j'aimerais mieux voir quelqu'un d'autre. Ben, depuis que toi, ça fait à peu près bientôt un an que j'ai augmenté mes tarifs. C'est arrivé une fois que la patiente a demandé à me parler et elle m'a dit Écoute, j'ai pas les moyens, genre de conditions-là. Et puis elle va voir un de mes collègues qui est probablement aussi bon que moi pour plein de choses, puis qu'elle va connecter avec Et si elle connecte bien, elle ne viendra plus me voir.
Speaker 1:Puis ça ne change rien dans ma vie ni dans sa relation.
Speaker 2:Oui, c'est ça Fait que, tu sais, je ne l'affiche pas, mais certainement En blague je dis toujours que je suis le plus cher parce que je suis le meilleur. La réalité, c'est que c'est parce que je suis le plus cher qu'on croit que je suis le meilleur.
Speaker 1:Oui, il y a une cause à effet ou un effet de cause. Ça va dans les deux sens d'une certaine façon. Dans tous les cas, ça ne sert à rien non plus d'avoir une liste d'attente de 300 personnes, d'avoir de la doube dans le tout-tout, d'essayer de voir tous ces gens-là. Généralement, ajuster les tarifs a un impact là-dessus, Quand tu faisais juste, les gens qui veulent vraiment venir te voir viennent te voir tu es plus efficace avec ces gens-là, tu les vois.
Speaker 2:Peutibilité des soins. Malheureusement, actuellement, on ne l'a pas en physio, on est beaucoup trop cher. Moi, à Québec, les gens qui n'ont pas les moyens d'avoir de la physio, il y en a des tonnes et des tonnes. Il payer plus cher pour avoir un service et pour me voir moi, sinon, ils ont plein d'autres options en plus. Mais clairement, pour l'accessibilité, il faut faire autre chose. Puis, moi, je pense qu'on se questionne, comme profession, comment on peut faire de la philanthropie, comment on peut voir des gens gratuitement, comment on peut essayer de répondre à des besoins pour aider des gens qui en ont besoin. Mais ça ne change en rien. Il ne faut pas que celui qui est le plus sensible à ton prix tire le prix vers le bas, c'est-à-dire qu'à un moment donné, tu as une valeur comme professionnel, puis il faut que tu sois capable de donner cette valeur-là. Les comptables, les fiscalistes, les avocats ont des tarifs qui vont de 150 jusqu'à 500 et à Montréal, probablement 1000. À Québec, on est autour de 300-500 en moyenne pour ces professions-là.
Speaker 1:Donc, il n'y a pas de sous-métier, mais tu vas au garage et tu vas payer 130-150 $ juste pour le. Tu n'as pas payé de pièces, c'est le tarif du mécanicien, du mécano. Donc, je pense qu'effectivement, ça mériterait d'être répété la valeur qu'on a, qu'on est capable de donner, et ce n'est pas parce qu'on a de la valeur que ça enlève nécessairement. Vouloir être moins cher.
Speaker 2:ce n'est pas toujours positif, mais, comme je le disais, c'est que ça ne change rien de vouloir être moins cher sur l'accessibilité des soins. Il y en a qui ont les moyens, il y en a qui n'ont déjà pas les moyens. Qu'est-ce qu'on peut faire pour aider ces gens-là? Qu'est-ce qu'on peut faire?
Speaker 1:Il y a plein de choses qu'on peut faire Parce que déjà, dans l'échelle de ce qu' d'entreprises et beaucoup de business à l'extérieur de la physio, par exemple, ont d'autres offres, des offres moins chères, moins spécifiques, moins personnalisées peut-être, mais où tu peux quand même avoir un certain service.
Speaker 2:Physio, moi, je pense que tu peux faire du conseil rapide. En fait, on est dans une réflexion, justement à PCN, sur comment on peut faire être un peu plus philanthrope comme organisation. Avec la Clinique du Courant, on a un fonds philanthropique. On a déjà ramassé plus de 100 000 piastres dans ce fonds-là. On donne à des causes de toutes sortes Et on fait de l'éducation beaucoup, qui est notre volet philanthropique pour les enfants. sur les chaussures, on a créé une chaussure pour enfants, qui est un projet purement philanthropique, qui nous a coûté des sous. On en a apporté 250 paires au Kenya.
Speaker 2:Il y a plein de choses qu'on peut faire Comme physiothérapeute. moi, on est en réflexion avec PCN, justement sur ces facteurs-là. mais clairement, il y a quelque chose qu'on peut faire pour ceux qui en ont besoin. Et moi, tu me mets dans une salle pendant deux heures, ça va me faire plaisir, gérer ces choses-là de façon à en accélérer, faire de la physio, on va dire rapide, mais qui est de l'éducation et pas des ultrasons et de la thérapie manuelle, de l'éducation, et je vais pouvoir aider une tonne de gens.
Speaker 1:Oui, tu peux parler à 20 personnes en même temps quand tu fais ça En plus, Donc tu t'optimises ton temps.
Speaker 2:Oui, quand je donne des conférences et qu'il y a 300 personnes dans la salle et que je leur explique la quantification du stress mécanique, t'imagines-tu le nombre de traitements de physio qu'on vient d'économiser avec?
Speaker 1:cette conférence-là, ou de médicaments.
Speaker 2:Oui, les éduquer au fait que les anti-inflammatoires nuisent à la guérison, c'est des choses qu'on a une place à prendre par rapport à ça, parce qu'on a des niveaux de compétences en physio qui sont extrêmement élevés Quand tu regardes autant dans le diagnostic que dans les plans de traitement. On a un niveau de compétence exceptionnel dans le monde du musculo-squelettique.
Speaker 1:Blaise, tout à l'heure, tu parlais de, Tu as effleuré le sujet des chirurgies, oui, puis on n'est pas rentré là-dedans tellement, mais ça doit faire presque une vingtaine d'années qu'il y a. Puis là, j'oublie son nom Il y a un chirurgien aux États-Unis qui avait débuté à faire du double blind, avec des chirurgies où on opère, oui, on fait par exemple des patients, des vrais acromioplasties, puis l'autre moitié, on ouvre, on ferme. Je pense qu'il y a eu quelques essais comme ça. Puis, je pense qu'il y a un chirurgien australien aussi qui a fait des. Donc, parle-moi un petit peu de pourquoi on opère. On se rend compte finalement qu'on fait des chirurgies je pense avec un peu de recul pour lesquelles on n'a jamais vraiment fait de vraies études. Double blind, en tout cas, pas suffisamment pour faire quelque chose qui est quand même très invasif. Pourquoi?
Speaker 2:on s'en rencontre maintenant et pourquoi est-ce qu'on continue à en faire? Alors, pour moi, une référence pour répondre à ces questions-là, c'est Ian Harris, encore une fois, que j'ai eu la chance de rencontrer, qui écrit dans le livre de la Clinique du coureur d'ailleurs, qui a écrit dans le livre de la Clinique du Coureur d'ailleurs, qui a écrit des livres qui sont passionnants Et lui, a revu la littérature, a participé à beaucoup d'études, justement en orthopédie, Et c'est quand même très intriguant parce que nous, comme physio, on a toujours vu l'orthopédie, l'orthop base, etc.
Speaker 1:Puis, lui sortait les statistiques. Si ça ne marche pas en physio, on va essayer la physio. Si ça ne fonctionne pas, il y a l'option d'opérer, d'infiltrer.
Speaker 2:Puis, tu sais, quand on regarde Yann Aris soulevait le pourcentage de chirurgies qui sont vraiment évidence, base, et là ça devient très intéressant. D'abord, on a de l'evidence-based, où on a comparé des chirurgies sur comment on les fait Exemple approche antérieure, approche postérieure versus ouverte, versus arthroscopique Et là on compare deux chirurgies pour savoir laquelle est la meilleure, mais ça ne nous dit pas plus si elle est bonne ou pas. Oui, c'est. Ça Fait que t'as à peu près la moitié des chirurgies qui existent actuellement, qui sont fréquemment utilisées, qui ont des évidences, des randomized controlled trials, des études randomisées contrôlées, en fin de compte, qui comparent les méthodes. C'est seulement 1% des études en chirurgie orthopédiste qui ont vraiment comparé avec une chirurgie placebo ou pas de chirurgie pour voir l'évolution de la condition. Tu as 1 % des chirurgies qui sont evidence-based en orthopédie. C'est quand même impressionnant.
Speaker 1:Donc, c'est-à-dire qu'on prend pour acquis que ça marche finalement avant même C'est ça Si on prenait pour acquis que c'était vrai. C'est la vérité toute infuse.
Speaker 2:Puis, tu sais, un bon exemple de qui a été investigué davantage assez récemment, c'est 2016-2017, où il y a eu les premières chirurgies, c'est les médicectomies. Donc là, c'est des groupes d'Europe du Nord, les Suédois et les Norvégiens, qui ont fait des études, où là, on a fait des bonnes études randomisées, contrôlées, puis on a dit OK, onise, que la chirurgie placebo, où tu as la rencontre avec l'orthopédiste, il rentre dans ton genou en arthroscopie, t'es gelé, t'as l'impression d'avoir la chirurgie, parce qu'il part ses machines, il fait tout pareil, mais il n'enlève rien. Il ressort, Le patient est à l'aveugle, le statisticien est à l'aveugle, et là, tu fais des suivis adéquats avec ça et tu constates que la mycectomie sur les genoux dégénératifs, les ménis dégénératifs, ne change absolument rien.
Speaker 2:Puis là, la réalité, en fin de compte, c'est qu'on a dit non mais historiquement, on disait on ne peut pas faire des chirurgies placebo, c'est poétique rentrer dans le genou. Mais on a fait des chirurgies pendant 50 ans pour finalement, à un moment donné, dire OK, on va tout tester, voir si notre intervention fonctionne ou pas, qu'est-ce qui est poétique, finalement?
Speaker 2:Qu'est-ce qui est poétique? Et là, finalement, on fait une étude. Et là, il n'y en a pas une, il y en a plusieurs qui montrent que ça ne marche absolument pas. Quand tu, Il y a une étude parapluie, c'est-à-dire une revue systématique, parapluie, on a pris toutes les revues systématiques qui existaient et on a regardé les 10 chirurgies les plus communes, les plus pratiquées, à savoir si ça fonctionnait ou pas. Il y en a deux qui fonctionnaient et qui étaient evidence-based, c'est-à-dire la prothèse totale de genoux, et l'autre, c'était les chirurgies pour syndrome du canal carpien.
Speaker 2:Tunnel carpien, puis prothèse totale de genoux, qui sont les deux chirurgies qui ont. C'est pas hanches, non, même pas. On n'est pas capable. En fait, c'est juste que la hanche. il n'y a pas de démonstration, ils n'ont même pas fait aucune étude, comme ils parier que la prothèse totale de hanche soit à la hauteur de la prothèse totale de genou.
Speaker 2:Donc, on a des contextes similaires. Oui, puis, tu sais, ça m'arrive d'avoir des prothèses totales de hanche. J'en ai une actuellement qui ne va pas bien, qui n'a pas bien été, qui a une revision, puis que, probablement, c a eu une chirurgie qu'elle n'aurait pas dû avoir. Puis, il y en a de toute façon de temps en temps comme ça. Mais de façon générale, si tu sélectionnes des patients qui deviennent fonctionnellement très limités, avec de l'arthrose avancée, avec des douleurs importantes, les prothèses totales, souvent, ne fonctionnent Peut-être qu'un jour ça va migrer. Mais il n'y a juste pas de science. Mais moi, une étude de parapluie de l'ensemble des revues systématiques, c'est qu'on a six chirurgies qui montraient pas d'efficacité par rapport à pas de chirurgie ou par rapport à une chirurgie placebo, qui est la chromioplastie que je vous ai nommée tout à l'heure, qui est la mynisectomie, qui est la rupture de coiffe des rotateurs, qui est les prothèses discales lombaires, les fusions lombaires, et il m'en manquait un, les ligaments croisés antérieurs opérés.
Speaker 2:Ça fait que c'est six chirurgies qui ont été étudiées avec des groupes placebo ou des groupes pas de chirurgie, et on constate finalement que la chirurgie, de façon générale, ne sert à rien. Encore une fois, si on avait une sélection adéquate des patients, puis qu'on prenait des déchirures de coiffes aiguës chez des jeunes personnes, qui sont massives, bien probablement que ces personnes-là répondraient à davantage bien. Mais quand on regarde l'ensemble de la littérature, avec les critères qu'on a actuellement, on fait une tonne de chirurgie pour absolument rien.
Speaker 1:Le rule of thumb des chirurgies pour des traumas Dans le fond post-traumatique, il semble y avoir des effets significatifs. Il y a des chirurgies pour de la dégénérescence, une douleur qui persiste trop longtemps. parce que c'est ça, c'est soit la tolérance du patient, soit la tolérance du thérapeute.
Speaker 2:Si je reprends les mycectomies, on les a faites pour des mycectomies dég. Effectivement, ce n'est pas efficace comparé à la chirurgie placebo ou à la pas de chirurgie Sur les menisques traumatiques. On a des nouvelles études qui, en fin de compte, ont regardé dans quelle mesure, même avec des syndromes mécaniques de blocage, en fin de compte, si on n'opère pas et qu'on fait un traitement conservateur, dans quelle mesure on a une évolution favorable. Et c'est à peu près 75 % des ménisques avec historique de mécanique, en fin de compte, qui évoluent aussi bien sans chirurgie qu'avec chirurgie. Donc, présentement, si tu mélanges ces deux affaires, là, on va dire ben, il y a peut-être 80 % des chirurgies méniscales qu'on fait pour rien. C'est quand même. Pour moi, c'est très interpellant, parce que quand on parle de chirurgie, on est dans des interventions avec un danger potentiel, avec un effet de nuisance potentielle qui est à considérer, parce que le rapport risque-bénéfice n'est pas du tout le même que si je fais de la thérapie manuelle et que j'essaie de masser le quadriceps pour régler un risque.
Speaker 1:Au pire, ça ne me gâche pas récemment dans le temps, tout seul, sans chirurgie. C'est ça, dans le fond, tu as quand même sauvé une chirurgie potentielle.
Speaker 2:C'est ça. Puis là, tu sais, c'est la même affaire pour les croisés. C'est que dans mon temps, c'est-à-dire il y a très longtemps, quand j'évaluais en accès direct.
Speaker 1:Quelqu'un qui avait?
Speaker 2:un croisé positif c'est-à-dire j'avais un L on devrait commencer par une rééducation pour voir dans quelle mesure il reste avec une incompétence fonctionnelle, une instabilité fonctionnelle qui fait en sorte que ça, ça devient un critère chirurgical et non pas la rupture du croisé. Ce qu'on peut faire maintenant, c'est commencer par les traiter de façon conservatrice et les suivre Après ça, si jamais ils ont des récidives de dérobades persistantes, à ce moment-là ça devient une indication chirurgicale. Mais là, ça correspond à 10, 20, 25 % des croisés antérieurs, 30 % peut-être, mais pas 100 % comme on faisait dans le temps.
Speaker 1:Tu sais, quand on parle de pourcentage comme ça, ce que je trouve toujours passionnant, c'est que le patient, pour lui, il est toujours dans le pourcentage qu'il en aurait besoin. Tu sais comment est-ce qu'on deal avec le fait que tu as des patients à qui tu vas dire mais non, 95% des lombalgies vont s'améliorer. Oui, même moi.
Speaker 2:Moi, je suis spécial.
Speaker 1:Oui, c'est ça. Mais 95% des lombalgies, il n'y a rien de.
Speaker 2:Bien fait, En fait, sur cette question-là comment tu apportes ça à le patient.
Speaker 2:La normalisation de sa condition, avec le patient, de dire écoute, il y a 68 % des gens qui, asymptomatiques, on leur fait une résonance magnétique de la hanche et on leur trouve une lésion du labrum. Moi, j'ai 50 ans. À 50 ans, j'ai 80 % de chance d'avoir de la dégénérescence lombaire revue systématique, avec plus de 3 000 patients. Tout ça fait en sorte que je normalise au patient ces paramètres-là. Baram Jam avait d'ailleurs sorti l'acronyme VOMIT. Après ça, on avait aussi la manière de normaliser chez le patient et de lui exposer ses statistiques qui, finalement, font en sorte que le patient, ça va le rassurer, ça va faire en sorte, en fin de compte, qu'il va prendre cette information-là et qu'il va, en se normalisant, peut-être, réduire son anxiété, réduire l'effet nocebo de la trouvaille radiologique ou de sa maladie. J'ai une lombagie. Mon grand-père, il a eu des hernies discales, puis, lui, il a été obligé d'être opéré.
Speaker 1:Oui, c'est ça Dans ma famille, il y en a, tout le monde a Là. C'est parce qu'on rentre dans les croyances, les croyances très puissantes dans le cerveau des gens. Mon grand-père avait ça, donc moi, j'est ça, essayer de changer d'idée avec quelqu'un, c'est très difficile.
Speaker 2:Sur les croyances. c'est même très, très difficile Si on n'est pas capable de passer par eux pour essayer de leur amener des questions. moi, je ne peux pas confronter quelqu'un en disant non, ça c'est de la bullshit, c'est une croyance bien ancrée, et je fais juste le renforcer, en fin de compte, dans sa propre croyance. Il y a des manières d'essayer de démolir des croyances, mais une des choses, en fin de compte, c'est de l'amener à réfléchir sur la croyance qu'il a.
Speaker 1:On peut souvent attendre que la personne elle-même pose des questions à partir du moment où il y a une confiance et un débattre.
Speaker 2:Ouvrir le livre de la clinique du coureur avec la fameuse page pathologie ça, je le fais quotidiennement d'ouvrir pour dire écoute, les études nous montrent que quand tu fais des radiographies chez des asymptomatiques, tu as 58% de bursopathie rétro-acrylienne, tu as 38% d'épines de le noir. Fait que tu sais. Ces trouvailles fortuites-là font en sorte, en fin de compte, que ça enlève de la valeur à ce qu'on vient de te faire. Moi, je regarde ta résonance. Il y a 12 points. Il y en a un qui est peut-être relatif au diagnostic clinique que je viens de te faire. Les autres, c'est toutes des trouvailles fortuites.
Speaker 1:Il y a des études où j'ai pas mal au dos, mais je fais faire 10 IRM à 10 endroits différents, qui ont inclus, par 10 radiologistes différents qui me trouvent au-dessus. de même, pas nécessairement dans les papiers, dans le résultat, finalement, tu sais, une image, ça reste bien une image finalement.
Speaker 2:Oui, effectivement. Puis, on ne traite pas des images, on traite des patients.
Speaker 1:Bien, oui, c'est ça qu'on essaie d'expliquer à nos patients à tous les jours, à toutes les semaines, que nous, on traite leur fonction, leur capacité. Puis, dans le fond, ça revient toujours à la quantification du stress. Moi, j'aime beaucoup. J'ai sorti quelque chose la semaine passée, c'est le mélange de Calm, shit Down et NQSM.
Speaker 2:Voyons, c'est comment ça s'appelle le physio Adam McKinsey, Non Greg.
Speaker 1:Lehman qui dit Calm, Shit Down et NQSM. Ça fait que c'est Calm, shit Down et NQSM, tu as vraiment fait 95 % de ta physio avec ça. Bon, mettons peut-être qu'on devrait donner plus de place à la relation thérapeutique.
Speaker 2:Mais oui, ça fait partie clairement de notre, des outils qu'on peut utiliser très rapidement en clinique, avec un cost-effectiveness très élevé, c'est-à-dire combien ça me coûte en temps, en énergie, en argent, pour moi, pour le patient. Je veux que ça coûte le moins cher possible, pour le plus d'efficacité possible. Cette partie éducative, c'est-à-dire d'être capable de dire au patient OK, là, c'est pas grave, c'est normal. le r stress que tu vas avoir, augmenter ta capacité en faisant des exercices, en augmentant ton temps de sommeil, etc. Bien, ça, c'est la majorité du traitement. Pourquoi est-ce?
Speaker 1:qu'on apprend tous ces outils-là, ces thérapies-là, à l'université, on en passe du temps à peaufiner. Est-ce que c'est parce que c'est juste l'évolution naturelle du diplôme qui s'en va toujours vers le mieux, puis qu'on ne peut pas toujours être à la fine pointe? Ou est-ce qu'on justifie le fait que j'ai du temps, donc je dois enseigner quelque chose?
Speaker 2:Non, mais moi je pense qu'il y a beaucoup de ça. Tu reviens à mon éducation il y a 25 ans, quand j'ai gradué. C'est quand même différent d'aujourd'hui. On enseigne de plus en plus de choses aux jeunes physios pour qu'ils deviennent meilleurs et qu'ils soient plus efficaces. Ça, pour moi, c'est clair.
Speaker 1:Deux cours d'électrothérapie, quatre cours de thérapie manuelle.
Speaker 2:À un moment donné. Les cours d'électrothérapie vont-ils disparaître?
Speaker 1:En fait, le plus gros problème, c'est que tu as un acte réservé. En physio, on est obligé de l'enseigner parce que quand tu deviens membre de l'ordre, tu peux l'utiliser. Puis tu as un acte réservé associé à ça. Donc, disparaître complètement, non, mais je pense. Trois heures, ça serait assez faire le tour de tir Oui, certainement Une fois trois heures, tu sais un cours fourre-t pour être encore vieux jeu.
Speaker 1:C'est tout. Voici un ultrason, Voici les paramètres que tu peux y mettre. D'ailleurs, les paramètres ne changent pas grand-chose sur l'efficacité. Il ne faut juste pas que tu le laisses traîner sur un tissu. C'est dangereux. Je pense que pour faire plus de place à les capacités d'éducation de nos professionnels, l'entrevue motivationnelle, parler des déterminants fondamentaux de la santé, parler davantage d'alimentation, bouger le sommeil, c'est un rôle important qu'on a à jouer en physio par rapport à ça. Ça a un rôle important, ça a un impact important sur la surmédicalisation et les coûts de société.
Speaker 2:Je pense qu'on est de meilleur en meilleur sur ces paramètres-là. Moi, je pense juste qu'on perd encore beaucoup trop de temps sur certains paramètres, sur certaines choses. Pourquoi on fait tant de choses? Moi, je me suis quand même construit comme thérapeute par la thérapie manuelle pour prendre confiance en moi et pour augmenter mon alliance thérapeutique.
Speaker 2:La thérapie manuelle n'a rien à voir avec l'alliance thérapeutique, pour moi, là, c chose, mais elle m'a servi à développer des alliances thérapeutiques plus fortes parce que j'avais une croyance que mon outil allait aider le patient, parce que je touchais à mon patient, parce que je rentrais en contact avec mon patient et parce que quand j'allais faire un cours, je revenais avec de la confiance, le torse bombé, et là, j'étais content d'avoir appris. Et là, je vais aider des gens, et là, je vais faire quelque chose avec ça Fait que tu sais, moi, ça a été mon école, la thérapie manuelle. Maintenant, ça peut être autre chose là, mais ces cours-là servent beaucoup aux physiothérapeutes à se donner confiance. Quand on parle de greater expectation, là, c'est pas juste pour le patient, en fin de compte, c'est pour le thérapeute aussi.
Speaker 1:Les croyances du thérapeute. C'est un mélange d'expérience et d'exposition à différentes choses. Finalement, il y a quelque chose qui est frappant là-dedans, et ça aussi, c'est des discussions que j'ai eues avec d'autres personnes et je serais curieux de savoir ce que tu en penses. En fait, je ne sais pas ce que tu en pensailleurs. J'aimerais, ça aussi, t'entendre sur comment ça se passe ailleurs, parce que t'en vois, ailleurs dans le monde, on paye beaucoup pour des interventions, comme société, qui finalement ne servent à rien. La PTG, puis la PTH, sont remboursées, puis la chirurgie pour la chromoplastie, c'est dans le système public, mais la pour la chromoplastie, c'est dans le système public, mais la physio, ça, on n'a pas grand-chose finalement. Alors, la société accepte de payer des interventions qui ne sont pas nécessairement efficaces, très loin dans le spectre, avec une augmentation de risque, une augmentation de curiosité, alors qu'on ne paye pas les interventions qui devraient se faire d'emblée au début. On retombe sur du privé, des assureurs à ce moment-là.
Speaker 2:Oui, mais en fait, tu as raison. La seule chose que je vais me permettre de dire, c'est que c'est un peu de notre faute. En fait, les physios, on a fait du massage, puis de l'électro pendant des années. OK, fait que j'ai rien contre le massage, j'adore me faire masser, puis moi, je pense que ça fait beaucoup de bien.
Speaker 2:Mais quand on parle d'une profession, c'est ça exactement. Puis, tu sais, l'autre chose aussi, c'est que, comme profession, si on veut que les médecins nous réfèrent des patients, si on veut que le système public paye pour nos interventions, il faut d'abord et avant tout qu'on soit capable de montrer qu'on est important, qu'on est essentiel. Ce qu'on est en train de montrer, moi, je pense qu'on évolue Et qu'on va utiliser des modalités à haute valeur thérapeutique et qu'on va être efficace comme profession. Et efficace, ça veut dire quoi? Ça veut dire choisir justement les bons outils dans le coffre d'outils.
Speaker 2:Puis, tu sais, quand on en parle depuis tout à l'heure, mais quand tu parles, je reviens encore une fois l'éducation du patient sur l'éducation à la douleur, sur l'éducation aux bonnes pratiques pour avoir une santé globale, l'ensemble de ces choses-là, c'est l'essentiel. C'est sûr que moi, si j'étais un politicien et que je regardais la physiothérapie, et que ce que je vois de la physiothérapie, c'est des modalités passives et c'est des traitements répétés qui ne servent à pas grand-chose, c pété, qui ne servent à pas grand-chose, bien, c'est sûr que ça ne me donnerait pas le goût. Moi, je pense que ça passe par nous. On a cette responsabilité-là Et ce qu'on fait là, puis ceux qui vont nous écouter, puis qui vont peut-être être choqués pour certaines parties de ce qu'on va dire. Bien, j'espère qu'on sème des graines pour faire en sorte que les professionnels grandissent, s' qu'est-ce qu'on fait et comment on peut être meilleur comme profession et comme individu dans cette profession.
Speaker 1:Comment est-ce qu'une des difficultés qu'on a en physio, quand on décortique un peu notre façon de réfléchir, quand on est avec un patient, on va évaluer sa condition. On est pas mal bon là-dedans. On va poser un diagnostic en physiothérapie. On est assez bon là-dedans. À savoir, c'est quoi les problématiques avec le patient? on est même rendu de mieux, de meilleur en meilleur avec le pronostic d'une pathologie. C'est de plus en plus enseigné aussi en milieu universitaire. Mais entre les deux, t'as les interventions, pis t'as être capable de démontrer que de consulter en physio, c'est plus efficace que de pas consulter en physio, c'est plus efficace que de ne pas consulter. Alors, comment est-ce qu'on fait en physio pour montrer qu'on est plus efficace? Ça semble être la chose la plus difficile à faire.
Speaker 2:Oui, et efficace plus que rien, et efficace plus que d'autres, Idéalement, il faut qu'on mène des études bien menées Et c'est ces études-là qui sont coûteuses. Quand tu fais un suivi de 100 patients avec des thérapeutiques et que tu fais un follow-up d'un an sur l'évolution de sa condition, et que tu veux suivre sa fonction, sa douleur, son niveau d'activité, il y a une complexité quand même dans ces études-là qui rendent ça difficile. Mais moi, je Mais moi, je pense sincèrement que c'est par la science qu'on va réussir à démontrer la valeur de nos interventions. Et ce n'est pas juste de produire plus de science, mais c'est aussi de l'analyser actuellement, parce qu'on a plein de sciences qui nous guident actuellement sur des meilleures pratiques. Il y a des guides de pratique sur différentes pathologies qu'on sait qu'on devrait faire ou pas faire. Je vais vous donner un exemple la douleur fémoropatélaire.
Speaker 2:Les consensus d'experts disent qu'il faut arrêter de faire de la thérapie manuelle, que ça ne sert à rien et qu'il faut arrêter de faire de l'électrothérapie, ça ne sert à rien, et que le traitement de choix, c'est assez clair ce qu'il faut faire avec ça. Le problème, c'est qu'on a encore une tonne de physiothérapeutes qui ne sont pas au fait de ces connaissances-là. Ce n'est pas juste de produire plus de sciences pour savoir quoi faire, c'est aussi de s'assurer que le transfert de connaissances se fasse dans notre profession.
Speaker 2:Et puis, après ça, moi, je voyage un peu partout En Europe, en France, tu as des physiothérapeutes jeunes qui se forment un maximum. Tu as des personnes qui, après un certain âge, ne font plus rien et qui vont faire 20 ans de physio. Ils vont faire toujours la même recette et le trio McDo.
Speaker 1:On n'est pas tant différent au Québec. Qu'est-ce que tu vois à l'international dans la pratique?
Speaker 2:On est meilleur, on est clairement meilleur. Oui, oui, moi, j'ai fait le tour du monde, j'ai enseigné partout, puis je peux dire que les physiothérapeutes au Québec, moi, je pense qu'on est meilleur qu'à peu près tous les autres pays. Il y a vraiment des pays émergents qui sont, tu sais, l'angleterre est quand même très solide. J'ai des personnes qui travaillent là-bas, qui vont plus loin que ça, puis qui disent non, non, finalement, ils sont vraiment pas. Si On n'est pas si bon de façon générale, moi, je pense qu'au Québec, la profession est assez bonne de façon générale, parce que tu ne peux pas juste regarder les personnes qui sont le plus en vue, qui sont le plus mis de l'avant, puis qui sont ceux qui enseignent, par exemple, à l'université ou autre, pour savoir c'est qui les meilleurs physios, il faut regarder la masse de la profession Et moi, je pense qu'au Québec, on est vraiment dans les tops.
Speaker 2:La France se développe, les jeunes Français se développent en accéléré, mais il y a une vague de vieux kinés, de vieux physios en France, qui ne se forment pas et qui sont complètement déconnectés. Les Italiens sont pas mal bons, les Australiens sont bons, puis après ça les Espagnols, ils ont un peu plus de misère. Moi, je suis capable de. J'ai fait le tour de plein de pays dans le monde. Au Japon, c'est pas évident. En Chine, c'est très loin. C'est ça, on est fort.
Speaker 1:C'est quoi? être un bon physio.
Speaker 2:Comme on disait tout à l'heure, on a parlé des trois sphères savoir, savoir-être, savoir-faire. Je pense que le bon physio est défini beaucoup sur cette alliance thérapeutique qu'il arrive à créer. Le savoir-être On développe des skills en savoir-faire, mais qui ne sont pas toujours essentiels. Mais ce sont des skills que tu peux développer, qui sont intéressants, Et le savoir va souvent nourrir tes autres sphères aussi, C'est-à-dire quand tu apprends quand tu t'éduques ça fait en sorte que tu vas avoir un peu plus de confiance ou être capable d'en faire plus.
Speaker 1:Est-ce que les systèmes dans lesquels les professionnels pratiquent ont un impact sur la qualité de leurs soins? Dans quel sens? Bien, tu sais.
Speaker 2:Genre. Je travaille en public, en privé ou L'organisation du travail.
Speaker 1:Tu sais, par exemple, mettons la première ligne versus les endroits où il n'y a pas la première ligne. Tu sais à quel point est-ce que tu penses que le contexte dans lequel la personne pratique au niveau micro et au niveau macro, à quel point ça a un impact sur la globalité de la pratique dans un état en particulier?
Speaker 2:Je vais te donner un exemple très simple. Au Québec, on a l'accès direct, c'est-à-dire qu'à PCN. je pense que c'est 92 % des clients qui qui viennent nous voir, qui n'ont pas vu de médecin avant. Ils arrivent direct.
Speaker 1:Ça a changé beaucoup depuis les 20 dernières années. Il était temps là.
Speaker 2:Oui, c'est en 1994, je pense qu'on a eu l'accès direct. Ça fait 30 ans là. Oui, en France, ils ne l'ont toujours pas. Ne pas avoir l'accès direct, ça fait en sorte que tu n'as pas la responsabilité, finalement, de ton diagnostic.
Speaker 1:Tu n'as pas la responsabilité. C'est ça qui est le plus général.
Speaker 2:Exactement Et clairement, ça downgrade, ça diminue la valeur du professionnel. Et une des choses que je dis souvent aux Français quand je vais là-bas, c'est que, bon, il y a plein de jeunes qui sont super bons, ils ont plein d'affaires, mais la partie où ils ne sont pas bons, c'est le diagnostic, parce qu'ils n'ont pas, ça ne change rien pour eux.
Speaker 2:Exactement Là. Maintenant, c'est devenu un master, C'est à l'université. Ils ont upgradé beaucoup leur niveau de compétence et les nouveaux formés sont meilleurs. Mais il reste quand même que tant que tu n'as pas l'accès direct, tu n'as pas cette responsabilité qui vient avec le fait de faire un diagnostic plus adéquat, de s'assurer de la sécurité de ton diagnostic et des drapeaux rouges, puis après ça, d'offrir une thérapeutique qui est appropriée par rapport à ce que tu es identifié.
Speaker 1:C'est un plan de traitement. Quand tu n'as pas besoin de faire un diagnostic, tu te poses moins de questions sur ce que le médecin te dit, c'est clair. Puis là, tu fais ton traitement. Après ça, si on te donne huit séances, tu fais tes huit, sé nécessaire. Est-ce que ça serait pertinent d'aller plus loin? Exact, donc. Là, ça t'amène moins à réfléchir. C'est plus une machine.
Speaker 2:Puis, tu sais les habitudes de pratique. On va prendre l'exemple des ligamentoplasties post-chirurgie. En France, la moyenne de traitement est entre 45 et 60. Nous, au Québec, on est à quoi Peut-être 12, 15,.
Speaker 1:je ne sais pas On est même 20 à la moitié.
Speaker 2:Ça, encore une fois, c'est des habitudes, c'est une manière de faire. Après ça, il y a d'autres problématiques. En France, ils sont payés 16,13 $ le patient, et ça c'est comme dramatique, c'est comme 25 $ au Québec. Ça n'a pas de bon sens.
Speaker 2:Oui c'est ça. Après ça, même chez nous, directement, on a chez nous, au Québec, on a les patients CST, puis on a les patients privés et on a deux systèmes qui sont complètement différents et qui ne sont pas les mêmes qui vont les traiter. Ce n'est pas le même temps de traitement, ce n'est pas le nombre moyen de traitement. Le nombre moyen de traitement par personne est différent. On est comme dans deux systèmes complètement différents. Puis là, il faut changer le système. Il y a une complexité aussi autour de ça.
Speaker 1:Oui, bien, en fait, un peu comme ce qu'on voit aux États-Unis en ce moment si tu ne changes pas le système, le système finit par te changer. On voit les fameux cash cliniques, les physios qui sortent du réseau contrôlé par les assureurs parce que ce réseau-là devient de moins en moins pertinent pour la qualité des soins, pour la santé mentale, au travail, pour le volume, alors que là, ultimement, les problèmes finissent toujours par amener des solutions. Il faudrait qu'on se pose des questions avant que les solutions s'imposent à nous, parce que ça ne veut pas toujours dire que c'est des solutions qu'on voudrait. Il y a cette réalité-là. Peut-être. Une dernière chose, avant qu'on mange. Je ne sais pas si tu as ton opinion, parce que là, on parle de sur-médicalisation, sur-traitement, traitement pour rien.
Speaker 1:Où est la ligne entre la prévention et le dépistage de pathologies réelles, et de faire tout ça pour rien? Comment est-ce qu'on? Il y a où la limite entre la prévention? puis, je pourrais dire que je fais de la prévention, je vais passer au mont IRM, je vais faire de la prévention, je vais voir mon médecin qui prend ma pression, puis qui fait mon bilan sanguin annuel. Finalement, on se rend compte que c'est pas toujours pertinent de faire ça.
Speaker 2:Puis, ça va plus loin que ça. Tu fais des investigations. en fin de compte, tu fais une investigation pour identifier dans quelle mesure ta prostate est correcte ou pas. Puis, finalement, tu sais qu'il y a un certain nombre de chances que ça t'amène à faire des thérapeutiques qui sont inappropriées et qui vont même être parfois nuisibles. parce qu'on t'a fait ta diagnostic initiale En musculosquelettique, on te fait une radiographie parce que t'as mal au talon, on te découvre une épine de le noir, et puis, après ça, ça rend le patient anxieux, ça augmente le nombre de traitements, ça augmente plein d'affaires.
Speaker 1:C'est un problème. On fait des orthèses, on décharge le pied, le, le pied devient par des capacités, puis, finalement, t'es pas été pris des orthèses pour le reste de ta vie exactement.
Speaker 2:Non, mais c'est parce que ça, des histoires d'hyper médicalisation, dans notre profession, on en a une tonne. Mais ça, c'est un bon exemple.
Speaker 1:Elle est où le parce que moi, j'aime beaucoup croire que t'sais, étant donné qu'en physio, on fait des interventions qui sont très peu dangereuses que les gens, je pense que les gens cherchent une santé parfaite. C'est de plus en plus le cas de la population. Tu sais, comme qu'on a un rôle à jouer dans bien, si la personne veut qu'on screen, qu'on fasse un screening, mettons, annuel de sa santé, je pense que j'ai un rôle de le rassurer. Ce, j'ai un rôle de le rassurer, ce patient-là, exact Que ça va bien, mais ça, c'est correct. Puis que ça va comme ça va, moi je deviens un peu un gardien.
Speaker 2:De plus de médication inutile, oui, puis ça, ça veut dire que c'est la nécessité que tu as d'avoir les connaissances qui vont te permettre de dire aux patients qui viennent voir parce qu'il a un pied plat, puis que sa grand-mère il a dit là, tu as un pied plat, il faut que tu aies des orthèses, ça va donner des douleurs de genoux, etc. Notre responsabilité, c'est d'être capable, justement, de rassurer ce patient-là pour lui dire non, tu n'as pas besoin, non, ce n'est pas un facteur de risque, non, tu n'as pas besoin d'orthèse plantaire. Et non, en fin de compte, ou Et ça va venir des connaissances que tu vas avoir acquises par rapport justement à ces facteurs de risque, parce qu'un des problèmes qu'on a actuellement, c'est qu'on a tellement de fausses croyances comme professionnels, qu'on croit que les pieds plats, le genou valgus, le drop du bassin, l'ensemble des paramètres, la faiblesse du grand fessier, On se trouve des problèmes.
Speaker 2:On se trouve plein de problèmes.
Speaker 1:Parce que je pense qu'on pense qu'on est assez intelligent, qu'il faudrait complexifier les choses. On voit l'homoplate qui bouge de façon anormale sur mon rythme psychopulmonaire Exact.
Speaker 2:C'est tout ça. Moi, je pense que tout ça part de connaissances. Ces connaissances-là, en fin de compte, on n'est plus critique maintenant, mais maintenant, elles viennent du fait qu'il y a de la science qui nous dit ce qu'était bon. Et moi, je pense que c'est là qu'il faut qu'on soit prudent d'aller, parce que là, on invente des choses, on intellectualise des choses, avec un manque de cohérence qui fait en sorte qu'on détermine qu'il y a des choses qui sont inadéquates, pas correctes, et que, finalement, on veut corriger, médicaliser.
Speaker 1:Et ça, c'est là qu'on s quelqu'un leur a dit, ou parce qu'on a vu ça sur Instagram, c'est quoi le pourcentage, d'après toi, de gens qui ont réussi à convaincre qu'on a raison et de ne pas intervenir, versus la quantité de gens qui disent Ok, merci, merci, merci et qui s'en vont faire d'autres choses ailleurs?
Speaker 2:Oui, En fait, je pense que ça dépend beaucoup de ton aura et de Moi. Il y en a qui viennent me voir, qui payent très cher pour venir me voir, et quand ils viennent me voir, c'est parce qu'ils sont prêts à m'écouter. Je fais un remplacement à Trois-Rivières à un moment donné, parce que j'aide une de nos cliniques qui manque de physio. Donc, on va faire des remplacements.
Speaker 2:Je travaille une journée, les patients ne me connaissent pas, ils n'ont aucune idée de ce qui blesse du bois, et Aucune idée c'est qu'ils blessent du bois. Et là je m'en vais là. Puis je suis un thérapeute normal, régulier, en fin de compte, sur lequel eux n'ont aucune attente par rapport à moi. Et là la game change, parce que là, j'ai besoin d'être convaincant, j'ai besoin de sortir des arguments pour dire non, mais ce que tu veux faire, c'est pas une bonne chose. Puis ta question Moi, j'ai des patients, des fois cortiqués, ingénieurs, qui sont preneurs de tout ce que je vais leur dire au niveau scientifique. Puis il y en a d'autres pas du tout, tu sais, des fois il y a des ingénieurs qui, oui, un plus un égale deux.
Speaker 1:puis là on leur explique que c'est pas vraiment comme ça que ça fonctionne. C'est ça, c'est pas toujours facile, ça.
Speaker 2:Oui, un impact sur ce patient-là et essayer d'y donner les bonnes informations.
Speaker 1:Avant qu'on mange nos sushis. Blaise, sur quoi tu nous fais le mot de la fin?
Speaker 2:Je pense qu'il faut qu'on continue de s'éveiller à la science. Je pense que la nouvelle génération aime ça, savoir c'est quoi qui est bien démontré, c'est quoi qui n'est pas bien démontré. Notre génération, elle, nous, elle est en vlée d'eux. mais on a une génération plus vieille que nous, souvent, qui sont un peu, qui ont été réfractaires à la littérature scientifique, à la science, pour dire Ouais, mais ça marche. uniquement, moi, ça fait 20 ans que je fais des ultrasons, ça fonctionne.
Speaker 1:Il n'y en reste pas beaucoup, parce qu'en moyenne 10 ans sur le marché. Je pense que la profession maintenant a un niveau de compétence en lien avec la littérature scientifique, avec nos connaissances, qui est élevée. Oui, parce qu'on parle juste du négatif des réseaux sociaux.
Speaker 1:Mais moi je me nourris énormément en connaissances à travers des gens que je suis sur Twitter, sur Instagram et compagnie des gens à qui je fais confiance, que je sais que leur vulgarisation peut être du sens. Ça en fait partie, notamment. Donc, c'est le fun d'être capable de J'ai cinq minutes dans ma journée, je tombe sur tel truc. C'est intéressant, je n'avais pas pensé à ça. Donc, il y a des bons côtés aussi aux réseaux sociaux.
Speaker 2:On n'a jamais eu autant de proximité avec la science, on n' réduit le gap qui existe entre de la science, c'est-à-dire des connaissances, et la pratique clinique, parce que si tu reviens 20 ans en arrière, il y avait 10 ans de gap entre. Il y a une étude qui sort, puis, à un moment donné, on l'appelait cliniquement. La problématique avec les médias sociaux, c'est qu'on a réduit ce gap-là, mais il y a énormément de bruit et de confusion associée, parce à travers ça Fait qu'il faut être vigilant, il faut continuer de s'enrichir, et puis, même la science n'a pas la réponse à tout. Il faut être cohérent aussi avec l'ensemble de cette science, parce que des fois, la science nous amène des choses, puis là, c'est pas cohérent avec ce qu'on connaît déjà, avec ce qu'on fait actuellement, et là, il faut se questionner, puis se rem bouleverser par l'ensemble de ses connaissances, oui, et parfois aussi se poser la question sur est-ce que, biologiquement, ça fait du sens? C'est ça? est-ce qu'il y a une plausibilité biologique? est-ce qu'il y a une cohérence théorique Quand il n'y a pas?
Speaker 1:de science. C'est les deux choses. Merci, ça me fait plaisir. Merci d'avoir partagé du temps avec moi. Nos sushis sont froids. Oui, c'est froid normalement, peut-être moins. Merci énormément, à une prochaine, j'espère. Certainement Merci d'avoir écouté, élever la physio avec moi-même. François Grégoire, pour me rejoindre. J'aime toujours ça savoir. Comment est-ce que tu trouves mon contenu? Est-ce que tu as des idées de sujets? De quoi est-ce que tu voudrais qu'on discute? Frankie Physio, sur Instagram, sur Facebook ou à mon courriel, françoisamouvementphysiocom. Merci beaucoup de m'avoir écouté. À la prochaine,