Briser le silence

Épisode #11 - Démystifier l'intervention médicosociale

Briser le silence Season 2 Episode 11

Pour cet épisode, Juliette et Jennifer abordent en détails l'intervention médicosociale. Celle-ci comprend la Trousse médicolégale (TML) et la Trousse médicosociale (TMS) dont toutes personnes de la population peut se prévaloir suite à une agressions à caractère sexuel. Vous en saurez plus sur les objectifs de cette intervention, à qui elle s'adresse ainsi que le fonctionnement pour y avoir accès.

Pour plus d'informations sur ce service contacter Viol-Secours CALACS de Québec au 418-522-2120

Pour une demande de Trousse à l'extérieur de la Région de la Capitale Nationale contactez Info-Aide Violences Sexuelles: 1-888-933-9007

Lien vers l'épisode du Baladao "Quand la sexualité Blesse" du CALACS de L'Abitibi pour en savoir plus sur la TML: https://open.spotify.com/episode/5SGlNuV1aT6RmMTEI8Nt3A?si=9d9f62738a8745cf

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- Cette initiative est soutenue par le Secrétariat à la condition féminine -

Bonjour, bienvenue au balado Briser le silence. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Jennifer. Bonjour! On a eu une super belle conversation aujourd'hui. Oui, aujourd'hui, on parle de trousse médico-légale. En fait, de toute l'intervention qui inclut la trousse médico-légale et la trousse médico-sociale. Donc, on avait eu des demandes pour en savoir plus. Alors, c'est ce qu'on fait avec vous aujourd'hui. On vous souhaite une bonne écoute. Bonne écoute! Notre balado aborde les violences sexuelles et leurs conséquences. Il peut aussi être question de traumatisme, de violence, de suicide, de consommation, d'automutilation et autres. Cet épisode s'adresse à un public averti. Cette initiative est soutenue par le Secrétariat à la condition féminine. Bienvenue à Briser le silence. Votre balado traitant des violences sexuelles, de consentement et des dynamiques de pouvoir entre les individus. Votre animatrice, Juliette Marcoux, ainsi que ses invités, échangeront sur ces réalités qui concernent l'ensemble de la population. Merci d'être à l'écoute. Ensemble, brisons le silence. Bonjour! Bienvenue au balado Briser le silence. Je m'appelle Juliette Marcoux et aujourd'hui je suis en compagnie de Jennifer. Bonjour! Bienvenue. On a un bel épisode de Prévio aujourd'hui, épisode 11. Je pense pas que je l'ai dit en débutant. Non. Non, c'est ça. Épisode 11. Aujourd'hui, le sujet, c'est trousse médico-légale, trousse médico-sociale. Oui. On a beaucoup de questions par rapport à ce service-là qu'on offre. Ça peut être mêlant d'un calaxe à l'autre. C'est pas offert de la même façon. Fait qu'on s'est dit, en discutant en équipe, que ça pourrait être un bon moment pour discuter de notre service. Donc, on espère que vous allez aimer ça, cette discussion-là. Exactement. Pour commencer, c'est sûr qu'il y a beaucoup de questions alentour de, ben, c'est quoi, en soi, une trousse médico-légale, trousse médico-sociale? On entend plusieurs réponses quand on va dans les écoles et tout ça. Mais je sais pas si t'étais à l'aise d'expliquer un petit peu c'est quoi, puis je vais embarquer avec toi là-dedans. Oui, ben en fait, on va souvent parler de l'intervention médico-sociale qui regroupe la trousse médico-légale et la trousse médico-sociale. Souvent, on va entendre, dans la culture populaire, on va parler de « rape kit » en anglais. Mais ici, on parle de trousse médico-légale. Qu'est-ce que c'est, en fait? C'est une intervention concertée qui réunit plusieurs professionnels, soit de la santé physique ou psychologique, puis qui permet aux victimes, en fait, de retrouver au même endroit tous les professionnels susceptibles de les rassurer par rapport à leur intégrité physique, psychologique et sexuelle à la suite d'une agression carite en sexuel. Exact. On a, sur la table, la boîte, en fait, de ce qu'est une trousse médico-légale. Je ne sais pas si tu y vas. Je vais. En fait, on ne va pas aller nécessairement dans les détails, mais on a quand même une pochette avec des formulaires à remplir qui vont être remplis, accompagnés, comme on a mentionné, d'infirmières, médecins, tout ça. Puis à l'intérieur de la boîte, ici, on va retrouver les différents tests possibles de faire. C'est sûr qu'aujourd'hui, on ne prendra pas le temps nécessairement de tout ouvrir la boîte et de regarder, mais je crois que c'est le podcast du Calax Habitibi. Oui. Exact. Qu'on trouve plus de détails. Ils ont un épisode vraiment dédié à ça. Mais c'est quand même pour donner un visuel, pour savoir c'est quoi, parce que dans l'imaginaire populaire, on ne sait pas trop. C'est quoi tout ça? C'est une intervention qui peut être intimidante. Souvent, à la suite d'une agression sexuelle, des fois, le réflexe, c'est de ne pas en parler. Mais en même temps, on sait que la trousse médico-légale ou l'intervention médico-sociale, c'est quelque chose qu'on peut faire assez rapidement. En fait, c'est une intervention aussi qui est considérée comme urgente. Donc, on va toujours traiter comme en priorité. Mais ça peut être intimidant de faire cette démarche-là, ne pas savoir qui est contacté. Donc, c'est un peu le but de l'épisode aussi, de rassurer, voir un peu de quoi il en retourne, puis d'aider les gens à prendre la décision. Exact. Puis là, on le présente aujourd'hui, mais bien évidemment qu'il n'y a pas d'obligation de faire ça, l'intervention médico-sociale. C'est quelque chose qui est offert à vous, mais ce n'est pas une obligation pour être dans nos services ou pouvoir avoir accès à quoi que ce soit. Puis ce n'est pas une obligation non plus. Si on souhaite porter plainte, ce n'est pas grave. Cette intervention-là n'a pas été faite, on peut porter plainte quand même, mais si jamais, à la suite de ces informations-là, vous avez besoin, appelez-nous et on va pouvoir répondre aux questions. Je ne sais pas, on se lance-tu dans une espèce d'explication? Tout d'abord, la trousse, c'est ce qu'on retrouve dans la boîte, c'est en fait le matériel qui va servir aux personnels, aux infirmières, aux médecins, qui vont procéder à la trousse. Les écouvillons, les échantillons, on va collecter différents éléments d'ADN, d'urine. Donc, c'est vraiment du matériel. Puis, ça va toujours dépendre aussi du souhait de la victime, parce qu'il y a comme une panoplie de choses qu'on peut faire durant l'intervention, mais toujours avec le consentement. La première page, tu sais, dans le petit guide sur le dessus, il y a plusieurs formuleurs à compléter. Il y en a qui sont à compléter avec les victimes, d'autres à compléter par la suite pour les professionnels, mais la première page, c'est vraiment de demander le consentement pour chaque acte médical. Donc, les prises de sang, tous les prélèvements par rapport aux DSS, on va en parler un petit peu plus tard, tout ce qui peut être fait. Puis aussi, on va demander consentement par rapport à la remise de la trousse aux policiers, parce que ça aussi, la personne, on va en parler tout à l'heure, a le temps de prendre une décision aussi de ce qu'elle fait suite à la trousse médico-légale. Je pense que c'est important aussi de le dire qu'évidemment, c'est une intervention, c'est volontaire, il n'y a pas d'obligation de faire ça. Puis qu'à tout moment, on peut le retirer, notre consentement, si finalement ça ne fonctionne plus, on n'est plus à l'aise pour x, y, raisons. Il n'y a pas d'obligation de continuer. C'est pas parce qu'on appelle les services qu'on enclenche tout ça qu'il y a une obligation. Je pense que ça enlève un stress aussi. On peut appeler pour s'informer aussi du comment ça fonctionne, puis après ça, voir si ça fait du sens pour nous, puis ça répond à nos besoins. Exact. Donc, c'est sûr qu'on va en parler plus tard des délais, mais pour la trousse médico-sociale par exemple, on a six mois pour faire l'intervention. Ça fait que c'est sûr que nous aussi, quand on reçoit une demande d'aide qui date de moins de six mois, on va systématiquement en parler de ce service-là, mais comme tu dis, il n'y a rien d'obligatoire. Parfait. Est-ce qu'on y va un petit peu plus un pas à pas pour expliquer comment ça fonctionnerait si jamais quelqu'un décide par exemple d'appeler nos services, voir un petit peu comment on s'organise en tant qu'organisation autour de tout ça? D'abord, veux-tu dire à qui s'adresse la trousse? Oui, c'est sûr que nous, on va desservir les femmes, les adolescentes, les enfants qui vont nous contacter pour faire la trousse, mais bien évidemment, un homme nous appelle pour avoir le service de trousse. On va être là, on s'assure de coordonner tout ça, mais nous principalement, les personnes qu'on accompagne, c'est les femmes, les adolescentes et les enfants, les personnes mineures, mais tout le monde qui souhaite faire une trousse médico-légale va passer par Viole-Secours, puis nous, on va s'occuper de coordonner le tout pour que ça soit fait le plus rapidement possible, puis être le plus accommodante possible à travers tout ça. Exactement, puis en fait, c'est ça, je pense qu'on prend le temps de le préciser aussi parce que dans l'épisode 1, on parle de nos services, nos services qui s'adressent aux personnes qui s'identifient comme femmes plus spécifiquement, mais la trousse médico-légale, c'est pas la même chose, c'est un service pour lequel on collabore, on est la porte d'entrée pour ce service-là, mais c'est un service qui est accessible à toute personne de la population, peu importe son âge, son genre, son sexe biologique. Exact, donc simplement appeler, puis nous, on va pouvoir vous diriger si jamais c'est pas nous, par exemple, qui accompagne, on va vous accompagner vers la bonne ressource, les bonnes personnes, fait qu'il n'y a pas de stress à avoir à ce niveau-là. On va tout coordonner pour vous. Parfait. Puis c'est ça, dans le fond, c'est important de savoir aussi que ça s'adresse aux enfants, c'est sûr que la trousse, elle va être faite différemment pour un enfant. Il faut savoir que les enfants peuvent être victimes de violences sexuelles, par contre, il y a des façons quand même spécifiques d'intervenir avec les enfants, donc ça prend des gens qui sont formés pour poser les questions d'une certaine manière, pour que ce soit pas suggestif, par exemple, pour pas induire une réponse chez l'enfant, que ce soit plus ces verbalisations qui sont spontanées. Donc, à ce moment-là, on a aussi une équipe qui est plus dédiée à l'intervention auprès des enfants. Mais de pas hésiter non plus, puis d'appeler en cas de questionnement, dans le fond, nous on va être là pour répondre à tout ça, puis on va, comme on a dit, s'adapter selon l'âge et tout ça pour l'intervention. Donc, normalement, la... la façon qu'on reçoit une demande, c'est par un appel. Un appel qui peut être de la personne qui est victime, d'un proche aussi qui a des questionnements, tout ça. Mais la première étape, pour nous, ça va être de parler à cette personne-là, de s'assurer de lui expliquer c'est quoi, en soi, le service puis l'intervention médico-légale, puis de valider que c'est un bon moment, que c'est quelque chose que cette personne-là désire aussi. Fait qu'il y a beaucoup d'explications puis d'écoutes aussi, au début, que j'aime dire. On met bien la table pour que la personne soit consciente de c'est quoi les prochaines étapes, qu'elle se sente en confiance, je pense. C'est une intervention qui est quand même plus structurée. C'est quelque chose qu'on fait en urgence, il y a des façons de faire, puis il y a des implications légales. Par exemple, on fait une trousse médico-légale. Par contre, on essaie le plus possible de rendre ça accueillant, chaleureux, même si on sait que c'est super exigeant. Ça peut être super exigeant pour les victimes. Fait que comme tu dis, on prend le temps d'écouter la personne. C'est pas rare que c'est des professionnels qui vont nous référer. La victime va être en présence, par exemple, des policiers qui ont été interpellés pour une plainte, par exemple. Ça peut être des professionnels, par exemple, de la santé, psychologues, travailleurs sociaux, quelqu'un dans une école aussi, les intervenants de l'école, qui vont appeler pour s'informer, puis qui vont aussi nous aider à coordonner l'intervention. Fait qu'effectivement, le premier appel, ça sert vraiment à cerner un petit peu ce qui se passe, puis voir c'est quoi les besoins. Je pense que c'est central aussi, dans cette intervention-là, de voir c'est quoi les besoins de la personne, pour tenter le plus possible de diminuer les conséquences des agressions sexuelles avec eux. Donc, quand on reçoit un appel comme ça, nous, on est dans des bureaux, t'sais, on n'est pas dans un hôpital, tout ça. Fait qu'il y a quand même quelques étapes de coordination à faire, puis tout ça. Donc, on travaille en équipe avec des professionnels de la santé. Évidemment, là, on n'est pas formé pour faire des prélèvements, nécessairement. Fait que ça demande à ce qu'on se déplace, nous, de notre côté. Exactement. Pour ce qu'on recommande, c'est sûr qu'il faut dire que, dans le fond, là où on fait les troussements médicaux légals, on va appeler ça le centre désigné. Puis, pour la région de Québec, il est à l'hôpital Saint-François d'Assise. Mais, il faut savoir que pour les autres régions, t'sais, il y a des fonctionnements différents. Là, nous, on va vous parler plus du fonctionnement pour le capital national, comment on coordonne, nous, à Virge-Secours. Mais, il faut savoir que dans les autres régions, ça peut être un fonctionnement différent. Fait qu'une bonne façon de le savoir, si vous êtes d'une autre région, c'est de contacter Info-aide violence sexuelle pour qu'ils puissent vous diriger vers le centre désigné de votre région. En général, il faut en avoir un. Puis, des fois, les calaxes sont impliquées, des fois non. Ça dépend vraiment d'une région à l'autre. Fait que pour le capital national, c'est vraiment, à Virge-Secours, c'est la porte d'entrée. Des fois, c'est ça. Des fois, les professionnels ou les policiers savent que le centre désigné est à Saint-François d'Assise, mais c'est super important de nous appeler pour qu'on se coordonne, pour être sûr que les professionnels sont là au moment où la victime arrive, pour pas qu'elle attende inutilement dans une salle d'urgence, qu'elle soit seule ou accompagnée d'un proche. C'est jamais le fun, attendre dans une salle d'urgence, d'hôpital. Fait que nous, on coordonne ça, puis on s'assure aussi de lui faire un bon moment pour cette victime-là.– Exactement. On est une équipe mobile, en fait. Fait qu'on va se déplacer vers le centre désigné à ce moment-là, à un heure-tendez-vous qu'on s'est donné. Des fois, c'est peut-être le stress, on se dépêche, puis on amène directement la personne là-bas, c'est comprenable, mais pour que ça se passe le mieux possible, encore une fois, pour la victime, c'est mieux de nous appeler en premier pour éviter des attentes ou des situations plus désagréables. On peut dire ça comme ça.– Voilà. Parfait.– Puis s'assurer qu'on est présent, parce des fois, on a quand même des demandes élevées de trousse, malheureusement. Donc, des fois, ça peut arriver qu'une personne appelle, puis qu'il y a déjà une trousse en cours, qu'il faut comme reporter, donc c'est pour ça que ça peut entraîner des délais. Mais on rappelle que c'est quand même un service d'urgence, c'est un service qui est disponible 24-7, peu importe le jour de l'année, on se déplace à Noël, on se déplace tous les jours fériés, c'est pas un service qui peut s'arrêter. Il y a toujours quelqu'un de vie à secours de garde pour répondre à ces appels-là.– Ça m'amène à te questionner. On dit que c'est un service d'urgence, on ne peut pas arrêter, c'est parce qu'il y a des délais quand même. Là, on a parlé tantôt d'un six mois pour les trousses médico-sociales, mais il y a un délai quand on parle d'intervention médico-légale, donc je ne sais pas si tu veux parler de ce délai-là.– Bien oui, des fois, c'est comme la partie qui est un peu plus... qui amène plus de confusion, mais dans le fond, il y a la partie médico-légale. Tout à l'heure, je vous disais, il y a l'intervention médico-sociale, différents objectifs qu'on va vous énumérer tout à l'heure. Puis à l'intérieur de ça, il y a la partie médico-légale et la partie médico-sociale. Dans l'intervention médico-légale, c'est l'intervention dans laquelle on va faire des prélèvements. Des prélèvements dans le but d'aller récolter de l'ADN, potentiellement de l'auteur des gestes. Ça fait qu'à ce moment-là, ça peut être du sang, des cheveux, ça peut être de la peau, ça peut être du sperme, d'autres liquides aussi biologiques. Ça fait que c'est ça. Puis tu parlais d'un délai de cinq jours, c'est qu'en ce moment, avec les connaissances qu'on a scientifiques, on sait qu'après cinq jours, c'est presque pas probable de trouver de l'ADN. Donc c'est pour ça qu'on se dit qu'il y a une fenêtre de cinq jours maximum. D'où le fait que si jamais il y a quoi que ce soit, on va vous appeler, c'est sûr que si vous êtes disposés et que vous êtes prêts à vous déplacer, c'est sûr qu'on va le faire pour justement respecter ce temps-là, ce délai-là. Donc on l'expliquait, il y a les prélèvements quand on parle du médico-légal, mais il y a aussi les formulaires qu'on a présentées. Bien, rapido, on ne les a pas autant présentées que ça, mais il y a aussi une série de questions qui vont être posées aux personnes qui se présentent au centre désigné pour cerner un peu ce qui est arrivé, puis pour ne pas faire des prélèvements inutiles, des examens aussi qui pourraient être inutiles. C'est quand même une intervention qui est intrusive, donc on ne va pas rajouter des étapes ou rajouter des examens qui ne sont pas nécessaires pour la personne. Donc c'est vraiment dans le but de justement prendre ça le plus doux possible, malgré la nature de l'intervention quand même. Bien oui, parce que si on se met dans la peau d'une victime qui vient faire une trousse médico-légale, ça veut dire qu'elle a été victimisée il y a moins de 5 jours, donc on peut penser qu'elle vit différentes réactions suite à cette agression-là, donc c'est ça qu'on va essayer de voir, à quel besoin on peut répondre. Souvent, la trousse médico-légale, on va axer sur l'aspect de récolte d'ADN, mais il y a plein d'autres objectifs, puis le premier objectif, c'est d'évaluer les besoins de la victime, puis de prendre en charge la réponse à ces besoins-là, à mesure du possible. Exact, il y en a plusieurs qui peuvent arriver. Je donne un exemple au niveau du travail, un stress au niveau de « je ne serai pas capable nécessairement de retrouver mon travail dans les prochains jours », au niveau de« je ne dors plus dans les derniers jours », des stress au niveau d'une grossesse, tout ça. C'est tout ce qui est discuté avec l'équipe, puis on essaie le plus possible de répondre aux besoins pour que cette personne-là reparte et se sente le plus appuyée et le plus aidée possible, si je peux dire ça comme ça. Dans l'évaluation, on va vraiment voir, comme on disait tout à l'heure, comment on peut rassurer la personne sur les aspects de sa santé. Nous, on l'a dit, je pense, un peu plus tôt, mais on a toujours accompagné aussi des professionnels qui peuvent répondre à ces besoins-là, donc des fois, il va y avoir la présence d'un médecin qui peut évaluer et prescrire, présence d'infirmières, super-infirmières aussi, puis la présence toujours d'une intervenante psychosociale pour l'aspect plus psychologique. Donc voilà. C'est sûr que la personne, après ça, toutes les situations sont vraiment différentes au niveau de cas par cas, selon aussi la personne qui se présente devant nous puis ce qui est le plus urgent pour elle. Comme on parlait tantôt, c'est un examen. Par exemple, s'il y a un examen physique à faire, c'est sûr qu'on va essayer de voir si la personne a des douleurs, qu'est-ce qui est prioritaire, parce que des fois, à cause du délai de cinq jours, on va vraiment mettre beaucoup l'accent pour faire la trousse rapidement, mais des fois, la personne, ça se peut qu'elle ait des blessures plus importantes que la réalisation de la trousse médico-légale. À ce moment-là, on va aussi évaluer selon les besoins. Exact. Je pense que souvent, quand on entend parler d'intervention médicale, médico-légale ou le rape kit, on pense toujours qu'il faut porter plainte après. Je pense que c'est important aussi de dire que ce n'est pas une obligation. Ce n'est pas parce qu'on s'embarque dans cette intervention-là qu'après ça, il y a une obligation de porter plainte. Évidemment, ça peut servir en support à une plainte, mais c'est correct aussi qu'au final, ça a été peut-être pour s'assurer de votre santé physique, votre santé psychologique, puis que finalement, ça ne vous intéresse plus, ce processus-là. C'est d'enlever peut-être aussi cette pression-là. C'est un service qui est offert, qui est gratuit aussi. Si vous en avez besoin à ce moment-là, on est là pour ça, vraiment. Puis ça peut prendre quelques jours avant de se positionner. voire plusieurs semaines à se positionner pour une plainte, c'est-à-dire qu'on ne veut pas vous demander nécessairement de nous dire dans le ici-maintenant si c'est ça l'intention. Exact, on sait que c'est une décision qui est pas à prendre à la légère, ça implique beaucoup de choses pour les victimes de porter plainte. C'est clair que la personne a le droit d'avoir le temps pour prendre cette décision-là, mais c'est sûr que le fait qu'on fasse rapidement l'intervention, ça peut être rassurant. On fait l'intervention puis après ça, tu prends le temps à dispenser, mais si finalement tu décides de porter plainte, il y aura tout ça qui est disponible. Ça m'amène, je pense, sur le coup à une personne qui déciderait de faire la trousse. On a fait toutes les interventions possibles, on a fait les prélèvements, mais qui décide que finalement, c'est pas un bon moment de porter plainte. Elle n'est pas certaine que c'est une démarche qu'elle veut faire pour plein de raisons. À ce moment-là, la trousse, on va la détruire à la demande de la victime. Par contre, on va conserver ce qu'on appelle la lame de réserve sur laquelle on va avoir mis l'échantillon qui a le plus de probabilité de contenir de l'ADN d'auteur des gestes. À ce moment-là, on a vu des fois des personnes... Cette lame-là, elle est conservée à vie dans nos locaux, dans le dossier de la personne. Fait qu'à ce moment-là, si je porte plainte dans 10 ans, je peux ressortir la lame de réserve comme appui à ma plainte. Ça devient un élément pour eux, en fait. Oui, puis ça peut amener un certain sentiment de sécurité, de savoir que ça, c'est une possibilité aussi. Mais je pense qu'au final, ce que je voulais partager, c'est qu'il n'y a pas d'obligation de porter plainte, puis qu'il n'y a pas à se sentir mal non plus de se dire « Ah bien, je vais faire l'intervention, puis je ne suis pas certaine.» C'est correct de ne pas être certaine. Le délai est tellement court que ça se peut qu'on ne se soit pas fait une tête non plus par rapport à tout ça. En fait, c'est très normal. Fait qu'il n'y a pas de pression non plus par rapport à ça. Quand vous venez nous voir, vous nous appelez. Bien oui, puis peut-être que la personne va avoir besoin de consulter ses professionnels pour prendre sa décision, savoir un peu comme qu'est-ce que ça implique. C'est ça, je disais, c'est pas le sujet d'un autre épisode. Et en fait, c'est ça, il y a plein de scénarios possibles. Quand je dis que la trousse, ça devient un élément de preuve. Par contre, c'est que ça vient comme appuyer le fait qu'il y a eu un contact sexuel entre ces deux personnes-là, entre l'agresseur et la victime. Par contre, des fois, il faut expliquer aussi que la trousse, elle ne permet pas... Elle n'est pas faite dans le but de déterminer s'il y a eu vraiment une agression sexuelle. Par exemple, les cas où la victime se réveille, black out, elle n'a pas de souvenir des événements, elle a comme une intuition qui est arrivée de quoi. Des fois, il y a clairement des indices forts qui permettent de croire qu'il y a eu une agression. À ce moment-là, la personne... On ne peut pas faire une trousse puis que l'analyse vienne démontrer qu'il y a eu des gestes, en fait. La trousse va être analysée seulement s'il y a une plainte déjà à l'appui. Des fois, il y a ça que dans les objectifs, il y a plein de choses à laquelle la trousse répond, mais ça ne peut pas venir confirmer qu'il y a eu une agression pour la personne. Des fois, les gens aimeraient se faire confirmer ça avant de porter plainte, mais ce n'est pas comme une trajectoire qui est possible. Puis, il faut se rappeler aussi que ce n'est pas parce qu'on n'a pas fait de trousse médico-légale que ça ne vaut pas la peine de porter plainte. Dans le fond, la trousse médico-légale vient, comme je viens de le dire, déterminer qu'il y a eu vraiment un contact sexuel entre les deux individus impliqués. Par contre, ça ne démontrera jamais le non-consentement. Ça, ça va être quand même à déterminer dans le cours d'un processus judiciaire. Exact. Je pense que ça peut enlever l'espèce de pression que certaines personnes peuvent avoir. On le voit en rencontre avec des femmes dans nos services.« Mais je n'ai pas fait de la trousse, donc je ne peux pas porter plainte.» Mais au contraire, ce n'est pas un obstacle. Vous pouvez le faire quand même. Puis, c'est très possible de faire la démarche sans la trousse. Oui. Puis c'est ça. Des fois, justement, la personne, comme on disait tout à l'heure, ce n'est pas nécessairement le premier réflexe d'en parler quand je viens de subir une agression à caractère sexuel, mais j'ai cinq jours pour faire du prélèvement médico-légaux. Donc, à ce moment-là, ça arrive vraiment souvent que la personne va être mise au courant qu'il y avait ce service-là après les cinq jours. Elle est déçue, elle dit « bien là, avoir su d'avance, je l'aurais fait.» Ça fait que c'est ça aussi qu'on rappelle. C'est un élément qui peut venir appuyer une plainte, mais ce n'est pas comme central. Je pense que tu l'as nommé un petit peu. Après 5 jours, je ne peux plus le faire, mais ce n'est pas nécessairement vrai. On a aussi ce qu'on appelle la trousse qui est médico-sociale, donc on n'est plus dans les délais de 5 jours par rapport au prélèvement, mais c'est quand même possible de nous appeler, puis qu'on se déplace au centre désigné avec des professionnels de la santé, une intervenante de viol secours, puis de quand même procéder à une intervention médico-sociale pour répondre à vos besoins physiques, psychologiques, prendre le temps de discuter, c'est aussi super pertinent puis ça peut vraiment rassurer et bien accompagner une personne qui vient de vivre une agression sexuelle. Exactement, donc le 5 jours, c'est vraiment pour les prélèvements médico-légaux, mais après ça, tous les autres objectifs auxquels peut répondre la victime, c'est vraiment pertinent. Souvent, même plus des fois, parce que ça répond directement à ses besoins, à elle. C'est quoi les objectifs par exemple? Il y a des situations où la personne a été exposée probablement à des IDSS, donc une façon de se rassurer, c'est aussi de faire des prélèvements de dépistage, donc on peut dépister, traiter, puis prévenir les IDSS lors de la trousse. C'est sûr qu'il y a toujours une fenêtre d'incubation pour les infirmières, je pourrais vous l'expliquer mieux que moi, mais des fois, on ne va pas faire le dépistage le jour même parce que c'est trop récent, mais la trousse prévoit aussi une relance. Donc notre équipe avec qui on collabore, on ne l'a pas dit jusqu'à maintenant, mais maintenant pour la capitale nationale, il y a le centre d'expertise Colibri qui offre des services plus rapidement aux victimes de violences sexuelles, donc ça, c'est vraiment nos partenaires directs. À ce moment-là, eux, ils s'occupent de la relance pour les victimes après les trousses, donc s'il y a des dépistages à faire, souvent c'est après deux semaines pour certains types d'IDSS, pour VIH, CIDA par exemple, c'est après trois mois. Donc à ce moment-là, eux, ils s'occupent vraiment de planifier ça avec les victimes pour que ça soit une moins grande charge mentale, c'est stressant déjà de prendre ces rendez-vous-là, puis au moins, il n'y aura pas d'attente, je vais être prise en charge, puis je vais être rassurée. Il y a des infections pour lesquelles on peut prévenir aussi, comme justement avec VIH, CIDA, on peut prescrire, bien pas nous, mais le médecin, on va prescrire la prophylaxie post-exposition, qui peut être une médication aussi qui prévient de développer des maladies. Effectivement, puis tu sais, ça c'est après le médico-social, c'est après cinq jours, puis on a jusqu'à six mois aussi pour le faire, parce que tu sais, c'est pas vrai qu'on a nécessairement juste des conséquences dans les trois premières semaines qui ont suivi les événements, ça peut aller plus tard aussi, il peut y avoir des enjeux, on a parlé d'ITSS, mais tu sais, on peut décider de nous contacter après un mois parce que les craintes d'ITSS sont là, craintes de grossesse, des difficultés à aller travailler, à aller à l'école, tout ça, bien c'est quand même une possibilité, puis je pense que c'est pas à négliger pour votre bien-être physique puis psychologique, vous pouvez nous appeler, puis nous on va regarder comment on peut bien répondre à vos besoins, là, avec infirmiers, médecins, puis nous, là, fait que tu sais, je pense que c'est une possibilité, mais qui est moins connue quand on pense à l'intervention médico-légale, c'est sûr, c'est prélèvement ADN, plaintes, on dirait que c'est vraiment ça qui est dans la norme, en tout cas, quand on en parle, là, mais c'est pas à négliger non plus que ça existe, là. Oui, puis souvent, la partie médico-légale, c'est comme la plus connue, fait que c'est des fois, les gens vont pas être portés à référer vers la trousse médico-sociale, alors que c'est, tu sais, on répond quand même à vraiment tous les besoins, tu sais, à l'intérieur du 5 jours, il y a aussi toute la prévention du risque de grossesse, lorsque la victime a une utérus, par exemple, bien ça se peut qu'il y a ça à regarder avec elle, tu sais, si elle a été exposée à un risque de grossesse, il y a aussi d'autres choses qu'on fait, comme tu dis, au niveau psychologique, c'est sûr qu'il y a comme une fenêtre où, dans les premiers jours, la personne peut être en choc, mais ça, comme tu dis, ça se peut qu'après plusieurs semaines, il y ait quand même encore des manifestations, ça peut s'exprimer dans le sommeil, l'alimentation, le fait d'éviter, tu sais, des situations sociales, plus d'anxiété, en fait, de rencontrer les professionnels au même endroit, bien ça peut aider à rassurer la personne, ça peut permettre peut-être qu'elle aura un traitement approprié, une médication qui est temporaire, par exemple, pour l'aider, là, dans cette période. Exactement. Je pense que l'important aussi, c'est, tu sais, d'appeler, si vous avez des questions, si vous n'êtes pas certain quoi que ce soit, appelez-nous, nous, on va vous présenter selon la date des événements pis tout ça, c'est quoi qui peut s'offrir à vous, pis c'est sûr qu'on va vous proposer de vous accompagner là, à travers tout ça. Il y a tout le temps une intervenante, comme on a dit, qui est de garde, de jour, de nuit, les fins de semaine, fait qu'il y a toujours quelqu'un qui est là pour répondre aux questions, fait qu'il y a pas de, t'sais, de malaise à avoir d'appeler à peu importe le moment, là. Pis nous, après ça, ça va être de cerner avec vous, ce qui fait plus de sens, mais on va s'assurer de se déplacer, pis de répondre à vos besoins à ce moment-là. Fait que je pense que c'est un petit peu ça qui fait la différence entre intervention médico-légale, médico-sociale, j'essaie de ne pas me tromper depuis tantôt en le disant. Pis t'sais, ça a des objectifs qu'on a parlé aussi, là, l'intervention médico-légale, je sais pas si on les a tous dit, t'sais, souvent, on pense souvent, c'est pour porter plainte qu'on fait ça, mais ça a d'autres objectifs, je sais pas si, j'essaie de penser si on a fait le tour de tous les objectifs. Ben, c'est sûr, on a parlé beaucoup de l'aspect physique, t'sais, santé, c'est sûr qu'au niveau psychosocial aussi, ben, que ça fasse cinq jours ou six mois, des fois, ben ce qu'on recommande, t'sais, c'est rapidement, t'sais, d'être vu par des professionnels, t'sais, c'est ce qui prédit comme le plus, là, un rétablissement qui va être comme plus rapide, parce que, ben, très tôt, nous, notre rôle d'intervenant psychosocial, ben c'est vraiment de déceler chez la personne, t'sais, est-ce qu'elle a des croyances qui sont erronées par rapport à ce qu'elle a vécu, subi, est-ce qu'elle perçoit qu'elle est responsable, est-ce qu'elle a des peurs, le but aussi, c'est d'assurer de sa sécurité, t'sais, on dit que tous les contextes sont différents, ben, on va toujours évaluer, voir, ben, est-ce que la personne est susceptible d'être encore en contact avec la personne qui l'a agressée, parce que ça se peut que ce soit à la maison que c'est arrivé, et puis, à ce moment-là, il faut trouver à cette personne-là un hébergement d'urgence, ça fait partie de l'intervention aussi, il peut y avoir des prélèvements de sanguins, t'sais, pour détecter, ou urinaires, pour détecter la présence de substances. Exact. Donc, lorsque, par exemple, on pense avoir été intoxiqué à notre insu, puis qu'on sait qu'il y a eu une agression, ben là, on peut faire la trousse médico-légale, puis il y aura ces analyses-là qui vont pouvoir être faites. Par contre, ben, depuis 2023, il y a aussi, c'est possible, t'sais, dans toutes les urgences du Québec, de se procurer la trousse urinaire, fait que ça, c'est pour les personnes qui sont victimes d'intoxication, ben, à leur insu, puis qui n'ont pas, t'sais, l'impression d'avoir été victime d'agression, parce qu'on ne mène pas toujours à l'autre, là. Exact, oui. Fait qu'à ce moment-là, on peut faire dépister, parce que même s'il n'y a pas d'agression, ça reste un voie de fait, là, qui est reconnu dans le Code criminel. Donc, maintenant, c'est plus accessible pour les victimes. Depuis tantôt, là, on parle, effectivement, qu'on se déplace, là, à l'hôpital Saint-François d'Assise pour procéder, là, aux interventions. Mais on n'a pas encore mentionné que c'est possible aussi d'être accompagné lors de ces interventions-là, si ça peut être quelque chose qui est évidemment stressant. Donc, c'est possible, il n'y a pas d'enjeu, là. On retrouve un salon des familles, là, nous, dans l'espèce de petit corridor, là. Puis les parents, amis, tout ça, peuvent être présents à ce moment-là. Exact. Puis, si on est à l'aise aussi, il y a certaines personnes qui, même leurs amis ou familles, sont présents, là, directement dans la salle d'examen pour ramener un support. Si vous avez des questions par rapport à ça, demandez-le, simplement en appelant. Mais je pense que c'est très comprenable et il n'y a pas de problème, là, si vous nous le demandez. Oui, puis nous, ça fait partie de notre rôle aussi, avec le secours, d'accompagner les proches des victimes. Ça nous permet aussi déjà de créer un contact, voir si la personne a besoin d'un suivi aussi, ou des services, parce que cette personne-là aussi peut être sous le choc, donc on va s'assurer que tout le monde repart outillé, s'assurer aussi qu'il y ait des attitudes aidantes qui sont présentes, puis peut-être déconstruire certaines croyances, ou bien informer aussi l'entourage, parce qu'on sait qu'une victime qui est bien entourée va aussi vivre moins de conséquences, en général. Ça fait que c'est ce qu'on souhaite. On disait tout à l'heure, par contre, c'est sûr qu'on va toujours valider le consentement de la personne. Peut-être je vais être accompagnée jusqu'à l'hôpital, mais je ne suis pas à l'aise, par exemple, que ma mère ou que mon partenaire soit présent quand je décris certains éléments lors de l'agression. Donc c'est correct aussi. Il y a des gens qui ne se la dérangent pas, puis à ce moment-là, on le permet, mais nous, il qu'on soit assuré que la personne a vraiment la présence de son proche. Parce que, vu la dimension légale, t'sais, des questions qu'on pose aussi, on veut pas que la présence du proche vienne altérer les réponses, t'sais, c'est parce que des fois je pourrais me censurer parce que l'autre est là, je veux l'épargner, je veux pas que ma mère entende ce que j'ai subi, fait qu'à ce moment-là, je vais pas tout dire, mais c'est important de tout dire dans un contexte légal.– Effectivement. Puis t'sais, on a parlé tantôt qu'on accompagnait aussi les enfants, les adolescents, les adolescentes, donc effectivement, des fois, il y a des parents qui souhaitent accompagner ce qui est tout à fait normal, qui veulent être présents, fait qu'à ce moment-là, c'est mis en place au niveau de la situation, s'ils sont à l'aise, pas à l'aise, etc. Fait qu'on regarde tout ça.– Exactement.– Puis ça me rappelle, puis on l'a pas dit tantôt, mais évidemment, dans un cadre qui est légal comme ça, en cas d'agression sexuelle, nous, c'est notre devoir de signaler, de faire un signalement à des PIG.– Oui, toute personne mineure.– Exact. Exact. Fait que c'est quelque chose qu'on va faire dans notre intervention, c'est quelque chose qu'on peut faire en compagnie, par exemple, si c'est une adolescente, puis tout ça, on peut le faire en collaboration avec elle, mais malheureusement, ça fait partie de notre travail.– Ou heureusement.– Malheureusement, heureusement. Ça crée des situations, des fois, qui peuvent être confrontantes, c'est pour ça que je disais, peut-être malheureusement, des fois, il y a une gêne, un stress chez les adolescents, les adolescentes, mais ça peut juste permettre d'être mieux accompagnée pour la suite.– C'est ça. C'est sûr, quand on parle de signalement, de PIG, des fois, ça fait peur, il y a comme des réactions. Il y a juste un mal d'anxiété, fait que c'est notre rôle aussi d'expliquer que c'est pour le bien de l'enfant victime. Il y a quand même une nuance dans le sens où, tu sais, une personne de 14 ans est plus peu consentir elle-même aux soins médico-légaux, fait qu'elle pourrait décider de venir s'informer ses parents. Par contre, nous, on va être tenus de signaler quand même à la protection de la jeunesse. Ça pourrait que les parents soient informés aussi, il y a du contexte par la banque.– Effectivement. Tu sais, je pense que des fois, ça crée des situations qui peuvent être un petit peu plus complètes, au sens que des fois, un parent voudrait que son enfant fasse une trousse médico-légale, par exemple, mais nous, si la personne ne souhaite pas faire cette intervention-là, jamais on va imposer ce genre d'intervention-là, puisqu'on veut respecter l'intégrité de la personne qui vient aussi de vivre quelque chose de très gros, donc de ne pas respecter son consentement à nouveau, c'est pas optimal. On comprend que ça passe souvent d'un bon endroit puis d'un besoin d'aider, puis de faire le maximum, mais encore une fois, on ne veut pas imposer cette intervention-là intrusive à quelqu'un.– Bien oui, puis on en avait parlé, l'épisode sur les attitudes aidantes, souvent, l'entourage des professionnels, ils ressentent le sentiment d'urgence aussi, surtout par rapport à l'aspect médico-légal. Il y a comme un fait à trousse, je suis en rage à l'affaire, après ça, au pire, tu sais, il y a comme des fois de la pression qui est mise, ça vient, comme tu dis, d'un bon endroit, mais encore une fois, bien, c'est pas aidant parce que ça ne respecte pas le rythme de la personne, puis comme on le dit, tu sais, là, après, même si la fenêtre pour les prélèvements médico-légaux est plus là, il y a plein d'autres services qui peuvent être donnés au bon moment à la personne victime qu'elle ressent.– C'est ça, puis on l'a répété à plusieurs moments, mais de ne pas faire une trousse, par exemple, n'empêchera pas de porter plainte, puis c'est pas nécessairement ça qui va faire la différence entre une condamnation ou pas, là, à la fin d'un processus judiciaire. Fait que je pense que c'est important aussi de se ramener à ça, puis de se recentrer sur ce que la personne a besoin dans le ici-maintenant, donc je pense que ça va faire que le processus va se dérouler plus calmement, si je peux dire ça comme ça.– On veut rappeler aussi, tu sais, t'en as parlé un peu tantôt, c'est gratuit, le service, pour toute personne qui possède une carte d'assurance maladie, bien la RAMQ, mais tu sais, en fait, c'est accessible à tout le monde.– C'est ça.– Tu sais, si une personne n'a pas encore accès à sa RAMQ parce qu'elle est en situation d'immigration, par exemple, bien à ce moment-là, il y a des moyens pour que la trousse soit payée par d'autres services publics, donc nous, on s'assure aussi de trouver des moyens pour que la personne n'ait pas à défrayer, parce qu'il y a quand même un coût qui peut être assez élevé pour la trousse, fait qu'à ce moment-là, on ne veut pas comme… le but de l'intervention médico-sociale, c'est justement de moindrir les conséquences, fait que là, on ne veut pas qu'une personne n'ait pas accès à sa trousse parce qu'elle n'a pas les moyens de la payer. Même chose si, par exemple, pour la clientèle militaire. qu'on dessert, moi je suis couverte par la croix bleue, même chose, on va faire l'intervention, après ça on va s'occuper là de faire affaire avec l'assurance. Exact. Encore une fois, on est là pour s'assurer que tout se déroule le mieux possible, puis s'il y a des questions, puis tout ça, nous on est là aussi pour répondre, puis faire en sorte que ça se passe bien, on est consciente, autant intervenante que les professionnels de la santé, que c'est un moment qui est très chargé, puis c'est une intervention qui, je trouve privilégiée en fait, on peut faire réellement une différence dans la vie de ces personnes-là, des personnes qui se présentent pour avoir nos services, fait qu'on essaie le plus possible de rendre ça le plus confortable et facile pour vous, si je peux dire ça, malgré tout ça. Ouais, c'est pas évident de dévoiler, mais au moins on a comme, on sait que les personnes qui collaborent avec le centre des ennemis, c'est des personnes déjà qui sont peut-être plus sensibilisées sur la question parce qu'on fait ça au quotidien, fait qu'on est habituée d'intervenir auprès des victimes, les accompagner, de savoir un peu le genre de besoins auxquels on peut répondre. Il y a tout l'aspect aussi de l'intervention post-trousse, donc ce qui est prévu, c'est que nous aussi on fasse des relances pour prendre des nouvelles de la personne. Des fois aussi, notre rôle c'est beaucoup d'expliquer les services qui sont possibles, les services de via toco, mais aussi l'indemnisation d'IVAC par exemple ou plein d'autres choses. Pendant la trousse, des fois c'est très, justement, on fait ça en urgence, il y a beaucoup de choses, des fois la personne est stressée, ça se peut qu'elle n'ait pas retenu toute l'information, fait que le but de la relance c'est aussi pour reprendre un autre moment pour mieux expliquer tout ce qui s'offre à elle, valider son état aussi, voir s'il y a des nouveaux besoins qui sont apparus. Des fois on a le temps de mijoter certaines petites choses, fait que nous ça fait partie de notre intervention, voir est-ce que tu veux suivi après ça en individuel ou en groupe. Si il y a quoi que ce soit, souvent on prend un entente à la fin de l'intervention pour voir à quel moment on va s'appeler, puis tout ça. Puis entre-temps, s'il y a quoi que ce soit, vous êtes invité à nous appeler, puis on va être là pour répondre à vos besoins, que ça soit l'intervenante avec qui vous avez fait la trousse ou toute autre intervenante, on est toutes formées pour vous accompagner, fait qu'il n'y a pas de malaise à avoir à rappeler si vous avez des questionnements. Puis comme on a dit, des fois la rétention d'informations est moins bonne avec tout ce qui vient de se passer, fait que c'est normal d'avoir des blancs de mémoire puis de ne plus trop savoir les informations qu'on a reçues puis avoir des oublis. Oui, puis ça c'est pour la partie psychosociale, le secours s'engage à faire un suivi, mais il y a aussi le personnel, les infirmières, infirmiers du centre Colibri qui vont aussi faire une relance, que ce soit pour le dépistage, que ce soit aussi pour des rencontres ponctuelles pour répondre à plein de besoins du côté physique, il y a ça qui est là. Tantôt on a parlé, il y a un délai de 5 jours pour la trousse médico-légale, un délai de 6 mois pour la trousse médico-sociale, mais maintenant que j'ai dépassé ces délais-là, j'ai le droit d'appeler la Ville de secours pour des services, j'ai le droit aussi d'appeler au centre d'expertise de Colibri pour être assuré sur ma santé, fait que ça, ça ne part pas après 6 mois. Fait qu'il y a toujours des services qui sont disponibles à tout moment. Fait que je pense que la fois que j'ai le plus répété, c'est d'appeler, d'appeler puis poser les questions, puis sentez-vous à l'aise, sentez-vous pas mal, je sais que ça peut être une grosse première étape de contacter des services d'aide, mais un coup que c'est fait, je pense que c'est déjà plus rassurant d'avoir pris contact avec une intervenante ici ou avec le centre d'expertise de Colibri, quoi que ce soit, ça va apaiser déjà, puis vous allez vous sentir moins seul, je pense que c'est ça aussi que ça va libérer de votre côté, fait que de pas hésiter, je pense, à appeler, puis on va répondre peu importe votre besoin à ce niveau-là. Exactement. Je pense qu'une dernière chose qu'on n'a pas abordée directement, c'est qu'il y a aussi la possibilité de remettre les vêtements qu'on portait lors de l'agression pendant la trousse. Donc ça, souvent, ça va être discuté avec les intervenantes au téléphone au préalable. Donc on peut prendre les vêtements, les draps, tout ce qui est textile qui a été impliqué durant l'agression, ça peut être un préservatif aussi, qu'on a gardé. Donc, tu sais, si on a des objets qu'on sent qui peuvent être pertinents, on peut les amener lors de la trousse. Exact. Si on ne les a pas lors de la trousse, on peut les remettre aux policiers lors de l'enquête. La seule chose qu'on demande, c'est comment on gère parce que c'est mieux pour préserver l'intégrité des éléments de preuve, c'est de les conserver dans un sac de papier. Exact. Fait que si ces vêtements-là, je suis pas certaine, je suis en hésitation, ben je peux mettre ça dans la sacle de papier, mettre ça dans un coin, pis les ressortir au besoin. Faut savoir, par contre, que si c'est remis lors de la trousse, ben ces vêtements-là, ces choses-là vont être détruites pour l'analyse, parce que c'est déchiqueté pour l'analyse, exactement. Fait que à ce moment-là, ben faut aussi savoir qu'on va pas les récupérer. Fait que des fois ça se dépare, il y a des gens qui ont des objets auxquels ils tiennent, ils vont préférer pas les remettre. Fait qu'encore une fois, c'est pas obligatoire, pis c'est pas mal ça. Je pense que oui, j'essaie de penser à tout ce qu'on pouvait dire sur l'intervention, mais je pense que ça fait le tour de ce type d'intervention-là. Pis encore une fois, s'il y a des questions ou quoi que ce soit, ben il y a notre site internet, vous pouvez nous appeler, vous pouvez piquer le balado ou quoi que ce soit. Donc merci Jennifer d'être venue. Pis merci à vous, j'espère que vous allez apprécier. Bonne journée.

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