
Les Voix de l'Impact
🎙️ Les Voix de l’Impact – Le podcast pour inspirer le changement 🌍✨
Ici, on donne la parole à celles et ceux qui, à leur échelle, créent un impact réel sur leur environnement.
👉 Indépendants, entrepreneurs, associations, organisations, entreprises : toutes et tous ont en commun la volonté d’agir
🎯 Impact environnemental, sociétal, social, culturel ou économique – quel que soit leur domaine d’action, ces voix résonnent et inspirent le changement.
🌍 Un impact à toutes les échelles : local, national, international, chaque action compte.
🎙️ Derrière le micro - Jean-Baptiste Vennin – Journaliste, podcasteur
Les Voix de l’Impact, c’est d’abord un accompagnement. J’aide les coachs, les indépendants, les entrepreneurs et entreprises à révéler leur authenticité et leur impact derrière un micro et à booster leur visibilité. Aujourd’hui, ce projet prend une nouvelle dimension et devient un podcast à part entière ! 🚀
Les Voix de l'Impact
Comment allier business et impact ? Le parcours de Sophie Vannier
Dans cet épisode des Voix de l’Impact, je reçois Sophie Vannier, co-présidente de La Ruche, un incubateur qui accompagne les entrepreneurs.
🚀 Au programme :
✅ L’évolution de l’entrepreneuriat féminin : 31 % des créations d’entreprises sont portées par des femmes en 2024, mais encore seulement 8 % des levées de fonds leur sont destinées. Pourquoi ce frein et comment le lever ?
✅ L’accès aux financements pour les entrepreneures : quels leviers pour accélérer l’égalité des chances ?
✅ Son parcours atypique : de Cannes à Paris, en passant par l’Australie et l’Irlande, comment elle a trouvé sa voie dans l’économie sociale et solidaire.
✅ Les coulisses de La Ruche : comment cet incubateur accompagne chaque année plus de 2000 entrepreneurs et fait émerger des solutions innovantes.
✅ Les défis et opportunités de l’ESS : comment concilier impact social et performance économique ? Un modèle viable et scalable ?
✅ L’impact du plaidoyer et des politiques publiques : quelle vision pour l’avenir de l’entrepreneuriat social en France ?
🎯 Les temps forts :
1:03 Les parcours de Sophie
4:02 Inspiration et engagement
7:52 L'expérience transformative en Australie
10:55 La découverte de La Ruche
14:22 Entrepreneuriat et impact social
26:26 L'appel à la jeunesse
32:40 La viabilité de l'ESS
35:49 Success stories inspirantes
40:41 Les 5 dernières minutes
🔗 Ressources citées dans l’épisode :
📖 Infogreffe – Statistiques sur l’entrepreneuriat féminin en France
📖 France Nature Environnement – Organisation engagée pour la protection de l’environnement
📖 Equitel – Agence spécialisée en développement durable et RSE
📖 The Human Safety Net – Fondation soutenant les entrepreneurs réfugiés
📖 Les Audacieuses – Programme d’incubation pour les entrepreneures
📖 Transition – Programme d’accompagnement pour les entrepreneurs issus des quartiers prioritaires
📖 Hortense Haring - Les Fleurs d’Ici – Révolution du circuit court pour les fleurs locales et de saison
📖 Scent to Green – Projet de reforestation en zones désertiques
📖 Arthur Rimbaud – "Sensation" – Poème évoqué par Sophie Vannier
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[0:00] Selon Info greffe qui répertorie les données légales, juridiques et économiques des entreprises immatriculées au registre du commerce et des sociétés, en 2024, les femmes représentaient 31% des créations d'entreprises, soit une hausse de 8% par rapport à 2023, avec une majorité dans les secteurs de l'immobilier,
[0:18] de l'hôtellerie, des services, de la santé et de l'éducation. Une réaction par rapport à cette hausse, Sophie, ça va dans le bon sens ? Merci pour cette question. Alors, évidemment, une hausse sur le sujet de l'entrepreneuriat des femmes, ça va dans le bon sens. Après, on voit que 31%, on est encore très loin de la parité. Et il y a d'autres chiffres à prendre en considération. C'est que si aujourd'hui, elles sont 31%, on dit qu'elles sont 70% à déclarer que l'entrepreneuriat serait une voie privilégiée pour elles, mais qu'elles ont encore des difficultés à passer à l'action.
[0:49] Oui, ça va dans le bon sens. Ensuite, il y a encore un long chemin. Et donc, du coup, il faut continuer à proposer des programmes, à les accompagner, les identifier et à leur donner une voie dans l'impact et dans l'entreprenariat. Et seulement 8% des levées de fonds sont réalisées par des startups fondées par des femmes. L'accès au financement, c'est aussi un des obstacles sur la route de l'entreprenariat pour les femmes ? 8%, c'est un chiffre qui est déjà un beau challenge, puisqu'il y a encore quelques années, on était à 2% de fonds levés par les femmes. Donc, on voit quand même que ça avance drastiquement. C'est un gros challenge qui a plusieurs facettes. Il y a toujours travailler l'entrepreneuriat des femmes et leur envie d'aller lever des fonds et d'aller chercher des financements ambitieux,
[1:30] mais aussi, de l'autre côté, sensibiliser et féminiser les structures d'investissement. Bienvenue dans ce premier épisode du podcast Les Voix de l'Impact. C'est le podcast pour inspirer le changement. Bonjour, je suis Sophie Vannier, co-présidente de La Ruche. Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Vénin, journaliste et podcasteur. J'aide aussi les coachs, entrepreneurs et entreprises à révéler leur authenticité, leur impact au micro et à booster leur visibilité. Notre voix de l'impact s'appelle donc Sophie. Sophie, comme la sagesse en grec, les Sophie sont des romantiques, profils doux, investis, parfois trop impliqués. Elles n'ont pas peur de se lancer à la poursuite des challenges et des objectifs qu'elles s'imposent et finissent d'ailleurs souvent par les atteindre.
[2:11] Réfléchis, elles n'agissent pas à la légère, généreuses, elles ont le cœur sur la main. Est-ce qu'il y a un peu de vrai dans tout ça ou c'est du grand n'importe quoi ? C'est terrible parce qu'il y a beaucoup de vraies. C'est vrai ? Oui. C'est tendu mieux. C'est vrai qu'on m'a souvent amenée à mon prénom, Sophia La Sagesse, ce qui est plutôt flatteur, donc je prends.
[2:29] Parfois, il y a la comparaison avec Les Malheurs de Sophie, qui est une autre Sophie bien connue. Mais pour l'instant, je suis plutôt chanceuse, donc ça va. Tu viens d'où, Sophie ? Tu es originaire d'où ? Moi, j'ai grandi à Cannes. D'accord. J'ai grandi sur la côte d'Azur, avec toujours un petit tataire aussi dans le sud-ouest, puisque j'ai la famille de Labenne et je suis arrivée à Paris quand j'avais 18 ans. Je suis montée à la capitale pour rentrer à l'université.
[2:54] Donc voilà. Ok, on va en parler de ton parcours universitaire. Mais tu as vécu, toi, dans quel contexte familial ? Alors, famille nombreuse. J'ai deux grands frères et une petite sœur. Et alors, ce qui est marrant, c'est qu'on a tous vécu aussi des aventures entrepreneuriales. D'accord. À un moment ou à un autre. Donc, plutôt une famille d'entrepreneurs. J'ai grandi dans un contexte de famille un peu clan aussi, puisqu'on vivait avec ma grand-mère, qui était aussi avec nous sous le même toit, qui a 101 ans aujourd'hui. Oh, chouette ! Super ! J'ai grandi dans un contexte assez incroyable au bord de la mer, et où c'est vrai que tous les matins, j'ai une maman qui me disait « mais regardez ces paysages, regardez l'océan, regardez la mer, c'est assez exceptionnel ». Et donc du coup, je pense que ça a éveillé aussi en moi cette envie de préserver, de protéger des choses qui sont des choses simples, mais aussi tellement fragiles. Et donc, je pense que de grandir au bord de la mer et avec l'arrière-pays, qui est tellement beau aussi... Ça éveille assez vite les consciences, en fait, finalement. La protection de la planète, c'était donc assez vite, finalement, un sujet de discussion à table en famille. Oui, et nous, en tout cas, il y a eu beaucoup de contradictions dans ce que j'ai pu vivre dans ma petite enfance. parce que quand on grandit à Cannes c'est la ville du festival du Cannes de Strass, des paillettes il y a aussi toute une superficialité.
[4:18] Et en même temps, il y a un environnement nature, il y a la voile, la randonnée. Et donc, c'est deux mondes aussi qui se côtoient. Et donc, c'est intéressant de s'interroger sur nous, où est-ce qu'on se situe au milieu de tout ça. C'est vrai que j'ai eu une maman qui était aussi très engagée sur les sujets d'environnement, à lutter notamment dans le sud-ouest pour la ligne à grande vitesse depuis toujours, à préserver les environnements naturels. C'est la première à m'avoir parlé de France Nature Environnement. Donc, c'est vrai que je pense qu'elle m'a inspirée. mais aussi, elle m'a montré que c'était une voie d'intérêt et que c'était intéressant. Tu es tombée dans la marmite très vite, en fait. Assez vite, je suis tombée dans la marmite assez vite. Mais ce qui est étonnant, c'est que c'était vraiment une marmite qui était encore très dans le domaine associatif.
[5:02] Et que finalement, je n'ai compris que très tard qu'on pouvait être un professionnel engagé. J'ai eu longtemps cru qu'on s'engageait dans son temps libre, qu'on était bénévole, etc.
[5:12] Et un jour, j'ai découvert qu'on pouvait travailler dans le secteur associatif, où on pouvait travailler dans l'économie sociale et solidaire et qu'on pouvait en faire une voie de carrière, en fait. Et tu nous parleras d'ailleurs tout à l'heure de ton expérience, de ton expédition en Australie, qui a peut-être aussi éveillé pas mal de choses en toi. Quel parcours, justement, universitaire, pour ce qui te concerne ? Déjà, à l'école, je le dis parce que j'ai redoublé. J'ai redoublé ma seconde. Je pense qu'il faut un peu dédramatiser aussi le redoublement. Là, je vois, il y en a beaucoup qui met beaucoup de la pression au lycée, parcours sup, etc. Et en fait, parfois, on ne sait pas ce qu'on veut faire.
[5:51] Et puis, du coup, on nous décroche un peu, on n'est pas bon élève. Et puis, le redoublement, ça peut être positif. Ça a été le cas pour moi.
[5:58] Du coup, ensuite, j'ai eu mon bac avec mention. Et j'avais vraiment envie d'aller à l'université. J'avais envie de venir à Paris parce que c'était là où étaient mes deux frères aînés. Je savais que ma sœur viendrait aussi. Donc, toujours un peu dans cette dynamique...
[6:11] De retrouver la famille à Paris. Et du coup, j'ai fait une bi-licence en droit et en économie. Le droit, ça a été une voie privilégiée, notamment au regard de ces enjeux de protection de l'environnement, en me disant que c'est vrai que quand on maîtrise le droit, on a un fort pouvoir d'agir. Et donc, c'est ça qui m'avait plu. Puis l'économie, c'était mon côté plutôt pragmatique, parce que je n'avais bien aucune idée de ce que ça voulait dire étudier le droit. Et donc, je l'avais un peu dit, on va rajouter l'économie en backup, hop, comme ça, si ça ne me plaît pas, j'aurai ça. Et puis voilà, je suis quand même allée assez péniblement jusqu'à ma troisième année. J'ai passé mes années les unes après les autres, mais après ma licence de droit, j'ai eu envie de faire autre chose et peut-être aller plus sur le terrain, plus dans le concret. Et aussi, peut-être, c'est vrai, découvrir la vie des entreprises, des organisations et de sortir peut-être un peu des jurisprudences et des codes civils. Et c'est là où j'ai fait une passerelle pour rentrer dans une école de commerce, qui a eu une vertu, c'est qu'elle m'a fait voyager. Oui, parce que tu es partie en Irlande, en Australie, c'est ça ? Oui, c'est ça. Je suis partie en Irlande pendant six mois. À Dublin ? À Dublin. Donc là, vous imaginez, je n'ai pas fait trop, trop.
[7:25] Ni de militantisme, ni d'entrepreneuriat impact, mais j'ai découvert la vie à l'étranger, des belles rencontres aussi interculturelles avec des gens qui venaient de partout dans le monde, dans mon master à la Dublin Business School. Et puis, j'ai continué à forger un peu mon caractère de me demander qu'est-ce que j'avais envie de faire.
[7:46] En tout cas, je veux forger des convictions sur ce que je n'avais pas envie de faire. Et ça, c'était déjà... C'est déjà pas mal, ça. C'est déjà pas mal, ouais, de savoir ce qu'on ne veut pas faire, déjà. Oui, exactement. Mais c'était quand même une période où j'étais encore très désorientée, puisque j'étais dans une école de commerce, où on faisait plein de cas pratiques, plein qu'un d'école. Mais ça restait sur des choses très marketing, dans l'économie très classique. Et où finalement, quand on a cette sensibilité et qu'on constate quand même qu'on est dans un monde qui ne tourne pas complètement rond, qui ne répond pas forcément aux attentes et qui crée beaucoup de solitude et de flou. Et je sais que c'était une période où j'étais très, très mal, en fait, parce que je ne savais pas ce que j'allais faire de ma vie.
[8:30] Je n'avais pas envie juste de rentrer dans un moule qui ne faisait pas de sens.
[8:34] Mais à l'époque, j'avais du mal à exprimer, en fait, c'était quoi ce malaise. Et puis, il y a le séjour qui intervient en 2009, c'est ça, en Australie. Ça a été là le déclic, quelque part, pour élargir ton engagement de la protection de l'environnement à l'égalité des chances ? C'était ça le nouveau sujet, le sujet en plus qui t'intéressait ? Oui. Alors, à ce moment-là, j'ai découvert un professeur qui était un professeur indien. Je m'étais inscrite dans un cours d'anthropologie. Vous voyez, c'était vraiment à quel point je cherchais quelque chose. Et en fait, c'est pour la première fois où déjà, il y avait vraiment remettre l'humain au centre, pour comprendre nos coutumes, nos habitudes, notre façon de consommer. Ça m'a donné un nouveau regard sur les sujets d'économie. Et aussi, c'est la première fois, donc j'avais quand même tant de trois ans, que j'entendais parler de business et d'éthique, de modèles de coopératives.
[9:33] De responsabilité sociale des entreprises. Parce que ce n'était pas du tout des sujets en France, à l'époque en tout cas. Ça a démarré tout doucement en France. Il y avait déjà des agences qui accompagnaient des actions de développement durable dans les boîtes. Donc, ça venait. Il y avait des actions d'engagement, mais qui, à l'époque, étaient encore beaucoup des sujets plutôt de marketing, de com. D'ailleurs, c'est souvent les fonctions de communication qui portaient ces sujets-là. Donc, c'était encore beaucoup des sujets d'images de marques. Et donc là, vraiment, ça m'a ouvert un horizon. et je me suis dit « Ah, mais en fait, on peut travailler au quotidien sur des sujets d'intérêts généraux, sur des sujets d'environnement. En fait, la vie de bureau, elle est bien au-delà de ce qu'on a pu me projeter les cinq dernières années. Et en fait, on peut être un professionnel engagé dans des organisations qui ont une mission, un objet social. Et donc là, quand je suis rentrée, je me suis mis tout de suite à chercher un stage. Et donc, j'ai été prise en tant que stagiaire dans une agence qui faisait du développement durable, de l'ARSE. Equitel ? Equitel, exactement. Qui proposait une nouvelle approche du mécénat et de la philanthropie. Et qui, en plus, accompagnait et était dans un écosystème d'entrepreneurs sociaux. Et donc, c'est comme ça que j'ai découvert la ruche qui avait été cofondée déjà en 2008 par des entrepreneurs sociaux.
[10:59] Qu'on appellerait maintenant entrepreneurs à impact et que j'ai compris les dynamiques d'engagement des grands groupes, que j'ai découvert plus les modèles économiques du secteur associatif, leurs enjeux. Et donc, voilà comment j'ai mis le doigt dans l'engrenage. Dans l'engrenage, effectivement. Pendant quatre ans, quand même, parce que tu disais que tu étais stagiaire, mais pendant quatre ans, tu vas rester chez Iquitel en tant que consultante RSE, entrepreneuriat social. Tu vas donc mettre un pied, effectivement, dans la Ruche, comme tu dis, puisque tu rencontres Bruno Imbert, qui est donc le cofondateur de la Ruche. Et avec lui aussi, ça se passe plutôt bien, puisque en 2013, vous décidez de créer la Social Factory, qui est un organisme de formation, c'est ça ? D'accompagnement, d'incubation dédiée à l'innovation sociale, c'est ça ? Oui, tout à fait. Donc, en effet, après six mois de stage, j'ai été embauchée et j'ai posé mes valises chez Equitel et on a mené un parcours hyper intéressant qui s'appelait.
[12:01] SFR Jeunes Talents Entrepreneurs Sociaux où donc là on allait dans les régions dire en fait on peut entreprendre tout en essayant de résoudre un défi de société et donc là ça a été une période je pense vraiment à la fois une période très challenge professionnellement parce que j'étais vraiment toute jeune et donc du coup je découvrais tout et donc il y avait parfois ce, Et voilà, ce côté, quand on est un peu en dehors de sa zone de confort, on est dans sa zone d'apprentissage. Mais je me souviens que c'était très challengeant. Et en même temps, c'était passionnant parce que j'ai rencontré un peu les pionniers de l'entrepreneuriat Impact. J'ai rencontré des gens aussi qu'on avait révélés parce qu'ils étaient comme moi, peut-être avant, avec leur lampe torche, à chercher leur chemin. Et donc, c'était vraiment quatre années de rencontres extraordinaires.
[12:47] Et j'ai gardé énormément d'amis, en fait, de cette période-là. Et puis, au bout d'un moment, on s'est justement dit, on a la ruche, qui est un écosystème de co-working, d'échange entre entrepreneurs. Puis, on a ces programmes qu'on faisait plutôt pour des corporate. Et donc, la Social Factory, c'était cette volonté de dire, en fait, la ruche, elle doit proposer des programmes d'accompagnement aussi pour toutes celles et ceux qui veulent entreprendre avec du sens. Et on ne va plus travailler qu'avec un partenaire. on va réunir un ensemble de partenaires, publics, privés, et on va aller chercher les gens pour qui cet accompagnement peut faire la différence dans leur cadre de sens et dans leur vie professionnelle. Oui, et donc on est en 2013, là, donc tu cofondes finalement la Social Factory
[13:30] et finalement, à force de parler d'entrepreneuriat, tu deviens toi-même entrepreneur. Oui, j'ai réalisé ça il y a quelques années.
[13:40] Que ça n'avait jamais été une volonté pour moi d'entreprendre. Mais en effet, cette rencontre avec Bruno et avec tout cet écosystème et finalement, quand on cherche des solutions, il faut les créer quand elles n'existent pas. Et donc, oui. Alors, sur ta page LinkedIn, tu dis que business et impact peuvent aller de pair. Selon toi, justement, c'est quoi la clé pour faire coexister performance économique et utilité sociale ? Alors, je pense que c'est vraiment un trousseau de clés parce que tout ça a beaucoup changé. Là, en 2013, c'était il y a dix ans par avant. Je pense que le challenge principal à l'époque, et je veux dire, la clé, c'était de montrer que c'était possible. Et il existait déjà des modèles innovants d'entrepreneurs qui.
[14:29] Bousculaient les statu quo en montrant qu'une autre économie était possible, une économie avec plus de partage de valeurs, qu'il y avait une autre finalité que simplement créer des profits. Il y a dix ans, la clé, c'était vraiment raconter des belles histoires, montrer que c'est possible et inspirer aussi le plus grand nombre. Il y a cinq ans, tout l'écosystème des incubateurs à impact a émergé. Et donc là, la clé, ça a été de faire émerger des projets et d'accompagner leur robustesse, leur solidité. Et de dire, c'est super maintenant d'avoir dit que c'était possible. Maintenant, est-ce que c'est accessible à tous ? Et il faut montrer maintenant que l'effet de volume est possible. Et donc là, il y a eu un sujet de montrer qu'on pouvait en effet vivre à travers une entreprise sociale. Et que c'est escalable. Et que c'est escalable. Et là, il y a eu des très belles histoires. Enfin, si je prends en l'occurrence Eloasso, qui étaient nos voisins de bureau en 2013.
[15:32] Eux, ben voilà, ils ont fait cette preuve-là. Et donc, je pense qu'il y a eu ce gros challenge. Aujourd'hui, je dirais qu'on est dans un moment qui est assez bousculé. On va dire même depuis deux ans, puisque pour changer d'échelle, il faut quand même des fonds. On sait qu'on a été dans un moment où tous les fonds d'investissement et les budgets, tous ces contraints, contrits, et donc ça a été plus difficile de lever des fonds, et donc dans l'entrepreneuriat Impact également aussi. Et là, aujourd'hui, je pense que tous les gens qui sont engagés dans l'entrepreneuriat Impact, ils font face à une réalité qui est qu'on n'a pas tellement fait la différence. Il y a eu les législatives qui nous ont mis une claque, il y a tout ce nouveau budget où il y a beaucoup de coûts budgétaires sur l'économie sociale et solidaire. Et donc, je pense qu'il y a un peu une remise en question de se dire, est-ce qu'on met notre poids du corps au bon endroit ? Est-ce que... On a l'impression d'avoir une absence de vision aussi, quelque part. Alors, il y a une totale absence de vision. En tout cas, d'un côté du gouvernement, on se demande un peu ce qu'ils attendent des acteurs de l'entrepreneuriat impact.
[16:40] En tout cas, pour l'instant, moi, je me sens encore comme un contre-pouvoir. Et de faire ce constat au bout de 15 ans doit nous amener à se remettre en question. On reste des entrepreneurs militants à la marge d'une économie classique. Et donc, aujourd'hui, la clé, honnêtement, je ne l'ai pas forcément. Mais nous, une des clés, c'est de dire qu'on va démultiplier notre impact en allant aussi sur des sujets d'égalité des chances et en se disant qu'on va montrer qu'il y a des modèles vertueux qui existent et ça va être un temps long. Mais on va aussi avoir un impact direct parce que l'entrepreneuriat elle a d'autres vertus, reprendre confiance en soi, reprendre du pouvoir d'agir sur sa vie. Et donc du coup c'est ce prisme-là qu'on a pris pour avoir un impact plus massif en se disant on ne va pas qu'accompagner des boîtes.
[17:29] Qui vont avoir des modèles vertueux. On va continuer à le faire, mais aussi, on va accompagner les personnes et on va essayer d'en accompagner beaucoup à entreprendre autrement. Et c'est cet effet de volume qui peut-être entraînera une bascule à un moment. Et on verra, on va reparler dans un instant, que vous vous adressez à tout type de public qui soit porteur de projet ou qui souhaite continuer à développer leur entreprise, qui a déjà vu le jour, et à différents publics parfois éloignés aussi de l'entrepreneuriat. Alors, si je reviens toujours à ton profil LinkedIn et que je suis un petit peu ta progression. Tu rejoins officiellement, en tout cas c'est ce que tu mets sur ta page d'Inkodin, la ruche en janvier 2017. Alors d'abord en tant que co-directrice, la ruche donc on l'a dit, ça remonte la création à 2008. Depuis 17 ans, vous accompagnez les entrepreneurs en devenir ou ceux justement qui veulent se développer à travers différents programmes et formations qui sont accessibles sous condition d'éligibilité, gratuits, finançables, on va en parler de quelques instants. Mais en introduction tout à l'heure, et je reviens là-dessus, on parlait des femmes et de l'entrepreneuriat. C'est aussi finalement ce qui vous distingue à La Ruche. Vous allez soutenir en priorité des publics sur-présentés, les femmes, mais aussi les demandeurs
[18:37] d'emploi de longue durée, les seniors. On peut parler aussi des personnes réfugiées. En fait, nous, La Ruche, on a une vision de là où on trouve qu'il y a des enjeux de société. On peut y trouver des solutions et on doit faire notre part aussi sur tous ces défis-là.
[18:55] Et donc, l'entrepreneuriat des femmes, En effet, ça s'est imposé un petit peu assez logiquement en 2015 quand on a monté le programme des Audacieuses. Donc là, ça fait dix ans qu'on mène ce programme. Parce qu'en fait, on se rendait compte qu'on avait importé dans l'entrepreneuriat impact les mêmes biais que dans l'économie classique. Et donc, quand on observait à la ruche qui étaient les entrepreneurs autour de nous, il y avait encore une majorité d'hommes qui sortaient d'écoles de commerce en chemise blanche, eux-mêmes blancs. Et donc, on s'est dit que ce serait dommage qu'on reproduise les biais et les inégalités de cette économie qu'on essaye de bouleverser. Et donc, du coup, on a commencé par l'entrepreneuriat des femmes, en se disant, déjà, on va essayer d'avoir plus de femmes dans les locaux de la ruche, entrepreneurs. Et donc, c'est comme ça qu'on a lancé les Audacieuses. Très rapidement, on s'est reposé la question pour, par exemple, les incubateurs pour entrepreneurs réfugiés, où là, c'était une rencontre avec notre partenaire, qui est toujours partenaire aujourd'hui. Donc, ça fait quand même cinq ans qu'on mène ces programmes-là. Il y a la fondation The Human Safety Net. Et on s'est dit, en fait, on est des pros de l'entrepreneuriat. On a toujours eu cette volonté de rendre les programmes très accessibles, très ludiques, justement, qui ne s'adressent pas qu'à des gens qui arrivent avec un background d'école de commerce, bac plus simple. Pas que l'élite, quoi. Pas qu'une élite, exactement.
[20:18] Et donc, on leur a proposé de travailler avec eux sur ces programmes. Et en effet, depuis cinq ans, on a revu notre façon d'accompagner, nos pédagogies, etc. Et puis, on accompagne ses entrepreneurs et c'est absolument génial. Et tout ça, c'est pour dire qu'on participe aussi au changement un peu de récits sur les publics qui sont sous-représentés. À changer le récit, tu as parfaitement raison. Et d'ailleurs, de vous tourner aussi vers ce public-là, ça ne vous a pas attiré des ennuis en retour ? Non. Alors, ce qui nous a challengé, c'est justement cette façon dont on a beaucoup pivoté. Et donc, c'est plutôt en interne où on s'est posé des questions.
[20:59] Est-ce qu'on accompagne des entreprises classiques ? C'est vrai que dans nos programmes, par exemple le THSN, on ne va pas forcément regarder s'il y a un impact direct ou s'il y a un modèle économique de l'économie sociale et solidaire. Non, on se dit qu'on a un impact direct sur les personnes qu'on accompagne et c'est déjà un impact énorme. Et donc ça, ça a été une centaine d'heures de workshops pour eux se demander où était notre impact, pourquoi on faisait les choses, etc.
[21:26] Mais une fois qu'on s'était tous accordés pour dire l'entrepreneuriat, c'est deux convictions, Celle qu'il faut défendre des modèles économiques innovants et respectueux des hommes et de la planète. Mais c'est aussi une façon de remettre le pied à l'étrier, de reprendre confiance en soi ou de s'insérer dans le marché du travail quand finalement on en est éloigné. Et donc là, c'était parti et donc il n'y avait plus de sujet. Mais ça a été un petit pivot. C'était un pivot et donc challengeant évidemment en interne. La Ruche est devenue une vraie référence dans l'économie sociale et solidaire. Vous formez et accompagnez combien d'entrepreneurs chaque année? Alors, chaque année, on en accompagne de plus en plus. Donc, ça, c'est une bonne nouvelle. Dans nos actions, on fait de l'orientation et de la sensibilisation. Donc, en 2023 et je pense qu'en 2024, c'est à peu près les mêmes chiffres. C'est entre 5 000 et 7 000 personnes qui passent à travers une action d'orientation. On explique ce que c'est l'entrepreneuriat, on réfléchit à une solution entrepreneuriale pour un défi de territoire et où on propose, par exemple, une première orientation, vers un des acteurs qui peut prendre le relais ensuite vers cette personne. Ensuite, on propose des programmes d'accompagnement. Et donc là, les programmes d'accompagnement, c'est trois mois ou plus. Et donc là, c'est à peu près 2000 personnes qu'on accompagne par an.
[22:40] Et sur ces 2000 personnes, c'est à peu près 200 entrepreneurs à impact, plutôt sur des stades de maturité, d'accélération. Et puis le reste, plutôt sur des profils sous-représentés et dans des accompagnements vers l'émergence des projets. OK. Et sur tout type de projet ? Oui, tout type de projet, avec des tendances selon les programmes, les profils qu'on accompagne. Donc, c'est vrai que sur nos publics réfugiés, il y a pas mal d'artisanat, des sujets autour de l'alimentation. Cette année, autour de l'entrepreneuriat des femmes, il y avait plutôt des projets autour du care, de la santé et de retour aussi à ouvrir des boutiques et des lieux avec cette envie de retour aux liens et à la proximité.
[23:23] Donc, bon, il y a des tendances, mais c'est vrai qu'on ne regarde pas forcément les secteurs d'activité des personnes. Et puis, je t'ai coupé la parole. Tu allais parler effectivement de formation parce que ça, c'est l'autre aspect aussi hyper important à La Ruche. Oui, la formation, tout à fait.
[23:38] Donc, on est devenu Calliope depuis 2021. À travers un peu ces réflexions qu'on a autour de l'entrepreneuriat, on se dit que l'entrepreneuriat, ce n'est pas qu'une fin en soi, mais ça développe aussi des compétences. Et la formation a vraiment cette approche par compétence qui est ultra intéressante, qui fait qu'après une formation en entrepreneuriat, on peut retrouver un job, on peut devenir salarié, mais on a des compétences très intéressantes qu'on a pu développer et c'est aussi un moyen de rajouter une ligne sur son CV et de retrouver un emploi. Et donc on a différentes formations, soit de sensibilisation à l'entrepreneuriat, soit pour entreprendre dans l'économie sociale et solidaire. Et on a des formations aussi qui s'attachent à des formations métiers. Donc on a une très belle formation en Nouvelle-Aquitaine avec une association qui s'appelle Marie Curie, le Curie avec un Y qui forme des femmes exilées à la restauration et donc elles apprennent le geste métier et nous on va imbriquer le prisme entrepreneuriel Vous êtes présente partout en France ? Oui on a 16 antennes maintenant on rayonne dans 8 régions.
[24:40] Il y a encore quelques régions où on n'est pas présent, mais en effet, on a vraiment un sujet où on avait envie de sortir un peu de l'Île-de-France, où il y a quand même beaucoup d'acteurs.
[24:49] Et donc là, je suis fière de te donner ce chiffre parce qu'en 2025, c'est 42% des effectifs de la ruche qui sont hors de l'Île-de-France. Ok, super, top. C'est quoi justement le parcours pour le porteur de projet, pour se faire incuber à la ruche ? C'est quoi le process ? Et d'abord, est-ce que la ruche dit oui à tout le monde ? Alors, en fait, on a à peu près une trentaine de programmes. Donc, s'il n'y a pas un parcours unique pour chaque porteur de projet, on va dire que ceux qui sont plutôt en accélération, on nous les a fléchés par un acteur du financement, un autre incubateur, où il nous a connus à travers des salons, des forums. Donc, on est déjà sur des profils qui sont dans un écosystème entrepreneurial et qui nous ont identifiés pour les accompagner dans le changement des chaînes. Et pour ceux qui sont plutôt en émergence, Souvent, ils ont eu une première action où ils nous ont rencontrés, où on est allés les voir, là où ils étaient. Donc, on fait beaucoup d'actions dans ce qu'on appelle l'aller vers. On leur a dit, t'es un stand entrepreneurial, est-ce qu'on peut se parler ? Et puis, petit à petit, on a vu s'il y avait une solution pour lui. Et donc, on a différents programmes et ça se passe toujours par cette première rencontre. Après, on fait un appel de positionnement pour s'assurer qu'on correspond bien aux attentes de la personne, qu'elle répond aux critères d'égibilité. Parce que souvent, on a des financeurs comme le ministère du Travail qui va nous demander d'accompagner des personnes qui ont un certain critère. Et donc là, on ne peut pas dire oui à tout le monde, malheureusement, pour répondre à ta question.
[26:18] Et puis ensuite, c'est parti et rentre dans les programmes d'accompagnement. Ok. Sophie, je te propose de regarder quelques images et puis après, on en parle ensemble. T'es d'accord ? Ça marche. Allez, on y va.
[26:32] Alors moi ce soir, je voudrais aussi faire un appel, Un appel à vous, à la jeunesse, parce que vous allez faire tourner l'économie demain matin. Je vous propose que vous ayez le déclic tout de suite, que vous vous engagiez maintenant, que vous laissiez grandir cette révolte. Si le déclic est lié à la peur de la mort, au constat de l'effet mérité de la vie, on n'a qu'à se le dire vite ce soir. Oui, il y a un moment, on va tous mourir. Allez, on passe à l'étape 2 et on s'engage ?
[27:06] Ça remonte à quand cette prise de parole pour une conférence TEDx ? Je pense que c'était 2017 Ok, est-ce que ton appel à la jeunesse a été entendu ? Est-ce que tu as l'impression qu'effectivement la jeunesse est mobilisée, engagée pour l'environnement et donc décide effectivement d'entreprendre sur ces questions-là ? Alors déjà, moi je parlais à une certaine jeunesse, j'étais dans un cadre de TEDx à Paris-Dauphine Je les interpellais eux, qui ont déjà la chance d'être des gens bien éduqués et qui ont le choix de faire un choix de carrière. Je le précise parce que parfois, on en demande beaucoup à la jeunesse, mais il ne faut pas en mettre trop sur leurs épaules. Ce n'était pas un appel à toute la jeunesse à prendre ses responsabilités parce qu'il y a des jeunesses qui vivent des choses plus dures que d'autres. Mais là, je m'adressais vraiment à ces étudiants qui allaient sortir bien diplômés avec un joli CV et à leur dire « rejoignez-nous, rejoignez l'économie sociale et solidaire, on a besoin de vous ». C'est un choix de carrière qui est hyper intéressant, qui est passionnant. vous pouvez gagner vos vies. Vous n'êtes pas juste obligés de faire la même chose que papa-maman. Et tu as l'impression d'avoir été entendue derrière ce message ? On a recruté quelques-uns qui étaient là. Donc, je pense que c'est un message qui est partagé par pas mal de personnes. Et donc, je suis sûre que maintenant, il y a un éveil. On l'a vu avec les étudiants, de Paris Agritech, qui, il y a quelque temps, avait fait un appel à l'engagement, etc.
[28:33] Donc, oui, je pense que ça fait partie des messages qui sont entendus et qui parlent à une certaine jeunesse. Après, est-ce que la jeunesse, elle s'engage ? Alors, je vais remettre mon contexte. La jeunesse qu'on a, nous, pu voir, par exemple, à Marseille, pour parler vraiment de ce que j'ai pu voir, c'est, nous, on a un lieu dans le troisième arrondissement de Marseille. Alors, on ne sait pas si c'est tout à fait vrai, mais on dit quand même que le 3e arrondissement de Marseille, c'est un des plus pauvres d'Europe.
[29:02] En 18 mois, on a accompagné 300 jeunes à créer des entreprises à impact. Et donc, en fait, la jeunesse, quand on lui propose des solutions, elle est là, elle répond présente. Et on a une jeunesse engagée, talentueuse, créative. Et donc, je pense que la jeunesse, elle est au rendez-vous. Ceux qui ne sont pas au rendez-vous, c'est de pouvoir proposer à chaque jeune une solution. Donc, aujourd'hui, le gouvernement est très engagé sur les sujets de jeunesse. Mais je pense que la question, elle n'est pas tant vers les jeunes que vers nous, tous, de se dire, est-ce qu'on propose les bonnes solutions à cette jeunesse qui a juste besoin qu'on fasse un pont entre ses attentes et les actions qu'elle peut mener ? Avant de préparer cet épisode et cet entretien avec toi, je suis tombé sur cette photo. Est-ce que tu sais qui c'est ? Non. Eh bien, tu vois, c'est là le problème. Il s'agit de Véronique Louagie, qui est ministre déléguée chargée du commerce, de l'artisanat, des petits témoignages d'entreprise et de l'économie sociale et solidaire depuis décembre 2024. Alors, c'est évidemment pas évident de savoir qui c'était. Et pour cause, on en a parlé tout à l'heure, la dissolution, la motion de censure,
[30:09] un gouvernement Barnier, puis Bayrou. C'est difficile d'y voir clair. Et en même temps, est-ce qu'on y voit, c'est la vraie question, suffisamment claire en matière de politique d'économie sociale et solidaire en France ?
[30:20] C'est une vraie question, quoi. Oui, alors franchement, merci pour la colle, parce que moi, depuis un an et demi, j'étais aussi en charge un peu du plaidoyer. Et donc, j'écris à peu près tous les ministres pour leur dire, venez voir ce qu'on fait pour la jeunesse à Marseille dans le cadre des carrefours de l'entrepreneuriat. Venez voir ce qu'on fait à Bordeaux, dans la ruralité. Et en fait, ce sont beaucoup d'élèves qui restent en réponse et à qui je dois changer d'interlocuteur tous les six mois. Et donc là, on a eu une ministre de l'ESS en automne qui n'est plus là. Et donc là, j'ai un peu décroché depuis décembre. Et en fait, ça se voit en portant mon regard sur d'autres choses. Et notamment, plutôt qu'aller parler au gouvernement, retourner sur le terrain, parler aux collectivités, aux élus locaux, passer plus de temps sur ces sujets-là. Sur le terrain ?
[31:13] Et qu'est-ce qui pourrait permettre finalement, selon toi, d'accélérer aujourd'hui le développement de l'ESS ? Il y en a certains qui parlaient d'un régime fiscal qui pourrait être particulier. Est-ce que c'est un début de réponse ? Est-ce que c'est un début de solution ? Oui, je pense que les régimes fiscaux, ça peut être un levier. Les aides à l'embauche, ça peut être un levier aussi. Moi, ce que j'identifie, c'est qu'on est beaucoup à hybrider les modèles. Et donc, on a de la prestation de services et on a aussi des subventions.
[31:45] Et en fait, on a un gros sujet aujourd'hui avec ces subventions, c'est qu'elles sont souvent contraintes à aller chercher des cofinancements. Moi, ce que je voudrais aussi, c'est que quand on a des grosses subventions, des organisations d'États, mais aussi des entreprises, qu'elles assument de nous financer des projets à 80-100%. Parce qu'en fait, et c'est pareil avec l'Europe, donc on a aujourd'hui le Fonds social européen qui finance énormément de structures en France, mais qui nous contraint à trouver 40-50% de cofinancement. Et donc plutôt que d'opérer les projets, on cherche des cofis, donc des cofinancements avec des cahiers de charge hyper restreints. Et donc, moi, je pense qu'il y a vraiment un levier, mais qui serait un levier d'efficacité énorme, c'est d'arrêter de contraindre les subventions à des cofinancements
[32:34] pour juste dire aux assos, allez-y, on vous donne des fonds et comme ça, on peut déployer. L'ESS, est-ce que c'est vraiment un modèle qui est économiquement viable aujourd'hui ? Alors, j'aime bien cette question.
[32:48] Donc, est-ce que l'économie sociale et solidaire est viable ? En fait, il faut se demander qu'est-ce qu'on regarde ? Qu'est-ce qui est un coût ? Qu'est-ce qui coûte, en fait, dans la société ? Et c'est quoi la viabilité qu'on va rechercher ? Et donc, c'est vrai que quand on regarde, il y a des grandes associations, on se dit qu'elles ne sont pas forcément viables parce qu'elles perdent de l'argent ou elles sont très dépendantes de subventions.
[33:10] Mais en fait, ces associations, elles font faire des économies extraordinaires. Comme vous le dites, on est presque des délégations de services publics. Et donc, quand on accompagne un chômeur à créer son propre emploi, à sortir des allocations chômage, en fait, on a des coûts évités qui sont colossaux. Et donc, quand on va s'intéresser aux coûts évités qu'apporte l'économie sociale et solidaire, on se rendra compte non seulement qu'elle est viable, mais qu'en plus, l'ESS, c'est rentable. Et donc, ça, c'est intéressant. Donc, changeons de perspective sur qu'est-ce qui coûte, qu'est-ce qui rapporte de la valeur. Et là, je pense qu'on aura un autre regard, en effet, sur ce que rapportent l'économie sociale et solidaire. Alors, tu pourrais évidemment me reparler des publics que vous visez, qui, pour certains, sont éloignés de l'entrepreneuriat, mais l'ESS prône clairement
[33:58] l'inclusion, l'égalité des chances. Et quelque part, paradoxalement, beaucoup d'entrepreneurs à impact viennent de grandes écoles, d'un milieu social plutôt favorisé ? Tout à l'heure, tu parlais d'écoles blancs et qui étaient blancs aussi sur eux-mêmes. Est-ce qu'on n'est pas en train aussi, quelque part aussi, heureusement vous êtes là, mais de créer une ESS de salon, couper peut-être des réalités un petit peu du terrain ? C'est hyper intéressant cette question parce que c'est vraiment quelque chose, en effet, qu'on constate.
[34:27] Il y a l'économie sociale et solidaire d'un côté, qui reconvoque toutes les familles, coopératives, mutuelles, banques, etc. Je pense qu'il peut encore y avoir ce défaut-là, mais ils y travaillent, mais c'est une économie qui a 200 ans et qui est du coup aussi un sujet de transformation et c'est clair.
[34:45] Sur l'entrepreneuriat impact, ça a été vrai aussi. Et c'est pour ça qu'il y en a beaucoup, et notamment nous, la Ruche, on fait des efforts pour sortir de Paris, on fait des efforts pour ouvrir les portes à tous et à vraiment travailler égalité des chances et impact sur les mêmes niveaux d'importance. Et c'est pour ça, par exemple, qu'on a lancé un programme qui s'appelle Transition. C'est un programme qu'on fait dans le 93. On va chercher des projets qui œuvrent pour la transition écologique et on va aller chercher des entrepreneurs qui sont des entrepreneurs sous-représentés dans l'entrepreneuriat, locaux et majoritairement issus des quartiers prioritaires de la ville. Et donc, on fait ce pas-là, mais qui est encore un effort, parce qu'en effet, ce n'est pas la voie, on va dire, la plus facile ou la voie privilégiée de ce qu'on peut constater aujourd'hui. Histoire d'être vraiment sur une note hyper optimiste et histoire de se projeter un petit peu, Est-ce que tu as un exemple comme ça à nous donner d'un projet, d'un porteur de projet que tu as accompagné, que vous avez incubé à la ruche
[35:44] et puis maintenant, ça cartonne ? En tout cas, il se réalise, il est complètement ravi de ce qu'il fait et de ce qu'il entreprend. Est-ce que comme ça, tu as un exemple à nous donner qui soit vraiment parlant ? J'en ai plusieurs. J'imagine, j'imagine. Avant de te répondre, c'est vrai que cette question, on a toujours un peu du mal à y répondre, dans le sens où on sait que ce n'est pas l'accompagnement qui va faire le succès d'un projet.
[36:13] Il y a un entrepreneur, il y a une conjoncture, il y a une partie de chance. Donc, c'est vrai qu'on a toujours un sujet, on ne peut pas s'attribuer les succès. Bien évidemment. Je te le dis parce qu'en fait, c'est un vrai sujet de légitimité pour les incubateurs. Et souvent, on nous dit alors, vous avez des success stories. Et donc, il y en a qui disent, ouais, un tel, un tel, un tel.
[36:33] Mais finalement, on ne peut pas s'approprier le succès des autres, tout en sachant qu'on a quand même fait effet de levier sur des sujets. Donc ça, c'est hyper intéressant. Dans les personnes qui nous ont dit qu'on a fait une différence au début, c'est vrai que je cite souvent Hortense Haring, qui a monté Les Fleurs d'ici, qui a révolutionné le cirque court pour les fleurs locales et de saison. On a accompagné une association qui s'appelle Ce que mes yeux ont vu, de Sarah et Stéphanie, et qui, pour moi, est une sorte de success story puisqu'elles ont créé une association autour de la culture et de l'insertion et qu'en fait, ça fonctionne depuis huit ans et que c'est pérenne. Et donc, ce n'est pas le rayonnement de start-up comme on pourrait l'imaginer. On n'est pas en train d'accompagner des licornes, mais on accompagne des gens qui ont un impact ultra réel. On accompagne des projets ultra intéressants sur des sujets d'agriculture. On a un projet qui s'appelle Send to Green qui fait pousser des arbres dans le désert. C'est difficile de les choisir tellement ils sont nombreux. Mais j'imagine que de temps en temps, même si c'est délicat d'aller pointer plus un sujet qu'un autre, il y a un vrai motif de satisfaction parce que quelque part, il y a un retour sur investissement de toutes les équipes au sein de la ruche qui ont accompagné justement les porteurs de projets. Là, il y a un vrai satisficite. On se dit, bon sang, là, j'ai eu de l'impact aussi, moi, quelque part sur cette personne-là. J'ai été utile dans ce que j'ai fait. Oui, et puis c'est vraiment un des drivers.
[38:01] Un des gros, gros moteurs des équipes, c'est d'avoir un impact sur la personne, puisque finalement, quand on accompagne un entrepreneur, on l'accompagne dans tous ses sujets, dans ses questions, ses réflexions. Et donc, si on l'aide à avancer dans les petits nœuds qu'il a, c'est déjà génial. Et puis après, quand on voit l'impact que les projets ont sur leur territoire, en effet, on se dit qu'on a contribué à quelque chose d'intégrer. De très intéressants. Quand on parle de réussite, on aime souvent dire que voilà,
[38:29] une entreprise qui a passé le cap des trois premières années déjà, c'est déjà pas mal. Est-ce que là aussi, vous avez, vous, des mesures en interne ? Est-ce que vous continuez de voir, de regarder effectivement les entreprises qui sont passées par chez vous, en tout cas les porteurs de projets, s'ils sont toujours en activité effectivement, trois ans après, cinq ans après ? Est-ce que vous avez des retours comme ça ou pas ? Oui, donc c'est un exercice qu'on fait, on a une mesure d'impact et on va suivre plusieurs choses. En effet, s'ils sont toujours en activité, on va suivre, par exemple, sur le transition. Est-ce qu'ils ont des nouveaux clients ? Est-ce que c'est des boîtes qui ont trois ans et plus ? Est-ce qu'elles ont recruté ? Donc là, sur 14 boîtes qu'on a incubées sur le programme transition en Seine-Saint-Denis, on sait qu'elles ont, en moyenne, créé deux postes en neuf mois.
[39:21] Donc à 14 c'est quasiment 30 nouveaux recrutements qui ont eu lieu pendant l'accompagnement donc c'est plein de petits critères qu'on va suivre et en effet on les suit à 3 à 3 ans on essaye d'aller jusqu'à 5 ans mais après c'est quand même un peu difficile d'aller jusque là j'imagine, en quelques mots et puis on va terminer cet entretien avec la séquence des 5 dernières minutes mais juste avant vous avez remporté un appel à projet pour quartier 2030 avec le réseau initiative Île-de-France.
[39:52] Est-ce qu'on peut en dire rapidement quelques mots comme ça ? Oui, Quartier 2030, c'est un énorme dispositif dans le cadre de France Relance, piloté par BPI France. Et on a eu la chance, on a été sélectionné dans sept régions. Mais du coup, Quartier 2030, ça va être à la fois des dispositifs d'aller vers, donc d'aller concrètement sur le terrain pour rencontrer dans les quartiers prioritaires de la ville des aspirants entrepreneurs, des programmations événementielles dans des lieux et donc vraiment d'être dans cette idée de proximité à travers des carrefours de l'entrepreneuriat.
[40:21] Et puis ensuite, de détecter des entrepreneurs qui sont déjà lancés. Et on a quatre dispositifs qui vont les aider à passer des échelles. De micro-entreprise à un autre statut, à une TPE qui a des enjeux de croissance, ou à une boîte plus importante qui a besoin de changer d'échelle, d'aller lever des fonds. Et donc, c'est un peu plus de 500 entrepreneurs qu'on accompagnera d'ici trois ans dans le cadre de ce programme. Sophie, on arrive sur les cinq dernières minutes de cet entretien. Je vais te poser toute une série de questions. il faut répondre si possible
[40:52] le plus vite possible voilà ça te va ça te convient ? Bah écoute je te dirai ça après si ça t'a bien passé allez on est parti c'est quoi la première chose que tu fais le matin en te levant ? La première chose que je fais le matin en levant bah généralement je râle tu râles le matin toi ? Ouais jusqu'à la douche c'est hyper dur de sortir du lit est-ce que t'as un rituel ou une routine quotidienne qui t'aide à rester motivée ? Bah un baiser à mes enfants j'ai deux enfants que j'amène à l'école tous les matins Et donc ça, c'est déjà un booster.
[41:23] Et puis ensuite, des sourires aux équipes. Pour moi, c'est beaucoup autour de « je suis contente de retrouver mon équipe et donc ça y est, j'oublie la râlerie d'être sortie du lit et c'est reparti. » Le sourire, ça donne de l'impact après derrière ? Oui, c'est du soft power, j'en suis certaine. OK. Quel est le meilleur conseil que tu n'aies jamais reçu et qui t'a marqué ? Le meilleur conseil que j'ai reçu, c'est… Alors là, il faut repartir 15 ans en arrière. Au moment où je vous ai parlé de mes stages, en fait, j'avais deux stages. Soit j'allais faire un stage dans une banque en microcrédit, hyper bien payé, etc. Je faisais six mois et c'était top.
[41:55] Soit j'allais dans une agence équitale, payer juste le minimum.
[42:01] Et on ne savait pas s'il y avait des perspectives de carrière. Et c'est un de mes frères qui m'a dit, mais vas-y, ça a l'air de t'éclater. Tu as des étoiles dans les yeux quand tu parles de ça. Tant pis pour le salaire. Eh bien, j'ai bien fait.
[42:12] Est-ce qu'il y a une personne qui t'a particulièrement inspirée dans ta vie ? Et si oui, laquelle et pourquoi ? C'est un peu bizarre de dire ça, mais pas trop. D'accord. J'ai plein de personnes qui m'inspirent, mais je n'ai pas une pilure comme ça qui m'apparaît. Ok. C'est quoi la plus grande qualité chez toi ? Selon toi ? Je suis optimiste. Et ça, je pense que j'apprécie ça chez moi et je pense que les gens apprécient aussi. T'es d'humeur égale ? Oui, je suis d'humeur assez égale. Je suis aussi assez sincère. Donc, je n'ai pas trop de problèmes à me livrer, à raconter des choses.
[42:48] J'ai l'impression qu'on peut créer du contact assez facilement avec moi. Je confirme. C'est toujours un peu difficile de parler de ces qualités, mais c'est vrai que tu l'as introduit au début. On m'a toujours définie comme quelqu'un d'assez gentil. Et pendant longtemps, ça m'a gonflé parce que je trouvais que ça faisait bonne poire. En fait, je pense que c'est un super moteur, la gentillesse. Même dans le boulot, d'aborder les sujets avec gentillesse, qu'on peut appeler dans le cadre professionnel bienveillance, je pense que c'est une qualité. Clairement. C'est quoi, à l'inverse, peut-être, ta plus grande faiblesse ? Et comment est-ce que tu essaies de la surmonter ? C'est affreux, parce que je me rends compte qu'encore 15 ans après, j'ai des moments où je n'ai pas confiance en moi. Et même parfois, en répondant à tes questions, je me redemande « Ah, mais est-ce que c'est bien ce que je dis ? » Donc, je me remets en question tout le temps. Et parfois avec un peu de manque de confiance. Je pense que ça va beaucoup mieux, mais que c'est vraiment un frein quand on entreprend et quand on essaie d'embarquer des gens. Donc, c'est quelque chose sur lequel j'essaie de bosser encore. Oui, mais en même temps, il y a une remise en question, tu dis. Donc, ça, c'est plutôt positif pour le coup. Oui, c'est vrai. C'est vrai. Beaucoup de remise en question.
[43:49] On travaille beaucoup sur les sujets des feedbacks aussi à La Ruche. Donc, on est à la fois dans la remise en question pour s'améliorer. Mais je sais que parfois, j'ai encore des croyances limitantes ou des pensées un peu toxiques. Et je ne sais pas, là, il faut que j'en parle à mon psy. Je pense qu'à ce stade... C'est quoi ton plus grand rêve, Sophie ? Mon plus grand rêve, j'adorerais que la France ait un gouvernement qui ait envie d'être exemplaire sur les sujets d'une économie engagée. Au fait, aujourd'hui, on fait des politiques économiques, mais on n'a pas d'économie politique. Et j'adorerais te dire que c'est nous, la France, un peu porte-étendard d'une nouvelle économie, que nous, les pionniers de l'entrepreneuriat impact, on y aurait participé. Ça, c'est un truc, ça serait un rêve, ouais. Est-ce que tu as un livre, un film comme ça, qui a marqué ton évolution ? Est-ce que tu as comme ça quelque chose, un objet étendard, là, voilà, que tu te dis, tiens, ça, je l'ai toujours à côté de moi, parce que, voilà, c'est moi, c'est mon parcours, c'est ma vie. J'ai un livre que j'aime bien, mais en fait, j'aime bien la poésie. J'avais une petite anthologie qu'on m'avait offerte mon papa il y a quelques années, et je l'aime bien, et en fait, j'aime bien relire des vers, et j'aime beaucoup les vers d'Arthur Rimbaud.
[45:07] Qui était quelqu'un de torturé, mais qui réussit à sublimer les paysages et ce qu'il voyait. Donc, voilà, je dirais, j'ai un poème que j'adore qui s'appelle « Sensation », que vous pouvez lire, qui est génial, d'Arthur Rimbaud. Tu éguises ma curiosité. Est-ce que tu as un verre comme ça que tu connais par cœur ? Eh bien, écoute, oui, oui, oui.
[45:27] En fait, c'est l'histoire d'une... J'irai par les sentiers, par les... C'est comment ? Je me prends... Alors, attends. Oh là là. À la colle. Non, mais en plus, c'est un poème magnifique. Je vais te le réciter. Vas-y, avec plaisir. Donc, c'est par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, picoté par les blés, fouler l'herbe menu. Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds Je laisserai le vent baigner ma tête nue Je ne parlerai pas, je ne penserai rien Mais l'amour infini me montera dans l'âme Et j'irai loin, très loin, comme un bohémien Par la nature, heureux comme avec une femme Merci beaucoup Sophie, c'était top Ravie d'avoir pu t'accueillir sur ce podcast Et cet épisode des Voix de l'Impact T'as passé un bon moment ? Ouais, j'ai passé un très bon moment Je ne m'attendais pas à refaire la rétrospective aussi loin. Donc, ça m'a fait très plaisir de repenser à tout ça. C'est à la fois dans un mouchoir de poche et tout me semble assez lointain. Un grand merci à toi en réagissant à cet épisode sur les réseaux sociaux ou depuis votre plateforme de diffusion de podcast, en nous mettant par exemple qu'il y a 5 étoiles sur Apple Podcasts. Vous participez tout simplement à améliorer encore la visibilité du programme inédit, à augmenter aussi la communauté qui peut se créer derrière. Et un grand merci donc à Sophie d'avoir répondu gentiment à mon invitation. Bonne continuation à toi. Merci beaucoup. Bonne continuation à toi aussi et à tous ceux qui nous écoutent. Voilà, et puis à très bientôt alors. À bientôt.