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Les Voix de l'Impact
đïž Les Voix de lâImpact â Le podcast pour inspirer le changement đâš
Ici, on donne la parole à celles et ceux qui, à leur échelle, créent un impact réel sur leur environnement.
đ IndĂ©pendants, entrepreneurs, associations, organisations, entreprises : toutes et tous ont en commun la volontĂ© dâagir
đŻ Impact environnemental, sociĂ©tal, social, culturel ou Ă©conomique â quel que soit leur domaine dâaction, ces voix rĂ©sonnent et inspirent le changement.
đ Un impact Ă toutes les Ă©chelles : local, national, international, chaque action compte.
đïž DerriĂšre le micro - Jean-Baptiste Vennin â Journaliste, podcasteur
Les Voix de lâImpact, câest dâabord un accompagnement. Jâaide les coachs, les indĂ©pendants, les entrepreneurs et entreprises Ă rĂ©vĂ©ler leur authenticitĂ© et leur impact derriĂšre un micro et Ă booster leur visibilitĂ©. Aujourdâhui, ce projet prend une nouvelle dimension et devient un podcast Ă part entiĂšre ! đ
Les Voix de l'Impact
Parler en public sans trembler : le parcours dâun ex-timide devenu formateur
đ Dans ce dernier Ă©pisode de la saison Saison 1, je reçois David Fontanier, formateur en prise de parole, speaker, animateur Ă©vĂ©nementiel et ancien journaliste radio. Un homme de voix et de terrain, passionnĂ© par lâimpact que peut avoir une parole bien posĂ©e.
Ancien timide devenu expert de lâoral, David nous raconte son parcours : de ses rĂȘves dâenfant de conduire des bus Ă ses dĂ©buts dans un studio de France Bleu Ă 4 ans, jusquâĂ la crĂ©ation de La Voix Formation, sa structure dĂ©diĂ©e Ă la transmission des clĂ©s dâune parole confiante et impactante.
đ Ce que vous allez dĂ©couvrir :
â
Pourquoi parler en public reste une des plus grandes peurs humaines
â
Comment David a transformé sa timidité en moteur de carriÚre
â
Son incroyable trajectoire : du BTS transport Ă NRJ, RTL2
â
Les dessous de ses premiers pas Ă lâantenne nationale
â
Ce que ses annĂ©es de speaker sportif lui ont appris sur lâĂ©nergie collective
â
Pourquoi il forme aujourdâhui dirigeants, managers et entrepreneurs
â
Les leviers simples et puissants pour capter lâattention et ĂȘtre applaudi
â
Sa vision de lâimpact : transmettre, transformer et rĂ©vĂ©ler les voix intĂ©rieures
đŻ Moments clĂ©s Ă ne pas manquer :
04:14 â Grandir dans le coton : le rĂŽle clĂ© de sa mĂšre et de lâenfance
07:22 â Sa toute premiĂšre prise de parole⊠à 4 ans, en chanson
10:07 â Comment un stage a tout changĂ© : du bus au micro
13:24 â Son premier CDI⊠à Charleville-MĂ©ziĂšres
16:18 â La radio comme Ă©cole de lâĂ©nergie et de la rigueur
23:23 â 55 000 personnes Ă la fanzone de lâEuro : lâapprentissage du trac
27:54 â Le dĂ©clic de la transmission : "je ne veux pas garder ça pour moi"
30:17 â Pourquoi former Ă lâoral, câest transformer des vies
38:29 â GĂ©rer ses Ă©motions comme un marathon
43:31 â Le livre "La Voix" : poser son expĂ©rience, transmettre au plus grand nombre
46:09 â Son ambition : former dans 10 villes, toucher tous les publics
50:46 â Sa dĂ©finition de lâimpact : "ouvrir Ă la rĂ©flexion pour faire bouger les choses"
đŹ Citations inspirantes :
« On nâen meurt pas de poser une question. »
« Une bonne impro a été réécrite trois fois. »
« Vous ĂȘtes vu avant dâĂȘtre entendu. »
« Ce qui mâanime, câest de rĂ©vĂ©ler ce quâon nâose pas encore montrer. »
« Lâauditoire ne sait pas ce que vous avez oubliĂ© de dire. »
« Soyez audacieux dans vos prises de parole, soyez imparfaits. »
đ Ressources utiles :
đ La Voix â David Fontanier â Ăditions de lâOcĂ©an
đ La Voix Formation â Formations Ă la prise de parole en public
đ„ Replay de ses formations / confĂ©rences
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Disponible sur : Spotify | Apple Podcasts | Deezer | Les Voix de lâImpact
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[0:00] Environ 77% des personnes souffrent d'anxiété d'élocution, 57% des personnes
[0:05] feraient presque mĂȘme n'importe quoi pour Ă©viter de se lever devant un public.
Environ 40 Ă 78% des personnes considĂšrent que la peur de parler en public est celle
qui arrive en premier, devant celle des araignées pour les uns ou carrément celle de
mourir pour les autres. DerriĂšre ces chiffres, il y a des voix, des histoires, de trac, de
micro-tendu, de transformation. Il y a des parcours oĂč la voie est devenue mĂȘme un
outil, un mĂ©tier, parfois mĂȘme, on va le voir, une mission. David, une rĂ©action par
rapport à ces chiffres que tu connais bien, j'imagine ? C'est sûr que c'est des chiffres qui
sont à la fois pas étonnants, en fait, de se dire que d'abord, on a peur de parler en
public. C'est une vraie peur. Il y en a qui préfÚrent mourir plutÎt que de parler en public.
Tu l'as trÚs bien dit, mais c'est vrai qu'on n'aime pas ça parce qu'on est souvent dans
des positions qui sont vulnĂ©rables. Et parler en public, ça veut dire te lever. Ăa, c'est un
deuxiĂšme stade. 57% des personnes aient n'importe quoi pour ne pas se lever. Et
pourtant, ĂȘtre debout, se montrer, ĂȘtre visible, c'est une premiĂšre maniĂšre d'avoir de
l'impact, de montrer qu'on a un message Ă transmettre.
[1:06] Les bagages qu'on a, c'est des bagages de l'école. Et les prises de parole à l'école,
ce ne sont pas les meilleurs moments de notre vie. Et donc, quand on est un prĂȘt
professionnel, c'est quelque chose qu'on redoute et qu'on repousse au maximum. Mais
elles sont tellement cohérentes et tellement normales. ces stats. AprÚs, c'est les stats,
je pense qu'on n'aurait pas les mĂȘmes aux Etats-Unis. Aux Etats-Unis, ils ont l'habitude
du show, ils ont l'habitude, ils sont nourris par ça, par la prise de parole, ils sont toujours
en représentation et en spectacle.
[1:33] Mais nous, en France, on se regarde beaucoup et c'est pour ça qu'on a ces stats-
lĂ . Bienvenue dans Les Voix de l'Impact, le podcast pour inspirer le changement.
Bonjour, je suis David Fontanier et j'accompagne les chefs d'entreprise, les dirigeants,
les solopreneurs Ă avoir de l'impact Ă l'oral et Ă avoir de l'assurance et de l'aisance
quand ils s'expliquent. Bonjour, je suis Jean-Baptiste Vénin, journaliste et podcasteur.
J'accompagne les entreprises dans la production de leurs podcasts internes. J'aide
aussi les coachs indépendants à révéler leur histoire à travers la grande interview, un
format pour amplifier leur impact et leur visibilité. Aujourd'hui, notre voix de l'impact se
prénomme David. David, c'est un prénom d'origine hébraïque, issu du mot « d'od » qui
signifie « bien-aimé » ou « aimé de Dieu ». Porté par un roi poÚte et héros biblique, il est
devenu universel, symbole de force tranquille et de charisme.
[2:18] Volontaires, sociables et généreux, les David aiment relever les défis, entraßner les
autres dans leur énergie et suivre leur intuition,
[2:25] quitte parfois Ă manquer un peu de diplomatie. Et Dick cite le magazine Parent,
dÚs tout petit, David s'est charmé son entourage. C'est un beau parleur qui captive
l'attention, ça ne s'invente pas, c'est un beau parleur. Un prénom presque prédestiné
pour quelqu'un qui a fait de sa voix son mĂ©tier et qui apprend aujourd'hui aux autres Ă
prendre la parole avec impact. Est-ce que tu te reconnais lĂ -dedans, David ? Mais je ne
savais pas tout ça, d'abord, et c'est fou, mais ben ouais, en fait, complÚtement, c'estétonnant, cette présentation est déroutante, tu me déstabilises, c'est fou, je sais que
mes parents ont choisi ce prénom pour le cÎté biblique, c'était le roi David dans la Bible.
[3:06] Mais ce que tu décris derriÚre un beau parleur qui aime charmer qui aime
convaincre ou séduire son public bah en fait ouais ma mission elle est là clairement
définie et bah tu vois j'ai réussi à trouver ce qui m'allait vraiment je suis trÚs content
d'avoir checké la note aligne-toi avec ce que tu fais avec ce que t'as envie de faire et je
suis trĂšs trĂšs content d'ĂȘtre dans cet alignement lĂ bon bah tu peux remercier aussi tes
parents qui, visiblement, ont bien choisi aussi le prénom.
[3:37] Des maths Ă des gemmĂšres, maths dite, David. Tu sais ce que je viens de te dire,
lĂ ? C'est du breton, ça. Mais ouais, c'est du breton. Ăa veut dire bonjour et bienvenue Ă
toi, David, en breton. TrĂšs bien. C'est les origines. La Bretagne, moi, j'ai grandi au bord
de la mer, au bord de l'océan, dans le sud de la Bretagne, à cÎté de l'Orient. Et c'est un...
Tu sais quoi ? Quand on est breton, il y en a partout des bretons. Et quand on est breton,
on est ouvert vers le monde, on est ouvert vers le reste, on est des voyageurs. Et donc,
on a la rencontre facile, mĂȘme si on aime bien aussi quand il pleure rester chez nous Ă
l'intérieur et puis on n'ouvre pas facilement notre porte,
[4:14] mais on arrive à se connecter trÚs facilement. Tu as évolué dans quel
environnement familial, toi, David ? J'ai eu beaucoup de chance. J'ai grandi dans du
coton, j'ai grandi dans une famille aimante. Et je vais te donner une citation que ma
mĂšre m'a toujours dit. Il y a deux citations qu'elle m'a toujours dites. C'est tout ce que tu
touches se transforme en or. Et la vie est faite de ce que tu en fais. Et quand tu pars avec
des bases comme ça, tu as de la confiance qui vient s'installer, qui vient te guider.
[4:41] Je suis l'aßné d'une fratrie de quatre enfants. Et donc, on m'a vite donné des
responsabilités. J'étais le premier, en plus, d'une cousinade de 20 cousins. Et voilà , j'ai
un cÎté trÚs chouchou. Et donc, j'ai beaucoup de chance. J'ai grandi dans une famille
aimante et catholique aussi. Donc, voilĂ . Bon, on continue le petit chouchou ? Ah ouais,
j'adore.
[5:02] Tu parlais dĂ©jĂ beaucoup quand tu Ă©tais petit ou c'Ă©tait plutĂŽt la timiditĂ© qui, Ă
l'époque, dominait ? C'était mon plus gros combat, de combattre cette timidité. et je l'ai
combattu à l'école en amusant la galerie. Ma maniÚre de communiquer, c'était
l'humour. Et j'ai commencé à apprécier, à avoir des personnes qui rient à mes blagues,
ce qui arrive moins maintenant. Et j'ai senti cet entourage, ce public qui commençait Ă
m'apprĂ©cier. Et pourtant, quand je suis enfant, je suis un grand timide. On m'empĂȘche
de parler. Tu vois, quand je dois m'exprimer aux adultes, ma mÚre qui était pourtant
bienveillante me dit « Attends, tu attends avant de t'exprimer, tu attends que les adultes
aient fini de parler pour pouvoir poser ta question. Et elle rajoutait, fais en sorte que ça
n'arrive pas. Et donc, je grandis timide. Et j'ai peur de parler Ă l'adulte. J'ai peur d'aller
demander un renseignement Ă la boulangĂšre. J'ai peur d'acheter du pain. Et finalement,
comme toutes les petites filles et les petits garçons, tu as peur d'aller demander un truc,
un conseil ou une sauce à une serveuse. Il y a ce cÎté-là . Et je combats cette timidité.
Donc, ce petit garçon qui aime bien amuser la galerie, il aime bien déconner.[6:11] Et il n'aime pas trop prendre la parole de maniÚre sérieuse. Et puis je me suis dit
un truc que je transmets aujourd'hui Ă mes enfants, c'est tu n'en mourras pas. Tu ne vas
pas mourir de poser une question, de demander quelque chose. On n'en meurt pas. Et
donc j'ai réussi à combattre ma timidité avec ça. Et puis la plupart des gens à qui tu
t'adresses, normalement, sont plutÎt bienveillants. Normalement. Donc ça doit rassurer
eux. Oui, mais tu ne le sais pas. Oui, ils sont bienveillants, mais au début, tu ne le sais
pas trop.
[6:34] J'ai reçu ce bouquin dans ma boĂźte aux lettres. Ăa s'appelle David Fontanier, la
voix. Comment j'ai appris Ă parler au public et comment vous allez y parvenir aussi. On
en parlera d'ailleurs tout Ă l'heure. Mais c'est dans ce bouquin que j'ai appris que ta
premiÚre prise de parole en public, c'était à l'ùge de 4 ans et que tu participais, c'est ça,
à un cours de chant et que tu as chanté sur une station de France Bleu. C'est ça,
raconte un peu. J'ai le souvenir que France Bleu organise, on est en Bretagne, France
Bleu Brésilienne organise un concours destiné aux futurs mariés. Et ils font une annonce
à l'antenne et ils disent « on offre 150 francs à l'époque pour des mariés, on a deux
candidats, donc il y avait mon oncle et ma tante qui allaient se marier, et puis un autre
couple, et pour l'un de ces deux couples-là , la premiÚre famille ».
[7:22] Qui viendra dans nos studios Ă Lorient avec un enfant qui viendra chanter dans le
studio de radio, eh bien, gagnera ces 150 francs qu'on promet, top, c'est parti, c'est
lancé. Et donc, ma mÚre entend ça, elle dit, écoute, tu viens, je prends ma guitare, elle
m'emmĂšne dans le studio, on est les premiers Ă arriver, on nous installe dans le studio,
j'ai le souvenir de ma mĂšre qui joue Ă la guitare, elle joue la canne de Jeanne, et moi, j'ai
devant moi une espĂšce de gros micro tout bleu, et je chante la canne de Jeanne. Je ne
me souviens plus des paroles de la canne de jambe, mais c'est ma premiĂšre radio. J'ai
quatre ans et j'ai le souvenir qu'on m'avait offert un 33 tours de Sarah Perquet-Tiamo, je
crois, à l'époque, que j'ai pu mettre dans mon ange disque. Et c'est un souvenir, mon
premier souvenir de radio qui est anecdotique. Je ne savais pas qu'il allait tracer ma vie
en radio aprÚs, mais j'ai trouvé ça, je trouve ça génial. à quatre ans, on m'emmÚne dans
une station.
[8:14] Selon une étude de 2014, seulement 6% des adultes exercent le métier qu'ils
rĂȘvaient de faire quand ils Ă©taient enfants. Et parmi ceux qui ne l'ont pas rĂ©alisĂ©, une
large majoritĂ© n'a jamais rebroussĂ© chemin vers ce rĂȘve. Tu fais partie de cette majoritĂ©-
lĂ , David. Toi, tu te rĂȘvais d'ĂȘtre conducteur de bus, c'est ça ? C'est vrai. C'est vrai que
quelque part, j'ai raté cette vocation qui m'était toute prédestinée. C'est dingue. Je
voulais conduire des bus et tu m'en as dissuadé. Il va falloir qu'on traive aussi l'abcÚche.
Jean-Baptiste, parce que c'est Ă cause de toi que je n'ai pas pu accomplir ce rĂȘve.
DĂ©solĂ©. Quand je suis enfant, Ă partir du moment oĂč je suis rentrĂ© au collĂšge, j'ai mis un
pied dans un bus.
[8:54] J'ai adoré, je ne sais pas, certains me voient avec des grands yeux, mais j'ai adoré
les bus. J'ai adoré ce chauffeur de bus qui appuyait sur des boutons pour ouvrir des
portes, qui était haut sur la route, qui conduisait un bus long de 20 mÚtres avec un
accordéon au milieu. J'ai trouvé ça fascinant. Et mon idole, Mon idole, c'était mon voisin
qui était contrÎleur de bus. Et parfois, il conduisait et j'adorais. C'était vraiment monidole. Et voilà , je connaissais tout sur les bus. Tous mes stages d'écolier, de collÚge, de
lycée, se faisaient dans les sociétés de transport de Lorient. Et je voulais conduire des
bus, dire bonjour à la petite dame et puis ouvrir des portes, fermer des portes. J'ai créé
des faux tickets de bus. J'ai fait des trajets, les plus longs trajets de la ligne de la CTRL Ă
l'époque à Lorient, sans rien. J'ai juste fait l'aller-retour. j'allais jusqu'au terminus et je
revenais chez moi et je passais mes aprÚs-midi entiÚres dans des bus. C'est dingue ça.
J'Ă©tais fascinĂ© par ça. C'est dingue. Ouais. Et donc j'ai voulu ĂȘtre chauffeur de bus. Et ma
mĂšre m'a dit Ă©coute, tu pourras ĂȘtre chauffeur de bus si tu veux, mais ton permis c'est
21 ans. Donc une fois que t'as ton bac, continue tes études. Et bien j'ai dit banco, BTS
transport. Ah oui, logique. Tu suis parti dans le transport et je voulais faire ça. Et à la fin
de mon BTS transport, il y a eu cette rencontre avec toi.
[10:07] Bah oui, voilà , c'est ça. Et c'est la question qui suivait finalement. Comment est-
ce qu'on passe d'un bus Ă un studio de radio ? Alors, on peut passer d'un bus, on peut
passer de chauffeur de bus à chauffeur de salle. C'est vrai, c'est vrai, bien joué.
[10:19] D'un bus Ă un studio de radio, j'avais la conviction qu'en attendant de passer
mon permis de 21 ans, j'étais attiré par la communication. Et en ayant mon BTS
Transport, qui m'a un peu dégoûté du transport finalement, et avec un diplÎme de
communication, je pouvais conduire des bus et prévoir l'avenir en étant à la
communication d'une société de transport, de bus, tu vois. Et donc, je me suis dit, tiens,
je peux faire les deux, ça me parle, ça me plaßt bien. Et dans cette spécialisation en
communication que j'ai faite à Angers, il y avait des cours de théùtre ou de journalisme.
Et j'ai dû cocher l'une des deux cases. Et là , je ne sais pas pourquoi, j'ai coché
journalisme radio. Ăa m'appelait, mais le théùtre aussi m'appelait. Mais c'Ă©tait une
option qui était proposée, qui était gratuite. Je me suis dit, on va se lancer dans le
journalisme radio. Et c'est lĂ oĂč je fais ta connaissance. Et toi, tu me permets... Tu sais
que j'ai un choix crucial Ă faire. J'ai six mois de stage qui me sont proposĂ©s Ă la Cotra Ă
Angers. C'est les bus, la Cotra ? Les bus. Et à l'arrivée, Il y a un CDI qui m'attend à la
com' de la Cotra. Ah ouais, donc tout ce que tu voulais. Et tout ce que je voulais. Ma
route était là , en fait. Et puis, il y a toi. Il y a cette découverte du journalisme radio. On se
voit dans... Je ne sais pas si tu veux qu'on en parle maintenant. Vas-y, vas-y. On te voit
dans un cours de journalisme radio. Tu nous mets le micro sous le menton. On travaille
des brĂšves de journalistes.
[11:37] Et puis, j'ai une appétence pour ça. Il y a un déclic. Il y a une étincelle qui se fait.
Et puis, je crois qu'au bout de deux, trois cours, je viens te voir et je te dis, ça me plaßt.
j'aime bien ça et comment on fait pour faire un stage ensemble et je veux découvrir ça et
je veux aller plus loin. Et en fait,
[11:52] l'histoire commence comme ça. Ouais, tu commences donc par un stage et on
va vite s'activer parce que moi aussi, je crois en toi trĂšs vite. On va vite s'activer Ă te faire
enregistrer une maquette. Ce qui tombe bien, c'est que Energy Paris aussi tombe sous le
charme. Et du coup, on va te proposer ton premier contrat, c'est ça ? On propose mon
premier contrat. C'est un moment qui est marquant dans ma vie, oĂč je suis convoquĂ©,
oĂč je suis appelĂ© Ă la fin de mon stage avec toi. Je suis appelĂ© Ă Paris, rue Boileau, dans
les grands studios d'Ă©nergie. Et j'ai le souvenir mĂȘme qu'Ăric Lopez et Yann Carpierm'avaient appelĂ©. J'Ă©tais dans mon lit quand ils m'ont appelĂ©, avec la grosse voix du
matin. Bonjour David, ça va ? C'était les dirigeants de l'époque, de la rédaction. Et les
rédacteurs en chef qui m'appellent et qui me disent, voilà , t'es convoqué à Paris. Je pars
Ă Paris et lĂ , je ne sais pas ce qui m'attend.
[12:37] Et j'entre dans ce grand hall on me fait monter, je crois que c'est au 7Úme étage
de mémoire et on m'amÚne on me dit écoute tu vas aller dans un studio t'as 60 minutes
tu prends les 5 piles de journaux t'enregistres, tu rédiges ton flash tu l'enregistres et au
bout de 60 minutes on se retrouve dans nos bureaux et on discute et donc grosse
pression je rédige mon flash, j'enregistre mon flash et puis ils écoutent et donc je suis
convoqué une heure aprÚs donc dans leur bureau ils me disent David on a un truc à te
proposer écoute, on est content de ce que tu fais, on aime bien ce que tu fais, on sent
qu'il y a du potentiel. Moi, je n'avais pas du tout cette voix-là en plus à l'époque, j'avais
une voix trĂšs jeune, voilĂ , bonjour, bonjour Ă tous, tu vois, j'avais une voix un peu comme
ça, un peu junior. Mais ils me disent, oui David, on croit beaucoup en toi. Je dis, ben, ok,
d'accord.
[13:24] Et donc, ils me disent ce que ça te dirait de signer ton premier contrat avec nous,
un CDI, j'ai dit, attends, Elle me propose un CDI. Donc moi, dans ma tĂȘte, je dis, ben
ouais, on y va. Enfin, un CDI, un journaliste de radio, j'ai jamais fait d'école de
journalisme. Les mecs qui sont en train de se planter, mais ils me font un CDI, ben on y
va. Donc j'ai dit ok pour un CDI. Et aprĂšs, ils m'ont dit, oĂč est-ce que j'allais aller ? Et lĂ ?
Et c'est lĂ oĂč je conseille toujours de rĂ©flĂ©chir. Mais non, mais j'aurais dit oui, bien sĂ»r.
[13:50] Et mon... C'est Yann Carpier qui a une grande carte de France derriĂšre lui, oĂč il y
a plein de punaises rouges qui indiquent les 20 stations locales dernier. Et il met son
doigt sur une station locale qui est proche de la frontiĂšre belge. Je ne savais pas que
c'était si loin la France. Et il met son doigt sur Charleville-MéziÚres. Charleville-MéziÚres,
punaise, mais c'est oĂč ça ? C'est Ă la frontiĂšre belge. J'ai dit oui, de toute façon, mais
c'est 9h de train entre Lorient et Charleville-MéziÚres, il y a 9h de train. Et ce n'est pas
trop compliquĂ© de s'Ă©loigner de sa famille ? Non, non, non, j'Ă©tais prĂȘt, j'avais dĂ©jĂ quittĂ©
ma famille avec mes études de transport à Vannes, avec mes études de com à Angers.
J'étais déjà parti, j'étais un aventurier. Mais là , c'était une vraie aventure. C'était une
vraie aventure. Oui, c'est Charleville-MéziÚres, il ne faut pas déconner.
[14:41] Quand elle m'a installé là -bas, ma mÚre a pleuré. Quand elle est parti, elle m'a
dit « mais non, mais c'est fou ». Donc, je suis parti là -bas, vraiment. Je suis resté un an
lĂ -bas.
[14:50] Et j'ai découvert trois choses. La premiÚre chose, c'est que c'était le
département Les Ardennes le plus quitté de France. Il y a 8000 départs chaque année.
Par dépit, par dépression, par suicide. Les gens partent, tu vois, les gens s'en vont. J'ai
découvert que les jeunes, je rappelle qu'on est sur énergie, on est sur un format jeune,
les jeunes vont faire la fĂȘte en Belgique. Parce qu'Ă Charleville-MĂ©zire, il n'y a rien Ă faire.
Et puis j'ai découvert le surnom, que donnaient les carolomassériens, c'est les
habitants de Charleville-MéziÚres, les surnoms qu'ils donnent à Charleville-MéziÚres, ils
l'appellent Tchernobyl-MisÚre.[15:24] Et quant à tous ces éléments-là , tu te dis bonne chance. Bon courage ! Et puis
bon courage. Non, mais c'est vraiment la plus belle aventure, ça m'a permis vraiment
aussi de mettre, de mes débuts, je suis content d'avoir goûté à ça. Oui, c'est formateur.
[15:40] Ah ben complÚtement. Tu sais que j'ai passé, je passais ma vie à la radio, De 5h
du matin jusqu'à 21h le soir, j'étais à la radio pour m'améliorer, pour performer, pour
faire vivre l'antenne. Quand tu es journaliste sur l'énergie, tu dois chercher des infos
locales et jeunes. Et bien donc, tu dois trouver des concerts, des associations. Et c'est
génial. Et tu vas parler aux gens. Et tu sais que ça m'a beaucoup aidé à travailler ma
timidité aussi. Et puis, trouver des événements qui correspondent aux jeunes dans cette
région-là , encore une fois, tu rames. Tu rames. Ah oui, tu rames. Si, il y a le Festival
international de la marionnette, mais c'est une fois tous les deux ans.
[16:18] Ăa plaĂźt aux jeunes, ça ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? On va s'excuser
auprÚs des carolos massériens qui écoutent le podcast si jamais le podcast arrive
jusqu'à là -bas. Bon, tu passeras aussi avec énergie dans les villes de Amiens, de Rouen.
Tu as fait des remplacements sur le Nacio, sur l'antenne nationale, pour ĂȘtre prĂ©cis. Tu
nous racontes ce moment oĂč tu as dĂ» faire ton flash avec un Guyon ou un Flogazan. Les
animateurs du 6-9 de l'Ă©poque qui Ă©taient lĂ©gĂšrement dĂ©vĂȘtus, on va dire, en quels sont
? Je ne sais pas ce qui leur prend ce matin-lĂ , mais ils ont chaud, ils ont chaud dans le
studio, ils ont envie de faire... Mais je crois que c'est ça qui leur donne envie, en fait. Ils
disent on a chaud, et puis il y en a qui lancent, allez, on commence à se déshabiller.
Sauf que ce matin-lĂ , il est 6h du mat, et on a une information, donc moi je fais les infos
sur l'antenne nationale, il y a 6 millions d'auditeurs ce matin-lĂ , on est la premiĂšre radio
de France, le 6-9 d'énergie, et Bruno Guillon, Forin et Gazon, 6h du mat, on trÚs chaud
dans le studio. Et ils ont donc envie de se dĂ©vĂȘtir, et pas qu'un peu, puisqu'ils
commencent Ă enlever leur t-shirt et leurs pantalons. Ce matin-lĂ , on a une information
tragique Ă annoncer, puisqu'on a des morts aprĂšs une tempĂȘte dans le nord de la
France. Et donc, je démarre mon flash par ça. Bonjour à tous, dans l'actualité
aujourd'hui.
[17:33] Cette tragique tempĂȘte qui a balayĂ© le nord de la France. Et lĂ , je vois ce t-shirt
passer devant moi, et le pantalon passer aussi. J'arrive au milieu de la brÚve et ils ont été
trÚs rapides mais ils se retrouvent déjà à mes cÎtés Bruno Guillon à ma gauche j'ai le
souvenir de son caleçon couleur drapeau de l'Angleterre, et Florian Gazon à ma droite
j'ai pas eu le temps de voir son caleçon et ils sont en train de se frotter contre moi et moi
je termine ma brĂšve lĂ -dessus mais je reste vraiment pro, Parce qu'il y a beaucoup
d'enjeux. Parce que je suis trÚs concentré, parce que je suis trÚs pro aussi. Et je suis
journaliste et donc je ne peux pas ĂȘtre dans la dĂ©conne. Et je ne suis pas...
[18:13] Il y a énormément d'enjeux à ce moment-là . Et donc, je ne peux pas me
permettre de partir en fourrure. Donc, je suis dĂ©solĂ© parce que j'aurais aimĂ© dĂ©conner Ă
ce moment-là . Je crois que j'ai regretté ça.
[18:23] J'ai regrettĂ© de ne pas ĂȘtre dans la dĂ©conne et mĂȘme de ne pas raconter ce qui
se passait. Si c'Ă©tait Ă refaire, je le ferais diffĂ©remment et je raconterais ce qui se passe.en fait, en ce moment. En tout cas, t'aurais pu en venir dessus en fin de flash, peut-ĂȘtre.
Ouais, tout à fait. Je pense. Mais je crois que je suis tellement concentré. à ce moment-
lĂ , j'ai des ĆillĂšres. J'ai vraiment des ĆillĂšres et je regarde mon flash et je dis,
[18:42] fais garde, ne te laisse pas déconcentrer. Reste, et c'est important. Et voilà , ce
que tu annonces, mets-toi à la place des gens qui vivent, qui vivent ou qui ont vécu ça
ou qui sont proches. Il y a ça aussi. Alors, aux personnes qui me le demandent de temps
en temps, je leur explique effectivement que j'ai bossé 15 ans en radio, que ce soit sur
Ănergie, chez RIFM, et certains me demande si j'ai pu rencontrer des stars ou s'il y a une
interview qui m'a plus marqué qu'une autre. Toi, tu as rencontré des stars et est-ce qu'il
y en a qui t'ont marqué plus que d'autres ? Oui, j'ai rencontré des stars. Notre métier, il
est gĂ©nial parce qu'on touche du doigt le rĂȘve de beaucoup de gens. J'ai un souvenir de
Guillaume Canet. Au moment de la sortie des Petits Mouchoirs, il ne mesure pas, il ne
sait pas le carton oĂč doit faire son film. Et donc, il est trĂšs anxieux. Il est angoissĂ©. Il me
demande mĂȘme si ça va, si ses rĂ©ponses vont bien et tout. On est sur un Guillaume
Canet qui marche sur des oeufs et j'ai trouvé ça tellement touchant de sa part j'ai un
Eric Cantona qui est fabuleux Eric Cantona il est charismatique et au moment oĂč je
l'interview il y a plusieurs vidĂ©os de lui qui sont diffusĂ©es oĂč il claque les portes des
studios dans lesquelles il est interviewé parce que la question ne lui plaßt pas.
[19:51] Et donc, c'est moi qui marche sur des Ćufs, pour le coup. Et quand je lui pose
mes questions, je ne suis vraiment pas le fier. Et j'ai un souvenir génial de cet échange
avec lui, à la fois perché, trÚs sincÚre.
[20:05] C'est une personnalité que j'admire. Vraiment quelqu'un que je trouve hyper
charismatique et que j'adore d'un point de vue sportif et d'un point de vue homme.
J'aime bien. Et puis sa voix, elle est fameuse. Donc, j'ai ces souvenirs-lĂ de stars,
d'interviews qui doivent durer 10 minutes avec le groupe Trio et qui durent 1h45, je crois.
Il y a des moments de partage qui sont super. Qui sont juste top, évidemment. Alors, je
le disais avant d'attirer Ă Bordeaux avec RTL 2, avec Ănergie, tu seras donc passĂ© par
Angers. Il y avait le stage. Ensuite, il y a donc Charles-Leville-Mézir, mais il y a surtout
Rouen-Amiens. Tiens, c'est quoi le point commun justement entre Angers, Rouen,
Amiens ? C'est quoi ? Je sais oĂč tu vas aller. C'est le nouveau question de glace.
[20:52] Bah Ă©videmment, Ă©videmment. Bon, et puis surtout quand t'es arrivĂ© Ă
Bordeaux,
[20:55] tu quittes un CDI pour un CDD à l'époque. Donc une belle prise de risque qui va
ĂȘtre concluante. Et en plus de continuer la radio, une nouvelle opportunitĂ© qui vient
s'offrir Ă toi. Comme t'es un mec de challenge, tu acceptes. Et on te confie finalement le
micro des boxeurs de Bordeaux. c'est ça, c'est l'équipe de hockey sur glace qui évolue
en Ligue Magnus. Oui, on est partenaire, RTL2 est partenaire du club des boxeurs de
Bordeaux, et c'est dans ce cadre-lĂ oĂč le manager du club a envie de dĂ©velopper encore
plus le hockey sur glace. C'est le troisiĂšme sport Ă Bordeaux, le quatriĂšme sport, parce
qu'il y a le foot, le rugby, le basket et le hockey. Les gens pensent en plus que les boxeurs
de Bordeaux pensent que c'est des matchs de boxe. Le sport n'est pas trĂšs populaire et
que le club n'est pas trÚs connu, mais ils veulent professionnaliser ça. Et donc, ils fontappel. Ils veulent un speaker alors moi j'ai jamais été speaker mais tu sais quoi
StĂ©phane Tartari le manager me pose mĂȘme pas la question il me dit c'est toi qui seras
notre speaker, Donc, tu viens, là , la saison démarre, si t'es OK, on démarre là , dans un
mois, tu prends le micro et c'est toi qui vas ambiancer. à l'époque, il y a 400 personnes
dans les tribunes, donc il n'y a pas trop d'enjeux. Mais moi, j'ai quand mĂȘme un enjeu de
faire, comment dire, vibrer la patinoire pour que les joueurs sentent qu'il y a du public
derriĂšre.
[22:09] Et il faut savoir que je ne sais pas patiner. Je n'ai jamais appris Ă patiner et je suis
trĂšs mauvais patineur. Je ne sais pas faire, franchement. Par contre, j'ai appris Ă parler
dans un micro et je me suis découvert cette passion d'ambiancer un stade. J'ai adoré
ça. Et tu as appris les rÚgles du hockey sur glace ? Alors, j'ai appris les codes du hockey
sur glace. Les rĂšgles, je dois t'avouer que je ne les connais pas toutes encore
parfaitement. Surtout les pénalités, les trucs que je ne comprends pas toujours. Je te
rassure, personne ne comprend rien. Non, c'est vrai, c'est vrai.
[22:40] Mais les codes, c'est-à -dire que ça ne sert à rien d'annoncer les changements de
joueurs parce que toutes les minutes, tu as toute l'équipe qui tourne. Mais au moins les
codes les tiers temps tout ça et ça je l'ai découvert à Angers quand on allait à la salle
c'était le A c'est ça c'était la patinoire du Hara du Hara ah oui c'est ça et puis à Rouen et
Ă Amiens aussi bon t'as beau faire vivrer les boxeurs de Bordeaux c'est nettement moins
bon que les ducs d'Angers on ne va pas se mentir.
[23:07] Et d'ailleurs ça me fait penser qu'à Meriadec le 5 septembre ils vont se prendre
une rouste les Bordelais oh viens t'as les dames déjà ah bah oui t'as vu j'étais faire un
petit tour je me suis renseigné. Port de Angers, ça fait toujours, toujours des trÚs, trÚs
beaux matchs. Bon, comme tu n'es pas Ă un challenge prĂȘt, David, tu vas en accepter
un autre,
[23:23] j'ai vu, assez dingue, finalement, celui-lĂ . En 2016, on me propose d'animer,
finalement, la fanzone des Quinconces avec 55 000 personnes. LĂ , on parle de l'Euro de
football, c'est ça ? Tu vois, dans les tribunes du hockey sur glace, on a des personnes du
marketing, des Girondins de Bordeaux et c'est les Girondins qui organisent l'Euro 2016
de foot sur la place des Diencons et ils ont besoin de recruter plusieurs speakers pour
animer l'ensemble de la compétition et ils font appel à moi. J'ai trouvé ça génial de
monter sur scÚne, d'avoir un écran géant derriÚre toi, des enceintes, mais vraiment
d'énormes enceintes et quand tu parles, ça s'entend dans tout Bordeaux et j'ai adoré.
Là , pour le coup, j'ai bossé mon track, j'ai travaillé, c'était vraiment, vraiment fascinant.
Et puis, Ă ce moment-lĂ , je me rappelle une chose, Il y a une chose que je me dis aussi,
c'est que le public ne vient pas pour toi. Que ce soit au quai sur glace, sur des
événements comme ça, le public ne vient pas pour toi. Et donc, ça ne sert à rien de
faire... Fais ton show pour eux, mais ne tire pas la couverture sur toi parce qu'ils
viennent surtout pour le spectacle. Tu es aussi utile qu'inutile.
[24:28] Aussi inutile qu'indispensable. Si on n'est pas lĂ , il manque quelque chose. Il
manque une Ă©tincelle. Quand il n'y a pas de speaker, quand il n'y a pas d'ambianceur,ton plat est mal servi. Mais en mĂȘme temps inutile parce que quand tu parles dans un
micro, personne ne t'écoute.
[24:44] Vous écoutez les voix de l'impact. On est avec David Fontanier, formateur en
prise de parole, en public, speaker, maßtre de cérémonie. Depuis, il y a eu d'autres
événements. Tu parlais de la Coupe du Monde 2018, il y a la Coupe du Monde de Rugby
2023, des salons. Il y a le trophée aussi Philippe Etchebest à Expotel. Tiens d'ailleurs, le
chef Etchebest, sympa ou ça a été un cauchemar en cuisine avec lui ?
[25:08] Sympa, il est super sympa. Il est impressionnant. En fait, tu sais quoi ? Avant
l'Ă©vĂ©nement, c'est l'Ă©vĂ©nement Expotel Ă Bordeaux. Ăa a lieu tous les deux ans. Je le
refais encore cette annĂ©e. C'est un concours top chef oĂč il y a des candidats dans des
box qui font des recettes sur des thÚmes imposés, qui font goûter aprÚs à une dizaine de
chefs. Et donc, il y avait Philippe Etchedes qui était le président du jury. Avant ça, je
demande quand mĂȘme Ă l'organisateur, il est comment Philippe ? Est-ce qu'on peut
l'approcher ? Est-ce qu'on peut lui poser des questions ? Et on fait comprendre que,
bon, on peut y aller, il est sympa, il est cool, mais attention, il y a des moments oĂč il faut
y aller, ou d'autres oĂč il ne faut pas trop y aller, donc ça dĂ©pend, il faut le sentir. Je crois
que mĂȘme les organisateurs ne savent pas trop comment me le prĂ©senter. Donc, il est
sympa, et j'ai un souvenir, on doit remettre les prix. On est sur le podium, et on doit
remettre les prix des candidats et donc on va annoncer le troisiĂšme, le deuxiĂšme et le
vainqueur de ce trophée, Philippe Etchéveste. Il y a des sacrées sommes, je crois que le
vainqueur part mĂȘme avec 5000 euros et puis plein de cadeaux des partenaires. Et puis
Philippe, à ce moment-là , nous dit, écoutez, pour remettre les prix, on va bien sûr
recevoir l'enveloppe qui va nous indiquer qu'elle est le podium, le troisiĂšme, le
deuxiĂšme et le premier et donc on attend l'enveloppe.
[26:21] En fait, il n'y avait pas d'enveloppe, mais tout le monde attendait l'enveloppe. Il
faut savoir que le troisiÚme, le deuxiÚme et le premier, ce podium-là , il est décidé en
conclave, isolé avec tous les membres du jury et dont Philippe Etchébeste. Et donc,
Philippe, lui, au moment oĂč il dit qu'il faut l'enveloppe, il sait qui est troisiĂšme, il sait qui
est deuxiÚme, il sait qui est premier. Mais il veut le cÎté cérémonial et il a complÚtement
raison. Dans une cérémonie, on attend l'enveloppe.
[26:43] Et bien, le temps que je te parle de ça, il y a une enveloppe qui arrive, qui n'avait
pas Ă©tĂ© prĂȘte, mais en l'espace de 15 secondes, le temps de meubler en disant, mais
oui, bien sûr, l'enveloppe arrive. Philippe, mais on rappelle, on rappelle les cadeaux, les
cadeaux de tous les candidats, parce qu'il y a ces cadeaux-lĂ pour le troisiĂšme. Donc, tu
vois, lĂ , je me dis attention, meuble, parce que tu sais trĂšs bien qu'il n'y a pas
d'enveloppe, mais elle va arriver. Tu fais un clin d'Ćil bien serrĂ© aux organisateurs qui
sont en train de te grifouiller une enveloppe. Et l'enveloppe est arrivĂ©e. Et voilĂ
l'enveloppe à ce moment-là . à quel moment, toi, tu t'es précisément intéressé à la prise
de parole en public ? Comment c'est venu ? Je crois que c'est quand je quitte RTL2,
quand je quitte la radio. Alors, je quitte la radio pour une raison assez simple, c'est que
je suis sollicité sur d'autres événements. De fil en aiguille, je commence à devenir
animateur, présentateur pour des événements sur Bordeaux. Et puis à cÎté, j'ai envie
aussi de transmettre ce que j'ai appris à des étudiants. Et donc, je commence à faire dela prise de parole, des cours de journalisme parce que j'ai un bagage de 15 ans de
journaliste et je me dis que je vais commencer à leur donner des cours et je suis sollicité
par des écoles. Et donc, j'arrive comme ça petit à petit à cumuler des fonctions et des
casquettes.
[27:54] Et donc, le matin en radio, l'aprĂšs-midi, Ă donner des cours et le soir sur des
événements, j'ai fait le choix aussi de construire une famille. Et j'ai à l'époque deux
enfants, aujourd'hui j'en ai quatre, et puis mon épouse et mes enfants me tirent sur la
chemise en disant « Papa, t'es sur des événements le week-end, le soir t'es pas
beaucoup là , le matin tu nous amÚnes pas à l'école et on aimerait te voir un petit peu
plus. » Et c'est Ă ce moment-lĂ oĂč je me dis « Ouais, bon, on quitte la radio et la peur de
pas pouvoir remplir mon frigo me dit « Qu'est-ce que tu vas pouvoir développer, mais
est-ce que ça va te suffire d'ĂȘtre juste.
[28:29] Présentateur, speaker ? Et qu'est-ce qu'on peut faire de tout ce qu'on a appris ?
Parce qu'en fait, j'aurais pu le garder pour moi et je ne voulais pas le garder pour moi.
J'avais envie de donner ce que j'avais appris Ă d'autres. L'un des moments, l'un des
déclics, c'est sur les événements que j'organise, pas que j'organise mais que j'anime, je
reçois sur scÚne des personnes qui sont amenées à parler dans un micro, des femmes
et des hommes politiques notamment, mais des chefs d'entreprise aussi. Et je les invite
Ă venir Ă mes cĂŽtĂ©s. Et quand je vous regarde, quand je vous tourne la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©, en
fait ils sont planqués au fond de la scÚne cÎté rétroprojecteur ils savent pas tenir leur
micro ils ont pas forcément préparé ce qu'ils avaient à dire, Ou alors, s'ils n'ont pas
préparé, ils ont posé des feuilles sur leur pupitre et ils sont en train de lire leurs feuilles.
Et j'ai trouvĂ© ça dommage parce que l'animateur de l'Ă©vĂ©nement ne peut pas ĂȘtre
meilleur que le chef d'entreprise qui vient présenter sa boßte ou qui vient présenter son
séminaire. Et j'ai trouvé des personnes pas à l'aise à l'oral ou qui n'affichaient pas cette
assurance-lĂ . Et je me suis rendu compte, mĂȘme en partant aprĂšs dans le public.
[29:33] J'ai regardé autour de moi le public, commencé à regarder sa montre. Et regarder
les petits fours qui Ă©taient en train d'ĂȘtre installĂ©s dans la salle derriĂšre eux plutĂŽt que
d'écouter l'orateur qui doit, en principe, se connecter et attirer et captiver l'intention. Et
c'est pour ça, ma mission, ça a été à ce moment-là de me dire, toi, tu as appris, tu sais
ces choses-lĂ , tu sais comment construire un message, comment ĂȘtre synthĂ©tique,
comment accrocher ton public, comment avoir de la rĂ©partie ou mĂȘme dans ton nom
verbal, comment faire en sorte d'afficher cette assurance-lĂ . Eh bien, ça va ĂȘtre le
moment de leur transmettre. Et j'ai regardé, j'ai regardé ce qui se faisait et j'ai trouvé des
choses qui se faisaient déjà . J'ai trouvé ça top, quoi.
[30:08] Ce n'est pas un mĂ©tier que j'ai inventĂ©, la prise de parole, ĂȘtre formateur en prise
de parole. Ăa existe dĂ©jĂ et j'ai trouvĂ© ça gĂ©nial qu'on puisse dĂ©jĂ transmettre ces
compĂ©tences-lĂ
[30:17] que l'école ne nous a pas appris. Et du coup, tu crées la Voix Formation en quelle
année ? Je crée la Voix Formation 2019. Elle a d'abord le nom de la Voix de Bordeaux et
vite vient l'ambition aussi de la déployer sur d'autres territoires que Bordeaux. Alors
aujourd'hui, tu formes des chefs d'entreprise, des étudiants, des conférenciers à poserleur voix, gérer leur track, captiver leur auditoire, avoir aussi le sens de la répartie. C'est
quoi qui t'anime, toi, lĂ -dedans, trĂšs concrĂštement, en dehors du fait, comme tu nous
l'as expliqué, de retransmettre ce que tu as appris ? Ce qui m'anime, c'est venu au bout
de plusieurs formations. Ce qui m'anime vraiment, c'est le changement des personnes.
C'est la transformation des apprenants. à la fin de certaines formations, j'étais ému de
voir la maniÚre dont les personnes ont changé et se sont révélées. Et en fait, ce qui
m'anime, c'est justement ça, de révéler le potentiel qu'on a. C'est, tu vois, à l'image
d'Ă©nergie, quand vous ĂȘtes venu me chercher, quand l'Ă©nergie est venu me chercher, ils
ont trouvé le potentiel que je pouvais avoir dans ma voix. Et de pouvoir révéler en
formation de prise de parole en public, le potentiel d'un timide, d'une personne qui a
peur, qui ne sait pas comment s'exprimer, dont le corps trahit tout le malaise qu'il peut
avoir.
[31:32] Et de voir qu'en l'espace de quelques mises en situation, quand je dis quelques
mises, c'est trois mises en situation, trois exercices. Tu vois déjà qu'il y a une technique,
une astuce qui est mise en application, qui a un ingrédient supplémentaire qui change
absolument tout dans sa façon de transmettre, de capter. Et bien, juste que ça, c'est
fascinant de voir ces transformations-là . C'est ça qui m'anime aujourd'hui, c'est la
transformation des gens. Je suis d'accord avec toi. Quand tu vois ce switch s'opérer,
c'est juste génial. Et il est parfois rapide. Il y a un truc que je dis souvent, c'est une
compétence qui s'apprend vite et trÚs vite, à condition de la pratiquer, bien sûr.
Ăvidemment. Il ne faut pas un an pour complĂštement transformer. AprĂšs quelques
exercices, une fois que tu as juste les techniques, c'est l'école qui ne nous a pas donné
ça. En fait, c'est l'école qui ne nous a pas donné. Elle nous a entraßnés à parler sur des
exposés, mais elle ne nous a pas dit comment on pouvait parler avec les mains, par
exemple. Elle nous a pas montré que les silences pouvaient capter. Donc, elle nous a
dit, vas-y, parle et je te note. C'est tout ce qu'elle nous a fait. C'est déjà bien de nous
avoir entraßnés, mais en fait, quand tu sais, quand tu arrives à t'entraßner avec une mise
en situation oĂč tu te dis, lĂ , on va mettre des silences. Et lĂ , on va parler plus fort, on va
muscler ta voix. Et regarde avec tes mains, tu vas voir, on va faire autre chose.
[32:51] C'est vraiment, ça change tout. Donc, oui. Avant de prendre la parole, est-ce que
je dois apprendre par cĆur mon pitch ? TrĂšs bonne question. Merci de l'avoir posĂ©.
[32:58] Merci de l'avoir posé. Tiens, ça, c'est de la répartie. C'est une trÚs bonne
question.
[33:03] Oui, alors, attends, ça dĂ©pend. Ăa dĂ©pend. Sur un gros enjeu, levĂ© de fond, tu
dois connaĂźtre ton pit par cĆur parce que tu as deux minutes ou une trente si tu es dans
l'Ă©mission qui veut ĂȘtre mon associĂ©. Et lĂ , pour le coup, tu ne peux pas te rater, donc tu
dois le connaĂźtre par cĆur. Par contre, tu ne dois pas le rĂ©citer. Donc, mĂȘme si tu le
connais par cĆur, tu dois faire en sorte... Qu'il est spontanĂ©. Donc, ce n'est pas une
rĂ©citation. Et si tu dois apprendre par cĆur ton pitch, apprends juste la premiĂšre phrase
par cĆur, juste le dĂ©marrage, pour ne pas te planter. Ta phrase en breton, tu l'as apprise
par cĆur ou tu l'as plutĂŽt liĂ©e. Je l'ai un peu beaucoup lu, ouais.[33:40] Tu dois apprendre juste au dĂ©but par cĆur parce que c'est ton autoroute, c'est
ça qui va te connecter. La fin, si tu veux, aprĂšs au milieu, tu as ta structure, tu sais par oĂč
passer et ça suffit. à l'impro total, tu y crois, toi ? Non, une bonne improvisation, c'est
Winston Churchill qui disait un discours improvisé a été réécrit trois fois. Voilà ma
rĂ©ponse. Un discours improvisĂ© a Ă©tĂ© réécrit trois fois. MĂȘme le théùtre d'improvisation,
ils s'entraĂźnent Ă faire de l'improvisation. Ils apprennent l'improvisation. Et pour
improviser, ils ont besoin de savoir le lieu, le contexte, le personnage et la chute. Donc,
ils ont besoin d'avoir des Ă©lĂ©ments. Ăvidemment. Alors, mĂȘme si c'est un peu diffĂ©rent,
je fais du théùtre et il y a un an, lors d'une représentation, je me suis retrouvé dans une
situation un peu compliquée parce que c'est vraiment le vrai trou de mémoire. Ce que
tout le monde peut redouter qu'est-ce que tu préconises toi justement pour éviter ce
type de trou noir moi mon conseil au théùtre si c'est vraiment sur du par coeur soit tu es
en galÚre et il va falloir que tu joues cette galÚre là et on te le reprochera pas ça fait
partie du jeu le public aussi attend ça quelque part et il y a une part de risque il y a une
part de sadisme du public c'est ce que t'es en train de dire.
[34:47] Fabrice Lucchini a des trous de mémoire et puis il a été applaudi au moment de
ses trous de mémoire. Quand il a un trou de mémoire, il répÚte sa phrase, la phrase
d'avant, il la rĂ©pĂšte et quand tu sens qu'il la rĂ©pĂšte trois ou quatre fois, c'est lĂ oĂč ça
commence Ă ĂȘtre drĂŽle et puis t'applaudis. Finalement, tu salues ça, tu salues ce
moment-là et derriÚre, il y a forcément un souffleur. Tu vas retomber sur tes pattes, tu
vas retrouver. Le conseil que je donne quand tu as un trou de mémoire dans un pitch,
dans une présentation, c'est de te raccrocher à ton pourquoi. Pourquoi je suis en train
de vous parler de ça ? Pourquoi je vous dis ça ? Le pourquoi aura toujours la réponse.
[35:24] Posez-vous la question de pourquoi je vous dis ça. Et mĂȘme si ce n'est pas
complÚtement ce qui était prévu, par la suite, vous allez retrouver le film de votre
histoire. Pourquoi je suis en train de vous parler de ça ? C'est super juste ce que tu es en
train de dire. Et je te le dis que finalement, c'est valable aussi pour le théùtre. Parce que
là , en l'occurrence, je n'avais pas de souffleur. Donc, j'étais vraiment dans une sacrée
mouise, on va dire. Et je m'en suis sorti finalement en me rappelant qui j'étais dans la
piĂšce, mon personnage, de ce que j'aurais pu dire et qui lui colle un petit peu Ă la peau.
et j'ai donc improvisé, là , pour le coup, un truc qui n'était pas dans le texte, et on a pu
passer à la scÚne suivante sans difficulté. Et la meilleure récompense que j'ai eue,
c'était d'avoir, finalement, d'aller voir aprÚs les personnes qui étaient venues me voir et
qui m'ont dit « c'était top, c'était génial ». Je dis « mais vous n'avez pas vu qu'à un
moment donné, il y a eu un souci ? » « Ben non, pourquoi ? Lequel ? » « C'est juste top,
parce que finalement, tu finis par t'en sortir, quoi. » Ce que tu décris, Jean-Baptiste, c'est
super important et c'est fondamental. C'est la premiĂšre chose que je dis dans mes
formations.
[36:17] C'est le public ne sait pas. L'auditoire ne sait pas ce que vous avez oublié de dire.
Et il ne sait pas ce que vous avez prévu de dire. Il n'y a que vous qui savez ça. Donc,
mĂȘme un trou de mĂ©moire, tu peux le camoufler. Une pirouette va te permettre de t'en
sortir, de sortir de cette situation. Ăa, pour ça, je suis trĂšs, trĂšs fort de me sortir. Je ne
serai jamais mis à dépourvu un trou de mémoire. J'arriverai à trouver une galipette, une
pirouette qui fera en sorte que le public ne saura pas que j'ai perdu mon idĂ©e Ă cemoment-lĂ . J'aurais peut-ĂȘtre rougi rapidement, j'aurais peut-ĂȘtre un peu bĂ©gayĂ©, tu
vois, vite fait, mais... Tu vois, moi, ce qu'elle m'a appris, cette expérience, finalement,
c'est que quand on prend la parole aussi, ce qui est hyper important, c'est de rĂ©ussir Ă
maßtriser ses émotions. Et en fait, ce jour-là , je ne les ai pas maßtrisées. Pourquoi ? Parce
que j'ai vu des personnes comme ça dans la salle, que je ne m'attendais absolument
pas Ă voir. Ăa m'a surpris, ça m'a dĂ©stabilisĂ©. Et du coup, ce flux d'Ă©motions qui est venu
m'a perturbé. Donc ça aussi, c'est hyper important quand on prend la parole de savoir
maßtriser ses émotions. C'est ce que tu peux redouter le plus. Attends, tu dois gérer ton
texte, gĂ©rer ton non-verbal, gĂ©rer ton trac. Et en mĂȘme temps, les personnes qui sont lĂ ,
toutes ces émotions, t'imagines un peu le... Enfin, t'as tout à gérer. C'est-à -dire que tu
fais la sauce, les pĂątes, les oignons, les machins. T'es dans ta cuisine, il y a tout qui part.
Tu dois tout t'assurer.
[37:43] Ăa se travaille et en mĂȘme temps et en mĂȘme temps tant mieux si tu le gĂšres
pas ou si tu en joues ou si tu joues avec finalement et ces émotions là elles sont aussi
oĂč ce public est impressionnant est lĂ aussi pour te galvaniser la maĂźtrise du track c'est
ça aussi, c'est de te dire que ce public là va te rendre encore meilleur que quand tu
t'entraĂźnes, tiens pour un marathon tu cours tout seul dans ton coin il n'y a pas vraiment
de pression tu fais tes exercices, tout ça, tu fais tes courses. Et quand tu es, le jour de
ton marathon, dans les sas de départ, entouré par ces gens qui ont ce traque comme
toi, qui ont cette envie de réussir comme toi, et qu'il y a ta famille qui est au bord de
l'arrivée.
[38:29] Tu vas un peu plus vite que d'habitude, tu sens qu'il y a une espÚce d'énergie qui
va derriĂšre, c'est encore plus puissant. Tu en parles, toi, dans tes formations, j'imagine,
de l'émotion, savoir gérer l'instant T aussi, parce qu'il peut y avoir effectivement des
imprévus. On parle des imprévus, on apprend à gérer les imprévus. Ma réponse, ou
mĂȘme avoir de la bonne rĂ©partie, ma rĂ©ponse, c'est toujours finalement de vivre avec les
éléments. Je te parlais tout à l'heure de Bruno Guillon et de Forin Gazan. Ce jour-là , je
n'ai pas vécu avec les éléments et j'aurais dû le faire. Vivez avec les émotions et avec les
éléments qui vous entourent.
[39:07] Partagez ce qui vous entoure et ce que vous ressentez. On ne vous reprochera
jamais. Tu vois, c'est une phrase que j'utilise souvent. On ne vous reprochera pas de
vivre ça, de dire, ah bah tiens, je suis surpris par ça. Ah bah tiens, il y a une chaise qui
est tombée. Il y a un téléphone qui sonne. Est-ce que vous pouvez juste mettre vos
téléphones sur vibreur ? Voilà , je vous demande juste de passer vos coups de fil en
dehors. Vis avec ça. Tout le monde l'a entendu. Partage-le finalement. Et ça te rend
humain et ça te connecte à toi. Je vous conseille d'aller voir les vidéos d'Edouard
Philippe qui est un champion du lapsus, il vit avec ces éléments-là aussi. Et finalement,
c'est lĂ oĂč il est applaudi, c'est lĂ oĂč tu deviens un humain. Et Ă travers ses Ă©motions,
ses imprévus, soyez juste vous, soyez imparfait, soyez... Tu sais quoi, avant Baptiste ?
Un bon orateur, c'est aussi celui qui
[39:55] sait Ă©couter et qui sait vivre avec ce qui se passe. Donc, vivez avec ça, restez Ă
l'Ă©coute de ce qu'il y a, et puis on ne vous reprochera pas d'ĂȘtre cool, restez cool avec
ces éléments-là .[40:06] Moi, mon conseil, c'est ne montrer pas d'agacement ou d'hostilité à des choses
qui pourraient vous sembler hostiles. Vous avez le droit de dire, je suis surpris par ça, je
ne m'attendais pas à ce qu'une personne vienne interrompre comme ça, d'un coup, ma
prise de parole. Si je vous permettais, je termine et puis je vous laisserai aprĂšs la parole,
on pourra échanger. Il y a des façons de faire, toujours bienveillantes, moi, c'est ma
vision, ma façon de faire, toujours bienveillante pour rassurer aussi l'auditoire. C'est
important dans tes formations, la notion de feedback ? Je vais me dire, il y a trois
feedbacks. Pourquoi c'est essentiel ? Parce que quand tu prends la parole, quand tu as
fini de faire ta prise de parole, tu ne vas jamais demander à ton public « alors c'était
bien, ça vous a plu ». Et puis, généralement,
[40:42] si tu ne demandes pas, mĂȘme des retours, tu as des retours assez connivenants.
« C'était bien, merci, sympa ta prise de parole. » Mais tu ne sais pas vraiment sur quoi
c'était sympa, qu'est-ce qui était bien. Puis tu n'oses pas trop demandé.
[40:52] Et ça se termine comme ça. Et tu ne sais pas si c'était bien. Généralement, la
plupart des fois, tu dis « je me suis complÚtement raté. J'étais nul, pourtant j'avais bien
préparé, mais j'étais vraiment nul. Et tu ne sais pas que le public a adoré. Et dans les
formations, les trois feedbacks qu'on a, d'abord c'est le feedback du formateur. Donc le
formateur est lĂ pour donner un feedback. Un feedback c'est quoi ? C'est voilĂ ce que
j'ai aimé, ce qui m'a capté, et voilà ce que tu peux améliorer. L'idée ce n'est pas de dire
c'est bien, c'est nul, ça ne veut rien dire. C'est qu'est-ce que j'ai aimé et qu'est-ce que tu
peux amĂ©liorer. Ăa c'est un bon feedback pour avoir un feedback construit. Donc tu as
celui du formateur. Le deuxiÚme, il est génial, c'est celui des autres apprenants. On fait,
nous, nos formations sur cinq à six personnes en apprenant. Comme ça, on est aussi
individualisés. Mais le fait d'avoir le retour de cinq autres personnes, pas que du
formateur, mais d'autres points de vue, c'est cool aussi. Ăa permet de dire, OK, qu'est-
ce que j'ai captĂ© ? Qu'est-ce qui a plu ? Et puis, on n'a pas toujours la mĂȘme notion. Il y
en a qui ont entendu des E, il y en a qui ont vu des choses, d'autres qui ont vu une piste
d'amélioration, d'autres, ça n'a pas du tout dérangé. Donc, il y a plein de visions
possibles. et puis le troisiĂšme feedback c'est ton feedback, C'est ton feedback parce
que dans ces formations, il y en a qui vont détester ça, mais on filme sur deux mises en
situation, au début et à la fin. On filme pour voir la progression aussi, mais comme ça, tu
vois d'abord tous tes défauts, parce que généralement, quand tu te regardes, ça, c'est
encore pire. On n'aime pas ĂȘtre filmĂ©, mais on aime encore moins se revoir.
[42:15] Tu vois tous tes défauts et puis ça te permet de voir aussi ce que tu ne feras plus
et comment est-ce que tu peux améliorer. Et généralement, on se voit avec une main sur
le visage en disant non, je ne veux pas me regarder, je déteste ça. Parce qu'on n'aime
pas se voir. Le rapport à l'image est compliqué. Nos défauts. Et on n'aime pas s'entendre
aussi.
[42:30] Le feedback, il est indispensable. C'est la meilleure maniĂšre de vraiment
progresser encore plus vite. Tu t'adresses Ă quel type de public pour tes formations ?
D'abord, c'est des personnes qui ont un enjeu de prise de parole. Ăa veut dire, souvent,
c'est des entrepreneurs, des solopreneurs qui vont dans des réseaux, qui ont besoind'animer des réunions d'équipe, qui ont besoin de présenter devant leur pÚre, devant
leurs collÚgues. Alors, les réseaux pros, c'est trÚs, trÚs utile parce que beaucoup
viennent justement tester leur pitch, voir, tiens, je vais présenter, j'ai besoin de
développer mon activité et j'ai besoin de voir si ça connecte, si je suis bien compris, si
ce que je fais est vite identifiable et si j'arrive Ă avoir une crĂ©dibilitĂ©. Et puis mĂȘme d'un
point de vue commercial aussi, devant des clients.
[43:12] C'est pour ça que j'ai des CGP, des notaires qui vont aussi dans mes formations
et j'ai des maĂźtres d'Ćuvre aussi qui animent des rĂ©unions d'Ă©quipe. Donc, chef
d'entreprise, dirigeant et puis des salariés managers qui se disent, moi aussi, je veux
avoir plus d'aisance dans mes réunions d'équipe, dans mon codire, je dois présenter un
projet.
[43:31] VoilĂ qui sont les clients de mes formations. Alors, je l'expliquais tout Ă l'heure,
tu as sorti un livre qui est disponible aux éditions de l'Océan, ça s'appelle La Voix. C'était
quoi l'objectif derriÚre ça ? C'est transmettre, transmettre au plus grand nombre. C'était
l'ambition de pouvoir, plus on est Ă transmettre cette assurance et cette aisance Ă l'oral
et mieux c'est. D'écrire un bouquin, c'était pour moi essentiel de poser mon expérience
et mes tips, mes astuces, mes techniques. C'est comme un bouquin de recettes sur du
papier de pouvoir le proposer. Je trouve que ça ouvre déjà , on va dire, aux techniques et
à la méthode pour avoir plus d'aisance à l'oral. Pour moi, c'est cet outil-là qui permet
aussi, dans mes formations.
[44:13] Parce qu'il va ĂȘtre distribuĂ© aussi dans mes formations, d'avoir le... On va dire,
c'est la suite de la formation et d'aller encore plus loin. Tu vois, il y a une page toute
bĂȘte, mais comment ĂȘtre sĂ»r d'ĂȘtre applaudi Ă la fin de tes prises de parole. C'est pas
tout bain, mais c'est à l'arrivée. Il y a des techniques pour ça. Et en fait, c'est découvrir
aussi que prendre la parole... Eh bien, ça peut s'improviser, mais quand on connaßt les
techniques, on est encore meilleur dans l'improvisation. Ăvidemment. Et dans la
pratique, il faut répéter, répéter, répéter. Dedans, tu parles du track, de posture, de voix,
mais aussi d'improvisation. Tu le disais à l'instant, de répartie. S'il y avait une seule
astuce du livre Ă retenir pour progresser Ă l'oral, ce serait laquelle ? Allez, je vais sur la
gestuelle. Vous ĂȘtes vu avant d'ĂȘtre entendu, mĂȘme si vous avez un super discours,
mĂȘme si vous avez une voix ou pas.
[44:59] Si vous voulez convaincre, vous allez convaincre avec vos mains, avec votre
posture.
[45:03] On va voir votre crédibilité avant ça. Donc ma technique, c'est les mains devant
vous, la technique Playmobil, c'est-Ă -dire les mains bien tendues avec les pinces et
tout. Vous resserrez ensuite, parce qu'on est Playmobil moderne, vous resserrez les
coudes, vous pliez les coudes, vous avez les avant-bras au niveau des hanches. Et lĂ ,
vous allez commencer Ă faire d'une part Ă droite, d'autre part Ă gauche, et vous allez
laisser vos mains devant vous. Vos mains, elles ont une mission de transmettre
l'information avec de la conviction, de marteler votre message, de donner des
indications. Et vous allez laisser faire vos mains. Elles vont bosser toutes seules. Et puis,
une technique aussi, garder une frontiÚre entre vos deux mains pour éviter lesautocontacts. Quand je joue avec mes bijoux, ma montre, mon alliance, on voit
beaucoup de personnes qui prennent la parole et qui sont en train de jouer avec leur
bague, et ça trahit leur malaise. Donc, parlez avec les mains, laissez vos mains devant
vous pour leur permettre de convaincre votre auditoire. C'est vraiment, si tu me
demandes une technique, je vais te donner celle-lĂ
[45:59] parce que le non-verbal, il est indispensable dans la prise de parole. David, on
arrive bientÎt au terme de cet épisode et on va passer dans un instant à la séquence des
cinq derniĂšres minutes, mais peut-ĂȘtre juste avant.
[46:09] Ta vision, toi, ton ambition pour les années à venir ? Mon ambition pour les
années à venir, c'est de transmettre la prise de parole au plus grand nombre, qu'on soit
tous à l'aise avec cet exercice-là . Aujourd'hui, moi, je forme des jeunes dans des écoles.
On intervient, je sais que tu interviens aussi JB, dans des écoles pour permettre à ces
jeunes d'avoir ce bagage-lĂ . Aujourd'hui, les jeunes sortent des Ă©coles avec ces cours-lĂ
encore meilleurs que ceux qui les embauchent. Donc la mission, elle est nationale de
permettre dans toutes les villes d'avoir des formateurs experts, passionnés et
bienveillants dans la transmission de cet exercice-là , de cette méthode et de cette
technique de prise de parole. Et c'est pour ça qu'on travaille ensemble, Jean-Baptiste,
sur ce point-là . L'ambition, c'est dans les dix prochaines années de pouvoir en effet
développer dans dix villes en France ces formations en prise de parole, en levant
évidemment tous les leviers qui sont les leviers aussi financiers, et donc de permettre
de pouvoir le faire grĂące... Calliope, grĂące Ă son OPCOS, son entreprise qui paye, et
grĂące au CPF aussi, et c'est le cas. VoilĂ l'ambition. Oui, parce qu'il paraĂźt qu'on va
bosser à nouveau ensemble. Bah, écoute, on va boucler la boucle, on va poursuivre
cette aventure, j'adore. Avec grand plaisir, avec grand plaisir. David, on arrive au terme
de cet épisode, c'est la séquence des 5 derniÚres minutes, alors je te rappelle un petit
peu les rÚgles du jeu. L'idée, c'est que je vais te balancer des questions en rafale,
[47:25] et l'idée pour toi, c'est de y répondre le plus spontanément possible, et assez
rapidement. Allez, on y va, c'est parti ? Voici les 5 derniĂšres minutes.
[47:34] Si tu devais décrire ta voix comme un animal, ce serait quoi ? Ce serait un lion,
j'aime bien le lion, le lion de la zingle. Le plus gros bide de ta carriÚre de speaker, c'était
quand et oĂč ? Le plus gros bide de ma carriĂšre de speaker, c'Ă©tait au Boxer de Bordeaux,
je crois que j'ai lancĂ© une... C'est mĂȘme pas une eau lĂ , j'ai demandĂ© au public de faire
du bruit et personne n'a écouté rien du tout. Le flop, la premiÚre fois que tu t'es dit « ok,
là j'ai vraiment capté la foule ». Sur la fanzone des quinconces en clapping. Ouais, j'ai
adoré. Ouais, c'est l'Euro 2016. C'était juste génial, ça. Ouais, j'imagine. Si tu pouvais
voler la voix de quelqu'un pendant une journée, ce serait qui ? Richard Darbois. Ah, la
voix d'Ă©nergie. La grosse voix d'Ă©nergie. VoilĂ . Ănergie. Eat music only. C'est vrai que
c'est difficile de lui arriver Ă la cheville, Richard. Tu ne lui avais pas demandĂ© d'ĂȘtre
parrain de la voix formation ? Ouais, je lui avais demandé. Il m'a répondu non. J'ai adoré
qu'il me réponde non. Il se considÚre comme interprÚte, Richard Darbois. Est-ce que tu
as déjà animé un événement ? Tu t'es dit, mais punaise, qu'est-ce que je fais là ?[48:39] C'est pas sympa comme question. Punaise, qu'est-ce que je fais là ? Non, j'ai
toujours animĂ© des Ă©vĂ©nements. Pardon, je vais ĂȘtre trĂšs, trĂšs... J'ai toujours animĂ©.
Ăcoute, j'adore animer les concours de cuisine. On m'appelle souvent pour des
concours de cuisine. Donc, parfois, je suis un piĂštre cuisinier. Mais je considĂšre ĂȘtre un
bon présentateur de ces événements-là . Et je m'inspire beaucoup de top chef pour ça.
Ah, David, ce sacré corporate. Ouais, c'est vrai. Est-ce qu'il y a un mot que tu refuses de
prononcer en public ? Un mot... Alors, c'est plutÎt des tournures de phrases négatives.
Je ne prononce pas de tournures de phrases négatives. Je suis toujours positif. C'est ma
façon de faire. Donc, oui. Est-ce que tu préférerais animer un match curling devant trois
spectateurs ou une finale de Ligue des Champions sans micro ? Oh, super question !
[49:26] De finale de... Ah non, Ligue de Champions. Sans micro, on y va, mais sans
problĂšme. Sans problĂšme, sans micro. Et puis, tu parles avec les mains, t'as dit. Oui,
oui, sans micro, sans problĂšme. Il n'y a pas de souci. Si un jour, une IA, une intelligence
artificielle, faisait mieux que toi pour former Ă la prise de parole, tu ferais quoi ? Ah, c'est
bien, ça. C'est bien, c'est trÚs challengeant, ça.
[49:45] L'intelligence artificielle, elle est top pour faire ton discours. AprĂšs, elle ne te
remplacera pas. Si elle fait mieux que moi, tu veux dire qu'est-ce que je fais aprĂšs ?
Qu'est-ce que je fais ? Je conduis des bus. Ah ben voilĂ , la boucle, elle est lĂ aussi
bouclée. Est-ce que ta voix a déjà sauvé une situation complÚtement catastrophique ?
Non, ma voix n'a pas sauvé une situation catastrophique. Ma voix, au moment d'une
énorme bagarre au caisseur glace, a permis de recentrer les esprits. Grosse bagarre sur
la glace, c'Ă©tait contre Amiens. Il fallait absolument prendre le micro Ă ce moment-lĂ
pour rassurer tout le monde et puis pour donner aussi des informations aux enfants qui
voyaient des choses pas trĂšs trĂšs jolies sur la glace. On rappelle que c'est un sport de
contact, mais parfois, ça va un petit peu trop loin. DerniĂšre question, mon David. Ăa
veut dire quoi pour toi avoir de l'impact ? Ah, super. C'est ĂȘtre captivant, capter son
auditoire et permettre d'ouvrir à la réflexion pour faire bouger les choses.
[50:46] Pour moi, c'est ça, l'impact. Eh bien, c'est parfait. Merci à toi, David. Merci, JB.
Quel plaisir. Quel plaisir. Bah écoute, plaisir partagé, merci, ça m'a fait vraiment un
chouette plaisir de pouvoir préparer cette émission, pouvoir en savoir aussi un petit peu
plus sur toi, dire aux personnes qui écoutent qui tu es tout simplement, pourquoi tu fais
les choses telles que tu les fais aujourd'hui actuellement, donc un grand merci pour tout
ça, ta générosité, ta bonne humeur, ton sourire, voilà tout. Merci pour ton accueil. Merci
pour tes questions. Je me suis autorisé à livrer des choses que je n'avais jamais livrées
avant. Donc, je serais trÚs intéressé de réécouter. Et puis, moi, ce que je peux donner
aussi comme message à ceux qui écoutent le podcast, c'est soyez audacieux dans vos
prises de parole. Soyez dans de la conversation et acceptez d'ĂȘtre imparfaits. Merci
beaucoup, David. Si cet épisode vous a touché, dites-nous ce que vous en avez pensé.
S'il vous a marqué, si vous avez des questions aussi à poser à David, vous me ferez un
plaisir de lui transmettre. En likant, en partageant ou en mettant par exemple 5 étoiles
sur votre plateforme d'écoute préférée, vous aidez à amplifier aussi l'impact, des voix de
l'impact justement, avec une communauté toujours de plus en plus grande. C'était la
saison 1. On se retrouve septembre, octobre pour la saison 2. Merci Ă vous. A trĂšs vite.
Ciao, ciao.