Monsieur Entrepreneuriat

Entreprendre sans quitter son emploi

Jean-Philippe L'Écuyer

Aujourd'hui, on parle des 2 façons de vivre son côté entrepreneur, mais sans quitter son emploi pour autant.

Souvent, on pense que la seule façon de vivre ses aptitudes entrepreneuriales, c'est de quitter son emploi, de sauter dans le vide et de se consacrer à temps plein à son projet d'affaires. Il n'y a rien de plus faux. Il existe tout un éventail d'avenues entrepreneuriales et tu n'es pas obligé de faire le saut d'un seul coup si tu te sens pas prêt.

La première avenue pour vivre son potentiel entrepreneurial sans quitter son emploi, c'est le flexipreneuriat. D'ailleurs, ce terme là été inventé par le réseau des SADC/CAE qui a voulu apporter toute la reconnaissance aux entrepreneurs à temps partiel. Nos grands-parents parlaient de side line. Aujourd'hui, on appelle ça flexipreneur ou entrepreneurs à temps partiel, et c'est une avenue entrepreneuriale comme une autre, qui vaut la peine d'être vécue.

Comme je l'ai dit, flexipreneur, c'est d'entreprendre à temps partiel. Il y a tout plein d'entreprises qu'on peut lancer sans quitter son emploi comme flexipreneur. On peut œuvrer dans la vente en ligne et revendre des produits. D'ailleurs, si c'est le modèle d'affaires qu'on choisit, le fait de vendre sur Amazon, ça nous donne plusieurs outils. Amazon peut prendre en charge toute la gestion logistique des produits.

On peut aussi vendre ses services : que ce soit des services professionnels ou des services plus communs comme la tonte de gazon. Tu l'auras compris, pas besoin de détenir une spécialisation pour vendre tes services comme flexipreneur.

La deuxième façon de vivre sa fibre entrepreneuriale sans quitter son emploi, c'est en devenant intrapreneur. C'est-à-dire en réalisant des projets entrepreneuriaux au sein de l'entreprise ou de l'organisation dans laquelle tu travailles. 

De plus en plus de gestionnaires reconnaissent le potentiel des intrapreneurs qui travaillent pour eux et surtout, ils sont conscients que s'ils ne leur donnent pas des projets pour les occuper et leur permettre de vivre leur fibre entrepreneuriale, ces gens vont se tanner, quitter et aller vivre leur fibre entrepreneuriale ailleurs au profit de d'autres organisations.

Contrairement à ce qu'on croit, le fait de se lancer en affaires n'est pas toujours une question de profit. Il y a des gens qui vivent très bien, très longtemps, dans le rôle d'intrapreneur, en prenant en charge des projets, de la nouveauté, de l'innovation qui sortent de leur cadre de travail et de leur description de poste. 

Dans tous les cas, il est important de ne négliger aucune avenue entrepreneuriale et de trouver celle qui nous convient. Inutile de tenter d'hiérarchiser les avenues entrepreneuriales et tenter de savoir laquelle correspond au profil des vrais entrepreneurs, parce que statistiquement, environ une personne sur 5 a des intentions entrepreneuriales et au final, il y a seulement une personne sur 10 qui est en affaires, une personne sur 10 qui est propriétaire d'entreprise.

Ce que ça veut dire, c'est qu'environ 15% des gens qui ont un peu la fibre entrepreneuriale ne se retrouvent pas dans les modèles traditionnels de l'entrepreneuriat. Par exemple, le fait avoir son entreprise, avoir sa compagnie ne convient pas à tous.

J'en fais vraiment mon cheval de bataille. 15% de la population, c'est du potentiel entrepreneurial mort, si on n'est pas capable de faire en sorte que ces gens-là trouvent leur avenue entrepreneuriale. 

Parfois être un flexipreneur, ça peut avoir un impact sur toute une industrie, sur les façons de faire, ça peut amener des changements. Également, en pénurie de main d'œuvre, on a besoin plus que jamais de nos intrapreneurs. Il existe d'autres aventures entrepreneuriales qui sortent des barèmes traditionnels. Si tu as envie de les découvrir, je t'invite à t'abonner à Monsieur entrepreneuriat.