
Escargot - News & Culture in Simple French
Apprenez le français en écoutant des nouvelles et des histoires courtes à propos de la France. — Learn French through news and short stories about France.
🇫🇷Bonjour !
Je m'appelle Nicolas. Je suis professeur de français depuis plus de 20 ans au Japon. Chaque semaine, je vous parle pendant quelques minutes de l'actualité et de la culture françaises. Pourquoi "Escargot" ? Parce que je parle lentement et de façon simple pour que vous compreniez tout. Et parce que c'est un plat français délicieux. Bon appétit !
🇬🇧Hello !
My name is Nicolas. I've been a French teacher for more than 20 years in Japan. Every week, I talk about French culture and news for a few minutes. Why "Escargot" ("Snail" in English) ? Because I slowly speak in a simple way so that you can understand everything. Also because it's a delicious French dish. Bon appétit !
🇯🇵こんにちは!
ニコラと申します。私は日本で20年以上フランス語の教師をしています。毎週、フランスのニュースや文化について短く話します。
なぜ「エスカルゴ」なのか?それは、皆さんがきちんと理解できるように、かたつむりのようにゆっくりとそして簡潔に話すからです。そして、エスカルゴは美味しいフランス料理だからです。ボナペティ!
Escargot - News & Culture in Simple French
UE-Mercosur : la colère des agriculteurs et des écologistes français 😡 - DELF B1 - Niveau intermédiaire - Compréhension orale / Listening test
Transcript link / Lien de la transcription :
https://www.buzzsprout.com/2374277/episodes/16744192
Cette transcription n'a pas été générée par intelligence artificielle (no AI). C'est le texte que j'ai moi-même écrit pour préparer l'épisode.
Aujourd'hui, je vous explique pourquoi la France et surtout ses agriculteurs s'opposent à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur.
Liens de vidéos sur le sujet :
Débat : https://youtu.be/VYUC_PYF2do?si=UUd1P7XnnreRTISM
Macron : https://youtu.be/t250ZNppT3k?si=HK4F1mMjW4V9PcCa
Le dessous des cartes - Émission d’Arte (recommandée) : https://youtu.be/l4jcAmJEk5w?si=nQ6fZkIWUFS0roVM
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Le Salon international de l’agriculture a refermé ses portes dimanche dernier (le 2 mars). C’est un rendez-vous incontournable pour les professionnels de l’industrie agro-alimentaire et les politiciens, mais aussi pour de nombreux curieux et gourmands qui viennent découvrir les produits du terroir, souvent en compagnie de leurs enfants. « Incontournable », ça veut dire qu’on ne peut pas le contourner, c’est-à-dire l’éviter, et qu’il faut absolument y aller. Par exemple, la Tour Eiffel est un monument incontournable de Paris. Dans l’épisode de la semaine dernière, je vous ai expliqué que le Salon de l’agriculture était un rendez-vous incontournable mais parfois dangereux pour les politiciens car ils doivent souvent faire face à des gens en colère : un œuf sur la tête d’Emmanuel Macron, de la farine sur l’ancien président François Hollande et des insultes pour Nicolas Sarkozy. Bref, si cela vous intéresse, écoutez l’épisode du 28 février.
Samedi 22 février, le jour de l’ouverture, le président Macron s’est rendu comme d’habitude au Salon de l’agriculture. Il a cependant dû écourter sa visite à cause d’une attaque au couteau qui a eu lieu ce jour-là à Mulhouse, dans l’est de la France, pas très loin de Strasbourg et des frontières allemande et suisse. « Écourter sa visite », ça veut dire qu’il a dû repartir plus tôt que prévu, un peu comme le président ukrainien Zelensky à la Maison Blanche la semaine dernière.
Les agriculteurs profitent souvent du Salon de l’agriculture pour protester contre la politique de l’État français ou de l’Union européenne. L’année dernière, les agriculteurs étaient très en colère contre Emmanuel Macron. Ils l’accusaient de les abandonner et de ne pas chercher à trouver des solutions à leurs problèmes. Après avoir discuté avec eux, le président avait réussi à les calmer un peu en leur faisant quelques promesses. Cette année, bien que de nombreux agriculteurs ne soient pas du tout satisfaits de la politique du gouvernement, M. Macron n’a pas eu de problème particulier lors de sa visite au Salon de l’agriculture. Il est vrai, comme je l’ai déjà dit, qu’il n’a pas pu rester très longtemps. Il faut aussi dire que l’opposition du président au traité de libre-échange avec le Mercosur a un peu rassuré les paysans. En revanche, ces déclarations n’ont pas fait plaisir au président brésilien Lula qui a accusé son homologue français de faire du protectionnisme. Le Mercosur, c’est un peu l’équivalent de l’Union européenne pour l’Amérique du Sud. Cette zone de libre-échange existe depuis 1991 et elle regroupe cinq pays : le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et depuis 2023 la Bolivie. Le Vénézuela en faisait autrefois partie mais il en a été suspendu en 2016 pour des raisons politiques, apparemment. Quelques autres pays tels que le Chili et le Pérou y sont également associés sans être membres.
Le libre-échange (faites bien l’enchaînement entre les deux mots), c’est un système économique dans lequel on réduit beaucoup ou supprime carrément les tarifs de douane pour favoriser les échanges commerciaux entre les pays. Le contraire, c’est le protectionnisme. La récente décision du président Trump de fixer certains droits de douane à 25% est une mesure protectionniste car elle a pour but, selon lui, de protéger l’économie des États-Unis.
En ce moment, le Mercosur semble traverser une crise. Le président argentin Javier Milei, qui a récemment offert une tronçonneuse à Elon Musk, a menacé il y a quelques jours de quitter le Mercosur et de se rapprocher des États-Unis. Le président argentin ultra-libéral est en effet très proche de Donald Trump. Une tronçonneuse, c’est une scie à chaîne mécanique qui sert (normalement) à couper du bois. Dans les années 1970, un film d’horreur américain mettait en scène un assassin qui utilisait cette machine-outil pour tuer ses victimes. En français, ce film s’appelle « Massacre à la tronçonneuse ». Le titre original, c’est « The Texas chainsaw massacre ». J’avoue qu’Elon Musk m’a rappelé ce personnage qui m’avait fait faire des cauchemars quand j’étais adolescent ! Il m’a fait peur. Mais revenons au Mercosur qui est l’abréviation de « El Mercado comùn del Sur » en espagnol, c’est-à-dire « le marché commun du Sud » en français. J’espère que ma prononciation n’est pas trop mauvaise. J’ai étudié cette langue au lycée mais mon niveau est malheureusement catastrophique. C’est dommage. J’aurais bien aimé regarder le film Emilia Perez sans avoir besoin de lire les sous-titres. Ce film a récemment gagné deux oscars et de nombreux autres prix. Son réalisateur (Jacques Audiard) est français mais les actrices et les acteurs sont hispanophones, c’est-à-dire qu’ils parlent espagnol. Bref, pardon pour cette nouvelle digression. Revenons au sujet du jour.
De nombreux agriculteurs français sont opposés à l’accord de libre-échange UE-Mercosur car ils jugent que cela créerait une situation de concurrence déloyale. En effet, les produits agricoles sud-américains (la viande, les fruits et les céréales, par exemple), sont bien moins chers que ceux d’Europe, mais ils ne sont pas soumis aux mêmes règles environnementales qui sont beaucoup plus strictes sur le Vieux Continent. Le Vieux Continent, c’est l’Europe, par opposition au Nouveau Monde qui fait référence à l’Amérique. Les règles ne sont pas les mêmes sur les deux continents. Le problème pour les agriculteurs européens, c’est que cela leur coûte très cher de respecter ces règles. Et forcément, leurs produits sont plus chers. C’est pour cela qu’ils estiment que c’est de la concurrence déloyale.
Par exemple, aux Jeux olympiques, si un sportif utilise des produits dopants (c’est-à-dire des drogues) pour courir plus vite et ainsi gagner la médaille d’or, ce n’est pas juste pour les autres athlètes qui respectent les règles, n’est-ce pas ? C’est un peu ce que ressentent les paysans européens puisque ceux d’Amérique latine ne sont pas obligés de respecter les mêmes règles et peuvent ainsi vendre leurs produits bien moins cher (NB : pas de S à la fin car le mot « cher » a ici une fonction d’adverbe). Selon Marine Tondelier, la leader du principal parti écologiste français, sur les 500 pesticides autorisés au Brésil et en Argentine, 150 sont interdits en Union européenne. Elle affirme aussi qu’il n’existe aucune garantie pour que ces produits toxiques soient interdits à l’importation en Europe. Dans un débat filmé dont je vous mets le lien dans la description, un économiste la contredit. Pour lui, il faut plutôt laisser le choix aux consommateurs en indiquant clairement la provenance des produits. Mais selon l’écologiste, il sera impossible de vérifier d’où viennent les divers ingrédients utilisés pour produire cette nourriture industrielle. Marine Tondelier craint qu’on retrouve dans nos assiettes du bœuf élevé aux hormones ou du poulet lavé avec du chlore (un produit désinfectant qu’on trouve dans les piscines), ce qui est formellement interdit en Europe. Elle alerte également l’opinion publique sur la déforestation qui risque d’être aggravée par l’accord avec le Mercosur. En effet, pour cultiver du soja, d’énormes espaces de forêt d’Amazonie doivent être coupés. Enfin, la pollution causée par les transports est selon elle un non-sens à l’heure du réchauffement climatique (= la terre devient de plus en plus chaude). Les défenseurs des animaux se disent quant à eux horrifiés par le problème des fermes-usines, ces établissements d’élevage industriel très présents en Amérique où dans certains cas les animaux ne voient jamais la lumière du jour.
Attention, bien que je me sente très concerné par les problèmes d’environnement et des conditions de vie des animaux d’élevage, je ne fais que répéter ce que j’ai lu et entendu. Je ne connais pas grand-chose à l’agriculture donc je ne porte aucun jugement sur les agriculteurs d’Amérique du Sud de manière générale. Et je ne critique pas le Brésil ou l’Argentine non plus. D’ailleurs, de nombreuses affaires très choquantes de maltraitance animale dans des fermes françaises ont été révélées par les médias. Les Argentins et les Brésiliens ne sont pas les seuls à faire ce genre de choses horribles. La France ne peut donc pas vraiment donner de leçon sur ce sujet.
La France n’est pas le seul pays européen voulant bloquer l’accord signé avec le Mercosur : la Pologne, l’Irlande, l’Autriche et les Pays-Bas y sont également opposés. L’Italie semble aussi avoir rejoint cette opposition en décembre dernier. Au contraire, l’Espagne et l’Allemagne ainsi que d’autres pays de l’UE y sont très favorables. Certains opposants à ce traité le résument par cette phrase : « viande argentine contre voitures allemandes ». Il faut tout de même reconnaître que ce traité de libre-échange profiterait aussi à certains secteurs économiques français : les producteurs de vin et certaines grandes marques comme L’Oréal, Vuitton ou Chanel, par exemple. Cet accord leur permettrait en effet d’augmenter leurs ventes sur le continent sud-américain, notamment au Brésil où les cosmétiques et les produits de luxe français semblent très populaires. Les médias n’ont pas beaucoup parlé des constructeurs automobiles français Renault, Peugeot et Citroën. Les voitures françaises sont peut-être moins populaires en Amérique du Sud. Je ne sais pas mais apparemment, les clients riches préfèrent Mercedes, Audi et Porsche. Je peux les comprendre eh eh eh…
Malgré l’annonce d’Ursula von der Leyen (la présidente de la Commission européenne) d’un accord signé entre le Mercosur et l’UE le 6 décembre dernier, l’histoire ne semble pas terminée. Au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a promis que la France continuerait de protéger ses agriculteurs en essayant de bloquer cet accord. Mais selon plusieurs spécialistes, cela s’annonce difficile…
Pour finir, je vous propose un petit test pour vérifier que vous avez bien tout compris. Avant de faire cet exercice, je vous conseille d’écouter à nouveau cet épisode en faisant des pauses et en prenant des notes à l’écrit. Essayez de résumer le plus possible le texte pour répondre aux questions et peut-être reformuler, c’est-à-dire le dire de manière différente. Vous êtes prêt(e)s ? Je commence.
Test de compréhension orale
1. Pourquoi le président Macron n’a pas eu beaucoup de problèmes au Salon de l’agriculture cette année ?
Réponse : Premièrement, parce qu’il n’a pas pu y rester longtemps à cause d’un attentat terroriste qui a eu lieu ce jour-là. Ensuite, parce que les agriculteurs sont contents que le président s’oppose à l’accord entre le Mercosur et l’Union européenne.
2. Le Mercosur, qu’est-ce que c’est ?
Réponse : C’est une zone de libre-échange d’Amérique du Sud regroupant 5 pays. Entre ces pays, il n’y a pas de tarifs de douane pour favoriser le commerce. C’est un peu l’équivalent sud-américain de l’Union européenne.
3. Pourquoi les agriculteurs français s’opposent-ils à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur ?
Réponse : Parce qu’ils pensent que cela installera une situation de concurrence déloyale. En effet, les produits des pays membres du Mercosur sont bien moins chers que ceux de l’UE mais les règles environnementales et sanitaires ne sont pas les mêmes sur le deux continents. Les paysans français pensent donc que ce n’est pas juste.
4. Pourquoi, selon certains opposants à ce traité, celui-ci est plus favorable à l’Allemagne qu’à la France ?
Réponse : Il permettra à l’Allemagne de vendre beaucoup de voitures sur le continent sud-américain.
5. Pourquoi ce traité serait tout de même en partie favorable à la France ?
Réponse : Parce que quelques grandes marques de luxe et de produits cosmétiques pourront augmenter leurs ventes dans les pays membres du Mercosur.