Les Frangins sont pas tous gâteux

Trop d'obédiences, pas assez de fraternité

Ludo Season 2 Episode 4

La fragmentation de la franc-maçonnerie, avec ses 30 obédiences en France, représente-t-elle sa plus grande menace existentielle? Cette question fondamentale traverse notre conversation et nous emmène au cœur d'un paradoxe troublant.

Pourquoi les francs-maçons, qui célèbrent l'unité dans leurs rituels et aspirent à "rassembler ce qui est épars", s'engagent-ils constamment dans un processus de subdivision? Nous explorons cette contradiction française – cette tendance culturelle à créer des structures toujours plus spécifiques au lieu de chercher ce qui nous rassemble.

Partagez vos pensées dans les commentaires: la multiplication des obédiences est-elle une richesse ou une faiblesse? Et si vous n'êtes pas franc-maçon, qu'est-ce qui vous retient? Nous explorerons vos réponses dans notre prochain épisode.

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Speaker 1:

Tu dis j'appuie où là. Ici, les frangins sont pas tous gâteux, mais y'en a. Salut à tous. Nous sommes le jeudi 3 avril 2025 et c'est votre nouvel épisode du podcast Les Frangins sont pas tous gâteux, avec Cédric. Salut Cédric, comment ça va? Salut Ludo, ça va bien et toi, ça va sous la pluie. Ce matin, on a encore un temps absolument désastreux ici à Montréal. J'ai toujours la crève pour ceux qui entendent. Ça fait une semaine maintenant. C'est un peu ridicule, mais bon, C'est la fin de l'hiver, c'est le début du printemps c'est ce qui se passe.

Speaker 1:

Tu te soignes un petit peu. Ouais, je me soigne, c'est-à-dire que je prends quelques cachetons, mais ça, c'est comme ça, c'est pas grave. Écoute, dans quelques semaines, on sera tous par 25 degrés dans la piscine à boire des mojitos avant l'été, c'est comme ça. Alors, tout d'abord, je voudrais remercier tous les auditeurs qui viennent de plus en plus nombreux écouter les épisodes, puisque je peux traquer tout ça, je mesure tout ça. Vous venez de partout autour du monde et c'est super sympa, c'est vraiment apprécié Et ça nous fait très, très plaisir. Alors, si vous voulez aider un petit peu le podcast, message sur Apple Podcast dans la section commentaires en bas sur l'application.

Speaker 1:

Ça peut permettre à plus de gens de découvrir le podcast parce qu'il sera mis en avant sur la plateforme. Si vous aimez, je vous invite à nous laisser un petit message des étoiles, etc. Si vous n'aimez pas, vous ne dites rien, ce n'est pas la peine, vous passez ça sous silence, comme on dit Cédric. Nous sommes donc le jeudi 3 avril et hier, deux nouvelles nous sont tombées sur la tête. La première, c'est l'annonce de notre ami Donald Trump, de ses nouveaux tarifs, comme on dit en anglais, c'est-à-dire les taxes d'importation de produits du monde entier en Amérique, et la deuxième chose, c'est la mort de Val Kilmer.

Speaker 2:

Alors, à choisir laquelle te touche le plus. Écoute pour les tarifs, j'avouerais que j'ai plein d'idées, j'ai plein d'opinions et je pense que ça n'intéresse personne, même si ça doit être très intéressant ce que j'ai à dire. Par contre, je suis très ébu pour Val Kilmer. J'avoue qu'à chaque fois qu'il y a une personne des années 70-80 qui part, c'est comme s'il y a un petit peu de moi qui part. Et la première fois que j'ai vu Val Kilmer, comme beaucoup de personnes, c'est pas dans Top Gun, mais c'est dans le film Top Secret Avec le sous-marin, où j'ai eu beaucoup de plaisir Dans la série des.

Speaker 2:

Y a-t-il un pilote Et compagnie Un petit peu dans la même acabit? Et moi, ça m'a vraiment gonflé. J'ai été Voilà, ça fait quelque chose, il y a une partie de moi qui part. Je sais que ça fait bizarre, parce que Val Kilmer, je ne le connais pas, ce n'est pas un ami et puis je n'ai rien à voir avec lui, mais il a quand même participé à beaucoup de films que j'ai aimés, des films exagérés, des films drôles. Donc, c'est ça qui m'intéresse plus que les tarifs de Monsieur Orange.

Speaker 1:

Je suis tout à fait d'accord avec toi pour Valkyrie. Moi, ça m'a fait un truc aussi, parce qu'il a joué dans un film qui m'a énormément marqué quand j'étais gamin. Je me souviens très, très, très, très clairement aller au cinéma voir ça avec mon père et ma soeur, à l'époque, quand j'étais gamin, un film de 1988 je crois, réalisé par Ron Howard, qui s'appelle Willow. Et pour moi, ce film, willow, ça a été un donné envie d'aimer le cinéma et d'en faire, et notamment de m'orienter vers les effets spéciaux dans le cinéma, parce que t'as tout là-dedans, dans ce film-là, t'as l'aventure, t'as la magie, t'as les puppets, les petites marionnettes, t'as les premiers morphings, donc les effets digitaux sur ordinateur, t'as du stop motion, animation aussi, avec l'espèce de gros monstre à la fin, à multitête. Et puis tu as ce personnage incarné par Val Kimmer, de Matt Martigan, qui, pour moi, a été vraiment un truc super important, ce côté comique, drôle, gaffeur, sans arrêt, séducteur, et puis foncièrement amical et gentil.

Speaker 2:

Cascadeur aventurier.

Speaker 1:

Aventurier, tout ça, et et puis, je me rappelle de cette séquence. Tu sais où ils sont sur le bouclier, en train de descendre sur la piste de neige, et que tu as Matt Martigan avec Willow entre les jambes, et tout c'est génial. J'adore ce film.

Speaker 2:

C'est un film que j'ai revu centaines de fois c'est un des plus gros fourrir que j'ai eu, moi, devant un film. C'est le moment où il s'installe sur la catapulte pour passer au-delà des fortifications du château qu'il veut attaquer, et en fait, la catapulte le lance, et puis il s'éclate contre un mur. Et juste, cette scène là, je me souviens enfant. J'avais tellement rigolé qu'on m'avait demandé de sortir de la pièce. Quand il est passé à la télé, parce qu'en fait j'ennuyais tout le monde mais j'arrivais pas à reprendre mon souffle. Et c'est vrai, il y avait un côté humoristique dans son personnage là qui était, c'est quelque chose là.

Speaker 1:

Val Kilmer nous a quittés. Ils sont partis. Bon alors, sinon le 3? avril ça tombe deux jours après le 1er avril, et le 1er avril, c'est le jour où tout le monde fait des blagues. Alors t'as fait des blagues t'as eu des blagues intéressantes le 1er avril, ou pas grand chose. J'ai pas eu des blagues intéressantes.

Speaker 2:

j'avoue que, pour tout ce qui est le 1er avril, en fait, j'ai fait une blague affreuse, non pas le 1er avril, mais le 8 mars, la journée de la femme, et alors c'est de mauvais goût, mais j'ai filmé quelque chose, je l'ai envoyé à ma femme, à ma mère, à ma soeur, et bon, je me suis fait tomber dessus comme un vieux chnoc là, et c'est ce jour là que j'ai choisi, moi, pour faire mes blagues, la journée de la femme. alors, on peut me critiquer, on peut dire c'est grave, c'est pas bien d'accord, c'est vrai, mais le 1er avril, non, je n'en ai pas fait, j'ai pris le 8 mars, tu n'as pas choisi le 8 mars, c'est bien, tu n'étais pas retrouvé avec un poisson collé dans le dos.

Speaker 2:

Non, je me suis retrouvé avec des petites insultes des membres féminines de ma famille. Je n'ai pas eu de poisson.

Speaker 1:

J'en ai vu un intéressant sur le blog irambe, tu sais, ce blog d'information maçonnique. Alors, il y avait un poisson d'avril, le 1er avril, qui a été fait, qui consistait à dire que 4 obédiences maçonniques allaient fusionner. Et puis, alors, évidemment, c'était des obédiences assez improbables, et on disait bon, ben voilà, ces obédiences qui, par nature, sont très différentes, vont fusionner. Ha ha ha, mais non en, mais non en, vrai, c'est un poisson d'avril. Mais ça m'a quand même fait penser à un truc. Ça m'a fait penser à la question du nombre d'obédiences qu'on a en France et de leur spécificité, de leur différence et de leur incompatibilité, parce que tout le poisson d'avril, une trentaine effectivement, si tu demandes à Chad, on va en parler d'ailleurs. Et je me disais que c'est assez intéressant, parce que le Poisson d'Avril est fondé sur le fait que des obédiences sont incompatibles et ne pourraient pas fusionner.

Speaker 1:

Et après, je me suis dit que c'est quand même étrange d'avoir autant d' rassembler tout le monde, rassembler ce qui n'était pas. Et donc, je me suis dit, ce serait intéressant de réfléchir un petit peu sur ce côté multiplicité des différences et affirmation des différences auprès d'obédiences qui sont bien marquées, qui sont bien définies, alors que la maçonnerie est censée être une fraternité qui rassemble tout le monde. Alors, voilà le sujet dont je voulais parler aujourd'hui Et donc te poser la question, cédric, pour commencer oui, une trentaine d'obédiences. Alors, je rappelle quand même qu'en Angleterre, il y en a une majeure, et puis après, il y a quelques petites déclinaisons autour qui permettent quand même maintenant d'avoir de la maçonnerie féminine, etc. Mais majoritairement, c'est une tradition, une obédience dite rég, régulière. Toutes les autres, ça s'appelle de la co-freemasonry. Donc, c'est même pas appelé de la freemasonry. Nous, en France, on en a plus d'une trentaine.

Speaker 2:

Alors, est-ce que c'est trop? Alors, j'ignore si c'est trop. Par contre, j'y vois quelque chose de très français, dans le principe de se subdiviser en permanence. On a un gros gouvernement, en permanence, on a un gros gouvernement. On a des grosses régions. Avant, on avait des plus de régions, maintenant on en a un peu moins. On a des départements, des cantons, des communes, des agglomérations de communes.

Speaker 2:

Je sais qu'en France, on a ce plaisir de se subdiviser et au lieu parfois de trouver ce que l'on a en commun, de se rassembler, de voir ce qui fait lien entre nous, on se dit bon, faire du lien, ça va être un peu compliqué. On n'est vraiment pas d'accord. J'ai mes valeurs, j'ai mes principes. Je préfère me scinder, me séparer. On reste un petit peu de la même famille, on fait à peu près les mêmes choses, mais moi, je vais le faire à ma sauce, je vais le faire différemment. Je trouve très français. C'est peut-être culturel, c'est peut-être dans l'organisation, quelque chose qui nous est propre. Quand on est français, on aime se subdiviser, je ne sais pas, et c'est ce que je vois un petit peu dans la maçonnerie. Alors, c'est un avis qui est là, plutôt technique.

Speaker 2:

Je ne parle pas de valeur, je ne parle pas de principe de gens qui ne peuvent pas cohabiter. Je ne parle pas des personnes qui préfèrent être dans des loges masculines, dans des loges féminines. Je ne rentre pas dans ces détails-là. Je parle pour le moment juste du principe français. On aime se subdiviser, et autre chose. Il y a une mode en ce moment je le vois, moi dans mon métier d'accompagnement des personnes c'est que tout le monde cherche, tout le monde désire être unique. On dit très souvent aux personnes tu dois être unique, mais plein de personnes uniques entre elles. Ça fait juste des personnes toutes pareilles, et c'est ça que je trouve un petit peu qui arrive en maçonnerie, Comme tu l'as rappelé. On a des valeurs, on a des principes communs, on a notre fraternité, mais on veut tous le faire indépendamment les uns des autres, ce qui annule le projet initial quelque peu. Qu'est-ce que t'en penses?

Speaker 1:

Je suis assez d'accord avec toi. Mais je me pose la question parce que je fais un petit peu un parallèle avec un restaurant. Si on allait dans un restaurant, on serait un peu Je dis pas d'ailleurs que ça n'existe pas, parce que ça existe Pour certains monde a le même plat Et tu sais que si tu vas dans ce restaurant, tu seras servi ce plat-là, et puis tu y vas en groupe et tout le monde mange la même chose. J'ai l'impression qu'effectivement, la maçonnerie telle qu'on l'aborde ici, on est plus dans une conception où on veut aller au restaurant mais que chacun des invités puisse avoir un menu et puis choisir ce qu'il veut à l'intérieur. Par contre, en maçonnerie, parce qu'effectivement on va dire, le nombre d'obédiences permet d'avoir un petit peu plus de choix, permet d'avoir un petit peu plus de possibilités par rapport à ce qui nous intéresse pleinement, etc. Mais je ne sais pas pour toi, mais moi je n'ai pas vraiment pris le temps nécessairement de chercher à m'informer sur ces 30 obédiences et puis de peser les pros and cons, comme on dit en anglais, les pour et contre de chacune d'entre elles, pour trouver celle qui allait me correspondre le mieux.

Speaker 1:

Je pense qu'en maçonnerie, il y a aussi un côté on y va par affinité, parce qu'on connaît quelqu'un, on y va parce que on a entendu parler quelqu'un de notre famille est dans cette obédience ou quoi, et on a envie de se rejoindre. J'ai l'impression, c'est intéressant, d'avoir plusieurs options pour ceux qui voudraient. Dans les grandes lignes, on va dire travailler qu'entre hommes, travailler qu'entre femmes, ou travailler en mixité, ok, mais je pense qu'on a vraiment de la subdivision pour le côté. Je veux être unique, ça, je suis entièrement d'accord avec toi.

Speaker 1:

Et ces petites différences qui aussi, d'un point de vue maçonnique, là, je vais peut-être en choquer certains, mais d'après ce que j'ai pu voir, ont pas vraiment d'intérêt, c'est à dire, être différent juste pour le principe d'être différent, parce que t'as changé une virgule ou t'as rajouté un mot, ou t'as rajouté un concept, ça fait pas de toi quelque chose d'original, ça fait de toi quelque chose de scindé, de séparé, et, effectivement, je pense qu'on retombe sur un égotique, dans le sens où on veut être différent, et je trouve ça vraiment intéressant cette volonté d'être différent des autres dans un monde où, finalement, tout le monde est pareil, comme tu le dis, parce qu'on est tous pareil à se lever, à regarder notre téléphone, à regarder les mêmes applications tous les jours, à lire les mêmes journaux, et on est tous pareil.

Speaker 1:

donc, pourquoi vouloir être différent au point de scinder et de se diluer comme ça? Je ne sais pas, c'est quelque chose qui, effectivement, je ne sais pas si c'est très français, mais en tout cas c'est très humain de notre siècle.

Speaker 2:

C'est très humain. En France, on a le talent de le mettre en œuvre dans nos structures politiques et dans les grandes entreprises aussi. Il y a des subdivisions, des sous-services, en dev perso, où je travaille. Comme je te disais, il y a des modes. Il y a la mode de il faut penser en dehors de la boîte, qui peut être intéressante. Mais des fois, on est bien dans les boîtes, on peut y rester et trouver son compte. On a aussi en ce moment la grosse mode, comme je te disais, se prioriser, je veux me prioriser. Mais 50 personnes qui se priorisent ensemble en même temps, au même endroit, au même moment, c'est une catastrophe. C'est-à-dire que si ces personnes avaient un objectif commun, leur désir de se prioriser et l'effort qu'elles mettent à se prioriser, à se singulariser, à dire Oui, mais moi je dois me prioriser, je suis pas pareil. Et le temps consacré à chercher les détails, les différences les uns des autres pour dire on ne peut pas vraiment travailler ensemble, on ne peut pas aboutir parce que, regarde, on n'est pas vraiment pareil. Ce n'est pas grave de ne pas être vraiment pareil, d'avoir quelques petites différences.

Speaker 2:

En fait, c'est même pour ça qu'on est rentrés en maçonnerie, parce qu'on a décidé que même si on n'est pas pareil. On faisait fraternité Et c? on n'est pas pareil. On va être ensemble. Quand on travaille, la fraternité, ça aboutit. on n'est pas pareil. Donc, on va être frère, mais dans des familles différentes, dans des obédiences différentes, à droite, à gauche, on va avoir une famille éparse. Et ça m'amène à un point qui, moi, me semble crucial. On a parlé dans nos épisodes précédents. C'est un sujet récurrent en maçonnerie. La maçonnerie a perdu en superbe, la maçonnerie a perdu en influence. Mais c'est vieux comme le monde Dire qu'on va diviser pour mieux régner. C'est une technique que des ennemis vont utiliser les uns contre les autres, mais nous, on l'utilise contre nous-mêmes. Ça veut dire que nous, on se divise nous-mêmes, on se divise nous-mêmes, on se divise nous-mêmes.

Speaker 2:

A supposer qu'on est des ennemis, ce que je ne crois pas. mais nous, même sans ennemis, on a décidé on va se diviser. Donc, qu'est-ce qui règne quand on s'est tous divisés? À qui profite le crime? Qu'est-ce que tu en penses de ça?

Speaker 1:

À qui profite le crime de notre division? À qui profite le crime, très contents effectivement, qu'on ait perdu de cette influence dont tu parles. Et je suis d'accord, je pense pas. Pour avoir suivi un petit peu l'histoire de la maçonnerie, enfin les histoires, je dirais modernes de la maçonnerie, c'est-à-dire le quotidien et les actualités maçonniques depuis, je dirais, une quinzaine d'années, une grosse quinzaine d'années. Maintenant, je pense pas qu'impression que ces divisions sont venues d'une forme de manipulation ou une forme de volonté de se diviser. Je l'ai vraiment vu venir depuis les obédiences elles-mêmes, depuis les frères et sœurs elles-mêmes. C'est vraiment quelque chose qui est en interne. On avait suivi, voilà quelques années, une crise au sein de la Grande Loge Nationale française, qui avait mis un petit peu entre parenthèses leur habilité à être l'obédience reconnue par la Grande Loge Unie d'Angleterre et donc la seule obédience régulière de France.

Speaker 1:

Et là, tout de suite après, qu'est-ce qui s'était passé? Il y avait eu des scissions, il y avait eu des volontés de réclamer le titre à la place de la Grande Loge Unie française, etc. Et là, là, tu te dis waouh, en fait, c'est très politique à l'interne, c'est vraiment au sein de la maçonnerie. Alors, la maçonnerie est faite par des humains. Donc, on retrouve un petit peu tous ces travers, mais je pense pas que ça profite à quiconque, dans le sens où, comme tu disais, diviser pour mieux régner, c'est-à-dire qu'il y a l'action de lae de nous diviser, je pense qu'on se divise tout seul.

Speaker 1:

Je pense qu'on se divise tout seul, et je trouve ça vraiment. J'en ai un exemple, tiens. Et puis, si on m'entend, ici, au Québec, et puis qu'on vient me taper sur les doigts, tant pis, c'est pas grave, ici on est. Moi y avait un Grand Orient, ici au Québec, qui s'appelait le Grand Orient de France. Il a été fondé pour pouvoir reproduire un Grand Orient comme le Grand Orient de France, mais au Québec, Dans ces loges du Grand Orient du Québec, à 90% ou 85%, ce sont des Français expatriés. On n'a pas vraiment beaucoup de Québécois, parce qu'il y a déjà des obédiences libérales et adogmatiques qui sont très ouvertes et très peuplées par les Québécois. Et donc, au sein du Grand Orient du Québec, qui vient se positionner sur le même terrain, finalement, qui vient se positionner un petit peu en concurrent? Alors là, je fais référence, par exemple, à la Grande Loge Annie du Canada, qui est une autre loge, une autre obédience dite régulière pas régulière, pardon dite adogmatique, libérale et adogmatique, constituée de plusieurs loges, avec différents rites, etc. Vraiment, comme pourrait l'être un Grand Orient. Eh bien, le Grand Orient du Québec, qu'est-ce qu'il fait? Il se propose finalement d'amener le titre Grand Orient, mais, dans la pratique, ne propose rien de nouveau.

Speaker 1:

Donc, finalement, ça, encore une fois, engendre une dilution des membres à travers plusieurs obédiences, parce que maintenant, à Montréal, on va avoir le Grand Orient de France, qui a toujours une loge ici, le Grand Orient du Québec, qui a quatre loges à Montréal, et la Grande Loge à Nîmes du Canada. Si, au lieu d'avoir ces trois obédiences, on n'en avait qu'une, elle serait de facto beaucoup plus importante en nombre et donc probablement beaucoup plus influente dans la possibilité d'organiser des événements, d'organiser des conférences, de peut-être avoir sa place sur un média ou je ne sais pas. Donc, c'est vraiment quelque chose qui, pour moi, c'est vraiment quelque chose qui, pour moi, c'est On se tire une balle dans le pied, un peu comme Trump avec ses tarifs-là. À mon avis, oui, on s'épuise, on s'épuise, on se dilue, on cherche la spécificité pour se démarquer, alors que, finalement, on propose la même chose.

Speaker 1:

Donc, finalement, on n'a pas de spécificité vraiment définie. Et là, encore une fois, mise à part les différences de principe, d'obédience sur la mixité et ce genre de choses, mais dans les faits, on utilise tous quasiment le même rituel. Il y a quelques mots qui changent, mais la large partie du rituel, c'est sensiblement la même chose.

Speaker 2:

Il n'y a pas de quoi s'évanouir.

Speaker 1:

Il. Il n'y a pas de quoi s'évanouir. Il n'y a pas de quoi s'évanouir exactement. Et pour moi, je trouve ça vraiment dommage, parce que on va lire et on va vivre aussi le manque de frères et sœurs sur les colonnes. C'est quelque chose qui est très, très commun. On a du mal à recruter des nouveaux membres et d'ailleurs j'aime pas le mot recruter on a du mal à intéresser des nouveaux memb parce qu'on ne sait plus vraiment, justement, comment se promouvoir. Ce n'est pas le mot que je cherche, mais comment intéresser, comment se présenter.

Speaker 2:

Tu vois, ce que tu dis avec le mot que tu viens d'utiliser, que tu n'aimes pas utiliser, le mot recruter. Le verbe recruter, c'est-à-dire qu'on est rendu à devoir utiliser des stratégies commerciales, d'entreprise, de recrutement de partis politiques. On doit recruter parce que sinon, on n'est pas assez. Il y a plein de raisons, la subdivision en est une. Mais on en vient à utiliser ces termes-là. C'est bizarre, mais moi. Mais on en vient à utiliser ces termes-là. C'est bizarre, mais moi, si on venait me voir dans la rue que j'étais profane et qu'on me dit je suis un recruteur et je recrute des gens pour former une fraternité, j'aurais quelques doutes, j'aurais quelques réticences. Parce que la fraternité, on y aspire plus qu'on y accède, parce qu'on y accède parce qu'on s'est fait recruter. Et ça me fait penser à ce que tu disais au début.

Speaker 2:

Et quand on rentre en maçonnerie, on ne choisit pas, par exemple, dans les 30 obédiences, ça serait invraisemblable. On y va, comme tu disais, parce qu'on connait quelqu'un, parce que quelqu'un de proche ou de famille amicale, qu'on apprécie, et on y va avec une forme de confiance. Cette personne, je lui fais confiance, Elle fait ça, c'est bon pour elle. Donc, si c'est bon pour elle, peut-être que c'est bon pour moi, et pourquoi est-ce que je n'irais pas? Parce que ça doit être intéressant, parce que si on se mettait à faire un tableau comparatif des 30 obédiences de tous les rituels, ça reviendrait à choisir un forfait téléphonique en 1995.

Speaker 1:

C'est impossible, on ne peut pas faire ça.

Speaker 2:

Donc, on y va parce qu'il y a quelqu'un qu'on apprécie, qu'on aime bien, et ça, je crois que ça n'a rien à voir avec la qualité, l'offre maçonnique, les 30 obédiences. Donc, la subdivision, c'est notre talon d'Achille, et plus il y a de subdivisions, moins il y a de fraternité.

Speaker 1:

Est-ce que tu crois qu'il serait possible de vraiment faire des rapprochements entre obédiences? Tu penses que ce serait Enfin, toi qui connais un petit peu la maçonnerie et t'as vu un petit peu des voies, déjà, des conflits qui peuvent émerger parce qu'on adore cultiver nos différences Est-ce que tu penses que c'est réaliste de penser qu'on pourrait un jour fusionner des obédiences et essayer de se rapprocher au lieu de se séparer?

Speaker 2:

Je crois que c'est possible.

Speaker 2:

Je crois que ça repose pas sur des grands principes philosophiques, je crois que ça repose pas sur des histoires de rituels, je crois que ça repose sur avantages, inconvénients. Je vais aller très basique. Je vais aussi reprendre du vocabulaire, on va dire de comparatif. Basique, je compare une chose à une autre. Basiques, je compare une chose à une autre. Je te donne un exemple Parfois, dans notre temple, on a eu des difficultés à ouvrir. On a eu des difficultés à ouvrir. On a, grâce à nos visiteurs, souvent pu ouvrir. Si on n'avait pas eu la contribution de nos visiteurs, eh bien on n'aurait pas eu de tenue. Ça nous est arrivé. On ne pouvait pas ouvrir. Alors, on ne pouvait pas ouvrir. Alors, on a transformé ça en atelier, on s'est installé dans la salle humide et puis on a fait ce qu'on a pu pour quand même, faire de la maçonnerie le jour-dit. Mais si on a un intérêt, si on a un avantage, eh bien on peut changer.

Speaker 2:

Moi, l'inconvénient que j'ai, c'est que parfois, on n'est pas assez nombreux, on a ces difficultés à ouvrir, on a ces difficultés à avoir des tenues riches, on a des difficultés à accéder finalement à cette fraternité, parce qu'accéder à la fraternité à 6 ou 7, oui, 8 ou 9, c'est possible, mais on peut y accéder à une trentaine. Et j'aimerais connaître ça, j'aimerais avoir. Je n'ai jamais eu une tenue où on était au moins 30 dans un temple. Alors, je crois qu'une fois qu'on a goûté à ça et je suis sûr que si j'y goûtais, c'est-à-dire que si j'y avais accès après, j'aurais du mal à y renoncer, après, ça serait difficile pour moi de me dire on va revenir à des petites tenues qui sont compliquées, avec des difficultés d'ouvrir, dans le sens, quand tu as goûté à un avantage, c'est difficile d'y revenir Et c'est à ce moment-là qu'on peut concéder à certaines choses et puis dire qu'on n'a qu'à se mettre ensemble.

Speaker 2:

Mais tant qu'il y a, je crois que c'est sur des choses basiques comme ça, je ne vais pas rendu là, je ne suis pas comme ça, mais surtout qu'on n'a pas besoin de prendre le rituel de quelqu'un d'autre.

Speaker 1:

Au Grand Orient de France ou à la Grande Loge de la Ligue du Canada, tu as plusieurs types de rituels. Au Grand Orient du Québec, c'est pareil. Les Grands Orients, justement, même rituel, comme à la Grande Loge de France, par exemple, qui utilise le rite écossais ancien accepté. Si tu es dans un Grand Orient comme le Grand Orient de France, tu utilises tous les rituels que tu veux, du moment qu'ils sont sur la liste des rituels autorisés par le Grand Orient de France. Mais il y a quand même beaucoup de rituels, tu peux l'utiliser.

Speaker 1:

Donc, tu n'as même pas besoin finalement ton rituel pour en adopter un autre, puisque tu pourrais simplement rejoindre une obédience avec ton rituel, avec ta loge, et puis simplement dire maintenant, j'appartiens au même groupe de personnes. On a un auditeur sur le chat qui nous demande est-ce qu'un visiteur peut prendre un office? Oui, tu peux prendre un office quand tu visites si tu as le bon grade, on va dire, et que tu es confortable pour le faire. Des fois, ça aide parce qu'effectivement, parfois, tu vas avoir quelqu'un qui va être absent et puis son poste est vacant et on en a besoin pour l'exécution du rituel lors de la tenue. Donc, on demande à un visiteur de prendre l'office, et puis ça se passe en général très bien.

Speaker 2:

Il y a des plateaux plus simples que d'autres. le pouvoir, Il y a des plateaux plus simples que d'autres. Oui, il y a des plateaux plus simples que d'autres. C'est plus simple que secrétaire. mais voilà, C'est sûr.

Speaker 1:

Non, tout à fait On essaie, dans ce cas-là quand même, d'arranger pour que le plateau qui soit donné aux visiteurs ne soit pas trop compliqué. Mais ça nous aide beaucoup puisqu'effectivement, si on regarde les vraies différences, alors on va avoir une catégorie pour ceux qui ne veulent travailler qu'entre hommes, une catégorie pour ceux qui ne veulent travailler qu'entre femmes, une catégorie pour ceux qui veulent travailler en mixité, une catégorie pour ceux qui veulent croire en Dieu, une catégorie pour ceux qui veulent s'en foutre et une catégorie pour ceux, peut-être, qui vont imposer le grand architecte de l'univers. Donc, si on met tout ça ensemble et qu'on mixe un peu, on fait des mixtes grands architectes, des mixtes dieux, etc. On arrive peut-être à 9, moi je pense qu'à 9, on arrive à grouper tout là, on parle de 30, c'est-à-dire qu'on en a 3 fois plus.

Speaker 1:

Donc, sion en a trois fois plus. Donc, si on en a trois fois plus, qui se Alors? je sais, tu vas me parler des rites égyptiens, des machins, mais tous les différents rites, on peut les faire rentrer dans une obédience qui donnerait la possibilité d'avoir plusieurs rites, j'en suis persuadé. D'ailleurs, on a des rites de Memphis Mithraïm au sein du Grand Orient.

Speaker 2:

En gros, ce que tu dis, c'est comme un bon père de famille, tassez-vous les enfants dans la voiture, ça va tenir, on va pouvoir voyager ensemble.

Speaker 1:

C'est surtout, je pense, que si on n'a qu'une seule voiture, tout le monde, tata maman on va y arriver.

Speaker 1:

Moi, je pense comme ça, parce qu'on passe notre temps à ce qu'on appelle la chaîne d'union. Alors, pour ceux qui nous écoutent, la chaîne d'union, c'est un petit moment de recueillement qu'on a à la fin de la tenue, où on dit un texte. C'est un moment qui est très, très agréable. En général, on a une petite musique et puis on fait un petit moment de recueillement pour se sentir connecté, en gros, avec tous les autres maçons du monde. Et c'est ce qu'on dit d'ailleurs dans ce texte de la chaîne d'union. On dit cette chaîne nous lie dans l'espace, etc. Et, en gros, c'est une chaîne qui passe par tous les maçons de tous les rites, de toutes les obédiences, à travers le monde entier. Mais ce n'est pas le cas parce qu'on passe notre temps à nous séparer.

Speaker 1:

Quel est l'intérêt? Donc, moi, oui, je pense qu'il y aurait un vrai intérêt à nous rassembler. Ça fait partie de ce qu'on dit sans arrêt. On dit rassembler ce qui n'était pas. Il ne faut pas oublier qu'à force de diluer, diluer, diluer, diluer, il y a disparition. Donc, qu'est-ce qui va se passer si on continue de diluer comme ça? On va juste disparaître au bout d'un moment.

Speaker 2:

Si tu mets de la grenadine et que la dilution, comme tu dis, la dilution va diluer la fraternité. La fraternité va devenir du voisinage et le voisinage va devenir de la cohabitation, peut-être de la coexistence, puis, finalement, on va revenir dans notre statut de profane et on va faire une sorte de boucle, une sorte de tour sur nous-mêmes. Alors, effectivement, je crois que la dilution, nos subdivisions, c'est un réel problème. Mais tu vois, on parlait des loges qui sont typiquement masculines, d'autres typiquement féminines, d'autres mixtes. Moi, je crois que c'est le seul critère que j'ai personnellement, Là, je me livre un petit peu sur moi, c'est le seul critère que j'ai.

Speaker 2:

Ça me dérangerait pas d'aller visiter des loges masculines, loges féminines. J'aurais peut-être pas le droit. Mais par contre, j'ai jamais compris comment je pouvais me construire en maçonnerie, qui est le but de construire mon temple, de construire mon être, mon projet de tailler ma pierre. Je ne vois pas comment je pourrais le faire sans la moitié de l'humanité dans le temple avec moi. Je parle des femmes, Ça, c'est quelque chose, ça, c'est mon critère. Moi, Dieu, pas Dieu, bon, ça à la rigueur pour ce débat, ça ne m'a jamais dérangé. Mais le fait de scinder, moi, dans les neufs, vous avez bien le droit d'être entre hommes et entre femmes, mais j'ai des critères qui font que, par exemple, là la division, moi je pourrais pas. C'est pas possible. Il faut que je sois avec nos sœurs. Me construire sans l'apport de nos sœurs, c'est impossible.

Speaker 1:

Moi, je suis pareil que toi, de toute façon, ça, c'est certain. Ça fait partie des choses que j'ai un petit peu du mal à concevoir aussi, dans le sens où on veut s'améliorer, on veut travailler sur soi, on veut travailler en fraternité, mais on va couper, Et ça marche dans les deux sens d'ailleurs. Je ne comprends pas plus pourquoi des sœurs ne voudraient travailler qu'entre elles. Alors, si on me dit que c'est parce qu'on veut discuter de problèmes, justement, qui touchent aux femmes, et de la condition de la femme, et faire des travaux un peu féministes, moi je trouve que c'est très important pour les hommes d'être féministes aussi et de faire partie de ces travaux, justement parce qu'on peut apporter peut-être des Et de l'entendre, et de l'entendre, d'une part, mais aussi apporter des raisons, mais aussi des points de vue masculins sur pourquoi, peut-être, la société se comporte de telle ou telle manière. Enfin, je ne sais pas, moi je ne pense pas que la condition de la femme soit un sujet qui ne concerne que les femmes, comme la réciprocité serait vraie aussi. Enfin, ça, c'est mon point de vue aussi.

Speaker 2:

Mais bon, écoute moi si je disais à ma femme, quand je pars en tenue le soir, si je lui disais tu sais, à la construction de l'humanité, et on n'est que des hommes, je reviens. Attends-moi, ma chérie. Je pense que je n'arriverai pas au temple vivant, parce que c'est pas, c'est pas envisageable, je suis d'accord.

Speaker 1:

Je ne veux pas choquer. Encore une fois, on n'est pas là pour choquer, mais je trouve ça aussi assez inconcevable.

Speaker 1:

Mais chacun fait ce qu'il veut, comme le disait très bien Charlemagne. Alors, on a une autre question d'un éditeur qui dit il se pose aussi la question du déisme, théisme et athéisme. Alors, moi, je veux bien qu'on se pose la question, mais franchement, j'ai vécu des tenues où on travaillait pas en athéisme d'ailleurs, parce qu'on n'a pas vraiment de demande d'athéisme, on a des je m'en fous. C'est ça la différence. Le Grand Temps de France, par exemple, ce qu'on cite souvent comme étant une obédience athée, c'est pas une obédience athée, c'est une obédience qui a décidé d'enlever les références aux grands architectes de l'univers. Après avoir enlevé les références, ou déjà de ne pas avoir mis les références à Dieu. Contre, on est dans le je ne veux pas m'approprier ça ou le faire pour, j'y suis indifférent, j'y suis indifférent, c'est ce que j'appelle, en langage plus familier, le je m'en foutisme. Donc, pour moi, c'est très englobant.

Speaker 1:

Finalement, cette chose-là, ça permet à tous de pouvoir travailler Après. J'ai travaillé, d'ailleurs, je suis dans un système horite et ancien, accepté, ce qui me fait dire à la gloire du grand archité de l'univers, ça ne va pas changer ma vie, que je sois personnellement athée, déiste ou agnostique, ou quoi, je peux dire à la gloire du grand archité de l'univers en y mettant ce que je veux derrière. Ça ne va pas changer mon expérience Et je ne pense pas qu'il soit si important de réellement être en accord avec le mot qui est utilisé quand on ouvre les travaux à la gloire de qui que ce soit. Si j'étais dans une tenue à la Grande Loge Nationale Française et qu'on me disait ça, c'est la Bible et il faut croire en Dieu, je pourrais prétendre croire en Dieu pour le temps d'une tenue où on parlerait peut-être ce soir-là de sujets bibliques.

Speaker 1:

C'est pas parce que moi, personnellement, je crois pas en Dieu que je peux pas être intéressé par des sujets qui concerneraient la théologie ou la religion en général, ou les religions. Donc, je trouve qu'il y a aussi un côté très Alors Ludo par rapport à ce que tu dis.

Speaker 2:

Par rapport à ce que tu dis, qu'est-ce que tu penses de l'idée? je te rejoins là-dessus. Mais on a de la chance. On a la chance en ce moment, de faire de la maçonnerie au Québec, au Canada. La personne qui serait dans un état théologique, un état théocratique, un état avec une religion qui chapote tout, est-ce que tu, si tu étais dans un pays là-bas, que tu étais un citoyen de ce pays, est-ce que tu penses que tu aurais le même avis?

Speaker 1:

Je ne sais pas, parce que, dans ce cas-là, ce serait un côté culturel aussi, c'est-à-dire que j'aurais grandi dans la religion. Souvent, ces pays-là te font grandir en tant qu'enfant dans la religion. Toutes les écoles sont religieuses. Je suis même marié avec une qui a fait des écoles catholiques quand elle était jeune, pendant l'école primaire et le collège, etc. Et qui, aujourd'hui, ne croit pas du tout en Dieu. C'est-à-dire qu'il y a vraiment le côté qu'est-ce que tu vis plus évident que la maçonnerie soit en place, En fonction des lieux des époques, ça peut varier, oui, et puis, encore une fois, je pense que ce n'est pas très grave.

Speaker 1:

Donc, pour moi, pour répondre à la question de notre auditeur, pour moi, ce n'est pas un critère qui devrait empêcher des réunions, vrai, empêcher des réunions dans le sens de la réunir, cette croyance ou non-croyance dans un grand architecte ou un dieu, ou rien du tout, je pense que ça aussi, c'est un moyen de diviser. D'ailleurs, on peut avoir des loges au Ritecocé ancien, excepté dans un Grand Orient qui travaille à la gloire du grand architecte, comme on peut avoir des loges qui sont laïques, et ça fonctionne très bien. Donc, pour moi, cette division, comme on dit déisme, théisme, athéisme, etc. Ça reste une division. Ça n'est pas une nécessité de spécificité de maçonnerie. Mais moi, j'ai un côté très idéaliste. Si on pouvait avoir qu'une seule grande obédience qui réunissait tout le monde, avec la spécificité laissée à la discrétion des loges, moi je serais très content, d'ailleurs, pour être très honnête je serais satisfait.

Speaker 1:

Pour moi, on n'a même pas nécessairement besoin d'une obédience dans le sens où on a besoin de se regrouper. On pourrait aussi avoir simplement des loges ensemble et tout le monde se réclame de la maçonnerie qui serait unie. Mais on n'est pas. Dans ce cas, on n'est pas là du tout. Surtout en France où, dès qu'un grand maître va faire un commentaire sur Internet à le grand maître de l'autre obédience qui va monter au créneau en disant Attention, c'est seulement la voix de cette personne. Moi, je pense différemment. Et là, tu fais Pfff. Eh ben, on n'est pas rendu, quand même.

Speaker 2:

Alors je vais utiliser à mon tour un mot que j'aime pas, mais qui, lorsque je t'entends c'est le mot qui me vient Toi, tu serais pour une maçonnerie un peu organique.

Speaker 1:

Ouais, moi je suis pour une.

Speaker 2:

Ma Quand je dis que je n'aime pas le mot organique, c'est parce que je trouve que c'est souvent un mot que les gens utilisent S'ils ne savent pas comment ça fonctionne. Je dis qu'on va laisser ça un peu pousser comme des herbes folles, On verra bien ce que ça fait. Ça va donner un jardin bucolique à un moment donné, Et puis ça va être organique, Puis ça va être très bien, Ça va s'ajuster tout dans cette idée-là, plutôt que d'avoir des grandes obédiences avec des grands maîtres qui décident un petit peu de tout tout le temps.

Speaker 1:

Oui, moi, je pense que ce serait plus mon style. Encore une fois, je répète pour moi, la maçonnerie, c'est au sein de la loge. Donc, pour moi, ce qui est important, c'est ce qui se sein de ta loge, etc. Tu fais ce que tu veux Et puis, après, il y a juste un système, peut-être plus global, qui permet à toutes les loges de se reconnaître pour pouvoir se visiter, pour pouvoir se rencontrer, pour pouvoir travailler ensemble, pour pouvoir partager des projets, ce genre de choses. Je suis très triste de cette dissolution Parce que, pour moi, les spécificités, les divisions qu'on a, c'est de la pure dissolution Et je crains vraiment qu'à terme, on va juste disparaître, la maçonnerie va juste disparaître. Et ça, je trouve ça un petit peu dommage, parce que je pense qu'on y perdrait quelque chose.

Speaker 2:

Surtout que ça occupe énormément de temps, très souvent dans nos tenues, c'est un sujet qui revient dans nos tenues. En loge, on n'est pas assez comment faire, qu'est-ce qui se passe, etc. Et c'est un sujet. En fait, on n'est pas en train de parler de ce qu'on va faire de nos projets, on est en train de parler de notre subsistance Absolument, c'est-à-dire qu'on est en train de parler de comment faire pour demeurer, pour exister toujours demain, on est en train de s'inquiéter sur les cotisations. Alors, pour ceux qui nous écoutent et qui penseraient que la maçonnerie demande à ses membres des sommes exorbitantes pour participer, pas du tout. Je peux vous dire, sans rentrer dans les détails repas, boissons inclus, mes cotisations annuelles, ça ne me coûte pas plus cher que la moins chère des salles de sport par abonnement mensuel. À Montréal, ça me coûte aux alentours de 300 et quelques 400 dollars par an, je crois. Donc, on n'est pas du tout dans un système où on fait cotiser les gens, puis on récupère et puis on a un trésor, etc. Ce n'est pas du tout le cas.

Speaker 2:

Ce que je veux dire, c'est que même ces petites sommes-là, elles sont importantes à percevoir des uns des autres, parce qu'on a des charges, on a des charges immobili, ça, on est en train de se casser la tête et de se dire qu'on n'est des fois pas assez nombreux. Donc, on a des soucis. Je ne suis pas rentré en maçonnerie pour avoir les mêmes discussions que je pourrais avoir le lundi matin dans une entreprise à dire bon, il n'y a pas de budget pour le nouveau projet, pour le nouveau service, etc» Et c' fait Tout à fait. Alors, tiens, dis-moi Cédric, en cinq minutes, parce qu'on est bientôt arrivé à la fin de cette émission.

Speaker 1:

Si la maçonnerie disparaissait, qu'est-ce que tu y perdrais, toi?

Speaker 2:

J'y perdrais. J'y perdrais un espace sacré. J'y perdrais un espace sacré J'en ai déjà parlé dans des épisodes précédents j'y perdrais, pour moi, la triangulation de la parole. Chez nous, c'est sacré et c'est extraordinaire, et c'est quelque chose un petit peu comme un super bon plat, un super bon vin, un super bon film, une musique, une fois que t'y as goûté. Si t'y as plus accès, ça doit être terrible d'en manquer. Et moi, je perdrais ça. Je perdrais le sacré de la triangulation de la parole. Je perdrais aussi le sacré d'avoir des personnes que je rencontrerais pas ailleurs, forcément, parce que la fraternité s'impose à moi et elle impose donc d'autres frères et sœurs que j'aurais probablement pas eu la chance de rencontrer, et ça, ça m'embêterait énormément. Et puis il y a plein d'autres choses, mais c'est les deux premières choses qui me vient à l'esprit. Qu'est-ce que tu perdrais, toi?

Speaker 1:

Moi, qu'est-ce que je perdrais? Je pense que ce qui me ramène, malgré tous les trucs qui m'énervent en maçonnerie depuis des années, ce qui me ramène quand même à chaque fois en tenue, c'est le côté, c'est l'expérience de la tenue. En fait, pour moi, la maçonnerie, mais on ne fait pas de la maçonnerie, la maçonnerie, pour moi, ne se vit que en tenue, pendant le temps de la tenue, et je ne dis pas dans un temple d'ailleurs, parce que je ne pense pas qu'on ait besoin du temple, je pense qu'on a besoin de la tenue, le rituel. Et ce rituel, c'est ça qui m'inté, le moi qui arrive deux fois par mois, qui me permet de me poser pendant quelques heures au calme et de faire un petit peu, pas le vite, parce qu'on n'est pas dans un système de méditation, on ne va pas chercher la méditation mais qui permet de m'extraire de toutes les questions qui m'envahissent au quotidien, que ce soit des choses en rapport avec le travail, avec la famille, avec le monde, les actualités, etc.

Speaker 1:

Là, et puis, on fait, dans notre loge en particulier, un effort pour traiter de sujets qui ne soient pas des sujets trop imbriqués dans la société d'aujourd'hui actuelle, des problèmes du quotidien. On essaie de travailler sur des sujets plus symboliques, philosophiques. Donc, ça permet pour moi de m'extraire du brouhaha de la vie de tous les jours Une respiration, et c'est ça, moi, qui me manquerait le plus, parce que je ne saurais pas nécessairement où aller chercher ça ailleurs. J'ai jamais vu, j'ai jamais participé à un club ou quoi, qui me permettait comme ça de me poser pendant trois heures et de m'extraire, de m'offrir une respiration par rapport au brouhaha du monde. Donc, ce serait vraiment ce côté-là qui me ferait un petit peu souffrir.

Speaker 2:

Il y a aussi pour moi le rituel. Je l'avais dit dans ma planche d'impression d'initiation. Depuis longtemps, j'avais l'impression qu'il manquait quelque chose dans mon quotidien, dans ma vie, et ce qui me manquait, c'était du rituel. Parce qu'on a énormément de rituels dans notre société, mais c'est surtout des rituels consuméristes, des rituels qui sont sur la société de consommation, des rituels de travail, etc. Mais c'est Moi, je parlais du rituel. Je me souviens d'un film, d'une série c'était la série Racine, qui passait à la télévision. À un moment donné, il y a un jeune qui passe de l'enfance dans son village, en Afrique, au XVIe siècle, je crois'il. Passe de l'enfance à Enfin, de l'adolescence à Pardon, de l'enfance à l'âge adulte, puisqu'à l'époque l'adolescence n'existait pas. Et nous, l'adolescence, ça commence vers 11 ans, puis ça se termine, pour certains, très tard. Je n'ai pas envie de dire d'âge, mais officiellement, l'enfant était arraché à sa mère, il l'a emmené dans la forêt Pendant une semaine. Il connaît des expériences incroyables.

Speaker 2:

Et quand il revient, c'est un homme, ce n'est plus un enfant, c'est fini, il ne vit plus avec sa mère. Et ça, c'est un rituel, et je me souviens, je meprise qui n'a rien à voir avec du bénévolat, qui n'a rien à voir avec de l'art, c'est quelque chose ailleurs. Je ne sais pas trop où le situer. Et ce qui me manquerait, c'est le rituel. Parce qu'une fois que j'ai eu le rituel, je me suis dit mais le rituel, ça m'a manqué toute maçonnerie, je n'aurais plus ça. Je serais obligé d'aller chercher du rituel partout. Je me promènerais un peu ébêté dans la rue, comme ça, comme quelqu'un en manque de rituel, et puis je risquerais de prendre n'importe quel rituel et de me retrouver je ne sais pas où. Je plaisante, je ne me retrouverais pas n'importe où, je, et ça me manquerait beaucoup. Voilà.

Speaker 1:

Tout à fait Bon. Donc, en conclusion, il faut arrêter de se diviser. Quoi? C'est ça? Parce qu'il ne faut pas qu'on disparaisse. Ce serait dommage.

Speaker 2:

Ouais, on va arrêter de se diviser.

Speaker 1:

Comme d'habitude, on arrive à la même conclusion qu'un relou. Mais dans le fond, ça nous manquerait quand même si on ne l'avait pas. Donc, ce n'est pas si mal.

Speaker 2:

Exactement Ça nous manquerait si on ne l'avait pas Bon écoute voilà. Alors, on n'a pas pu traiter notre deuxième question. Tant pis, on le fera la prochaine.

Speaker 1:

Prochaine fois, écoute, c'est bien. C'est quoi la prochaine question? pour donner un petit peu l'autre question elle était un petit peu en rapport.

Speaker 2:

Il y a plus d'une trentaine d'obédiences en France. Est-ce que c'est trop? On a dit si la maçonnerie disparaissait, qu'est-ce qu'on perdrait? Et puis on s'était dit si on a le temps, on va traiter des trois bonnes raisons de ne pas devenir franc-maçon.

Speaker 1:

Eh bien, vous venez, la semaine prochaine, écouter le nouvel épisode des francs-maçons. Pas tous gâteux.

Speaker 2:

Merci beaucoup, Cédric. Mettez dans les commentaires vos bonnes raisons de ne pas le devenir. Mettez-le dans les commentaires si vous ne l'êtes pas venu Exactement.

Speaker 1:

Si vous vous êtes posé la question dans les commentaires, les raisons Et puis, comme ça, on pourra en discuter. Merci beaucoup, cédric. Comme d'habitude, c'est un plaisir de t'avoir avec moi pour animer cette émission. C'était vraiment super. Merci beaucoup. Et puis, merci à tous ceux qui nous écoutent. Venez nous dire bonjour sur lesfranjaspatoutgatcom. C'est le site sur lequel je mets tous les épisodes du podcast. Laissez, laissez des étoiles et laissez des commentaires sur Apple Podcast en particulier. C'est là que ça nous permettra de nous faire connaître un petit peu. Et puis, pour ceux qui veulent venir chatter sur le Discord, je mettrai le lien du Discord dans les notes de l'épisode et puis, sinon, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouvel épisode et on discutera de quelles sont les bonnes raisons pour ne pas devenir franc-maçon. Allez, je vous dis à bientôt. Merci beaucoup, cédric. A très bientôt tout le monde, ciao, ciao.

Speaker 2:

Merci, ludo. Bonne journée, bonne fin de semaine, bye, bye.

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