Communiste en tabarnak!

Introduction à Communiste en tabarnak!

Spartacist Season 1 Episode 1

Gab et Vincent, militants de la Ligue Communiste Internationale, lancent leur podcast: Communiste en tabarnak! Un podcast sur la crise de la gauche, et comment en sortir.

Bonjour à tous, moi c'est Vincent. Moi c'est Gabriel. On est tous les deux militants de la Ligue Communiste Internationale et bienvenue au premier épisode de Communiste en Tabarnak. Communiste en Tabarnak. C'est quoi le but de ce podcast, Bonne question. Bon, ça commence par le constat qu'il un problème dans la gauche. Et ce qu'on veut essayer de faire, c'est de... donner des réponses à ce problème dans la gauche. quel problème on parle en fond? Bon, où commencer? Les problèmes dans la gauche? Bon, écoute, je pense que la première chose que les gens remarquent quand ils voient l'extrême gauche de loin, c'est qu'elle est totalement atomisée, qu'il y a plein de différents groupes qui ont plein de différences, puis que personne ne peut vraiment expliquer pourquoi tous ces groupes existent et c'est quoi leur différence. C'est quand tu vas aux manifestations, mettons... soit Paris, ou à Montréal, ou ailleurs dans le monde. On dirait un marché aux puces. Un marché aux puces de comme 10 groupes qui vendent 10 journaux différents, mais qui souvent ont souvent exactement les mêmes titres. plus ou moins les mêmes slogans, plus ou moins les mêmes titres. C'est ça que c'est évidemment dans l'extrême gauche, là. Puis ouais, c'est un gros bordel. Puis même dans la gauche moins radicale en général, dans l'époque actuelle, c'est quoi qu'on voit? C'est certainement pas la montée des forces de gauche, que ce soit... sur n'importe quel continent. C'est certainement une montée de la réaction si on pense à Trump aux États-Unis évidemment, mais en Europe, c'est quelles forces politiques vraiment montent. RN en France, AFD en Allemagne, Reform UK en Angleterre, etc. Pour beaucoup, c'est évident que la gauche, ça va pas très bien, mais en même temps, c'est contester au sein de la gauche même. donc, une partie de ce qu'on essaie de faire, c'est au moins essayer de réveiller la gauche qui... pense que les choses vont très bien pour l'extrême gauche, qu'il y a un problème. Il y a problèmes si on définit, mettons, la gauche est fracturée, la gauche est faible, la gauche... C'est quoi le problème? C'est juste ça? Mais ça c'est les questions vraiment évidentes qui sont les plus apparentes de l'extérieur. Mais si on regarde vraiment le problème de fond, la question la plus fondamentale, c'est que l'extrême gauche n'a pas d'impact sur la lutte de classe. Pas vraiment en tout cas. Bon, on peut discuter des différents pays, il y a quand même beaucoup de variations parce que c'est pas vrai que partout l'extrême gauche... est totalement déconnecté de la classe ouvrière. Par exemple, au Québec, c'est vraiment un exemple flagrant où l'extrême gauche a sa petite bulle, puis le mouvement ouvrier a sa petite bulle, puis il n'y a pratiquement aucun contact entre les deux. C'est sa grosse bulle, parce que le mouvement ouvrier est vraiment fort au Québec, mais l'influence de la gauche marxiste dedans, zéro. Mais quand tu regardes dans les luttes vraiment sociales importantes, comme de la grande échelle, puis on essaie de voir où l'extrême gauche joue vraiment un rôle déterminant. comme pour faire avancer la lutte des travailleurs. En fait, ce n'est pas le cas nulle part et c'est une situation qui existe depuis très longtemps. Mais si on regarde un pays comme la France mettons. Tu regardes des organisations comme Lutte Ouvrière, révolution permanente, nouveaux partis anti-capitalistes, révolutionnaires. Eux, toutes leurs leaders, c'est des travailleurs. En tout cas, moi, dans le cas d'LO, mais je pense que c'est le cas pour ces autres-là, LO par exemple, a quand même des milliers de membres qui sont dans leur vaste majorité. des ouvriers. quand on dit... évidemment... Vas-y. Ben écoute, Lutte Ouvrière oui ils ont beaucoup, tu sais, couche vraiment importante de militants ouvriers, puis c'est vraiment une de leurs forces, mais eux-mêmes ne pensent pas qu'ils peuvent jouer un rôle déterminant dans les événements. En fait, ils sont assez clairs là-dessus. Ouais, ils explicitement, en chez eux... période est réactionnaire, mais il n'y a rien qu'on puisse faire. le but, c'est plus moins de garder les idées du communisme en vie. pour une prochaine période future. Et pour ceux qui ne le savent pas, la Ligue communiste internationale, ça c'était vraiment une de nos caractéristiques durant toute la post-soviétique. C'était qu'on pensait qu'on ne pouvait rien faire aujourd'hui et qu'on devait juste garder en vie les idées du communisme. Ça c'est un peu le camp LO Donc ils ont des travailleurs, mais en même temps ils sont explicites qu'ils n'ont pas d'influence. les autres? Les autres. Bon, sans rentrer dans les détails. Parce qu'on fera d'autres épisodes sur ces groupes-là où on va rentrer en plus de détails. Je pense que le constat rapide qu'on peut faire, c'est que si tu regardes la France, même si l'extrême gauche a quand même des racines dans la classe ouvrière la classe ouvrière en général est en train de bouger vers la droite en France. tout cas, en grande partie, le Front national a la majorité, si je ne me trompe pas, des travailleurs en France. Ou du moins un pourcentage vraiment élevé de ceux qui votent. Et donc politiquement, ce que la gauche pousse dans son travail de tous les jours est en total décalage avec le sentiment dominant plus ou moins dans la classe ouvrière. Exact. Aussi avec toute la démoralisation après année, année, année de défaites. Tu lis les journaux de gauche, c'est Allez, à l'offensive, à l'offensive. C'est un clash vraiment, je pense. entre ce que la masse des travailleurs pensent de la lutte de classe, puis vraiment, ce qu'est la gauche dit. Donc, il y a la crise. D'un autre côté, si on veut faire ce podcast, c'est aussi parce qu'on pense qu'on a certaines réponses à donner à cette crise. Bon. Pourquoi? Pourquoi et quelles réponses? Ben, ça vient un peu de notre parcours particulier. Donc, nous deux, on a joint la Ligue Communiste Internationale en 2014, au Québec, évidemment. sorti de la grève de 2012, qui était plus ou moins comme notre baptême politique. Pour ceux qui ne pas la grève de 2012? Ah oui, la grève de 2012, c'était ce grand mouvement étudiant au Québec qui a vraiment forgé toute une génération, pas mal de militants, énorme mouvement étudiant. Je n'rentrerai pas dans les détails, mais c'est peu près ça. nous, suite à ce mouvement étudiant-là, on bouge vers la gauche, on découvre le Marxisme, etc., puis on rejoint la Ligue communiste internationale, qui est, comme tu disais, qui était une organisation comme ultra stérile. qui était explicite qu'on pouvait rien faire aujourd'hui. nous, ce qui nous attirait... Oui, en même temps, c'est ce qu'on voulait parce que nous, ça faisait comme deux ans qu'on courait partout, qu'on allait à tous les manifs. Manif, après manif, après manif. On voulait un cadre théorique plus solide. Donc c'est plutôt dans le sens d'étudier Marx, Lenin, Trotsky, avec ça nous... Ça nous attirait. Comme ce côté un peu théorique, abstrait, comme plus sérieux. Surtout, écoute, ici, la compétition était pas très difficile dans la gauche québécoise. À l'époque. Quand tu voulais quelque chose de moindrement sérieux ou une formation moindrement sérieuse, je dirais qu'il y avait... En tout cas, je n'entrerais pas dans toutes les groupes, mais il y avait Alternatives Socialiste y avait La Riposte, le PCR aujourd'hui, y avait... Mais le PCR! Juste pour parler de la confusion, l'autre PCR qui est maintenant mort. Les Maoistes qui s'appelaient le PCR, je pas où ils sont rendus aujourd'hui, En tout cas, la compétition n'était pas très forte, en fait. La gauche était assez petite, assez muscule. Donc on rejoint cette organisation-là qui est vraiment stérile, est vraiment sectaire qui est vraiment... Qui n'a pas vraiment une perspective pour la période. Mais quand même, point que je veux faire, qu'est-ce qui nous a gagné? En tout cas, pour moi, c'était vraiment déterminant. C'était vraiment la question de l'Union Soviétique et le fait que la LCI ait vraiment... S'est vraiment battu jusqu'au bout pour défendre l'Union Soviétique. Et aussi toute la perspective trotskiste sur l'Union Soviétique, ça, pour moi, ça a vraiment décliqué. plein de problèmes que... C'était clé en effet. Parce que vraiment, puis on va en reparler dans d'autres épisodes, le test vraiment fondamental pour tous les groupes marxistes, je pense, au 20e siècle, c'est-à-dire dans l'après-guerre, après la deuxième guerre mondiale, c'était vraiment de lutter pour la défense de l'union soviétique contre le stalinisme certainement, mais aussi être là au poste au moment où l'union soviétique allait s'écrouler, La LCI reste en fait la seule tendance vraiment qui a vraiment jeté tous ses forces dans cette bataille-là. Et quand on a rejoint, on était vraiment impressionné par la ligue communiste internationale. Évidemment. Bon, peut-être sans aller dans tous les... Sans aller dans tous les détails. C'est facile, mais essentiellement on a passé à partir de 2016. Mais en fait, depuis notre entrée, la vie interne était en crise. Ce qu'il faut comprendre, c'est que la vie interne de la LCI était en crise depuis plus ou moins la chute de l'Union Soviétique. Constamment. Constamment. Et je pense que beaucoup d'autres organisations dans la gauche, c'est un peu semblable. Bon, la crise devient plus aiguë, moins aiguë à différents moments. tu sais, on avait vraiment de but. On ne savait pas c'était quoi notre but dans cette période historique. En fait, comme j'ai déjà dit, notre but c'était on va attendre pour un futur moment où la lutte de classe sera plus forte. Et là, on va pouvoir jouer un rôle. Exact. Je pense que c'est partagé aussi dans la gauche. Après l'effondrement de l'Union soviétique, le triomphe du libéralisme de la démocratie libérale et tout ça, un certain développement économique aussi. Je pense qu'à peu près tous les groupes Marxistes se sont retrouvés dans des situations où ils devaient justifier à nouveau leur existence. Puis tu as eu différentes réponses fausses à cette question. Donc on rentrera plus en détails, c'est ça, nous, la nôtre, c'était vraiment... On garde le flambeau, les livres et tout ça au chaud pour la prochaine période. Et puis bon, va skipper un peu toutes les luttes internes. Il a eu une grosse bataille en 2017 sur la question nationale, évidemment dans laquelle on était pas mal impliqué. Je sais pas, tu veux tu en dire un peu plus sur ça? Non, c'est ce qui nous a mis un petit peu, qui nous a apporté un petit peu plus dans la direction de la Ligue communiste internationale. Et après ça, pense qu'on peut sauter plus ou moins à la pandémie. La pandémie vraiment, je parlais des tests tantôt, comme l'Union soviétique était un test de période, la pandémie c'était un autre de ces tests. C'était une crise énorme tout d'un coup. un changement de période radicale qui met toutes les organisations au test, c'est vraiment là que tu testes les métaux des organisations, puis nous notre groupe essentiellement c'est totalement effondré. Et donc il y a eu un effondrement et bon encore une fois on sent passer dans tous les détails mais pendant environ un an on a eu une discussion de plein de débats qui menaient absolument nulle part. Quelles questions secondaires ou des questions ou des débats idiots. Tu sais, bon, il y avait des nuances. Il y avait quand même une importance à ces débats-là. Il y avait au fond une fraction qui voulait gauche, qui voulait faire un tournant vers la gauche, que le parti fasse un tournant vers la gauche. Mais c'était tout posé de manière très abstraite, totalement divorcée de ce qui se passait dans le monde. Oui, oui. Ça nous a pris un an pour réaliser, c'est juste quand on a commencé à travailler sur la COVID puis la réponse à la pandémie qu'on a réalisé, Lénine, quand il écrit sur la première guerre mondiale, il dit que la tâche des communistes, c'est d'offrir, d'utiliser les crises de la bourgeoisie pour avancer la lutte pour la révolution. ça fait un an que nous, est juste en discussion interne sur comme des discussions d'il a 10 ans ou je sais pas quoi, totalement déconnectées la crise mondiale qui se déroulait sous nos yeux. C'est Puis c'est à ce moment-là qu'on a commencé à... Ça semble vraiment... idiot de le dire, mais que le rôle des marxistes, c'est de guider la lutte de classe, telle qu'elle se pose maintenant, toujours en gardant en vue la lutte pour le pouvoir ouvrier, évidemment, pour la révolution, mais pour la mettre dans le chemin qui amène dans cette direction, en fait. C'est en partant des conditions actuelles qu'il faut que tu interviennes dans ces conditions-là. Ça semble un idiot, mais en fait, c'est le seul rôle des marxistes. Mais comme on a déjà touché un peu, y a plein de groupes qui, aujourd'hui, nient ça. Donc, il y a Lutte Ouvrière qu'on a déjà mentionné. Mais il a le PCR au Québec qui sont les grantistes On les appelle les grantistes RCI. Ouais, RCI, le... L'Internationale Communiste Révolutionnaire Eux, c'est un peu différent. Eux, pensent que comme on est dans une période révolutionnaire et tout le vient vers le communiste, mais plus ou moins que si tu leur demandes c'est quoi les tâches aujourd'hui, qu'est-ce qu'il faut faire? Mais il faut recruter au parti. dans quel but, qu'est-ce que le parti fait exactement maintenant pour avancer la lutte de classe? T'as pas vraiment de réponse en fait. Non. Qu'est-ce que les syndicats doivent faire? Comment est-ce qu'on peut combattre telle ou telle loi? Comment on combat la montée de la droite? Comment est-ce qu'on... Je sais pas moi, comment on défend les trans ou les noirs? T'sais, toutes ces questions-là. Il faut une révolution. Il faut qu'on ait un certain seuil de membres à partir duquel on peut commencer à faire des choses. on a dix mille membres, on pouvoir partir ci et cela Et puis bon, il faut la révolution. La révolution, c'est la solution en tout. Donc au final, tu arrives à la même place que ceux qui disent le communisme c'est bien, il a rien qu'on peut faire aujourd'hui. En fait, ils se rejoignent. Enfin, voilà, ces deux bouts là. Donc c'est ça, dans notre organisation, on a eu ce processus de lutte interne puis de réorientation. Ça l'a culminé dans notre conférence internationale de 2023. On a quand même essayé de tirer des grandes leçons assez larges sur la période historique. On essaie de comprendre c'est quoi vraiment l'échec de la gauche. dans la dernière période historique. Donc ça, c'est une chose que je pense qu'on a une contribution qu'on peut faire. Parce qu'en fait, ce qu'on a fait, c'est qu'on a regardé notre propre crise interne. On a essayé évidemment d'y offrir des réponses politiques de qu'est-ce qu'on avait manqué au niveau de la pandémie, comme tu as parlé, au niveau d'autres interventions aussi. Mais ensuite, ce qu'on a fait, c'est qu'on l'a aussi étendu parce qu'on a conclu après la pandémie que le fait qu'on s'était écroulé, c'était la preuve que ce qu'on avait fait auparavant. C'était pas correct parce que, évidemment, quand il a des gros moments de crise, c'est vraiment tout le travail préparatoire d'avant qui est mis au test. Donc nous, on a manqué le test. Merde. Donc on a travaillé pour évidemment se refaire un métal. Mais on a aussi regardé ailleurs dans la gauche. Y a-t-il des gens qui ont fait mieux, en fait? Puis t'sais, dans la vaste majorité des cas, tous les groupes ont juste soutenu les mesures du gouvernement pendant la pandémie, plus ou moins. pas mal, essentiellement, 99 % de la gauche a plus ou moins abandonner une perspective indépendante de classe. Une petite parenthèse, comme déjà juste d'avoir essayé de trouver vraiment une explication politique à notre crise, c'est déjà un accomplissement en soi. Parce que quand tu regardes beaucoup des luttes politiques qui se font dans la gauche, souvent c'est un peu la raison pourquoi personne ne comprend rien, c'est parce que souvent c'est des conflits personnels, c'est des lignes politiques à moitié développées, pas claires. pas clair. En fait, on avait assez d'expérience un peu dans les luttes confuses du passé pour savoir qu'on ne voulait pas répéter exactement la même chose et que ce processus de blâmer quelqu'un ou d'un groupe de personnes pour XYZ, c'est pas utile. Ça fait pas vraiment avancer le mouvement du tout. Et aussi, fait, de juste comprendre, de comprendre juste notre propre crise, juste en regardant notre propre nombris, ça n'aide en rien non plus. Il faut essayer vraiment de mettre la crise. notre crise interne en relation avec ce qui se passe dans le monde et ce qui se passe dans le reste de la gauche. C'est toujours ça, les crises dans n'importe quelle groupe de gauche, c'est toujours lié d'une manière ou d'une autre à ce qui se passe dans le monde et aux pressions de classe qui s'exercent sur le parti. Toujours. Mais donc, on s'est tourné vers la gauche, ce que je voulais dire, c'est qu'on a compris que notre crise interne et son expression particulièrement aiguë avec l'écroulement pendant la pandémie était complètement liée à la crise de toute la gauche, dans toute la période. Ça, je pense que c'est important de le mentionner parce que, notre écroulement avec la pandémie, on a conclu tout le travail préparatoire qu'on avait fait, du moins après la chute de l'Union soviétique, était... Il y peut-être des interventions ici-là qui étaient bonnes ou des actions particulières bonnes, mais de manière générale, notre orientation était juste fausse durant toute la période. On rentrera en détail, évidemment, plus comment exactement, mais... Puis, c'est en regardant dans le reste de la gauche qu'en fait, personne n'a vraiment offert une orientation vraiment... révolutionnaire et marxiste dans la période post-soviétique qui répondait vraiment aux défis posés à cette époque-là dans le sillage de la chute de l'URSS, de la victoire du libéralisme et de l'hégémonie américaine. Donc après cette réorientation théorique en grande partie, pas uniquement parce que c'était quand même lié avec des débuts au moins ont avaient compris qu'en fait... Faut intervenir dans le monde! Faut donner des réponses aux problèmes maintenant qui se posent aux travailleurs. Donc on commençait à faire ça. Donc déjà c'était un pas. Puis tout en continuant une lutte politique à l'interne. Ouais, mais c'est ça, une lutte politique en interne parce que ce qu'on a réalisé aussi c'est que c'est pas parce que tu changes ce que t'écris sur le papier que toutes les vieilles pratiques disparaissent. Puis ça a été tout un processus en fait de tester des idées puis d'intervention pour comprendre un peu comment, comment intervenir de manière marxiste, dans toutes sortes de différentes... sorte de luttes différentes. Et aussi, fait, un truc important aussi, c'est que c'est, c'est notre, on a une organisation internationale qui est petite, mais quand même comme avec une présence à travers plusieurs pays, ont des situations politiques très différentes. Donc, on aussi une expérience à essayer de comprendre comment est-ce que les questions politiques fondamentales se posent de manière différente dans un pays différent et du travail de, pour développer une compréhension des conditions matérielles dans un pays donné et développer un programme qui est révolutionnaire concret à un pays en particulier. C'est justement pendant la pandémie avec des confinements, les morts et toute cette crise là, c'était en cherchant à donner des réponses, par exemple, à nos camarades au Mexique et au Québec aussi, qu'on a commencé à regarder notre propre histoire, l'histoire de notre propre tendance par rapport à la révolution permanente. c'est-à-dire son approche aux questions nationales et coloniales, c'est-à-dire la lutte des communistes dans les pays qui sont opprimés par l'impérialisme, l'Amérique latine, l'Afrique, l'Asie, etc., qu'on en fait commencé à regarder que tout le cadre que notre tendance avait, non seulement dans la période post-soviétique, mais même depuis ses fondements dans les années 60, était en fait une fausse lecture de Trotsky sur cette question précise-là. Je mentionne ça parce que c'est quand même important dans notre réorientation. C'est fondamental, mais peut-être... Un peu plus simple, on voyait pas les luttes de libération nationales comme vraiment un moteur pour la lutte de classe, comme un levier pour la lutte de classe. On faisait une division vraiment rigide entre, les luttes de classe, là tu as les luttes nationales. Quand tu as des situations de lutte nationale intense, notre orientation c'est plutôt de dire, il faut mettre les luttes nationales de côté. une diversion pour faire les luttes de classe. pour revenir à Lutte Ouvrière encore, C'est plus ou moins la même chose, encore, que d'une version je pense assez caricaturée, mais... Plus ou moins pareil, en C'est pareil, tu sais, si regardes la Palestine, qui est évidemment un des conflits les plus importants en ce moment, il y a une grosse partie de la gauche, vraiment, qui leur approche, c'est on va avoir une perspective de classe, OK? Mais pour eux, ça veut dire, on met de côté la question nationale. Alors que c'est... Faut juste regarder le conflit en Palestine deux minutes pour voir que c'est absurde. d'essayer de poser une solution aux conflits palestiniens sans lutter pour la libération nationale de la Palestine. Donc encore une fois, c'était un de nos propres problèmes politiques à notre organisation, mais qui touchait vraiment un problème de fond dans la gauche. Oui, Qui avait été partiellement touché en 2017, mais qui vraiment été, je pense, résolu, ou du moins que la question a vraiment été approfondie puis résolue de manière claire en 2023, je pense. Oui. Une autre question, une autre raison pourquoi on veut faire ce podcast, c'est parce que on a ces leçons politiques de notre expérience et une fois qu'on a commencé à développer ces leçons, on pensait, wow, on va essayer d'ouvrir un dialogue avec la gauche, puis nos idées vont vraiment avoir une conséquence dans la gauche. Mais en fait, pas vraiment. Écoute, un peu, peu, minimalement. Mais ce qu'on a réalisé un petit peu en changeant notre propre approche, c'est que bon, on était probablement un des groupes les plus... Détestés....sectaires et détestés. Ouais, d'accord. Mais si tu regardes comment ce que les autres groupes interagissent entre eux, c'est ça qu'on a réalisé un peu en sortant notre propre bulle. En fait... C'est comme ça un peu partout. Tout le monde est super sectaire. Tout monde se déteste dans la gauche. Tous les groupes sont tous méfiants l'un envers l'autre. C'est impossible d'avoir juste un débat puis une discussion franche de fond. D'essayer vraiment... Discuter vraiment des questions de fond puis d'avoir un débat juste franc et honnête. On essaie toujours de marquer des points. On t'a eu sur cette question-là, on t'a eu sur cette question-là. Et en fait, ça reflète un peu le manque de confiance. de tout le monde. Comme personne n'a vraiment une idée très claire de ce qu'il faut faire, chacun est un peu... Cherche à monter sa propre organisation en calant l'autre sur une question. vraiment en ayant des grosses barricades, pour sceller ton groupe des autres groupes. qu'une fois que tu commences à discuter, tu réalises que les différences sont souvent pas si importantes ou du moins pas claires. Ce qu'on dit, c'est pas que tout monde devrait juste oublier ses différences et s'unir sur n'importe quelle base. Mais ce qu'on pense, c'est qu'il faut une clarification politique. que les lignes dans la gauche actuelle reflètent pas en fait une polarisation de classe fondamentale. Quand tu dis une polarisation de classe fondamentale, j'imagine tu fais référence, mettons, à la scission dans le mouvement ouvrier autour de la Première Guerre mondiale, mettons. C'est clair. Avant, tu avais les partis socio-démocrates, la majorité soutiennent la Première Guerre, Lénine dit scission, puis là, t'as les partis communistes qui se mettent en opposition à la guerre. C'est comme une division dans le mouvement ouvrier qui est principielle et de classe. Mais si tu regardes les différents groupes... entre le CWI... Ça c'est le Comité pour une Internationale Ouvrière. Et l'ISA? L'Alternative Socialiste Internationale... On connait juste leur nom en anglais, je les suis pas mal en anglais. C'est quoi leur différence? C'est vraiment pas clair, il eu une scission dernièrement... Il y a quelques années mais c'est pas clair, il semble que... Peter Taaffe les a mis dehors. Personne comprend rien. Je me souviens quand je vais aux manifs, ils distribuent des tractes. Généralement, ils ont pratiquement le même titre. Il n'y a aucune distinction claire. Donc, les lignes dans la gauche, vraiment, reflètent aucune scission de principe. Il aucune clarté politique. Aussi parce que dès qu'il a un conflit, on claque la porte. on fait une scission, et on fait une expulsion, puis on fait un autre groupe, ça règle le problème. Mais le problème avec ça, c'est qu'on arrive jamais au fond des questions. En fait, notre propre organisation aussi, on a eu des scissions vraiment pourries qui ont vraiment juste contribué à rendre... À désorienter le mouvement en général. Exact. Puis aussi à... Tu sais, on parle du groupe internationaliste, puis nous, qui ont les a essentiellement purgés, puis d'une manière totalement pourrie. mais ça va créer deux groupes virtuellement identiques. Avec beaucoup d'animosité. Énormément d'animosité. Puis tu peux pas avoir une discussion. Avec une atmosphère complètement empoisonnée. Et puis... Donc c'est ça. C'est ça le but du podcast. qu'on aimerait ça, ultimement, avoir un dialogue avec le reste de la gauche. Ouais. Et en partie, on veut faire ça. Donc dans un premier temps, on va essayer juste d'expliquer certaines des leçons que nous on a tirées de notre expérience à date comme militants. On va essayer aussi de rentrer un petit peu plus dans différents groupes, différentes questions si c'est plus spécifique. Regarder c'est quoi les problèmes dans l'extrême gauche, essayer de les déballer un peu. Mais ultimement ce qu'on veut vraiment c'est essayer d'avoir un débat à travers le monde francophone vraiment. Nous on connaît le mouvement ouvrier québécois assez bien et aussi on a une certaine familiarité avec le... en France. En France, ouais. Oui, on est des Québécois, on a quand même fait des voyages, toi un peu plus que moi, mais quand même, était là. On a fait en fait plusieurs des batailles, on a fait, je pas, on était présents à... En 2016, à la loi El Khomri, dans les deux batailles de retraite. De retraite, ouais. Donc c'est ça. Et aussi pour plusieurs... Une dernière mouvement. Ouais, différentes. Donc on va essayer quand même de donner une perspective à la France. J'espère que les Français peuvent nous suivre. Ouais, ça a été de la petite challenge, là, mais... Donc... Et aussi, en tant que Québécois, on a bien l'idée de dire c'est quoi le problème avec le mouvement ouvrier français. Quand même, là! On a bien cette idée. Ouais, ouais. Mais ouais, de donner un peu d'idées. Mais on va aussi le faire pour le Québec. Il n'y aura pas de discrimination. On a nos problèmes, aussi. Ouais, C'est très profond, en Finalement, le titre... Pourquoi est-ce qu'on a... Ah, communiste en tabarnak là. Pourquoi on a choisi ce titre-là? écoute, déjà communiste, bien, toutes les podcasts dans la gauche, souvent les noms, c'est... le PCR, le podcast communiste révolutionnaire, c'est quoi les autres podcasts dans la gauche? Bien, c'est tout le nom de leur groupe C'est tout le nom de leur groupe, c'est très comme... En anglais, on a Spark Talk, qui est quand même un petit peu différent, mais tu c'est un jeu sur Spartacist, talk, parler. On voulait refléter un peu le climat un informel qu'on veut donner à ces discussions. Oui, bien sûr, on est des militants de la communiste internationale. Ce qu'on dit, c'est évidemment la politique de la Ligue communiste internationale. Mais c'est pas... voulait pas faire nécessairement un podcast officiel qui est la Ligue comme officiel, pour... Particulièrement si on invite d'autres personnes pour ça. Puis je pense que en tabarnak, c'est... On voulait s'assumer. Oui, s'assumer. On est Québécois, on va pas commencer à essayer de le cacher. On peut pas vraiment le cacher. Fait que pourquoi pas l'assumer? puis ça va attirer l'attention. Pour expliquer aux Français en tabarnak qu'est-ce que ça veut dire, il y a un double sens. Communiste en tabarnak, ça peut vouloir dire t'es vraiment très communiste, ultra communiste, ou alors communiste en tabarnak, ça peut vouloir dire communiste en colère. Les deux reflètent assez bien notre état d'âme. Ouais, je pense aussi. Je pense que c'est un beau choix de en effet. Donc, ça a conclu notre premier épisode. On va essayer de faire ça le plus régulièrement possible. Évidemment, rentrer en profondeur dans des questions. Aujourd'hui, c'était vraiment juste se présenter. Qu'est-ce qu'on fait? C'est quoi un peu notre objectif? Likez si vous aimez, partagez si vous aimez. Abonnez-vous peu importe où vous suivez ce podcast-là. On va essayer de sortir ça régulièrement. Puis de faire du contenu un petit peu intéressant, qu'il y ait un petit peu de débat, qu'on change un petit peu les choses dans la gauche, où c'est toujours tout carré et personne ne peut parler entre eux. Voilà, c'est ça. Suivez-nous. À la prochaine.