Voix de Flic
La police, un sujet abordé par l'ensemble de la population et sur lequel le monde entier possède un avis sur son action, sur ses interventions : de l'homme politique au citoyen lambda.
La seule voix que vous n'entendez jamais ? Les policiers eux-même.
Il est temps de changer cela.
Voix de Flic est un podcast qui donne la parole aux policiers de terrain afin de vous donner les éléments d'informations nécessaires à vous faire votre propre avis sur la question policière et à prendre du recul sur la situation.
Voix de Flic
S2E4 Manifestations, police et perception
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Bienvenue dans voix de flic. Aujourd'hui, nous allons parler manifestation, violence et perceptions médiatiques. Je voudrais vous proposer des pistes de réflexion et d'analyse après l'énième emballement médiatique post manifestation du octobre. Une réflexion, notamment sur la façon dont notre société regarde aujourd'hui les manifestations, surtout celle qui tourna la violence. L'idée ici, c'est d'expliquer un point de vue policier, celui du terrain, et de permettre une meilleure compréhension des enjeux médiatiques autour d'une manifestation, parce que ce qu'on voit ce qu'on filme, ce qu'on partage ne représente qu'une partie de la réalité. Rentrons directement dans le vif du sujet avec une opinion tranchée, ce qui choque une partie du public. Ce n'est pas la violence en soi, c'est uniquement la violence de la police. Pourtant, lors d'une manifestation, la violence policière est une violence de réaction. La police réagit à un événement, elle n'initie par la confrontation. Je parle ici d'un contexte européen. Pas forcément aurait ailleurs dans le monde où les polices peuvent être utilisées comme une force de répression politique. Mais en Belgique, en France, en Espagne, la police réagit à des violences et les et ne les initie pas elles-mêmes. A Bruxelles, la police encadre environ 1000 manifestations par an. Oui, 1000 et parmi elles, il y en a une dizaine par an tout au plus qui dégénèrent. Pourtant, si l'on écoute certains discours, on aurait l'impression que chaque sortie de la police dans le cadre d'une manifestation se termine en affrontement. Si la police émet tant cassée du manifestant, comment expliquer qu'il n'y a qu'une dizaine de manifestations violentes par an sur plus de 1000 événements encadrés? La réalité, c'est que la police n'a pas le choix d'intervenir. C'est à la fois une obligation légale et une obligation morale. Quand il y a des dégradations, des agressions ou des violences envers les biens et les personnes, la police intervient avec la force si nécessaire, comme le lui permet la loi qui, en revanche, a le choix de ne pas faire dégénérer une manifestation. Ce sont les manifestants. Avons-nous un seul exemple documenté d'une charge policière contre des manifestants calme, respectueux des consignes et non violents? Pas ma connaissance. C'est donc un peu facile d'accuser la police de brutalité, alors même qu'une partie des manifestants accusateurs ne respectent pas eux-mêmes la loi qu'ils invoquent. Soyons clairs, quand un agent qualifié de l'état vous donne l'ordre de vous disperser et que vous choisissez de rester quand vous choisissez de réaliser des dégradations, quand vous choisissez de jeter des pierres ou des objets sur les forces de l'ordre, vous prenez la responsabilité de déroger à la loi et vous acceptez les conséquences de votre choix. Vous ferez violemment, disperser et ou arrêter. Ce n'est pas un abus, c'est la conséquence logique de votre choix. On ne peut pas refuser d'obéir à une injonction légale, réaliser des cassage, commettre des actes violents pour par la suite crier au scandale quand la force est utilisée pour faire respecter la loi et qu'on soit bien clair si vous estimez qu'une décision policière est injuste. Que ce soit une décision judiciaire, comme une privation de liberté ou une décision administrative comme une dispersion, comme la dispersion d'une manifestation, le chemin prévu par la démocratie pour contester cette décision, c'est la justice. C'est à elle de trancher pas vous sur le moment en décidant quelle loi vous choisissez d'appliquer ou non. C'est aussi ça, l'état de droit, un cadre, des règles et des voies de recours, pas une interprétation personnelle de la légalité, se selon son humeur ou sa cause, même si vous avez l'impression que votre cause est juste, même si vous avez l'impression que vous êtes dans le camp du bien, vous ne pouvez pas décider à quelle loi vous avez envie d'obéir. Lorsqu'il y a une manifestation, on voit surtout les images qui circulent sur le réseau des vidéos dehors de charges de cris. En général, elles apparaissent quelques minutes après les affrontements filmées sous un certain angle et sans contexte, mais toujours avec une certitude. La police a dérapé. C'est devenu un réflexe militant. On ne se demande plus ce qui s'est passé. On se demande jusqu'où la police est allée. Et c'est là que le problème commence. Oui, parce que ce ce narratif n'est pas anodin ni le fruit du hasard. Il y a une volonté de discréditer la police et son action en faisant feu de tout bois vidé. Lique parlant contre elle
Speaker:Le octobre à Bruxelles, certains groupes ont mis le feu dans des tunnels. D'autres ont brûlé des trottinettes sur le parvis de saint-gilles. Des vitrines ont été brisées, des pavés arrachés, sans parler des dizaines de tag réalisées. Pourtant, ces images là ont très peu circulé. Ce n'est pas une question de hasard. Certains comptes très suivis sur les réseaux choisissent ce qu'ils montrent et ce qu'ils taisent. Ils se présentent comme citoyen informateur, voire parfois même journaliste, mais en réalité, c'est qu'ils participent à une narration militante ayant un objectif très précis et cette narration, elle ne s'intéresse pas à la réalité des faits. Elle cherche à entretenir un soupçon permanent sur l'action policière. Ce que les vidéos ne montrent jamais, c'est la densité du moment, le bruit, la confusion, les ordres contradictoires, la peur, parfois sur le terrain, il n'y a pas de ralenti. Le policier n'a pas le confort du pose triplé. Analyse. Ils doivent décider immédiatement. Et c'est cette différence de temps entre le temps de l'action et le temps du jugement qui crée une grande partie du fossé entre la perception du public et la réalité du maintenant de l'ordre. Et puis il y a une dimension dont on parle très peu auprès du grand public, mais qui est malheureusement une réalité. C'est l'organisation de certains groupes radicaux, contrairement à l'image d'une foule spontanée et désorganisée, une partie de l'extrême gauche fonctionne selon une structure bien rodée pendant les manifestations. On y retrouve généralement trois types de groupes. Le premier, c'est celui de l'action. Ceux qui casse bloc cherchent la confrontation. Ils sont souvent cagouleux sans carte d'identité afin de compliquer l'identification en cas d'arrestation. Les médias les regroupent en général sous le nom de black blocs. Même si black bloc n'est pas un groupe en tant tel, il y a des centaines de groupes dit black blocs, mais on ne va pas rentrer dans ce sujet là.
Speaker 3:Le deuxième groupe d'action, c'est la l team ou groupe juridique. Leur rôle est de venir expliquer aux policiers ce qu'ils ont le droit de faire ou non et de conseiller les manifestants arrêtés en leur expliquant leurs droits. Il faut se rendre compte qu'en réalité, ils utilisent des interprétations très libres des textes de loi dans leurs explications et que leur lecture de leurs droits est très partisan. Leur objectif n'est pas temps de défendre les manifestants sur le plan légal, ce qui doit rester le rôle d'un avocat, mais de créer de la confusion et de mettre la pression psychologique sur la police. D'ailleurs, c'est lestime se réunissent en amont des manifestations et reçoivent des formations d'organisations radicales. Si vous pensez que j'exagère pas de souci, sortez votre smartphone et cherchez sur Google légal team manifestations. Vous allez ouvrir des yeux. Et enfin, il y a la troisième équipe d'action, la record team, ceux qui filent. Ils se présentent souvent comme journaliste indépendant, mais leur approche est avant tout militante leur mission. Produire des images exploitables, couper, monter, diffuser et nourrir un récit prédéfini. Ce n'est pas un hasard. Si certaines vidéos sortent très vite et de manière coordonnée, parfois le jour même des manifestations, ce n'est pas non plus une théorie du complot. C'est une stratégie de communication et elle est très efficace car elle donne un narratif avec des images à l'appui. Peu importe si les images ne montrent pas toute la scène, si elles sont choisies, non pas pour refléter la réalité, mais renforcer le film qu'on veut monter. Le but de tout cela, c'est de rendre la police illégitime dans l'espace public quand chaque intervention est décortiquée sans contexte. Quand l'émotion prime sur le fait la confiance entre les citoyens et le policier s'ode et sans cette confiance, le maintien de l'or devient impossible. Qu'il repose justement sur ce l fragile, la conviction que la police agit pour tous, même dans le désordre. Le maintien d'ordre ce n'est pas propre, ce n'est pas agréable. C'est parfois spectaculaire. C'est une gestion de tension, souvent de chaos. Les policiers, eux n'y vont pas pour se battre, mais pour éviter que les gens se blessent entre eux, que les dégâts ne s'étendent et que la ville ne sombre dans la violence. Ce n'est pas un travail parfait, mais c'est un travail nécessaire. Et à force de juger uniquement à travers des images de quelques secondes, on finit par oublier le contexte, les règles et l'humain derrière tout ça.
Speaker 2:Alors la prochaine fois qu'une vidéo tourne en boucle avant de tirer une conclusion, posez-vous cette question qu'est-ce qu'il y avait avant l'image que je suis en train de regarder? Parce que souvent c'est là que se trouve la vérité.
Speaker 4:La police. Elle ne réalise aucun film sur ses actions. En tout cas, aucun film à destination des réseaux sociaux. Peut-être devrait-elle expliquer son action, expliquer qu'avant l'utilisation des arrosées, par exemple, il y a une analyse qui est réalisée qu'un extrait sonore est diffusé deux têtes en Belgique. C'est un coup de sirène et le texte est le texte suivant manifestants dispersez. Vous nous allons faire usage des moyens spéciaux. Peut-être devrait-elle expliquer que lorsque vous êtes manifestant et que tout le monde autour de vous met des cagoules et commence à casser le bâtiment de l'office des étrangers comme ce octobre deux, évidemment qu'elle va intervenir et probablement faire usage de gaz lacrymogènes. Et donc que ce n'est pas une situation d'avenir que de se retrouver à deux mètres des casseurs, à regarder ou à filmer, voire à les encourager, car vous pourriez respirer un peu de gaz au passage, mais à nouveau, la question à se poser à la suivante, qui a le choix de se tenir à deux mètres des casseurs ou de s'en de s'en éloigner pour se distancier de leur action et de la réaction policière. Est-ce qu'il est sain pour les gens qui restent à deux mètres de casseurs, de se plaindre du fait que la police, en intervenant les a incommodé avec une odeur de gaz? C'est une question que tout un chacun doit se poser et je suis sûr qu'il y aura beaucoup de réponses différentes.
Speaker 5:J'espère que ces pistes de réflexion vous aideront à voir plus clair lors de la mini tornade médiatique qui ne manquera pas d'arriver lors de la prochaine manifestation violente et que mon opinion tranchée que j'énonçais en début de podcast, qui est. Que ce qui choque une partie du public, ce n'est pas la violence en soi, c'est uniquement la violence de la police permettra aussi une petite réflexion interne. Merci d'avoir écouté cet épisode et à très bientôt.