Escargot - News & Culture in Simple French

La France reconnaît officiellement l'État de Palestine - Le discours de Macron aux Nations Unies expliqué en français simple - DELF B1 - French Intermediate Level

Subscriber Episode Escargot Simple French Episode 95

This episode is only available to subscribers.

Escargot Premium - Simple French

Exclusive access to premium content!

Send us a text

Aujourd’hui, je vais vous parler du discours sur la Palestine qu’Emmanuel Macron a donné aux Nations Unies, à New York, lundi 22 septembre. J’ai beaucoup hésité à faire ce choix parce que c’est un sujet extrêmement sensible, délicat. Mais j’ai quand même décidé de vous expliquer ce que le président français a dit. 

Lien de la vidéo de l'extrait du discours de M.Macron aux Nations Unies (avec des sous-titres) : https://youtube.com/shorts/4BbA7m_NFQY?si=MRSmn_sm9Oapc4Qx


Lien BuyMeACoffee : https://buymeacoffee.com/escargotfrenchpodcast/e/461622

C'est bien sûr gratuit (free) pour vous, mes chers membres  😉

Bonjour,

Merci beaucoup de vous être abonné(e) à Escargot Premium. J’espère que vous trouverez cela intéressant.

Aujourd’hui, je vais vous parler du discours sur la Palestine qu’Emmanuel Macron a donné aux Nations Unies, à New York, lundi 22 septembre. J’ai beaucoup hésité à faire ce choix parce que c’est un sujet extrêmement sensible, délicat. Mais j’ai quand même décidé de vous expliquer ce que le président français a dit. En revanche (= mais / however), bien que je puisse (= pouvoir au subjonctif) comprendre la joie et la colère des uns et des autres, je ne ferai aucun commentaire personnel car je ne suis pas du tout un spécialiste du Moyen-Orient (Middle East). Je suis juste un professeur de français. Tout ce que je peux vous dire, en tant que simple être humain, c’est que comme la plupart des gens, je souhaite que cette guerre prenne rapidement fin, que tous ces innocents arrêtent de mourir, surtout les enfants, et que les familles déchirées puissent retrouver leurs proches kidnappés. Ça me fend le cœur (it breaks my heart) de voir toute cette souffrance, surtout que dans ma vie, j’ai eu aussi bien des amis juifs que des amis musulmans.

Dans cet épisode, je vais seulement vous relire plus lentement une partie du discours d’Emmanuel Macron et essayer de vous l’expliquer en français simple. Je vous conseille de regarder la transcription parce que ce sera beaucoup plus clair pour vous, je pense. Vous trouverez le lien de la vidéo dans la description, là où vous pouvez aussi trouver le lien de la transcription en PDF de l’épisode, que vous pouvez télécharger (= download) gratuitement sur le site BuyMeACoffee. 

Bien, je vais d’abord lire une partie de son discours. Ce sont entièrement les paroles d’Emmanuel Macron, je n’ai rien rajouté. Ensuite, je vous l’expliquerai. Voici ce qu’il a déclaré :

« Je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine. C’est dans ce cadre aussi que je pourrai(s) décider d’établir une ambassade auprès de l’État de Palestine dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi. Rien ! Rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza. Rien ! Tout commande au contraire d’y mettre un terme définitif maintenant, à défaut de l’avoir fait plus tôt, pour sauver des vies. (…) Et la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien n’enlève rien aux droits du peuple israélien que la France a soutenu dès le premier jour. (…) Nous disons notre compassion aux Israéliens et exigeons avant tout autre chose que tous les otages encore détenus par le Hamas soient libérés sans aucune condition. (…) Cette reconnaissance de l’État de Palestine est une défaite pour le Hamas, comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite, nourrissent des obsessions antisionistes et  veulent la destruction de l’État d’Israël. » Fin du discours. 

Bien, je vais maintenant essayer de vous expliquer ça simplement. 

Dans la première phrase, il dit « Je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine. » « Reconnaître », ça veut dire « accepter l’existence ». Voici un autre exemple d’utilisation de ce verbe : quand on a eu un enfant, il faut le reconnaître officiellement, dire « oui, c’est bien moi le père ». 

Ensuite, M. Macron a dit « C’est dans ce cadre aussi que je pourrai(s) décider d’établir une ambassade auprès de l’État de Palestine dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi. ». « Dans ce cadre », ça veut dire « dans cette situation organisée avec des règles ». « Dès lors que », ça veut dire « à partir du moment où / à condition que ». Un otage (« hostage » en anglais), c’est une personne qui a été kidnappée. De nombreux Israéliens ont été pris en otages le 7 octobre 2023, et il en reste encore beaucoup qui sont détenus, c’est-à-dire privés de liberté. Et généralement, quand des terroristes ou des criminels prennent en otage quelqu’un, ils demandent une rançon, c’est-à-dire de l’argent ou un service en échange de la libération de l’otage ou des otages. « Un cessez-le-feu », c’est l’arrêt des combats, des batailles. « Cesser », ça veut dire « arrêter ». Et « feu », c’est « fire » en anglais. Attention à la prononciation, ce n’est pas « Cessez-le-fou » ! . « Fou » = crazy ». Dans cette phrase, M. Macron utilise un temps spécial pour la conjugaison des verbes : le futur antérieur. « Antérieur », ça veut dire « avant ». Il dit « (…) dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi ». On utilise ce temps pour insister sur le fait qu’un événement a lieu avant un autre dans le futur. Par exemple, je dis souvent à mon fils de 8 ans « tu pourras jouer quand tu auras fini tes devoirs ». Ça veut dire que d’abord, il doit finir ses devoirs et qu’ensuite, et seulement après ça, il pourra jouer. Et le président français dit un peu la même chose. En d’autres termes, il veut dire « Pour que la France reconnaisse officiellement la Palestine et y établisse une ambassade, il faut d’abord que tous les otages israéliens soient libérés (verbe au subjonctif) et qu’on arrête les combats. Vous comprenez ? En fait, il pose des conditions claires à cette reconnaissance. Au fait, j’ai mis le S entre parenthèses à la fin du verbe « je pourrai(s) » parce que dans les sous-titres de la vidéo, il y a un S, ce qui signifie que le verbe est au conditionnel. Mais moi, je trouve cela bizarre. Je pense plutôt que le président a utilisé le futur simple, ce qui montre qu’il est optimiste. Le conditionnel, c’est juste pour une hypothèse qui ne se réalisera peut-être pas. Ce serait étrange que M. Macron dise ça, à mon avis. 

Ensuite, il dit « Rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza ». Cela signifie que selon lui, il n’y a plus aucune (= 0) bonne raison de faire la guerre à Gaza. « La poursuite », ça vient du verbe « poursuivre », qui est un synonyme de « continuer » dans ce contexte. 

Dans la phrase suivante, il dit « Tout commande au contraire d’y mettre un terme définitif maintenant, à défaut de l’avoir fait plus tôt, pour sauver des vies ». « Tout commande au contraire d’y mettre un terme définitif », ça signifie « Tout montre qu’il est nécessaire d’arrêter définitivement la guerre ». « à défaut de l’avoir fait plus tôt », ça veut dire « nous ne l’avons pas fait avant (mais il faut le faire maintenant) ».

Ensuite, M. Macron dit : « Et la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien n’enlève rien aux droits du peuple israélien que la France a soutenu dès le premier jour ». Ici, le président essaie de calmer la colère de certaines personnes en leur disant : « Ne vous inquiétez pas, mes amis israéliens, ce n’est pas parce que nous reconnaissons les droits des Palestiniens que nous allons arrêter de vous soutenir, vous qui êtes nos alliés depuis le début de la création de l’État hébreu d’Israël. « Hebrew » se prononce (et s’écrit) « hébreu » en français. Comme je l’ai dit dans un autre épisode bonus, on ne prononce pas le H aspiré. Ok ? « Dès le premier jour », ça veut dire « depuis le début » mais on insiste pour dire « tout de suite ». Par exemple, dans un autre contexte on pourrait dire « je te téléphone dès mon arrivée (ou) dès que j’arrive (= « as soon as I arrive »), c’est-à-dire tout de suite après mon arrivée.

Dans la phrase suivante, le président français insiste encore sur l’amitié franco-israélienne en disant « Nous disons notre compassion aux Israéliens et exigeons avant tout autre chose que tous les otages encore détenus par le Hamas soient libérés sans aucune condition ». « Exiger », ça veut dire « demander très fermement ». On ne laisse pas le choix à la personne, quand on exige quelque chose. Quand on est en colère, on peut dire par exemple « J’exige qu’on me fasse des excuses ! ». Le verbe est au subjonctif car il y a deux sujets de verbes différents. La compassion, c’est le fait de partager les sentiments de quelqu’un, de la tristesse ou autre chose, quand quelqu’un est mort, par exemple. « Avant toute autre chose » (avec l’enchaînement), ça veut dire « en priorité ». Et vous remarquez que j’ai fait un enchaînement entre « toute » et « autre ». J’ai connecté phonétiquement les deux mots. « Sans », c’est le contraire de « avec » ; et « aucune », c’est le féminin de « aucun », qui signifie « zéro ». Cela signifie donc en anglais, si je ne me trompe pas : « without any condition ». « Sans aucune condition ». Et là, il faut faire la liaison avec le son [z] entre les deux mots (« sans aucune »). 

Et voici la dernière phrase : « Cette reconnaissance de l’État de Palestine est une défaite pour le Hamas, comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite, nourrissent des obsessions antisionistes et veulent la destruction de l’État d’Israël ». « Défaite », c’est le contraire de « victoire ». M. Macron veut donc dire que, selon lui, le Hamas a perdu. Au fait, les Français ne prononcent pas le H de « Hamas ». Bien. « Attiser la haine antisémite », ça veut dire « influencer les gens pour qu’ils détestent les Juifs ». On utilise le verbe « attiser » pour le feu aussi. « Attiser le feu », c’est le faire grossir, en soufflant dessus par exemple. Au mois de juillet dernier, en Provence, comme j’en ai parlé dans un de mes épisodes, le vent a attisé le feu. À cause du vent, le feu s’est propagé plus rapidement. On dit aussi, de façon un peu métaphorique, que certains attisent la haine dans leurs déclarations publiques. Le mot « haine » est de la même famille que le verbe « haïr » (dont on ne prononce pas le H aspiré) qui se traduit par « to hate » en anglais. « Haïr », c’est beaucoup plus fort que « détester ». Hitler haïssait les Juifs, par exemple. 

Dans un autre contexte, si on déteste très fortement quelqu’un, on peut dire « Je hais cette personne ! ». Attention, on ne fait pas l’élision (avec un apostrophe) avant un H aspiré. Il ne faut donc pas dire « j’hais » ; sinon, ça sonne comme le verbe avoir (« j’ai »). On parle aussi de « discours de haine » = « hate speech ». En France, la liberté d’expression est très limitée dans ce domaine. Il y a beaucoup de choses qu’on ne peut pas dire en public car c’est considéré comme de l’incitation à la haine. Un humoriste français, qui s’appelle Dieudonné, a par exemple plusieurs fois été attaqué en justice et condamné pour des propos jugés antisémites, c’est-à-dire contre les Juifs. 

Dans la deuxième partie de la dernière phrase, M. Macron parle des gens qui « nourrissent des obsessions antisionistes ». Alors, le mot « antisioniste » désigne les gens qui sont contre l’existence de l’État d’Israël. Les gens sionistes sont au contraire pour. Une personne antisioniste est quelqu’un qui est contre Israël, mais qui ne déteste pas forcément tous les Juifs. Les gens qui détestent tous les Juifs sont des antisémites. Pour finir, dans cette phrase, le verbe « nourrir » signifie « développer ». En général, on utilise plutôt ce verbe pour le fait de prendre de la nourriture. « Je me nourris » signifie « je mange et je bois ». « Je nourris mes enfants » signifie « je donne à manger et à boire à mes enfants ». Bref, Emmanuel Macron veut dire qu’il y a des gens qui essaient d’influencer les autres pour que de plus en plus de gens détestent les Juifs. 

Voilà, je vais m’arrêter là. Cet épisode était plus difficile que d’habitude, n’est-ce pas ? Mais j’espère que vous avez bien compris grâce à mes explications. N’oubliez pas de regarder la vidéo dont j’ai extrait ce texte. Le lien est dans la description. Avant de vous quitter, voici un petit test de compréhension orale, pour vérifier que vous avez bien tout compris. 

Compréhension orale 

1) Qu’est-ce que le président Macron a annoncé à New York lundi dernier ? 

Réponse : Il a annoncé la reconnaissance de l’État palestinien par la France. 

2) Grâce à cela, qu’est-ce qu’il pourra faire ?

Réponse : Il pourra établir une ambassade auprès de l’État de Palestine.

3) Quelle(s) condition(s) pose-t-il à cela ? Quelles sont les conditions ? 

Réponse : Il faut d’abord que tous les otages israéliens soient libérés et qu’il y ait un cessez-le-feu, c’est-à-dire que les combats s’arrêtent. 

4) Est-ce qu’il pense que la guerre à Gaza est encore nécessaire ? Justifiez votre réponse.

Réponse : Non, il pense que « rien ne justifie plus cette guerre », c’est-à-dire qu’il n’y a plus aucune raison de la continuer, selon lui. 

5) Comment essaie-t-il de calmer la colère des gens qui sont contre la reconnaissance de l’État de Palestine ? 

Réponse : Il rappelle l’amitié et le soutien de la France pour Israël depuis le début de l’existence de l’État hébreu. 

Voilà, c’est fini. Vous trouverez les réponses dans la transcription de l’épisode. Encore une fois, pour l’obtenir, cliquez sur le lien du site BuyMeACoffee qui est dans la description de l’épisode. 

Merci de m’avoir écouté et à la semaine prochaine pour un nouvel épisode bonus réservé aux abonnés. Bon week-end !