Une touche d'INSPIRATION par Guillemette Moreau

Prise de Décision et BIAIS COGNITIFS

Guillemette Moreau

NON, nous ne sommes pas rationnels dans nos décisions !
Nous avons l’illusion de raisonner et d’évaluer des options de manière neutre, mais dès la prise en compte des informations disponibles, nous filtrons allègrement…


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► Qui suis-je ?
Guillemette Moreau, coach de dirigeants, coach de carrière, formatrice en entreprise, je souhaite partager mes découvertes et outils pour aider à un monde professionnel plus heureux, motivé et efficient !

► Pour me contacter :
Courriel : contact@guillemettemoreau.com
https://www.linkedin.com/in/guillemette-moreau/

Bonjour,

aujourd'hui je vous parle d'un de mes sujets favoris :

la prise de décision. C'est un sujet crucial pour les dirigeants en organisation, c'est un sujet typique de coaching et je fais aussi régulièrement des ateliers, des formations sur le sujet mais c'est aussi un sujet crucial pour chacun de nous quand il s'agit de choisir une nouvelle voiture ou le lieu des prochaines vacances familiales. Alors bien sûr, nous sommes ou nous voulons croire que nous sommes des êtres rationnels. Personnellement j'adore les tableaux Excel, faire des analyses de chiffres, des arbres décisionnels, des matrices. Et je déteste l'incertitude, les situations floues et les décisions illogiques à mon goût. Alors j'ai lu "L'Erreur de Descartes" de Damasio, mais j'ai du mal à laisser tomber quelques décennies d'illusions sur mon côté rationnel. Ceci dit, le livre de Damasio est passionnant sur le rôle des émotions dans nos prises de décision, mais ce sera l'objet d'une autre vidéo. Donc aujourd'hui, je vous parle de biais cognitifs, c'est à dire de nos filtres au niveau de l'information sur laquelle nous croyons prendre nos décisions de manière rationnelle. Il n'y a pas de jugement forcément négatif quand je parle de biais cognitif, cela concerne tout le monde et c'est naturel et nécessaire. Tout d'abord, on est exposés en permanence à tellement d'informations qu'il y a un filtre naturel dans ce que je perçois réellement. Ensuite, pour aider à mémoriser et aussi par besoin de créer du sens, je vais essayer de relier cette information, de créer de la logique même là où il n'y en a pas. Et puis ma mémoire va sélectionner à nouveau ce qui est digne d'être stocké. Et enfin au moment de l'utilisation de l'information et de la prise de décision, je vais encore filtrer pour favoriser ce qui me semble le plus efficace ou ce qui me rassure. Tout cela est inconscient, souvent quasi instantané, et ça fonctionne très bien, notamment pour des prises de décision automatiques. Quand vous conduisez par exemple de chez vous à votre travail, heureusement que vous ne lisez pas le texte de toutes les pubs sur votre chemin ou que vous ne vous souvenez pas de toutes les voitures croisées en essayant de faire des comparaisons entre les modèles et que vous ne réfléchissez plus consciemment à chaque carrefour, si vous devez tourner à droite ou à gauche. Mais ces filtres sont là en permanence sans que nous le sachions et pour toutes nos décisions. Alors nous les oublions en croyant donc être rationnel et logique et c'est pourquoi personnellement ou dans les organisations, réfléchir sur la manière dont nous prenons nos décisions est fondamental. Un biais cognitif c'est comment nous filtrons inconsciemment l'information. Le premier filtre, c'est la perception et la prise en compte de l'information dans laquelle nous baignons. Nous ne pouvons pas enregistrer tout ce que nous apercevons, entendons, lisons, ressentons. Notre esprit va noter les extrêmes, soit ce qu'il connaît déjà ou croit connaître, c'est à dire mes aprioris ou mes préjugés pour les conforter.

Soit au contraire, ce qui le surprend :

si je veux acheter une maison et que je fais des visites, je vais noter ce qui me semble similaire à ma maison actuelle ou celle de mon enfance par exemple la disposition des pièces ou l'orientation du soleil ou ce qui confirme mes croyances. Si je présuppose que le quartier est calme, je vais percevoir la sirène de l'ambulance dans la rue à côté de manière différente que si je présuppose que le quartier est bruyant. En fait, notre esprit cherche à sauver de l'énergie, soit en se raccrochant à ce que nous connaissons, nos expériences passées, nos croyances ou hypothèses, soit à l'inverse en amplifiant les choses surprenantes. Pour accroître ma bibliothèque d'expériences ou au cas où elles soient dangereuses. Et ainsi je note plus facilement ce qui change ou me semble bizarre. Par exemple, qu’il faut une vignette pour se garer dans la rue de la maison en question. Le deuxième filtre c'est que nous complétons l'information, nous faisons des déductions ou des liens là où il n'y en a pas forcément. Faire des liens, se créer des histoires nous rassure en intégrant des choses connues dans le tableau ou en créant une certaine logique dans le chaos et cela aide à la mémorisation.

Mais ce que nous rajoutons n'est pas neutre :

nous projetons nos croyances ou nos stéréotypes. Le cas typique est la lecture de pensée par rapport à un comportement que nous ne comprenons pas chez quelqu'un.“Il m'en veut, il jalouse intel, est ce qu’il ne serait pas amoureux d'une telle.” Et même si nous n'y croyons pas vraiment au départ, ça rentre progressivement dans notre histoire. Nous projetons aussi nos expériences passées dans le présent ou dans le futur. Vous vous souvenez de la Madeleine de Proust. Ou nous projetons le présent dans le futur, par exemple mes limitations actuelles, ce n'est pas parce que je ne suis pas capable aujourd'hui que je ne peux pas le devenir demain. Mais pour essayer, il faut penser que cela peut être possible... Un troisième filtre, c'est la sélection que va exercer notre mémoire. Après un ou deux jours que reste t il de l'événement ? Et comment l'information s'est elle transformée ? C'est un peu similaire au premier filtre sur la perception de l'information, mais là c'est sur ce que notre mémoire va sélectionner pour garder l'information. Par exemple ce qu'elle reconnaît facilement comme les stéréotypes ou au contraire les faits saillants. Ou parfois juste parce qu'ils bénéficient de ce qu'on appelle

l'effet de primauté :

le fait que dans une liste, les premiers éléments soient mieux mémorisés. Donc ça c'est la sélection de l'information à garder. Mais il y a aussi le retraitement de l'information par la mémoire. Il a été démontré que notre mémoire retraite régulièrement les informations et à chaque fois que nous nous remémorons un événement, il se transforme. Ce que nous croyons être la réalité, notre souvenir, est en fait la dernière version du traitement par notre mémoire. Et c'est ainsi que des témoins d'un accident peuvent avoir des souvenirs de plus en plus divergents avec le temps. Ça peut même donner lieu à des faux souvenirs tout à fait plausibles sous l'influence d'histoires qu'on nous a racontées, de films, de livres ou juste de notre imagination. Ces trois filtres cognitifs dans la perception, l'organisation et la mémorisation de l'information à notre disposition ont déjà un impact énorme sur la base de notre prise de décision.

C'est pourquoi la logique évidente :

“je collecte l'information, puis je prends ma décision” est dangereuse. Je regarde toutes les maisons disponibles à la vente et j’ai un coup de cœur pour quelque chose de trop loin de mon travail ou de trop grand, que je vais ensuite post-rationaliser. En fait, avant d'aller chercher l'information il faudrait avoir défini rationnellement ses critères décisionnels pour éviter de trop se laisser influencer. Donc je cherche une maison avec tant de chambres, tant de salles de bain, un garage, à telle distance max de mon travail et ensuite seulement je regarde ce qui correspond à mes critères et je m'y tiens bien sûr, pas toujours facile quand on a un coup de cœur. C'est la même chose pour les décisions business, si vous voulez un atelier sur le sujet dans votre organisation, contactez moi.

Maintenant vient la grande question :

est ce que le fait de connaître ces biais va améliorer ma prise de décision au quotidien ? En fait, oui et non. Dans nos réactions quotidiennes automatiques, ce que Kahneman et Tversky appellent le système 1, non et ce n'est pas forcément nécessaire de tout rationaliser quand les habitudes fonctionnent bien.

Mais pour des décisions importantes :

l'achat d'une maison, un changement professionnel, un investissement en affaires, peut être que le souvenir de cette vidéo fera allumer une petite lumière rouge dans votre cerveau pour vous rappeler ces biais. A ce moment là, vous pouvez essayer d'anticiper, notamment préparer à l'avance vos critères et votre processus de décision pour éviter les biais les plus évidents quand vous serez dans l'action. Ou bien demander à un collègue ou un ami de se faire l'avocat du diable pour éviter le biais de confirmation de vos hypothèses... Mais le plus important à garder en tête, c'est d'éviter les décisions tout seul, en état de stress ou de fatigue. J'ai d'ailleurs fait une vidéo sur l'impact du stress dans la prise de décision. Si ces sujets de psychologie appliquée, de coaching vous intéressent, abonnez vous maintenant à ma chaîne en activant les notifications pour être prévenu des prochaines vidéos. Et vous pouvez vous inscrire également à ma Lettre d'Inspiration Mensuelle avec le lien ci dessous. A bientôt.