Voix de Flic

S2E5 Hypervigilance, la (re)connaitre pour préserver sa santé mentale

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Bonjour à tous bienvenue dans voix de flic. Dans cet épisode, je vais vous parler d'hyper vigilance, un concept qui peut vous sembler inconnu, mais pourtant tous les policiers en service en souffrent. Je vais vous expliquer ce que c'est pourquoi il est important de se rendre compte qu'on est en hypervigilance. Quelles sont les conséquences dans la vie privée et comment minorer ses mauvais côtés. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, laissez-moi vous raconter un récit qui parlera à tous les policiers. Vous êtes de service aujourd'hui en patrouille dans les rues de votre ville situation classique vous apercevez un véhicule. Vous décidez de faire le contrôle de ce véhicule dont vous avez observé que le conducteur a malheureusement oublié de mettre sa ceinture. Vous déclencher les gyrophares vous communiquez avec le conducteur via le public adresse et vous lui demandez de se ranger sur le côté de nouveaux situations. On ne peut plus classique. Une fois la voiture à l'arrêt, vous sortez de votre véhicule et en vous dirigeant vers le conducteur pour prendre contact. Vous observez immédiatement les alentours et vous vous posez les questions suivantes, suis-je dans un quartier sensible où la situation est susceptible de dégénérer rapidement et de représenter un souci pour ma sécurité et celle de mon collègue questions typiques de n'importe quel policier qui s'apprête à procéder à un contrôle? Deuxième question la voiture est-elle stationnée de façon à représenter un risque d'accident? Existe t. Il un danger pour le conducteur ou pour nous. En posant ces questions et selon les réponses, vous scrutez les alentours tout en maintenant à contact visuel le plus constant possible avec le véhicule et le conducteur, votre cerveau. À ce moment-là, il est occupé à réfléchir à 200 pourcents votre vision périphérique s'étend au maximum et même votre ouï s'améliore. Pour répondre aux questions que vous venez de vous poser en arrivant au contact du chauffeur immédiatement, vous cherchez à voir ses mains ainsi que celles des passagers de la voiture. Dans le même temps, vous entamez une discussion avec le chauffeur et vous essayez de sentir l'ambiance des personnes contrôlées. Est-ce qu'il existe un risque que l'une d'entre elles sort une arme? Est-ce qu'elles vont tenter de prendre la fuite? Est-ce que vous sentez de l'alcool ou de la drogue qui s'échappe par les les vitres du véhicule? Vous demandez aux conducteurs sa carte d'identité sont permis les documents du véhicule. Situation classique. Et pendant que vous êtes occupé à lui demander tout ça, vous faites attention comment vous vous positionner. Vous allez vous positionner de façon à être le moins visible par le conducteur ou par ses passagers pour éviter d'être pris pour cible. S'il y en a un qui sort une arme, le chauffeur vous tend les papiers. Vous les lisez en reculant derrière le véhicule contrôlé. Mais vous ne pouvez évidemment pas perdre de vue ce que font les occupants de la voiture ni ce qui se passe autour de vous. Un oeil sur les papiers, un oeil sur les occupants de la voiture et les oreilles pour ce scanner les alentours. Si vous êtes dans un quartier sensible, évidemment une pierre ou un autre objet pourrait très rapidement vous être lancé dessus. Les papiers sont en ordre. Vous demandez au conducteur de bien attacher sa ceinture et vous ne le verbalisez pas. Vous montez dans la voiture de patrouille avec votre coéquipier et vous reprenez votre route pendant ce contrôle, vous étiez en situation extrême d'hyper vigilante. L'ensemble de vos sens était mobilisé pour accroître la prise d'information. Vos pupilles étaient plus dilatées afin d'obtenir une meilleure vision périphérie périphérique. Votre ouï calibré pour entendre des cris, des mouvements de foule ou un bruit sourd qui indiquerait un projectile votre odorat pour sentir la présence d'alcool ou de drogue. Et pour finir, votre cerveau fonctionnait à fond pour vous permettre de prendre des décisions plus rapides. Cet état, vous allez le maintenir pendant l'ensemble de votre patrouille, un degré variant selon les indicateurs de danger. Est-ce que vous vous êtes déjà demandé pourquoi pendant vos heures de service, vous étiez plus éveillé. Pourquoi vous avez ce sentiment d'être en vie que rien ne pourrait vous arrêter l'impression de réfléchir plus vite, d'être plus vif d'esprit que votre cerveau fonctionne à plein régime. Pour comprendre l'intégralité de mon propos sur l'hyper vigilance, il faut connaître la deuxième partie de cette histoire. Après cette journée de patrouille où vous avez contrôlé plusieurs véhicules et résolu et résolu plusieurs interventions, vous arrivez enfin chez vous et là vous vous assiez dans le fauteuil. Vous sortez votre smartphone ou vous allumez la télé et vous allez débrancher votre cerveau. Vous allez appeler les chaînes ou scroller sur vos Instagram sans vraiment regarder. Votre compagne viens et elle va vous demander comment s'est passée votre journée. Vous allez le répondre. Laconiquement très bien, elle vous demande comment vaut les collègues. Vous lui répondez bois qu'ils sont tous en forme. Tout va bien votre compagne. Elle va continuer de tenter à communiquer avec vous. Mais vous avez juste besoin de souffler et d'avoir là paix après plusieurs questions sans réponse substantielle de votre part, votre compagne s vexe un peu et elle quitte la pièce. Vous vous enfoncez alors encore plus doucement, mais sûrement dans un état de léthargie intellectuelle où vous n'êtes plus capable de faire autre chose que de vous reposer sans rien faire. Ce que je viens de vous décrire, à savoir une hyper productivité pendant votre service. Donc la patrouille et une apathie pendant votre moment de repos correspond au cycle complet de l'hyper vigilance. L'hyper vigilance. C'est quoi l'hyper vigilance? C'est un état de conscience augmenté de toi même et de ton environnement. Tu es plus concentré. Tu décides plus vite te sans son maximum. Résultat, plus de confiance en soi. Plus de réactivité pour faire des marques et des commentaires, parfois même un peu plus d'humour et ce sentiment puissant d'être pleinement vivant. Et pourquoi est-ce qu'on ressent cela quand on est policiers? Parce que dans les métiers où la sécurité n'est pas garantie, la sécurité physique, j'entends ton corps se prépare à intervenir à tout moment. Il met tout le système en alerte, en légère surchauffe. Le travail de policier exige cet état. Il augmente des chances de ne pas te faire blessé pendant le service et de rentrer en un seul morceau à la maison. Mais alors, si c'est si positif ou est le problème, eh bien, l'hyper vigilence donne des avantages à court terme, mais elle a bien évidemment un coup l'énergie brûlée en service. Il faut la récupérer en dehors. D'où. Ce coup de mou après le shift, c'est envie de ne rien faire, juste de se laisser porter. La plupart des policiers se reconna se reconnaîtront après un long service rempli d'action. On a une seule envie cette se mettre dans le fauteuil, de regarder la télé ou de seler des vidéos. On n'a plus de force pour so stabiliser. On a juste besoin qu'on nous foute la paix et qu'on nous laisse en paix. Avant de rentrer dans une explication plus complète du fonctionnement de l'hyper vigilance, il faut comprendre comment on la développe. Quelle est la cause au fond? Des changements psychologiques qui touchent un flic? Est-ce que c'est le contact permanent avec des anciens un peu usés et cyniques? Une hiérarchie qui n'écoute pas le fait d'être témoin jour après jour de violence, de cadavres, de drames familiaux et j'en passais des meilleurs. Ou est-ce que c'est plus profond que ça? Est-ce que c'est lié à la façon dont on finit par voir le monde? Parce qu'il faut être honnête pour être un bon policier. Il faut voir le monde différemment d'un civil. On apprend très vite que le monde peut basculer à tout moment qu'il faut être prêt tout le temps. C'est une autre manière de percevoir la réalité là où d'autres voient une scène banale. Toi, en tant que policier, tu vois toutes les possibilités qu'ont les choses de mal tourné, un geste qui dérape un ton qui monte une poche qui s'ouvre un peu trop vite à ton goût. Chaque situation est d'abord potentiellement dangereuse. Et ce n'est qu'après coup. Une fois que l'attention est redescendue, que tu dis ok, c'était tranquille dans l'univers policier, une situation n'est vraiment sans risque qu'une fois qu'elle est terminée et que la police a quitté les lieux. Et ça, c'est pas du pessimisme, c'est de la survie professionnelle. Parce que tu peux faire 1000 contrôles de véhicule sans aucun problème. Et le 1000 et unième lui y peut complètement mal tourné parce que cette fois-ci, le conducteur était armé parce que cette fois-ci, la cargaison valait le fait de tenter de prendre la fuite. Quitte à t'écraser au passage. Parce que c'est ce contrôle là qui bascule sans prévenir. T'as mal parlé au gars. Tu n'avais pas vu. Il y a des choses qui font que ce moment là tout part en et il faut pour toi, en tant que policier, il faut absolument que tu sois attentif à tous ces petits détails pour pouvoir les prévoir tout simplement. Oui, ce réflexe, on l'entraîne, on le perfectionne. On apprend à tout observer, tout anticiper, tout. Lire un regard, une posture, une respiration, une main qui disparaît dans une poche et sans même s'en rendre compte, le cerveau entre dans un mode particulier. Le mode de l'hyper vigilance, c'est pas un bouton qu'on décide d'activer. C'est une habitude de survie, un réflexe qui finit par s'ancrer dans le corps du policier. On ne cherche plus le danger. On l'attend et à force d'attendre qu'il se présente, on le voit partout. Voilà comme on rentre dedans lentement, naturellement sans traumatisme, sans déclic brutal, juste parce que le métier te forme à prévoir le pire pour ne jamais le subir et ce mécanisme une fois enclenché, il ne se désactive plus aussi facilement. Même quand tu rentres chez toi, même quand tu veux être juste quelqu'un de normal dans un monde normal, ce mécanisme y sera toujours dans ton cerveau, juste derrière tes pensées. Alors l'hyper vigilance, comment ça fonctionne? L'hyper vigilance et pas juste un état d'alerte. C'est un vrai cycle. Une montagne russe biologique. T'es en service ton corps carbure à plein régime. Tu vois tout, tu entends tout. Tu resens tout ton cerveau tourne plus vite que jamais. C'est grisant est à cette impression d'être en vie que rien peut t arriver. Et puis quand tu rentes chez toi, plus rien le corps redescend, parfois brutalement comme un Mané et qu'on arrête tout d'un coup tétais à fond, prêt à réagir à la moindre menace et soudain. C'est le néant. Alors ton corps bascule dans l'extrême inverse. La fatigue, la lassitude est parfois même l'apathie ça. Moi, je l'appelle le grand huit biologique de l'hyper vigilance en service. Tu vis à 200 hors service t'es à plat. Et le pire, c'est que ce cycle, il recommence pratiquement tous les jours. T'as rarement le temps de récupérer parce qu'entre deux chiffres, ton corps n'a pas les 18 à 24 heures dont il aurait besoin pour revenir à la normale. Le résultat de tout ça, c'est que t'es bloqué dans une oscillation permanente entre trop-plein d'énergie en service et rien du tout à la maison. Et cette mécanique biologique finit par grignoter un peu ta vie perso, parce qu'il ne faut pas être Einstein pour comprendre que si à la maison, t'es fatigué, distant, absent, bas et proche, eux y comprennent pas toujours ce qui t'arrive. Y voit quelqu'un d'épouser qui répond toujours à côté de la plaque qui se ferme, qui veut pas causer qui veut pas être engagé dans des trucs sociaux et après tu leur racontes tes histoires au boulot ou là t'es un gars hyper proactif, hyper tourné vers les autres, tout le temps, plein d'énergie et évidemment les gens, ils ne comprennent pas. Ils comprennent pas qu'il y a deux toi, ils savent pas. Et ce qu'ils savent pas, c'est que ton corps, il est encore sur le terrain quand toi t'es rentré depuis longtemps. Et l'hyper vigilant. Ce n'est pas seulement qu'une question de stress, c'est vraiment une dynamique biologique. C'est un grand huit intérieur et tant qu'on n'apprend pas à le gérer, c'est malheureusement lui qui prend le volant. L'impact de l'hyper vigilance sur la vie du policier, Ce cycle émotionnel intense non contrôlé peut rendre le policier moins impliqué dans les relations avec sa famille. Dans les relations sociales et le pousse à s'attacher encore plus fortement à la relation avec son métier. Avec le temps, la vie personnelle du policier devient secondaire. Tout ce qui touche au boulot procure une stimulation mentale et physique et physique intense. C'est la phase haute, tandis que le quotidien hors-service devient fade et et insignifiant face basse. Et ce phénomène entraîne un désengagement progressif des aspects liés. Des aspects non liés à la police et une rupture émotionnelle avec ses proches. Évidemment, tout ça est renforcé par le fait que le métier de policier est un métier identitaire et donc qu'on ne le quitte pas vraiment en sortant du commissariat, on est lic 24 heures sur 24. Quand on parle d'hyer vigilance excessives. Il y a des signes qui ne trompent pas. Et souvent, ce sont les proches qui les repèrent avant le policier lui-même. Le premier, c'est l'isolement à la maison. Après les services, beaucoup deviennent silencieux, presque absents. Pas par mauvaise bonté, juste parce que le corps et la tête sont viés on évite les conversations, on s'effondre dans un fauteuil ou devant la télé. Et sans s'en rendre compte, on délègue tout le reste. Les enfants, les repas, les décisions du quotidien, c'est pas de la fainéantise. C'est juste une fatigue de survie, mais pour le partenaire ou la famille, évidemment ceci, silence là. Eh bien, bien, il devient très, très vite lourd à porter parce que les gens ne comprennent pas ce qui vous arrive. Le deuxième signe. C'est un désintérêt total pour tout ce qui n'est pas police ou policier. Les discussions de famille, les projets, les sorties, tous apparaît fade. Et quand on participe à une conversation, on finit toujours par ramener le sujet au boulot sans le vouloir. En fait, on ferme la porte à ceux qui ne vivent pas dans ce monde-là. On les exclut et à force, évidemment, de les lectures, eux se sentent exclus et c'est très difficile pour eux. Faites le test quand vous êtes après une nuit, par exemple, le lendemain de nuit, quand vous êtes en train de discuter avec des amis et que vous vous sentez pas du tout dans la conversation que vous êtes crevé, vous n'avez pas envie d'être là que vous voulez juste qu'on vous foute la paix. Si jamais votre copine ou un peu, je vous demande de raconter la dernière poursuite à pied que vous allez faire. En deux minutes chrono en deux secondes chrono, vous vous allez passer de complètement crever fatigué. Vous n'avez pas envie d'être là à vous raconter l'histoire et vous la revivez à vous donner toutes les détails. Vous êtes à fond dans la conversation. Vous débordez d'énergie tout simplement. Pourquoi ce que votre cerveau? Il a reconnu une matière policière. Et donc il a ré enclenché le mode hyper vigilance. Alors il y a aussi la difficulté à décider pour soi. Hors service, beaucoup de viennent passifs. On remet tout à plus tard les projets, les démarches, même les vacances. Et en fait, finalement, c'est le partenaire qui finit par un peu tout gérer et sans sans rencontre. On s'éloigne chacun de son côté parce que le partenaire, évidemment, il n'est pas très heureux de tout gérer. Et chaque fois qu'il vous demande, vous dites, ah comme tu veux comme ça te fait plaisir. Et en fait, on ne on ne prend plus de décision. Dans son privé. Alors il y a un autre sujet, un peu délicat à traiter. C'est l'infidélité. Alors l'infidélité, elle ne naît pas toujours d'un manque d'amour, mais plutôt d'un déséquilibre. La phase haute du métier. Donc la phase l'hyper vigilance, celle de l'action de l'adrénaline. Et bien, ça procure une vraie excitation. On est à 100 vivants. On réfléchit 200 plus vite. Bref, on est la meilleure version de nous. Mêmes. Et à côté de ça, à la maison, on est la moins bonne version de nous même, c'est à dire zéro. On a envie de rien. Tout nous prend la tête. On veut juste qu'on nous foute la paix. Évidemment, dans ce contraste, il y a des liens très forts qui se créent avec les collègues parce qu'on est en phase haute. Et il y a des contextes très intenses à la maison, parce que là on est en charge basse en phase basse. Et donc, du coup, évidemment, on se dispute avec sa copine alors que au boulot, tout va bien avec avec ses collègues. alors ces relations, elles sont très vibrantes sur le moment, mais elles sont rarement durables. Beaucoup de collègues pourront expliquer que ils ont tenté ce genre de démarche. On va dire ça comme ça, et c'était plus souvent pour le moins, bien que pour le mieux. Un des derniers symptômes de l'hyper vigilance. C'est un peu le syndrome du avant d'être policier. Moi, je faisais ça avant. Je faisais du sport avant, je bricolait avant jouais un instrument avant, je voyais du monde et puis en fait, sans s'en rendre compte, bah, tout ça a disparu. Pas vraiment par choix, mais plutôt par flemme parce qu'on n'a plus d'énergie entre les faces d'hyer vigilance au boulot avec des descentes brutales à la maison. Il reste plus beaucoup de place pour les autres choses pour faire du sport, pour aller so stabiliser avec les copains pour faire des hobbies. Donc, en fait, on se rend compte qu'avant la police, souvent, on avait beaucoup de hobbies et après la police, il ne reste plus que un ou deux. Alors si vous vous reconnaissez dans les signes ou si vous reconnaissez quelqu'un dans ces signes là, ça ne fait pas d'eux des gens faibles. C'est juste que le boulot nous impose cette hyper vigilance et ça montre just que notre corps et notre esprit n'ont plus l'équilibre nécessaire à simplement fonctionner normalement. Et c'est peut être le moment de surprendre en main avant que la fatigue ne fasse le reste. Maintenant qu'on a compris comment fonctionnait l'hyper vigilance, quels étaient les risques et les problèmes qu'on pouvait avoir à cause de l' vigilance? On va quand même un peu parler solution. Alors quand on parle d'hyer vigilance, on peut avoir l'impression que c'est un engrenage inévitable, mais ce n'est pas vrai. Le premier pas, c'est de comprendre le cycle, de savoir qu'il existe déjà et qu'il agit sur toi, même quand tu crois le maîtriser, juste le fait de le reconnaître, de le nommer ça chance déjà quelque chose, parce qu'à partir de là, tu peux anticiper ses effets au lieu de les subir. Ensuite, il faut essayer de se créer une routine pour passer du travail à la vie privée. Un temps de transition, ça peut être ne pas rentrer, ne pas rentrer directement du boulot à la maison, prendre 10 ou 15 minutes pour redescendre. Marcher un peu, écouter de la musique, rester seul dans la voiture. Peu importe, chacun aura ses petites marotte, mais ce moment, ça sera passé du mode opérationnel au mode civil sans des moments de transition comme ça. Le risque, c'est que tu vas ramener ton stress à la maison et que tout le monde va le sentir, évidemment. Et ça va te permettre d'initier la transition du cycle entre hypervigilance et hypo vigilance. Le troisième point, passer à mon avis. Et ça, c'est un conseil personnel, c'est qu'il faut garder une activité qui appartient. Ce n'est pas une activité de flic, pas un truc qui tourne autour du boulot. C'est faire du sport, bricoler, faire de la photo de la peinture n'importe quoi, du moment que sa aide à recentrer et que sa tête a vider un peu la tête et à penser à toi. C'est pas un luxe. C'est juste un outil pour garder l'équilibre. La quatrième chose à mettre en place, c'est d'en parler pas pour raconter ton service ou vider ton sac, mais juste pour dire ou tu en es, c'est con. Mais quand tu rentres dire, voilà, je suis fatigué. Je vais me mettre dans ma bulle pendant 30 minutes. Au moins, les gens le savent. Ils se disent pas, il faut rien devant la télé. Il est encore ré occupé à s greer sur son GSM. Il s'en fout du reste. Non, c'est juste, j'ai besoin de calme. Je le dis et parce que si on dit rien, en fait, les autres, ils pensent qu'on s'en fout. Et là, ça peut être un mauvais moment pour que les tensions s'installent en fait. Et alors si jamais dans ce que j'ai dit plus haut, il y a des gens qui se reconnaissent, c'est que ça crée des gros problèmes personnels. Il ne faut pas hésiter à se faire aider chez que c'est assez tabou dans le milieu policier ou. On pense qu'on va tout régler en serrant les dents et en continent en avancée, me voir un p petit ou rejoindre un groupe de parole. Ce n'est pas un signe de faiblesse. C'est une façon de rester solide dans la durée et on n'a pas besoin d'attendre, d'attendre, de craquer pour agir. En résumé, pour réussir à surpasser du vigilance, il faut comprendre le cycle. Faire une vraie coupure après le service, essayer de garder un maximum d'activités personnelles en dehors de la police. Il ne faut pas hésiter à communiquer clairement avec son entourage et demander de l'aide si nécessaire. Ça, c'est comme pour tous les autres problèmes liés à la police. C'est en mettant des stratégies comme ça qu'on peut faire une carrière complète de 42 ans à la police sans un moment ouvrier. Un peu. Quoi? J'espère que cet épisode vous aura permis de comprendre un peu plus la réalité policière. Que vous soyez flic conjoint ou entourage d'un policier, l'hyper vigilance est essentielle au métier, mais elle ne doit pas gouverner notre vie entière. Comprendre le phénomène et ses dérives permet clairement de protéger ce qui compte le couple, la famille, l'équilibre et la santé mentale du policier. Merci de m'avoir écouté et à la prochaine.