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Récits Russes : L’Ukraine fait partie de la Russie
Cette mini-série spéciale du podcast 4 Minutes dévoile comment la Fédération de Russie utilise les mots comme des armes. Nous nous concentrons sur les narratifs – des récits qui déforment la réalité, divisent la société et sapent la confiance dans les institutions démocratiques. Épisode après épisode, nous montrons comment ces histoires naissent, pourquoi elles sont efficaces et comment y résister. Chaque épisode dure environ quatre minutes et se consacre à une narration, une affirmation ou une technique de manipulation. Une série pour comprendre comment, aujourd’hui, on mène la guerre sans fusils – avec des mots.
Nous poursuivons notre mini-série spéciale Récits russes, dans laquelle nous cherchons à comprendre comment les événements historiques, les références culturelles et les identités linguistiques sont détournés à des fins politiques. Aujourd’hui, nous nous penchons sur l’un des récits fondamentaux de la propagande russe, qui a servi de justification à l’invasion de l’Ukraine et qui reste encore aujourd’hui un pilier central du discours du Kremlin : l’Ukraine fait partie de la Russie. Ce récit repose sur des slogans tels que « un seul peuple, une seule langue, une seule histoire », et vise à remettre en cause l’existence même de l’Ukraine en tant qu’État souverain.
Du point de vue russe, l’Ukraine n’est pas présentée comme une nation indépendante, mais comme une partie détachée de la Rus’ de Kiev, puis de l’Empire tsariste, et enfin de l’Union soviétique. Cette vision ne repose pas sur des sources historiques objectives, mais sur des interprétations biaisées qui ignorent les différences linguistiques, culturelles et politiques du peuple ukrainien. La langue ukrainienne est dénigrée comme un « dialecte rural du russe », l’histoire de Kiev est annexée à l’identité russe, et l’indépendance ukrainienne est présentée comme le fruit d’une manipulation occidentale.
Le pouvoir russe affirme à plusieurs reprises qu’il n’existe aucune différence essentielle entre Russes et Ukrainiens, car selon cette idéologie, les deux peuples font partie du soi-disant « monde russe ». Cette idée sert de base à la doctrine du Russkiy Mir, une idéologie qui cherche à unifier tous les « Russes » au-delà des frontières étatiques, justifiant ainsi les ingérences dans les affaires des pays voisins. Dans ce cadre, l’identité ukrainienne est perçue comme une illusion ou comme le résultat de la propagande étrangère.
Ce récit s’est pleinement manifesté en 2014, lors de l’annexion de la Crimée, que le gouvernement russe a présentée comme la restitution d’un territoire historiquement russe. Le soutien aux séparatistes du Donbass, puis l’invasion de 2022, ont été justifiés de la même manière : une libération de « nos frères » contre l’influence occidentale et le « nazisme ». Selon cette vision, l’Ukraine n’est pas un acteur légitime, mais un espace que la Russie peut manipuler selon ses propres intérêts.
Dans ce récit, l’histoire est reformulée et instrumentalisée. Des événements clés comme la Rus’ de Kiev, la vie des saints Cyrille et Méthode ou l’épopée cosaque sont réécrits pour s’intégrer dans un cadre de « grande histoire commune russe ». Les héros ukrainiens sont passés sous silence ou discrédités, tandis que les souverains impériaux russes sont présentés comme des unificateurs et des protecteurs. Même les événements majeurs du XXe siècle, comme la famine du Holodomor, sont niés ou minimisés dans la version russe, pour préserver l’image d’un passé unifié.
Une partie de cette stratégie consiste en une russification culturelle et linguistique systématique des territoires sous contrôle russe. L’enseignement est adapté aux programmes russes, les symboles ukrainiens sont interdits, les monuments sont déboulonnés et remplacés par des symboles russes. L’espace public est contrôlé par l’État, qui veille à imposer la version russe de l’histoire et de l’identité. Ainsi se construit une réalité alternative dans laquelle l’Ukraine, en tant que nation distincte, n’aurait jamais existé.
L’objectif de ce récit n’est pas seulement de justifier les actions passées, mais aussi de préparer le terrain pour de futures expansions et pour les ambitions géopolitiques à long terme de la Russie. Si l’Ukraine est présentée comme un État inexistant ou artificiel, il devient plus facile de justifier son occupation, la russification de sa population et l’effacement de son identité culturelle. Ce discours permet également de minimiser la résistance de la population locale, en la présentant comme un simple produit de la « propagande occidentale ».
Les discours russes sur le « peuple commun » dissimulent souvent une volonté de centraliser le pouvoir et de réaffirmer le contrôle sur les régions que la Russie considère historiquement comme faisant partie de sa sphère d’influence. Ce récit n’est donc pas qu’une interprétation alternative de l’histoire, mais un outil actif de guerre informationnelle, destiné à détruire l’identité ukrainienne et à affaiblir sa légitimité sur la scène internationale.
Merci d’avoir écouté un nouvel épisode de la mini-série Récits russes. Si vous souhaitez mieux comprendre comment ces récits fonctionnent et se propagent, retrouvez-nous aussi sur les réseaux sociaux : TikTok, Instagram, Facebook et X.
Le prochain épisode sera publié vendredi et portera sur un autre thème récurrent de la propagande russe : l’Occident comme agresseur et monde moralement corrompu. À très bientôt !